Complications métaboliques aiguës du diabète sucré (acidocétose, hypoglycémie, hyperosmolarité, acidose lactique) Cours
d'endocrinologie
Céto-acidose diabétique
:
La céto-acidose (plutôt que acidocétose) se définit par
l’association d’une hyperglycémie (> 2,5 g/L) ;
d’une
cétonémie positive ou cétonurie (>ou= ++) ; d’un pH sanguin
veineux supérieur à 7,25 ou artériel inférieur à 7,30
ou de bicarbonates plasmatiques inférieurs à 15 mEq/L ;
d’une nécessité d’un traitement médical non ambulatoire.
La prise en charge adaptée des diabétiques, leur éducation
et l’autocontrôle glycémique ont nettement réduit la fréquence
de cette complication (2 à 4 épisodes/100 patients
en 1 an), mais l’augmentation des nouveaux cas de diabète
insulinodépendant pourrait avoir l’effet inverse.
A - Étiologie :
La céto-acidose diabétique est la conséquence d’un déficit
absolu ou relatif en insuline.
1- Déficit absolu
:
La céto-acidose est une forme révélatrice du diabète de
type 1 dans 30 % des cas.
Elle est due à un arrêt intempestif de l’insulinothérapie,
soit volontaire (patient « manipulateur » créant de toute
pièce la forme de diabète « instable » à céto-acidoses
répétées, par opposition au diabète instable avec hypoglycémies
sévères répétées), soit involontaire (mauvais
fonctionnement d’un stylo à insuline, panne d’une pompe
à insuline, avec dans ce dernier cas échappement rapide
en céto-acidose du fait de l’absence d’insuline retard).
On constate de rares cas de paralysie d’îlot par bêtamimétique, diazoxide, hydantoïne. et pentamidine
2- Déficit relatif en insuline
:
Les diabètes de type 2, très exceptionnellement (la cétose
est fréquente, la céto-acidose rarissime), mais surtout les
diabètes de type 1 peuvent présenter une céto-acidose en
cas d’adjonction d’un facteur hyperglycémiant :
– une infection (pieds diabétiques infectés) même
mineure, mais en général fébrile, souvent par comportement
inadapté (baisse des doses d’insuline pour
« compenser » la réduction des apports alimentaires
liés à des nausées) ;
– un stress majeur comme l’infarctus du myocarde ou
les traumatismes, une gangrène artéritique ;
– une hyperthyroïdie, un hypercorticisme ou un phéochromocytome
évolutif ;
– une corticothérapie sans augmentation compensatoire
des doses d’insuline (exemple : traitement anti-oedémateux
post-chirurgie ophtalmologique du diabétique).
Dans 24 % des cas la cause déclenchante de la cétoacidose
demeure indéterminée.
B - Physiopathologie :
1- Métabolisme glucidique
:
La production hépatique est multipliée par 3 à 5 en raison
notamment de l’augmentation du flux des substrats néoglucogéniques
(acides aminés, lactates, glycérol) vers le
foie.
La réduction de la captation périphérique par mécanisme
de résistance est liée à l’excès d’acides gras et de
corps cétoniques circulants.
Les corps cétoniques plutôt que le glucose sont utilisés
de préférence par le cerveau.
2- Métabolisme lipidique
:
La lipolyse est très fortement accrue avec une production
en excès d’acétylcoenzyme
A puis des 3 corps cétoniques
(acéto-acétate, hydroxybutyrate et acétone), tous
ces corps étant incomplètement oxydés dans le cycle de
Krebs du fait d’un manque de disponibilité de l’oxaloacétate
utilisé complètement pour la néoglucogenèse.
L’excès d’ions H+ est partiellement éliminé dans les
urines avec perte de sel et de potassium.
Au contraire, on
constate une mauvaise élimination de l’acide urique.
Ce même excès d’ions H+ est responsable de l’accélération
du rythme respiratoire, de la vasodilatation périphérique,
de l’hypothermie éventuelle, d’un effet cardiaque inotrope négatif, mais surtout de la sortie du potassium
intracellulaire vers les milieux extracellulaires.
La barrière hémato-méningée est peu perméable aux ions H+.
De ce fait, l’état de conscience est relativement conservé
par rapport à des acidoses de même profondeur mais
d’origine respiratoire, avec augmentation du CO2 qui
passe bien.
Inversement, il peut se produire au moment
de la correction thérapeutique de l’acidose sanguine,
une aggravation cérébrale paradoxale par arrêt de la
polypnée qui fait remonter les taux de CO2 qui, passant
la barrière, vont créer une acidose cérébrale profonde.
3- Métabolisme hydro-ionique
:
Des vomissements et une diurèse osmotique entraînent
des pertes hydriques de l’ordre de 50 à 150 mL/kg (jusqu’à
10 % du poids corporel).
Les pertes en sodium peuvent atteindre 7 à 10 mEq/kg
avec hypovolémie et insuffisance rénale fonctionnelle,
voire hyperlactacidémie.
Les pertes potassiques par fuite rénale et vomissements
peuvent atteindre 3 à 12 mmol/kg, soit l’équivalent de
30 g de chlorure de potassium à perfuser.
C - Diagnostic positif :
1- Clinique
:
La céto-acidose s’installe rarement en quelques heures
(enfant, infarctus, pompe), le plus souvent en 2 à 3 jours.
• Lors de la phase de cétose sans acidose, on observe
des signes de manque d’insuline (fatigue, soif, polyurie,
amaigrissement, quelquefois troubles visuels) associés à
des signes évocateurs de cétose (nausées, douleurs
abdominales, anorexie, crampes).
Si le traitement n’est pas adapté (voir plus loin), on
passe au stade d’une céto-acidose constituée.
• Lors de la phase de céto-acidose, on constate une
dyspnée de Küssmaul plus ample, profonde et bruyante
que rapide (30 à 45/min).
L’état de conscience est quelquefois
normal (20 %), le plus souvent c’est un état stuporeux,
avec parfois confusion, mais rarement coma
hypotonique calme sans signe de localisation (10 %).
La
déshydratation est le plus souvent extracellulaire (pli
cutané, hypotonie du globe oculaire, hypotension artérielle),
souvent mixte avec une note intracellulaire
(sécheresse des muqueuses).
Des symptômes divers sont à prendre en compte : hypothermie
relative d’acidose, vasodilatation faciale, odeur acétonique, « pomme reinette », de l’haleine, surtout
signes abdominaux, quelquefois au premier plan avec
par exemple tableau d’iléus douloureux.
2- Biologique
:
Le diagnostic de cétose est facile lors de la présence
d’urines (bandelettes réactives semi-quantitatives,
Kétodiabur ou Kétodiastix).
Dans certains cas, on peut
doser les corps cétoniques directement sur plasma après
courte centrifugation par les mêmes bandelettes, soit au
laboratoire (corps cétoniques totaux ou mieux bêtahydroxybutyrate,
valeur comprise entre 5 et 30 mmol/L).
On peut noter qu’en cas de cétose grave avec prédominance
de bêta-hydroxybutyrate les bandelettes, qui ne
dosent pas ce corps cétonique, peuvent donner des
résultats artificiellement abaissés.
Le taux de glycémie se situe entre 3 et 7 g/L.
Le degré d’acidose est évalué par les bicarbonates veineux
(< 15 mEq/L) et il suffit de faire le pH sur sang veineux
(valeur seulement de 0,1 point plus basse que les
valeurs artérielles) [voir encadré].
Une pseudo-hyponatrémie est fréquente.
Pour calculer
la natrémie corrigée, il faut ajouter 1,6 mmol/g de glycémie
au-dessus de la normale. Une valeur élevée de la natrémie
corrigée indique une déshydratation intracellulaire associée
à la céto-acidose.
Une pseudo-normo- ou hyperkaliémie secondaire à l’acidose
peut apparaître.
Pour que la kaliémie reflète le pool
potassique, il faut enlever 1 mmol/L par 0,1 point de pH en
dessous de 7,4. Ainsi, le pool potassique d’un patient se
présentant avec une kaliémie à 6 et un pH à 7,1 correspond
en fait à une kaliémie théorique de 3 mmol/L en situation
de non-acidose, (c’est-à-dire en pratique au cours du
traitement de la céto-acidose, s’il n’y a pas d’apport).
Le trou anionique est habituellement inférieur à 3 et
augmente en cas d’acidose rénale et (ou) lactique associée.
On constate des signes d’hypovolémie et de déshydratation
extracellulaire : créatinine et urée modérément élevées,
hémoconcentration avec hématocrite élevé.
L’hyperlipémie
est souvent majeure avec sérum lactescent.
D’autres éléments biologiques sont trompeurs : une hyperleucocytose
même en l’absence d’infection, une augmentation
des enzymes pancréatiques, hépatiques et cardiaques,
en l’absence d’atteinte spécifique de ces organes.
Ces examens ne devraient donc être inclus dans le bilan
de départ qu’en cas de forte orientation.
Un électrocardiogramme est indispensable (recherche
d’infarctus et de signe de dyskaliémie) avec monitoring
continu si possible ainsi qu’une hémoculture, un examen
cytobactériologique des urines (ECBU), des prélèvements
locaux, radiographie du thorax, hCG (human chorionic
gonadotrophin), une hémostase, un groupage uniquement
en cas d’orientation clinique.
D - Diagnostic différentiel
:
La céto-acidose alcoolique est une complication peu
connue de l’alcoolisme aigu.
La glycémie est généralement
normale mais des formes associées (céto-acidose
diabétique et céto-acidose alcoolique) sont possibles.
Les autres comas diabétiques sont facilement éliminés
même s’il existe des formes intriquées.
Une cétonurie « de jeûne » peut être prise à tort pour une
cétonurie d’insulinopénie, chez un patient diabétique
mal éduqué en cure de restriction pondérale ou en période
de vomissement avec injection inopportune d’insuline
supplémentaire.
Surtout, il faut savoir déceler derrière un tableau de
décompensation diabétique une autre urgence : une hypovolémie, des troubles digestifs, une hyponatrémie,
une hyperkaliémie de l’insuffisance surrénale aiguë, une
hyponatrémie, des vomissements de l’insuffisance rénale
aiguë, et surtout un infarctus du myocarde et de vrais
problèmes chirurgicaux abdominaux.
E - Évolution, complication :
La surveillance clinique toutes les heures pendant 8 h
puis toutes les 2 h est essentielle : pouls, tension artérielle,
auscultation pulmonaire, glycémie, acétone, diurèse.
Le monitoring de l’électrocardiogramme, incluant fréquence
cardiaque et tension artérielle, est souhaitable.
L’ionogramme doit être répété à 3, 6, 12 et 24 h.
La fin de la réanimation doit survenir dans les premières
24 h.
Les critères de retour à l’insulinothérapie souscutanée
sont les suivants : un sujet conscient pouvant
s’alimenter, une glycémie stabilisée entre 2 et 2,5 g/L,
un ionogramme normalisé en particulier une réserve
alcaline atteignant 25 mEq/L.
Il est habituel de voir persister
quelques heures une petite cétonurie.
L’évolution est défavorable voire mortelle dans 4 % des
cas surtout chez le sujet âgé, débilité.
Infarctus du myocarde
et infection peuvent être méconnus.
Parmi les complications iatrogéniques, il faut surtout
redouter les surcharges hydrosodées chez les sujets âgés
insuffisants cardiaques ou surtout insuffisants rénaux, et
l’oedème cérébral avec aggravation paradoxale progressive
du coma sous traitement par baisse trop rapide de
l’osmolarité plasmatique.
F - Traitement :
1- Préventif
:
En phase de cétose, les règles éducatives qui doivent
permettre aux diabétiques d’éviter de passer en cétoacidose
sont : connaître les signes et causes de l’hyperglycémie
; savoir intensifier l’autosurveillance glycémique
et acétonurique ; savoir faire la différence entre
cétose de jeûne et cétose vraie ; ne jamais omettre ses
injections même en cas d’inappétence, voire augmenter
les doses d’insuline retard ; maintenir boissons et
apports glucidiques même en cas d’inappétence en fractionnant
ces derniers (compote, purée, coca) ; savoir se
supplémenter en insuline rapide sous-cutanée toutes les
3 h en cas de déséquilibre significatif (glycémie > 3g et
acétone >ou= ++) ; savoir faire appel au médecin si le
problème n’est pas résolu avant la nuit.
2- Curatif
:
Il peut être effectué en milieu diabétologique si le service
est équipé, mais il est plus prudent de faire appel à un
service de réanimation s’il faut une catéthérisation centrale,
si des troubles cardiovasculaires sont présents et si
le pH artériel est inférieur ou égal à 7, et la kaliémie à 4.
• L’insuline : après un bolus en intraveineuse de 10 unités,
elle est donnée sous perfusion à débit fixe, à la
seringue électrique de 0,15 U/kg/h.
Ce débit est maintenu
fixe pendant toute la réanimation.
• La réanimation hydroélectrolytique : le volume à
perfuser doit tenir compte de la perte de poids si elle est
connue, ou du calcul du déficit hydrique en cas d’hypernatrémie, auquel il faut ajouter
les besoins de base de 1,5 à 2 L/24 h.
Le volume total
(4 à 7 L) est passé pour moitié sur les 8 premières heures
et pour moitié sur les 16 heures suivantes.
Ce volume
est réajusté en cours de réanimation en fonction de la
tolérance clinique.
En cas d’hyperosmolarité associée,
ou chez les sujets âgés il est prudent d’étaler cet apport
volumique non sur 24 mais 48, voire 72 h.
Exceptionnellement les premiers solutés perfusés
peuvent être des solutés d’expansion plasmatique en cas
de collapsus ou du bicarbonate isotonique (maximum
500 cm3) seulement en cas de pH inférieur à 6,9.
En particulier chez le sujet âgé, et si la diurèse n’est
pas amorcée et n’atteint pas au moins 50 cm3/h après les
3 premières heures, il faut se méfier de la surcharge hydrosodée et ralentir les débits, après avoir vérifié
l’absence de globe vésical en posant une sonde urinaire
(il s’agit de la seule indication licite de sondage).
Dans les cas habituels, on passe au perfuseur électrique
du sérum physiologique qu’on remplace lorsque la glycémie
atteint 2,5 g/L par du glucosé à 5 % additionné de
4 à 6 g de chlorure de sodium par litre et accompagné
d’une perfusion en Y de glucosé 10 dont le débit, indépendant
et variable par rapport au flacon de G5, permet
de maintenir la glycémie dans la zone des 2 à 2,5 g/L,
sans toucher au débit de base.
Le potassium est passé idéalement indépendamment des
solutés à la seringue électrique.
L’apport doit commencer dès
la réception de la kaliémie si elle est inférieure à 6, à la dose
de 1 à 2 g/h. Si la kaliémie est inférieure à 4, il faut passer
plus de 2 g/h, mais uniquement sur voie veineuse centrale.
En cas d’hyperosmolarité majeure (forme mixte), on
commence par du sérum physiologique que l’on remplace
par du salé hypotonique à 4,5 pour 1 000 de façon à corriger
progressivement sans brutalité le déficit en eau libre.
Toujours pour être plus progressif, les apports en insuline
et potassium pourront être moins importants.
3- Supplémentaire
:
Un sonde gastrique peut être posée si l’acidose est profonde,
en cas de coma ou de troubles digestifs importants.
Selon les cas et les écoles, on peut prescrire une antibiothérapie,
une héparinothérapie sous-cutanée ou une
supplémentation vitaminique.
Une supplémentation orale en potassium et une augmentation
des doses d’insuline sous-cutanée sont souvent
justifiées au cours des jours qui suivent la céto-acidose.
Coma hyperosmolaire
:
Dans sa forme pure, ce coma est 10 fois moins fréquent
que la céto-acidose diabétique, mais de bien plus mauvais
pronostic (mortalité 20 à 50 %).
À l’inverse de la cétoacidose,
il survient habituellement chez des patients
âgés porteurs d’un diabète non insulinodépendant
(type 2).
Il est défini par une hyperglycémie supérieure
à 33 mmol/L (6 g/L), une osmolarité plasmatique supérieure
à 350 mmol/L ou une natrémie corrigée supérieure
à 155 mEq/L et un pH supérieur à 7,20 avec bicarbonates
plasmatiques supérieurs à 15 mmol/L et une cétose
absente ou modérée (acétonurie <ou= +).
A - Étiologie :
Le coma hyperosmolaire et la déshydratation résultent
de la conjonction de 2 facteurs : une agression hyperglycémiante
: infection, diurétiques, corticoïdes, etc. ; un
apport compensatoire en eau insuffisant : soif non perçue
(certains diabétiques seraient prédisposés au coma
hyperosmolaire par une dysrégulation préexistante des
mécanismes centraux d’osmorégulation) ou impossible
à assouvir (isolement, détérioration de la conscience,
réanimation).
B - Physiopathologie :
L’hyperglycémie majeure sans compensation hydrique
entraîne une hyperosmolarité plasmatique avec déshydratation
intracellulaire.
La diurèse osmotique entraîne en outre une perte d’eau
et de sel avec hypovolémie, insuffisance rénale fonctionnelle
et quelquefois oligo-anurie.
Les autres conséquences de cette déshydratation surtout
intracellulaire sont une diminution du volume cérébral
avec troubles majeurs de la conscience, une réduction
du débit cardiaque, une augmentation de la viscosité
sanguine et une détérioration de l’insulino-sécrétion.
Cette dernière n’est cependant pas suffisante pour
déclencher une céto-acidose, mais explique les acétonuries
faibles usuelles d’accompagnement.
C - Diagnostic :
1- Clinique
:
Les symptômes s’installent très progressivement sur
plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
Des troubles profonds de la conscience, de la léthargie au
coma parfois agité sont accompagnés de signes focaux.
Une déshydratation massive intracellulaire prédominante
s’installe avec perte de poids importante souvent supérieure
à 10 kg.
La déshydratation intracellulaire est au
premier plan avec peau sèche, voire cartonnée, hyperthermie,
langue rôtie.
La déshydratation extracellulaire
est responsable d’une hypotension et d’une oligurie
paradoxale
Le signe négatif le plus important est qu’il n’existe pas
de dyspnée de Küssmaul.
2- Biologique
:
L’hyperglycémie majeure est supérieure à 6 g/L et peut
dépasser 20 g/L.
L’hypernatrémie corrigée majeure est supérieure à
155 mEq/L.
On constate une insuffisance rénale fonctionnelle.
La kaliémie est le plus souvent normale, même si la
déplétion potassique est constante.
Le pH normal est bas (> 7,2) avec corps cétoniques présents
mais modérés (faits essentiellement d’hydroxybutyrate
donc non détecté par les bandelettes urinaires).
Il y a hémoconcentration avec élévation de l’hématocrite
des protides et des leucocytes et élévation inconstante
des enzymes par souffrance cellulaire.
D - Évolution, complications :
Même si la réanimation est précoce, appropriée et progressive,
la mortalité est fréquente du fait du terrain et
du grand âge.
Le coma peut s’aggraver au cours de la réanimation par
oedème cérébral lié à une correction plus lente de l’hyperosmolarité
intracellulaire que de l’hyperosmolarité
extracellulaire et donc une attraction de l’eau vers les
cellules cérébrales.
L’hypotension aussi peut être aggravée pendant le traitement
du fait du passage de l’eau extracellulaire vers le
secteur intracellulaire.
D’autres complications peuvent apparaître telles des
complications de décubitus, une atélectasie pulmonaire,
une thrombose, une infection ou une rhabdomyolyse.
E - Traitement :
La surveillance est identique à la surveillance de la cétoacidose.
L’insuline est injectée à la seringue électrique à des
doses moindres que lors de la céto-acidose : pas de
bolus initial, puis 5 unités/h, à diminuer en adaptant sur
les contrôles glycémiques dès que la glycémie atteint
2,5 à 3 g/L.
Le volume perfusé est généralement plus important que
pour la céto-acidose (6 à 12 L) calculé sur le déficit en eau
libre mais étalé sur au moins 36 à
72 h (par exemple, première moitié dans les 12 premières
heures, seconde moitié dans les 24 heures suivantes).
La perfusion est composée comme suit : au début salé
isotonique 2 à 3 L (de toute façon hypotonique par rapport
à l’osmolarité plasmatique) puis hypotonique 4,5‰
(moitié eau, moitié sérum physiologique) additionné de
potassium 1 à 2 g/L.
On remplace par du glucosé 5%
additionné de 3 à 4 g de NaCl/L et de potassium dès que
la glycémie atteint 2,5 à 3 g/L.
Contrairement au traitement de la céto-acidose, c’est le
débit d’insuline et non pas le débit de perfusion que l’on
doit adapter pour maintenir la glycémie dans la zone des
2 à 3 g/L pendant la réanimation.
Le traitement associé est une antibiothérapie, une héparinothérapie
à dose préventive, un nursage, une humidification
bronchique, des soins de bouche, etc.
La réanimation est interrompue sans hâte uniquement
après restauration complète de la conscience et de l’ionogramme
avec notamment une natrémie normalisée.
L’insuline peut être poursuivie à petites doses sous-cutanées
et éventuellement relayée par des antidiabétiques oraux
en l’absence de contre-indication.
Acidose lactique
:
L’acidose lactique est une complication encore plus rare
mais encore plus grave que le coma hyperosmolaire.
Le
respect scrupuleux des contre-indications des biguanides
et la moindre toxicité de la metformine par comparaison
à la phenformine aujourd’hui retirée du marché
explique cette rareté.
L’acidose lactique est définie par
des taux plasmatiques de lactates supérieurs à 7 mmol/L
et un pH artériel inférieur à 7,25.
A - Étiologie :
On classe les acidoses lactiques en 2 types :
– dans le type 1, l’anoxie et le choc surviennent avant
l’acidose lactique, qu’ils provoquent par hyperproduction
;
– dans le type 2, le choc et l’hypoxie surviennent éventuellement
au cours de l’acidose lactique.
Le diabète
fait partie des affections favorisant l’acidose lactique
au même titre que l’insuffisance rénale ou hépatique
par exemple et les biguanides, au même titre que
l’alcool, le méthanol, les salicylés.
B - Physiopathologie
:
Les biguanides en bloquant la néoglucogenèse peuvent
entraîner une hyperproduction de lactates, mais il faut
en outre une insuffisance d’élimination (insuffisance
hépatique ou plus souvent rénale) pour générer une acidose
lactique.
L’acidose métabolique est ensuite entretenue par
l’anoxie tissulaire résultant des troubles cardiovasculaires.
C - Diagnostic
:
1- Clinique
:
Dans la phase prodromique, le patient souffre d’asthénie
et de crampes pendant quelques heures à quelques jours.
Puis, on constate une grande acidose métabolique avec
polypnée, une instabilité tensionnelle, une oligo-anurie,
une hypothermie et des troubles de la conscience
variables.
2- Biologie
:
Le pH est souvent inférieur à 7 avec une réserve alcaline
inférieure à 10 mEq/L.
Le trou anionique est important (> 15 mmol/L).
La glycémie
est variable et la cétose absente ou discrète ; la
kaliémie est souvent élevée ; l’insuffisance rénale
franche et la calcémie supérieure à 6 mmol/L.
D - Traitement :
Il consiste à corriger l’acidose et les troubles hémodynamiques.
L’épuration extrarénale traite à la fois l’acidose, l’insuffisance
rénale et l’excès de biguanides.
Le traitement préventif consiste en un respect rigoureux
des contre-indications des biguanides telles l’insuffisance
pulmonaire, cardiaque, hépatique et surtout rénale et
le grand âge.
Les biguanides doivent être interrompus
avant l’examen radiologique avec opacification ou chirurgie,
mais aussi en cas de problèmes circulatoires ou
infectieux importants.
La prudence est recommandée en
cas d’association concomitante de médicaments potentiellement néphrotoxiques.
Hypoglycémie
:
Surtout pour les diabétiques insulinodépendants, l’hypoglycémie
constitue pratiquement le prix à payer pour
l’obtention d’un bon contrôle glycémique moyen et
l’obstacle majeur à l’obtention de ce bon contrôle.
L’hypoglycémie est fréquente, désagréable, impressionnante
pour le patient et l’entourage, mais exceptionnellement
dangereuse.
A - Étiologie :
1- Diabète insulinodépendant
:
• Diabète instable avec hypoglycémies sévères répétées :
le cadre nosologique des diabètes instables est flou,
mais selon les définitions les plus récentes, on définit des
diabètes instables avec céto-acidose récurrente (patients
présentant au moins 3 céto-acidoses sur 2 ans), et des
diabètes instables avec hypoglycémie sévère récurrente
(patients faisant plus de 3 hypoglycémies sévères dans
l’année).
Dans la majorité des cas et dans les 2 formes,
les causes psychologiques, voire psychiatriques sont au
premier plan.
• Diabète en insulinothérapie intensifiée avec hypoglycémie
sévère fréquente : le DCCT (Diabetes control
and complications trial) a noté un triplement du risque
d’hypoglycémie sévère chez leurs patients en insulinothérapie
intensifiée.
Il semble cependant que le risque
n’augmente réellement de façon inexorable et inévitable
que pour des hémoglobines glycosylées inférieures à 7 %.
Dans ce cadre, les autres facteurs de risque prédictifs
d’hypoglycémie sévère sont l’âge jeune, l’importance
des doses d’insuline, la longue durée du diabète, mais
surtout la mauvaise perception des hypoglycémies.
Cette dernière serait la conséquence d’hypoglycémies,
même modérées, répétées, notamment nocturnes (voir
physiopathologie).
• Diabète insulinodépendant tout venant avec fréquentes
hypoglycémies : chez un diabétique bien équilibré, avec une
hémoglobine A1c dans la zone des 7 à 8 %, une fréquence
hebdomadaire des hypoglycémies modérées supérieure
à 3, amène à rechercher des facteurs favorisants :
– repas ou collation insuffisants ou sautés ;
– exercice physique non programmé ou avec une mauvaise
adaptation des doses d’insuline et des apports
glucidiques supplémentaires ;
– repas (notamment du soir) insuffisamment glucidique,
souvent par méconnaissance des règles d’équivalence
diététique ;
– erreurs dans la réalisation de l’injection d’insuline ;
– injection dans des zones de lipodystrophie ;
– repas trop retardés par rapport à l’injection ;
– schéma insulinique comportant trop d’insuline rapide
(pas plus de 50 % de la dose totale et, le soir pas plus
de 30 % de la dose nocturne) ;
– objectifs glycémiques trop ambitieux par rapport à la
prise en charge globale.
Le fractionnement des injections
et la multiplication des autocontrôles glycémiques
doivent notamment en être le corollaire ;
– adaptation des doses trop brutale, voire inappropriée,
avec suppléments d’insuline rapide intempestifs,
notamment au coucher ;
– autres erreurs éducatives comme la méconnaissance
des symptômes, la pratique d’un « resucrage » insuffisant
ou trop tardif ;
– prise de médicaments potentialisant les hypoglycémies
tels que les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC),
les anticalciques, les bêtabloquants non cardiosélectifs,
le Di-Antalvic et certains antiarythmiques ; en fait cela
a rarement été confirmé ;
– très rarement, cause organique telle qu’une gastroparésie,
souvent accusée à tort, une insuffisance hormonale, une
insuffisance hépatique, et surtout une insuffisance rénale.
2- Hypoglycémie du diabète
non insulinodépendant (DNID) :
La fréquence est nettement moins importante que dans
le diabète insulinodépendant, mais pour certains la gravité
et le risque seraient plus grands en raison notamment
de l’âge plus avancé et du terrain vasculaire.
• Diabète non insulinodépendant traité par insuline :
selon l’UKPDS (United Kingdom Diabetes Prospective
Study), 1 patient sur 3 a fait une hypoglycémie modérée
dans l’année, mais seulement 2 % des patients une
hypoglycémie sévère, soit une fréquence 20 fois
moindre que chez le diabètique insulinodépendant.
• Dans cette même étude, la fréquence des hypoglycémies
sous sulfamides hypoglycémiants est de 20 % par
an avec 0,5 % d’hypoglycémie sévère.
Les causes habituelles
sont l’utilisation de sulfamides trop puissants ou
à trop longue durée d’action (glibenclamide, glimépiride)
chez un patient âgé, souvent insuffisant rénal ; un effort
physique ou un repas sauté ; une potentialisation par
l’alcool, des anti-inflammatoires non stéroïdiens,
Daktarin, Bactrim, fibrates, Di-Antalvic, des inhibiteurs
de l’enzyme de conversion (en pratique, exceptionnellement
confirmé) ; biguanides et acarbose peuvent être
considérés comme non générateurs d’hypoglycémie.
B - Physiopathologie :
En pratique, les cellules cérébrales n’utilisent comme substrat
énergétique que le glucose circulant dont elles sont
donc très dépendantes.
À environ 3 mmol/L chez un diabétique
insulinodépendant traité conventionnellement et
2,5 chez un diabétique insulinodépendant en traitement
intensifié, apparaissent les signes neuroglucopéniques et
les petits troubles cognitifs qui peuvent en cas d’hypoglycémie
profonde aboutir à la perte de connaissance.
Le glucostat cérébral, déclencheur des réactions neurosympathiques
et de la contre-régulation hormonale, est
situé dans l’hypothalamus ventromédian.
Il se déclenche
aux alentours de 3,5 mmol chez un diabétique insulinodépendant
en traitement conventionnel, mais à des taux
beaucoup plus bas, de l’ordre de 2,5 mmol, chez le diabétique
en traitement intensifié.
Il retarde de ce fait les réactions
de contre-régulation, la survenue des symptômes
dysautonomiques, qui sont ceux qui en général permettent
aux sujets d’identifier l’hypoglycémie, et donc la perception
de l’hypoglycémie, et la mise en train d’un comportement
correctif.
Ce déficit de la contre-régulation et cet
abaissement des seuils de déclenchement expliquent la
fréquence des hypoglycémies non ou mal perçues des diabétiques
en traitement intensifié et l’accroissement majeur
du risque d’hypoglycémie sévère dans de tels cas.
Ce syndrome de « maladaptation » cérébrale est provoqué
par la répétition des hypoglycémies même
mineures.
Il peut être réversible si elles sont prévenues.
Il serait lié à une augmentation de l’apport cellulaire
cérébral de glucose, lui-même dû à une augmentation du
débit sanguin cérébral.
C - Diagnostic :
Il faut distinguer les hypoglycémies asymptomatiques
(ou biologiques) c’est-à-dire toute glycémie inférieure à
0,6 ou 0,5 g/L selon les définitions, et les hypoglycémies
symptomatiques modérées ou sévères.
Ces dernières
sont définies par la nécessité de l’assistance d’une
tierce personne et incluent donc les hypoglycémies profondes
au cours desquelles le sujet ne peut s’alimenter
tout seul et les formes dites très sévères, définies par la
survenue d’un coma, la nécessité d’une hospitalisation
ou d’une injection de glucose ou de glucagon.
On parle
d’hypoglycémie non ressentie ou mal perçue quand les
symptômes annonciateurs ont totalement ou partiellement
disparu ou plus exactement surviennent tardivement
pour des glycémies très basses.
Les symptômes sont actuellement classés en :
– signes dysautonomiques (dénomination plus appropriée
qu’adrénergique) tels que des sueurs, des palpitations,
des tremblements, une sensation de faim ;
– signes neuroglucopéniques tels les troubles de la
concentration, les difficultés à parler, une incoordination
motrice, une sensation d’ébriété ;
– signes non spécifiques comme une fatigue brutale, des
céphalées, des nausées, des paresthésies notamment
péribuccales, des troubles de la vision, notamment
une diplopie ;
– mais on peut aussi citer une nervosité, une irritabilité,
une sensation de froid, une angoisse, une agressivité,
des accès de rires ou de pleurs, une somnolence et, surtout
détectable par l’entourage, pâleur, yeux fixes, regard
dans le vide, ralentissement de la parole ou des actes.
Le coma hypoglycémique s’installe rapidement, précédé
ou non des symptômes annonciateurs.
Il est typiquement
agité avec signes d’irritation pyramidale, tachycardie,
sueurs, souvent crise convulsive et quelquefois
manifestations focalisées.
Au total, une symptomatologie très polymorphe mais
souvent stéréotypée chez un même malade.
La confirmation diagnostique par une glycémie capillaire pratiquée
par le malade est conseillée, mais ne doit jamais
retarder le « resucrage ».
D - Diagnostic différentiel
:
Tout symptôme, toute manifestation rapide ou brutale
chez un diabétique doivent être considérés a priori
comme une hypoglycémie.
E - Évolution et complications :
Dans la très grande majorité des cas, les hypoglycémies
du diabétique même non traitées sont réversibles sans
séquelle.
Les effets néfastes sur la qualité de vie sont probables,
mais le seuil de tolérance est variable d’un sujet à
l’autre, allant du simple désagrément à des réactions
d’angoisse, d’évitement social ou sexuel, de culpabilité
et de dépendance.
Dans de trop nombreux cas, la phobie
de l’hypoglycémie empêche toute possibilité de bon
contrôle glycémique.
La mortalité n’a jamais été retrouvée augmentée dans
les études d’intensification de l’insulinothérapie, même
si quelques cas de mort subite du sujet jeune (dead in
bed syndrome) ont pu lui être imputés.
Des cas d’hypoglycémie
mortelle ont été constatés au cours d’une
intoxication alcoolique aiguë chez des diabétiques.
Les risques d’accident et de traumatisme ne sont statistiquement
pas plus élevés, probablement en partie grâce
aux restrictions légales à la conduite et aux activités à
risque (alpinisme par exemple).
L’intensification de l’insulinothérapie a été retrouvée
associée dans 20 % des cas à une aggravation transitoire
de la rétinopathie non avancée.
Par contre il existe un
risque réel d’aggravation avec passage au stade proliférant
de rétinopathie avancée préproliférante non laserisée
en cas d’équilibration glycémique trop rapide avec fréquentes
hypoglycémies.
L’hypoglycémie a été accusée à tort de déclencher des
épisodes ischémiques coronaires ou vasculocérébraux
notamment chez les sujets âgés.
Les plus grandes études
récentes (DCCT et UKPDS) ont infirmé cette assertion.
En ce qui concerne la détérioration cognitive chronique,
le risque de séquelle cérébrale patente après coma hypoglycémique
très profond (< 0,2 g/L), surtout prolongé
(au moins 4 h) et aux âges extrêmes est indiscutable
mais heureusement rarissime.
En revanche, le risque
d’installation, après hypoglycémies sévères répétées,
d’un syndrome de détérioration intellectuelle progressive
avec ralentissement de l’idéation et détérioration du
quotient intellectuel (encéphalopathie hypoglycémique
chronique), voire troubles auditifs, atrophie cérébrale
avec plaque de leuco-araïose est très probablement
inexistant chez l’adulte et reste controversé chez l’enfant.
La prise de poids fréquemment constatée lors de l’intensification
de l’insulinothérapie ne doit pas être attribuée
aux hypoglycémies, même fréquentes et « resucrées »,
mais à une disparition de la perte calorique glucosée
urinaire du fait du meilleur équilibre.
F - Traitement :
1- Curatif
:
• Sujet conscient et capable de s’alimenter : arrêt de
toute activité et « resucrage » immédiat par 15 g de
sucre (3 sucres, 2 barres de pâte de fruit, un verre de
coca ou soda ou jus de fruit en boîte).
Ne pas utiliser
fruits, chocolat, ou jus de fruits frais.
Les symptômes
disparaissent en 10 à 15 minutes.
Le sujet doit apprendre
à patienter, à se recontrôler après 20 à 30 minutes, avant
de se « resucrer » à nouveau si nécessaire.
Si le repas
suivant est éloigné, plutôt que la collation glucido-protidique
classique, il faut conseiller au sujet de contrôler à
nouveau sa glycémie.
• Sujet inconscient : la voie per os est strictement
contre-indiquée du fait du risque de fausse route.
On
utilise le glucagon injectable, préférentiellement mais
pas obligatoirement intramusculaire, ou mieux le glucosé
hypertonique à 30 % intraveineux (30 à 50 mL).
• Dans le cas particulier d’une hypoglycémie sous sulfamides,
le risque de prolongation de l’hypoglycémie
impose une perfusion prolongée de glucose.
2- Préventif
:
• Diabète non insulinodépendant : chez le sujet âgé et
(ou) en cas d’insuffisance rénale, il faut préférer les sulfamides
à demi-vie courte et à métabolisation complète
comme le glipizide (Glibénèse) et prochainement le
repaglinide (Novonorm).
L’instauration d’un traitement sulfamidé doit toujours être progressive en commençant
par de faibles doses.
En cas d’insuffisance rénale avérée
(< 30 mL/min), l’insulinothérapie est préférable. Dans
tous les cas, le patient doit être conscient du risque d’hypoglycémie
en cas de repas sauté, même s’il ne prend pas
son comprimé, et en cas d’activité physique prolongée.
• Diabète insulinodépendant : les moyens principaux
de réduction du risque hypoglycémique sont nombreux.
La sélection des patients candidats à l’intensification de
l’insulinothérapie permet aux seuls patients disciplinés,
éduqués et suivis régulièrement, d’être justiciables de
l’insulinothérapie intensifiée.
En cas d’hypoglycémie mal ou non perçue, il faut chercher
à éviter les petites hypoglycémies méconnues,
notamment nocturnes (glycémie à 3 h du matin, objectif
glycémique à jeun légèrement plus élevé) et rééduquer
le patient aux petits symptômes annonciateurs qui n’ont
peut-être pas tous disparu.
L’éducation, et en premier lieu l’autocontrôle glycémique, doit être renforcée.
De la même façon, le suivi doit être intensifié : un suivi
rapproché mensuel, associé éventuellement à des contacts
téléphoniques, permet de renforcer la motivation et d’aider
le patient à adapter ses doses d’insuline.
Le schéma insulinique peut être optimisé.
L’intensification
de l’insulinothérapie impose comme corollaire le fractionnement
des doses en au moins 3 injections journalières. Le
passage à l’analogue ultrarapide apporte un petit bénéfice
(réduction des hypoglycémies de l’ordre de 10 %) qui
n’est pas négligeable.
Enfin, la persistance d’hypoglycémies
répétées chez un patient très discipliné, bien éduqué,
et bénéficiant d’une prise en charge déjà globalement
intensifiée peut conduire à l’indication d’une pose d’une
pompe à insuline externe sous-cutanée, voire implantable intrapéritonéale, qui ont, surtout pour cette dernière,
prouvé leur efficacité à réduire les fluctuations glycémiques
et les épisodes d’hypoglycémie.