Protection prénatale Mortalité périnatale Cours de santé publique
Protection prénatale :
réglementation
Elle est régie par de nombreux tests du Code de la santé
publique, du Code de la Sécurité sociale, du Code du travail,
et du Code de la famille et de l’aide sociale.
Le décret
le plus récent quant aux examens obligatoires prénuptial,
prénatal et postnatal est celui du 14 février 1992.
Par ailleurs un certain nombre de « bonnes pratiques » sont
recommandées par les associations professionnelles, et ont
fait l’objet d’un « guide de surveillance de la grossesse »,
publié en 1996 sous l’égide de l’Agence nationale pour le
développement de l’évaluation médicale.
Les acteurs sont nombreux : médecins généralistes, gynécologues
et gynécologues obstétriciens hospitaliers et libéraux,
services départementaux de protection maternelle et infantile.
Les liens entre eux sont indispensables, dans le
cadre d’un travail en réseau, pour diminuer la morbidité et
la mortalité des femmes enceintes et des nouveau-nés.
A - Examen prénuptial
:
C’est un élément ancien de la protection, dont l’intérêt est
relativisé par le fait qu’en France actuellement plus d’un tiers
des naissances ont lieu hors mariage.
Celui-ci ne peut être
célébré que si chacun des futurs conjoints produit un certificat
médical datant de moins de 2 mois, dressé suivant un
modèle établi par arrêté, au vu des résultats d’un examen clinique
des deux conjoints et d’examens biologiques :
• pour la femme de moins de 50 ans : sérologie de la
rubéole et de la toxoplasmose (sauf s’il existe des documents
antérieurs permettant de considérer l’immunité
comme acquise), groupe sanguin (et recherche d’agglutinines
irrégulières si le groupe sanguin ouvre une possibilité
d’immunisation et dans les cas où il existe un risque
d’allo-immunisation par suite d’une transfusion antérieure)
;
• pour les 2 futurs conjoints, depuis 1993, après information
sur les risques de contamination, un test de dépistage
de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine
doit être proposé.
Une brochure d’éducation sanitaire doit être remise à chacun
des futurs conjoints en même temps que l’examen
médical.
Le médecin ne communique ses constatations
qu’à l’intéressé, et l’oriente le cas échéant vers une consultation
spécialisée ou un dépistage particulier.
Si la femme
est de groupe Rhésus négatif, le médecin doit l’informer
de la nécessité de recourir à une prévention d’immunisation
Rhésus par injection d’immunoglobulines anti-D dans
les 72 heures qui suivent chaque accouchement d’un enfant
Rhésus positif ou chaque interruption de grossesse.
Les
frais sont pris en charge par la Sécurité sociale ou l’aide
médicale.
B - Déclaration de grossesse
et carnet de santé :
Elle doit être effectuée, quel que soit le terme, lorsque la
femme enceinte consulte pour la première fois, et va conditionner l’ouverture aux prestations de l’assurance maternité.
Les droits sont acquis dès la déclaration, même si des
pénalités interviennent en cas de retard.
À l’issue du premier
examen prénatal effectué dans les 14 premières
semaines de grossesse, par un médecin, la déclaration
légale de grossesse doit s’effectuer sur les feuillets du fascicule
«Vous attendez un enfant », destinés à la Caisse d’allocations
familiales et à la Caisse de Sécurité sociale, ou
Mutualité sociale agricole ou régimes spéciaux.
Sur le volet « Déclaration de grossesse » doivent être inscrits
: la date de déclaration de grossesse, la date présumée
du début de grossesse, l’attestation d’examen général et
obstétrical, les examens de laboratoire à caractère obligatoire
et leur date de réalisation.
L’organisme d’assurance maladie maternité délivrera gratuitement
alors le carnet de maternité ouvrant droit aux
prestations en espèces et en nature.
Le modèle
est fixé par arrêté interministériel, mais certains départements
y ajoutent des pages « personnalisées », avec les
adresses des centres de PMI par exemple.
Ce carnet appartient
à la future mère, qui doit être informée que nul ne peut
en exiger la communication, et que toute personne appelée
à en prendre connaissance est liée par le secret professionnel.
Doivent y être notés les résultats des examens prescrits,
et toutes les constatations importantes concernant la
grossesse.
C - Assurance maternité
:
Ses finalités sont multiples : susciter les naissances, éliminer
les risques de handicap chez le nouveau-né, renforcer
la surveillance médicale de la mère et celle de l’enfant dès
sa vie intra-utérine et jusqu’à sa 6e année.
Les prestations
prises en charge donnent lieu à remboursement à 100 % du
tarif de responsabilité des caisses.
1- Bénéficiaires
:
Peuvent prétendre à des prestations en nature la femme personnellement
assurée, la personne qui vit maritalement
avec un assuré et qui se trouve à sa charge effective, totale
et permanente, et les enfants à charge. Seule l’assurée peut
prétendre à des prestations en espèces.
2- Prestations en nature
:
Les droits sont ouverts si 60 heures de travail ont été effectuées
pendant un mois :
• à la période prénatale les 7 examens obligatoires sont
pris en charge avec les examens complémentaires, de même
que les séances de préparation à l’accouchement, l’examen
éventuel du père ;
• à l’accouchement, un forfait est pris en charge, les frais
pharmaceutiques si l’accouchement a lieu à domicile, les
frais de séjours (maximum 12 jours), les frais de transport
(entrée en clinique ou à l’hôpital), les frais liés à l’hospitalisation
du nouveau-né, puis la consultation postnatale.
Tous les soins en rapport ou non avec la maternité, dispensés
entre le 1er jour du 6e mois de grossesse et l’accouchement
sont remboursés à 100 %, à l’exception des
vignettes bleues remboursables à 40 %.
3- Prestations en espèces
et congé légal de maternité :
Les droits sont ouverts si la femme était immatriculée
10 mois avant la date prévue de l’accouchement, ou si
200 heures de travail ont été effectuées pendant 3 mois (soit
en début de grossesse, soit avant le congé de maternité).
L’assurée perçoit une indemnité journalière à condition de
cesser tout travail salarié pendant la période d’indemnisation.
Elles sont calculées sur 84 % du salaire journalier de
base.
La durée du congé dépend de la situation familiale
préexistante à la grossesse : nombre d’enfants nés viables
antérieurement, nombre d’enfants attendus, nombre d’enfants
à la charge du ménage.
Pour le congé post-natal le jour de l'accouchement constitue
le premier jour de la période post-natale.
Si l’accouchement
a lieu avant la date prévue, la période globale d’indemnisation
n’est pas réduite, et la quantité de repos
prénatal non pris est reportée à la fin du congé post-natal.
Si l’accouchement a lieu après la date prévue, les indemnisés
journalières sont versées jusqu’à la date réelle de l’accouchement,
et la durée du repos post-natal n’est pas diminuée.
D - Prestations de la Caisse d’allocations
familiales :
Un certain nombre de prestations en espèces sont proposées,
qui sont soumises à condition de ressource : allocation jeune enfant (du 3e mois de grossesse jusqu’aux 3 ans
de l’enfant), allocations familiales, allocation parent isolé,
revenu minimum d’insertion.
E - Travail et grossesse
:
La femme n’est pas obligée d’informer de son état de grossesse
lors d’une embauche. Son licenciement est interdit
jusqu’à 4 semaines après la reprise du travail.
Si son travail
est pénible, elle peut demander à changer de poste, et
(ou) à ne pas travailler la nuit. Par exemple les infirmières
enceintes travaillent une heure de moins lorsqu’elles sont
de nuit.
F - Surveillance médicale
:
Elle est actuellement réglementée par le décret du 14 février
1992, qui a porté à 7 le nombre d’examens prénatals obligatoires.
Le premier examen prénatal et l’examen postnatal
doivent obligatoirement être faits par un médecin.
Les
autres peuvent être faits par une sage-femme.
L’augmentation
à 7 devrait permettre qu’au moins une visite soit faite
à la maternité où la femme a prévu d’accoucher.
1- Examens cliniques
:
Les consultations ont un double objectif : s’assurer que la
grossesse évolue de façon naturelle, et rechercher la survenue
d’éléments anormaux.
• Examens prénatals : la première consultation, qui doit
avoir lieu avant 14 semaines a pour but de confirmer l’état
de grossesse, d’évaluer le terme et les facteurs de risque à
partir des antécédents obstétricaux, gynécologiques, médicaux,
et des caractéristiques individuelles et sociales de la
femme. Elle permet d’établir un plan de surveillance de la
grossesse.
Les autres examens sont prévus mensuellement (4e, 5e, 6e,
7e, 8e et 9e mois) et permettent de vérifier la bonne évolution
de la grossesse.
Les consultations du 8e et du 9e mois sont réalisées préférentiellement
par l’équipe obstétricale responsable de l’accouchement,
pour établir un pronostic obstétrical et prévoir
les modalités de l’accouchement.
Au cours des consultations prénatales, le mode d’alimentation
du bébé devrait être abordé systématiquement avec
la future mère, en insistant sur les bénéfices psychologiques,
nutritionnels et immunologiques de l’allaitement
maternel.
Une consultation préanesthésique
est obligatoire si une césarienne est programmée, et recommandée
dans tous les autres cas, toute femme enceinte étant susceptible de
bénéficier d’une anesthésie au moment de l’accouchement.
• Examen
post-natal : il doit être réalisé dans les 8 semaines qui suivent
l’accouchement.
Il permet
notamment de préciser la contraception ultérieure, et de vérifier
que la vaccination contre la rubéole a bien été réalisée en
post-partum chez les femmes non immunisées.
2- Examens
biologiques :
Certains examens
sont obligatoires, ils sont remboursés et leur périodicité est fixée
par arrêté.
À chaque
consultation, une recherche de sucre et de protéines dans
les urines doit être réalisée.
D’autres examens peuvent être
proposés, à la recherche d’une infection, ou dans le cadre
du diagnostic prénatal.
Chez toutes les femmes, et notamment celles qui désirent
allaiter leur bébé, il est recommandé de pratiquer en sus
de la détection obligatoire de l’antigène HBs, celle des
anticorps anti-VIH1 et anti-VIH2, des anticorps anti-VHC
chez les femmes présentant un facteur de risque, et des
anticorps anti-HTLV1 et anti-HTLV2 dans les populations
à risque (Caraïbes, Afrique noire, Japon, Asie du
Sud-Est).
3- Échographies
:
Trois échographies sont recommandées actuellement :
la 1re à 11-12 semaines, pour apprécier l’âge gestationnel,
la vitalité foetale et le nombre de foetus, dépister précocement
certaines malformations et (ou) une pathologie maternelle
associée ; la 2e entre 19 et 22 semaines, dite « échographie
morphologique », pour dépister les malformations,
la 3e vers 31-32 semaines pour apprécier la croissance
foetale, apprécier le placenta et les annexes.
Des échographies
supplémentaires peuvent être réalisées, sur entente
préalable en cas de pathologie gravidique maternelle ou
foetale.
G - Diagnostic anténatal
:
Il repose sur plusieurs types d’examens, proposés à des
couples à risque (âge maternel, antécédents familiaux), ou
mis en oeuvre après dépistage d’une anomalie foetale au
cours d’un des examens systématiques de la grossesse :
– analyse chromosomique ou enzymatique des cellules
foetales prélevées par biopsie du trophoblaste, amniocentèse
ou ponction de sang foetal ;
– réalisation dans le sang maternel de sérodiagnostics de
maladies virales ou parasitaires, ou de dosage de marqueurs
sériques hormonaux d’anomalie chromosomique.
Depuis 1991, le caryotype foetal (quel que soit le mode de
prélèvement des cellules) est inscrit à la nomenclature des
actes de biologie médicale, et remboursé après entente préalable
pour les indications suivantes : femmes enceintes âgées
de 38 ans et plus au moment de l’examen, couples dont l’un
ou les deux membres présentent une anomalie chromosomique
équilibrée, couples ayant eu antérieurement un enfant
atteint d’une aberration chromosomique quel que soit l’âge
de la femme, signes d’appel échographique tels que malformation
foetale, anomalie du liquide amniotique, retard de
croissance intra-utérin.
D’autres indications du diagnostic
prénatal sont également prises en charge : maladies métaboliques,
incluant les maladies enzymatiques, déficits immunitaires,
hémoglobinopathies, hémophilie et troubles de l’hémostase,
mucoviscidose, génodermatoses.
Les lois « bioéthiques » de juillet 1994 relatives entre autres
au diagnostic prénatal, et leurs décrets d’application, ont
apporté des éléments de contrôle stricts : le diagnostic prénatal
doit être obligatoirement précédé d’une consultation
de conseil génétique, au terme de laquelle le médecin
consulté délivre une attestation signée certifiant qu’il a
informé la femme sur les risques encourus par l’enfant à
naître, sur les caractéristiques de la maladie (détection et
possibilités thérapeutiques), et sur les risques inhérents aux
prélèvements ; des centres de diagnostic prénatal pluridisciplinaires sont en cours de création, dans des organismes
et établissements de santé publics et privés à but non lucratif.
Si « une interruption de grossesse est envisagée au motif
qu’il existe une forte gravité reconnue comme incurable au
moment du diagnostic, l’un de ces deux médecins » (amené
à donner son avis sur la faisabilité de l’interruption), « doit
exercer son activité dans un centre de diagnostic prénatal
pluridisciplinaire ».
Depuis janvier 1997, les indications de l’amniocentèse se
sont élargies aux grossesses à risque de trisomie 21 égal
ou supérieur à 1/250, le risque ayant été estimé après dosage
d’au moins deux marqueurs sériques maternels, dont
l’hCG.
Cette indication est mise en place dans des conditions
strictes d’information des femmes et de contrôle des
laboratoires, pour une période probatoire de 2 ans, et un
comité de suivi du dépistage a été créé par arrêté ministériel
en mai 1997.
I - Mortalité maternelle
:
Par convention internationale, la mortalité maternelle
regroupe la mortalité des femmes survenant pendant la
grossesse et jusqu’à 42 jours après l’accouchement.
En
France, elle était en 1993 de 13,9 pour 100 000 naissances,
plus élevée que dans la plupart des pays d’Europe du Nord,
sans doute en partie en raison de l’augmentation des grossesses
après 30 ans.
Mortalité périnatale : épidémiologie
A - Définition
:
Plusieurs taux sont utilisés pour définir la mortalité des
nouveau-nés : la mortinatalité (enfants mort-nés), la mortalité
infantile (enfants nés vivants décédés avant l’âge de
1 an), qui se divise en mortalité néonatale (précoce et tardive)
et post-néonatale (après 28 jours de vie).
Le taux de
mortalité périnatale regroupe celui des mort-nés et des
enfants nés vivants décédés avant la fin de la première
semaine de vie (mortalité néonatale précoce), rapportées à
1 000 naissances totales (mort-nés + nés vivants).
C’est le taux de mortalité périnatale qui est le plus utilisé
à l’échelon international pour apprécier la qualité des soins
obstétricaux.
Voisin de 26 p. 1 000 en 1969, de 18 p. 1 000
dans les années 1975 en France, ce taux était de 7,4 p. 1 000
en 1994.
Il est plus élevé en France qu’en
Europe du Nord, mais il est difficile de faire des comparaisons,
car tous les pays ne suivent pas les recommandations
de l’OMS (compter toutes les naissances après
22 semaines d’aménorrhée, et (ou) les foetus pesant au
moins 500 g ou mesurant au moins 25 cm).
En France,
depuis 1993, on prend en compte ces valeurs pour les nés
vivants, mais pas pour les mort-nés stricts, qui ne sont toujours
comptés qu’à partir de 180 jours de gestation.
Un
nouveau certificat de décès néonatal (jusqu’à 28 jours de
vie) est obligatoire depuis le 30 avril 1997, qui précise les
caractéristiques socio-familiales du nouveau-né, son poids,
son terme et les causes maternelles et néonatales du décès.
B - Étiologie de la mortalité périnatale
:
Une enquête de l’INSERM, réalisée à la fin des années
1980, a précisé pour chaque décès la cause maternelle et
la cause foetale, les deux pouvant se cumuler.
Pour les mortnés,
on trouve:
– comme causes maternelles : les hémorragies antepartum
(placenta prævia, hématomes rétroplacentaires), les dystocies,
et l’hypertension artérielle ;
– comme causes foetales : l’anoxie in utero, les malformations
et l’hypotrophie.
Pour les enfants nés vivants puis décédés, on retrouve :
– comme causes maternelles : l’infection et les causes
maternelles d’accouchement prématuré ;
– pour les causes néonatales : les malformations, les
détresses respiratoires et les infections.
C - Facteurs de risque
:
Les facteurs de risque principaux de la mortalité périnatale
sont la prématurité (naissance avant 37 semaines) et l’hypotrophie
(retard de poids par rapport à l’âge gestationnel),
dont les taux n’ont pas diminué depuis 15 ans : celui de la
prématurité est passé de 5,6 à 5,9 % de 1981 à 1995, et
celui des enfants de moins de 2 500 g de 5,2 à 6, 2%.
Plusieurs explications sont avancées, notamment le fait que
les progrès obstétrico-pédiatriques conduisent à prendre en
charge à la naissance des enfants de plus en plus prématurés,
voire à provoquer des naissances prématurées s’il y a
un risque pour la mère ou pour l'enfant de laisser la grossesse
se poursuivre. Ainsi en 1995, 42 % des enfants de
moins de 35 semaines et 50 % de ceux de moins de 2 000 g
sont nés après décision médicale d’interrompre la grossesse.
Cependant on retrouve d’autres facteurs de risque de mortalité
:
– l’âge de la mère : le risque est minimal entre 25 et 35 ans,
mais les femmes ont des enfants de plus en plus tard (entre
1981 et 1995, le pourcentage de mères de plus de 35 ans
est passé de 5,9 à 12,5 %) ;
– le rang de naissance : le risque croît avec le rang ;
– même si 1 naissance sur 3 a lieu hors mariage, l’union
illégitime reste un risque, notamment pour les femmes
seules avec leurs enfants, qui sont souvent en difficultés
sociales ;
– la catégorie socioprofessionnelle et le niveau d’étude : la
mortalité périnatale est plus faible chez les enfants de professions
libérales, plus élevée chez les enfants de
manoeuvres ;
– l’inactivité professionnelle de la mère majore le risque ;
en effet, les femmes qui travaillent ont en général un
meilleur niveau socio-économique et sont moins isolées.
En ce qui concerne les facteurs de risque de prématurité et
d’hypotrophie, on retrouve en dehors des maladies maternelles
(HTA, diabète…) et des antécédents obstétricaux,
les grossesses multiples, dont l’incidence augmente avec
l’assistance médicale à la procréation, le tabagisme et la
précarité, qui conduit souvent à un suivi insuffisant de la
grossesse.
En 1993, environ 1 % des grossesses étaient insuffisamment
suivies (0 à 4 consultations).
Le risque de prématurité
était multiplié par 4, les femmes étaient le plus souvent
très jeunes, multipares ou vivant seules, sans couverture
sociale.
Si la plupart des grandes enquêtes internationales montrent
qu’en diminuant la mortalité des nouveau-nés on diminue
leur morbidité, on sait aussi que le très faible poids de naissance
et la grande prématurité sont des facteurs de risque de
handicap ultérieur de l’enfant. Bien que les enquêtes réalisées
à la fin des années 1970 en France aient montré que
75 % des enfants présentant un handicap à l’âge scolaire
avaient un poids de naissance normal, il est actuellement très
difficile d’apprécier l’effet sur la prévalence des handicaps
de la survie des nouveau-nés les plus prématurés.
D - Plan de périnatalité
:
Bien que les indicateurs de la santé maternelle et infantile
s’améliorent constamment, les indicateurs français sont
moins bons qu’en Europe du Nord.
Le gouvernement a
donc adopté en 1994 un plan de périnatalité qui avait
4 objectifs principaux :
– diminuer la mortalité maternelle à 9 pour 100 000 en
1999 ;
– diminuer le taux de mortalité périnatale de 3 % d’ici
1999 ;
– diminuer le taux d’hypotrophes à 4 % d’ici 1999 ;
– diminuer le taux de femmes ayant moins de 3 consultations
prénatales.
Un certain nombre de mesures ont donc été prévues : renforcer
la présence des gynécologues-obstétriciens, des
anesthésistes et des pédiatres dans les maternités, diminuer
le nombre de maternités faisant moins de 300 accouchements
par an, établir des conventions entre les maternités
de niveau 1 (sans service de néonatologie), de niveau 2
(avec service de néonatologie associé), et de niveau 3 (avec
service de réanimation néonatale associé).
Il faut signaler que le plan de périnatalité fait apparaître, à
côté de la notion de sécurité physique du nouveau-né, celle
de sa sécurité affective.
Il ne faut en effet pas perdre de vue
que s’il est important de pouvoir mettre en oeuvre les
moyens techniques adaptés, il faut aussi essayer au maximum
de soigner un nouveau-né, même malade, auprès de
sa mère, afin d’éviter les effets délétères sur la relation mère-enfant d’une séparation précoce.