Une anémie est définie par une hémoglobine < 10,5 g/dL chez la femme, 11 g/dL chez l’homme. Il existe une microcytose si le volume globulaire moyen (VGM) < 80 μ3 , une macrocytose si
VGM > 95 μ3 . L’anémie est régénérative si la réticulocytose > 150000.
CLINIQUE :
On doit suspecter une anémie devant :
– une pâleur cutanéomuqueuse ;
– une dyspnée ;
– un angor ;
– une asthénie ;
– une décompensation cardiaque ;
– une tachycardie inexpliquée ;
– un ictère.
L’interrogatoire orienté peut être très contributif :
– recherche d’un saignement : apprécier l’abondance et la fréquence des menstruations ;
– recherche d’une hématémèse, un méléna, des rectorragies ;
– demander systématiquement si le patient prend des AINS, de l’aspirine, un anticoagulant, une corticothérapie ;
– s’intéresser aux habitudes alimentaires : quantité de thé, de café, géophagie, etc. , à une personnalité particulière.
L’examen clinique recherchera :
– un syndrome tumoral hématopoïétique ;
– un ictère, une hépatomégalie ;
– d’éventuelles angiodystrophies (en particulier en sublingual) ;
– les touchers pelviens doivent impérativement être réalisés.
Il faut apprécier la gravité de l’anémie : selon l’âge, le terrain, cardiovasculaire ou respiratoire.
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES :
En première intention, quelques données simples sont nécessaires pour la conduite du diagnostic étiologique :
– apprécier le VGM qui va conditionner les autres examens :
– le dosage du fer (surtout de la ferritinémie), le Coombs, l’haptoglobine et la réticulocytose.
CONDUITE DIAGNOSTIQUE
Le volume globulaire moyen détermine trois situations : anémies microcytaires, normocytaires et macrocytaires. C’est le premier pas du diagnostic étiologique.
Anémie microcytaire :
La ferritinémie permet d’évoquer trois étiologies (fig.3).
Anémie macrocytaire :
La première cause à rechercher est l’éthylisme et ses multiples causes d’anémie.
En son absence, les autres étiologies sont :
– hyper-réticulocytose, en particulier d’une anémie hémolytique ;
– carence en vitamine B12 ou folates ;
– dysmyélopoïèse ;
– dysthyroïdie.
Réaliser un dosage de réticulocytes, folates et B12, TSH. Si ce bilan est négatif, il faut envisager un myélogramme.
Anémie normocytaire :
Le dosage des réticulocytes est indispensable
RÉTICULOCYTES ÉLEVÉS : HÉMOLYSE
Faire LDH, haptoglobine, Coombs.
– L’hémolyse est chronique, l’anamnèse parlante : il s’agit probablement d’une anomalie corpusculaire:
• de la membrane (sphérocytose de Minkowski Chauffard),
• de l’hémoglobine (thalassémie, drépanocytose),
• enzymatique (déficit en G6PD, en pyruvate kinase) ;
– Il s’agit d’une hémolyse aiguë : 2 cas de figure sont possibles (fig. 4).
RÉTICULOCYTES NORMAUX :
Éliminer les causes ne justifiant pas de myélogramme : insuffisance rénale, dysthyroïdie.
Sinon indication à la réalisation d’un myélogramme +++.