Conseils de soins et rôle du kinésithérapeute dans un service d’orthopédie adulte

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A – GÉNÉRALITÉS :

Deux types de malades :

•Postopératoire

•Fonctionnels

Durée très courte à très longue

Patients jeunes

•Sport

•Accidents de la voie publique

Personnes âgées

•Chutes à domicile ou dans la rue

Caractéristiques particulières des malades d’orthopédie Uni ou polyfracturés.

Peuvent présenter des pertes de substance osseuse ou de tissus mou.

L’impotence est variable ; elle peut être partielle ou globale.

Risques infectieux importants, liés à la chirurgie.

Importance des risques thromboemboliques.

Malades très algiques.

La douleur est toujours présente, même au repos, et encore plus à la mobilisation.

Nécessité d’une prise en charge précoce en kiné pour l’avenir fonctionnel du patient.

B – BUTS DE LA PRISE EN CHARGE PAR LE KINE :

Mettre en oeuvre les consignes chirurgicales.

Protéger la région traumatisée :

Conseils de soins et rôle du kinésithérapeute dans un service d'orthopédie adulte

•Pour éviter tout retard de consolidation

•Pour éviter les cals vicieux Prévenir les risques dus à l’alitement et à l’immobilisation :

•Phlébites

•Attitudes vicieuses articulaires

•Rétractions tendineuses et ligamentaires

•Amyotrophie : fonte des muscles Surveillance du membre immobilisé.

•Entretien de la tonicité musculaire

•Récupération de l’amplitude articulaire

Installation correcte du malade :

•Antalgique

•Prévenir tout débricolage de la zone opérée

•Éviter les attitudes vicieuses : causes de déformations articulaires

•Prévention des escarres

Intégration nécessaire dans l’équipe soignante

•Aide à la mobilisation des malades : toilette, change, mise au fauteuil…

•Aide aux soins pour certains pansements

•Participation à la prévention des escarres : surveillance des zones d’appui

C – LES ATTITUDES VICIEUSES ARTICULAIRES :

Chaque articulation possède des éléments de maintien actifs et passifs.

1) MAINTIEN PASSIF :

•Capsules

•Ligaments Les éléments péri-articulaires passifs sont :

•Fibreux

•Non contractiles

•Peu élastiques

Ils permettent une certaine amplitude de mouvement, selon la configuration des surfaces articulaires.

Mais en même temps, ils les limitent.

Lors d’immobilisations prolongées, ils peuvent perdre leur qualité de souplesse (laxité).

Ils adoptent alors une position de raccourcissement.

Plus l’immobilisation est longue, plus les risques de rétraction ligamentaire sont importants.

La rétraction entraîne une limitation de l’amplitude articulaire.

2) MAINTIEN ACTIF :

•Tendons musculaires

•Muscles Les tendons sont les terminaisons fibreuses des muscles.

Ils permettent l’insertion des muscles sur les os.

Également des risques de rétraction (raccourcissement) puisqu’ils sont fibreux.

Risque augmenté en cas de paralysie, périphérique ou centrale.

Les muscles fléchisseurs sont plus forts que leurs antagonistes, les extenseurs.

Les attitudes vicieuses sont plus importantes en flexion qu’en extension.

3) EXEMPLES LES PLUS FREQUENTS :

a) Membre supérieur :

•Adduction de l’épaule

•Flexion du coude

•Flexion des doigts

b) Membre inférieur :

•Flexions de hanche

•Flexion du genou : flessum

•Flexion plantaire de la cheville : pied équin (tombant)

•Flexion des orteils

4) COMPLICATIONS OU SEQUELLES DE CES DEFORMATIONS :

•Difficulté à la rééducation

•Raideur irréductible : peut nécessiter une opération chirurgicale

•Gène professionnelle

Mesures nécessaires :

•Installation correcte.

•Mobilisation précoce des articulations laissées libres.

•Confection d’attelles de posture : qui maintiennent l’articulation dans une position correcte.

•Éducation du patient.

•Utilisation d’appareils arthromoteurs, ou kinétechs : appareils électriques qui mobilisent progressivement l’articulation.

5) SURVEILLANCE D’UN MEMBRE IMMOBILISÉ PAR CONTENTION :

Deux types de contentions :

•Contention souple ou élastiques;

•Contention rigide : plâtres

Complications possibles :

•Compression : serrage de la contention

•Escarres : problème de confection

Critères de surveillance :

•Douleur

•Couleur de la peau

•Température

• Oedème

•Pouls en aval (périphérique)

•Lésions cutanées

•Sensibilité

•Motricité

La présence d’un seul de ces critères nécessite de prévenir le chirurgien.

D – PRINCIPES POUR MOBILISER LES MALADES EN ORTHOPEDIE :

1) QUATRE PRINCIPES :

a) Suivre les consignes :

Respecter les indications chirurgicales.

Établissement par le chirurgien d’une feuille postopératoire.

b) Respecter les temps de consolidation :

Membre supérieur : 45 jours Membre inférieur : 3 mois

c) La mobilisation doit être douce et progressive

d) Tenir compte de la douleur :

Utiliser des antalgiques légers si on doit mobiliser malgré la douleur.

Mais dans certains cas, on peut aller jusqu’à donner de la morphine.

2) IMPORTANCE DE LA MOBILISATION :

•Prévention de l’enraidissement

•Prévention des risques thromboemboliques

•Prévention des escarres

•Prévenir l’amyotrophie : fonte musculaire

•Facilitation de la mise en charge : mise debout

3) MOYENS UTILISES :

•Mobilisation par le kiné

•Changements de position du malade

•Mise au fauteuil

•Lever le plus précoce possible

•Exercices musculaires (contractions) statiques ou dynamiques

•Marche aidée par le kiné ou par un autre : avec canne ou déambulateur

4) LA MOBILISATION DANS CERTAINS CAS PARTICULIERS :

a) traumatisés du rachis :

Fracture ou entorse, opérée ou non.

Absolument respecter l’axe du corps : cou, tronc, membres inférieurs.

Ces malades peuvent être latéralisés lors des changes, en respectant cet axe.

Deux personnes mini.

Éviter toute inclinaison ; toute rotation.

Il est souhaitable d’avoir un matelas avec plan dur.

Éviter les flexions de hanches trop importantes.

Passage à la position debout : remise en charge.

Nécessite un corset ou une minerve : 2 mois 1/2, 3 mois.

Latéraliser le malade.

Puis position assise.

Remise en charge sur les membres inférieurs en glissant du lit.

Retour à l’inverse.

Attention aux troubles tensionnels orthostatiques.

Éviter les positions assises prolongées.

b) Traumatisés des membres inférieurs :

Prothèses de hanches.

Essentiellement des personnes âgées.

Permet de retrouver son autonomie rapidement.

Deux types de prothèses.

Deux types de voie d’abord.

•Voie d’abord de Moore

•Voie de Hardinje

Principale complication : la luxation due à l’insuffisance ligamentaire et musculaire.

*Voie d’abord de Moore (postérieure), éviter :

•Adduction

•Rotation interne

•Extension Mettre un oreiller entre les jambes.

*Voie de Hardinje (antérieure), éviter :

•Abduction

•Rotation externe

•Flexion Mise au fauteuil à J2. Lever à J3.

Autant que possible, mettre le genou en extension pour éviter les flessums.

c) Patients installés en traction/suspension :

Concerne :

•Fractures du cotyle

•Luxations de hanches

•Luxations de prothèses

• Sepsis : infections de hanche

•Patients en préopératoire : réduction en attendant l’opération (fracture de fémur)

Traction du membre inférieur par l’intermédiaire d’une broche transtibiale ou transcondylienne

Le membre est suspendu par un étrier.

Traction collée : par des élastoplastes sans matériel.

Principes de surveillance :

•Éviter les détractions intempestives

•Vérifier l’efficacité de la traction

•Surélever les pieds du lit : contre-traction, favorise le retour veineux

•Faire le change du haut vers le bas : évite de détracter

•Faire faire des contractions statiques

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