Le terme céramique provient de « keramos », mot
grec signifiant argile.
Il a d’abord désigné des poteries
recouvertes d’émail avant d’être étendu à
toute la porcelaine et à d’autres produits essentiellement
constitués de silicates et qui représentent
les céramiques classiques.
Peut être considéré
comme céramique tout matériau inorganique, fragile,
et mis en forme à haute température à partir
d’une poudre dont la consolidation se fait par frittage,
cristallisation ou prise d’un liant hydraulique.
En odontologie, les céramiques sont essentiellement
employées dans des applications prothétiques
mais peuvent également être utilisées en implantologie,
en orthodontie, en matériau de restauration
esthétique comme dans le cas d’inlays, onlays ou
facettes.
La plus grande partie des nouveaux systèmes
très sophistiqués apparus ces dernières années
sont des améliorations technologiques d’un produit
apparu il y a plus d’un siècle.
Les céramiques sont un type de verre obtenu par
la fusion d’oxydes métalliques à haute température
qui deviennent solides à température ambiante.
Les céramiques dentaires sont des matériaux de
structure composite comprenant une structure vitreuse
appelée matrice de verre renforcée par différentes
phases cristallines qui permet d’adapter le
coefficient de dilatation thermique du matériau.
La
fabrication se fait en chauffant le mélange audessus
de la température de fusion de la matrice
vitreuse et en dessous de celle des cristaux.
La
phase cristalline accroît la résistance et réduit les
fractures.
Un autre facteur clef est le contrôle de la
rétraction thermique résiduelle.
La nature de la phase cristalline présente dans la
céramique conditionne principalement les propriétés
physiques, mécaniques et optiques (réflexion
lumineuse et couleur) de la restauration finale.
Elle
s’oppose notamment à la propagation des dislocations
et microfractures de surface au sein du matériau.
Ces matériaux sont soumis à deux types de
défauts, sources de leur fragilité : des défauts de
fabrication (inclusion de porosités lors de l’élaboration)
et des défauts de surface (différence de
contraction entre les deux phases vitreuse et cristalline
lors du refroidissement) et aussi des défauts
de surface liés aux meulages lors de l’élaboration.
Durant cette décennie, un grand nombre de matériaux
et de procédés d’élaboration de restauration
tout céramique ont été mis à notre disposition.
Ils peuvent être classés suivant leur technique
d’élaboration et aussi suivant la composition de
leur phase cristalline.
Généralités
:
A - Définitions
:
Les céramiques sont des matériaux inorganiques,
composés d’oxydes, de carbures, de nitrures et de
borures.
Les céramiques présentent des liaisons
chimiques fortes de nature ionique ou covalente.
Les céramiques sont mises en forme à partir d’une
poudre de granulométrie adaptée qui est agglomérée.
Puis une deuxième étape consiste à densifier
et consolider cet agglomérat par un traitement
thermique appelé frittage.
Le frittage est un traitement
thermique avec ou sans application de pression
externe, grâce auquel un système de particules
individuelles ou un corps poreux modifie certaines
de ses propriétés dans le sens d’une évolution vers
un état de compacité maximale.
Actuellement, on
considère que le traitement de consolidation peut
être aussi une cristallisation ou une prise hydraulique.
1- Porcelaine :
La porcelaine est une céramique contenant de l’argile
sous forme de kaolin (aluminosilicate hydraté)
et du feldspath (aluminosilicate).
2- Céramiques dentaires
:
Ce sont des matériaux composés à 99 % d’oxydes
mis en forme par frittage en phase liquide ou solide.
Pour la plupart, ils ont une structure biphasée
de verre chargé (une phase vitreuse et une phase
cristalline).
Ce sont des matériaux fragiles.
3- Verre
:
Un verre est un composé minéral fabriqué à base de
silice, qui possède une structure vitreuse désordonnée
car constituée d’atomes de dimensions très
différentes.
Il est mis en forme par frittage et
possède une grande stabilité chimique car ses atomes
constitutifs sont unis par des liaisons chimiques
fortes, covalentes ou ioniques.
Cette propriété leur
confère une très bonne biocompatibilité.
Les verres
sont des matériaux fragiles : ils n’ont pratiquement
aucune possibilité de déformation plastique.
B - Classification des céramiques :
Classification de Sadoun et Ferrari
:
Les propriétés finales des prothèses céramiques
résistance mécanique, microstructure, précision
d’adaptation et propriétés optiques résultent de
la nature chimique du matériau et du procédé de
mise en forme.
Un même matériau peut être mis en
forme de façons différentes, modifiant ainsi ces
propriétés.
Un même procédé de mise en forme
peut être utilisé pour différents matériaux.
Il est
donc indispensable d’établir une classification basée
sur la nature chimique, la microstructure et les
procédés de mise en forme.
– Selon les constituants chimiques.
Céramiques feldspathiques : ce sont les céramiques
traditionnelles destinées à l’émaillage des
couronnes céramométalliques.
De nouvelles céramiques
feldspathiques à haute teneur en leucite,
ont une résistance mécanique améliorée et un
coefficient de dilatation thermique augmenté.
Elles
sont alors utilisées sans armature.
Céramiques alumineuses : leur constituant principal
est l’alumine (Al2O3).
On distingue en fonction
de la teneur en alumine :
• 40 % : « Jacket » de Mac Lean ;
• 65 % : Cérestore®, AllCeram® ;
• 85 % : In-Céram® ;
• 98 % : Procera®.
Vitrocéramiques : elles comportent des matériaux
de nature chimique différente.
• Apatite : Cérapearl®;
• Micatétrafluorosilicate : Dicor®, matériau mis
en forme à l’état de verre puis traité thermiquement
pour obtenir une cristallisation
contrôlée et partielle.
• Spinelle : contient du magnésium améliorant la
résistance et la translucidité.
– Selon le procédé de mise en forme (avec ou sans
armature métallique).
Avec support métallique.
Le rôle de ce support métallique est de renforcer
mécaniquement la prothèse et de servir de support
de cuisson sur lequel va s’annuler la rétraction de
frittage par pyroplasticité de la phase vitreuse.
Cette armature peut être :
• une feuille d’or ou de platine brunie sur le
modèle positif unitaire.
Diverses évolutions visant
à renforcer mécaniquement ce support
ont été décrites.
Il existe différentes expressions
commerciales de ce principe ;
• une armature coulée en alliage précieux ou
non précieux.
Sans support métallique.
Cuite sur revêtement : à peu près toutes les
céramiques peuvent être frittées sur un revêtement
compatible et chimiquement inerte.
Coulée et vitrocéramisée : usinée ou injectée :
• à basse température ;
• à haute température ;
• Barbotine
+ frittage
+ infiltration
Selon la microstructure
Matrice vitreuse avec charges dispersées ou matrice
cristalline avec phase vitreuse infiltrée.
C - Céramiques feldspathiques :
1- Composition :
* Composition physique :
La poudre est composée de grains de diamètre de
4 à 100 lm.
Elle contient de plus des plastifiants
hydrosolubles (alginate, sucre) facilitant la mise en
forme et des colorants.
* Composition minéralogique :
* Composition chimique :
– Oxydes principaux.
• Oxyde de silicium SiO2 : 55 à 78 % (phase
vitreuse et phase cristalline dispersée) ;
• Oxyde d’aluminium Al2O3 : < 10 % (phase vitreuse
essentiellement mais aussi parfois
phase cristalline, diminue alors la translucidité).
Ces oxydes augmentent la température de cuisson,
la tension superficielle, la résistance et la
rétraction à la cuisson.
– Oxydes alcalins modificateurs.
Oxydes de cations alcalins monovalents (Na2O,
K2O, Li2O) : 10 à 17 % essentiellement modificateurs
de la phase vitreuse, ils abaissent la température
de ramollissement, augmentent le coefficient de
dilatation thermique en dessous de la température
de transition vitreuse, diminuent la température de
solidification et la viscosité.
Les céramiques à fortes teneurs en K2O (> 11 %)
sont le siège d’une cristallisation à des températures
voisines de 700 °C et 1 200 °C en particulier de
leucite (K2O, Al2O3, 4SiO2).
– Oxydes mineurs.
• Opacifiants (ZrO2, SnO2, TiO2), 6 à 15 % ;
• Fondants (B2O3, Na2B4O7), 0 à 5 %, ils abaissent
la température de cuisson ;
• Colorants (oxydes métalliques et terres rares) :
TiO2 pour le jaune, Fe2O3 pour le marron, CoO
pour le bleu, NiO pour le gris, V2O5 pour le
jaune.
2- Fabrication industrielle
:
Broyage des éléments, mélange des poudres obtenues
avec de l’eau à saturation, frittage à 1 300 °C
(température inférieure à la température de fusion)
lequel entraîne une fusion partielle, puis
broyage de la fritte obtenue et adjonction de colorants
et de plastifiants pour le modelage.
3- Nouvelles céramiques
:
La leucite contenue dans ces céramiques entraîne
une rétraction plus importante de ces matériaux
lors du refroidissement.
Ceci est dû à leur important
coefficient de dilatation thermique et au changement
de structure cristalline lors du refroidissement.
La formation de fissures peut alors
compromettre le renforcement de ces matériaux.
De plus, ce coefficient de dilatation thermique ne
permet pas la cuisson de ces matériaux sur des
armatures métalliques.
– Mise en forme par injection à haute température
: Empress® (Ivoclar)
Élaboration d’une maquette en cire, mise en
revêtement réfractaire spécial, chauffage du cylindre
à 850 °C (3 à 6 °C par minute) et maintien
pendant 1,5 heures.
Puis préchauffage des lingotins
de céramique et du piston en Al2O3 (montée en
température jusqu’à 280 °C [6 °C/min], palier de
1 heure, montée en température jusqu’à 850 °C en
1 heure).
Mise en place dans le four, montée en température à 1 100 °C (60 °C/min), palier de
20 minutes puis injection sous 3,5 bars.
Enfin, refroidissement,
démoulage et élimination du revêtement
par sablage à l’alumine.
Deux techniques sont alors possibles :
• maquillage : la totalité de la restauration est
réalisée par injection puis maquillée en surface
;
• stratification : une armature en Empress® est
réalisée et recouverte par une céramique
feldspathique adaptée au procédé.
– Céramiques très basse fusion.
Leur originalité provient du verre qui les constitue,
dans lequel ont été incorporés des ions hydroxyles.
Les verres ainsi obtenus ont des propriétés
chimiques améliorées, une meilleure stabilité
et une température de cuisson plus basse.
Ces
produits sont utilisés dans la technique céramométallique
avec des armatures à très haute teneur en
or ou en titane.
Ils sont aussi utilisés seuls pour
confectionner des inlays, onlays et coiffes en céramique
pure.
– Fabrication assistée par ordinateur.
L’empreinte optique et la fabrication assistée
par ordinateur permettent d’éliminer l’étape de la
réalisation des modèles positifs unitaires, de la
fabrication de la maquette en cire, de la coulée...
pour la réalisation des restaurations.
Exemple : les systèmes Cerec® (1987) et Procera
® (1992).
D - Céramiques alumineuses :
Elles contiennent une proportion importante d’alumine
dans le but de renforcer les produits.
Plusieurs
types de matériaux ont été successivement
développés.
La « Jacket » de Mac Lean : la céramique proposée
par Mac Lean contient 40 % en poids d’alumine
et sert d’infrastructure à une céramique cosmétique
dont le coefficient de dilatation thermique est
adapté.
Le Cérestore® : mis au point par Riley et Sozio, le
procédé consiste à substituer aux infrastructures
métalliques des couronnes céramométalliques une
chape à base d’alumine mise en forme par injection
d’une pâte thermoplastique.
La mise en forme est réalisée classiquement par
modelage en cire de la chape sur un modèle en
résine époxy.
E - Propriétés mécaniques des céramiques
:
Les céramiques dentaires sont peu résistantes en
traction et en flexion mais sont très résistantes en
compression.
La caractéristique principale est la
rupture dite fragile, c’est-à-dire sans déformation
plastique.
Depuis Griffith, on sait que la fracture
d’une céramique se fait par propagation d’une fissure
à partir d’un défaut initial.
Facteurs influençant la résistance mécanique :
Elle est directement liée au nombre et à la taille
des défauts issus de la mise en oeuvre, du montage,
de la poudre de céramique, de la cuisson et du
glaçage.
Taux de porosité : il dépend de la distribution
granulométrique et du mode de mise en forme de la
pâte crue (compactage).
Le compactage par vibration
permet d’augmenter de 40 % la résistance par
rapport à une céramique non compactée.
La cuisson
sous vide fait passer le taux de porosité de 4 % à
0,1 %.
Température et cycle de cuisson : l’élévation de
la température et de la durée de cuisson entraîne
une augmentation de la résistance.
Cependant,
au-delà d’un certain seuil ou lors de la multiplication
des cuissons, on assiste à une diminution de ces
caractéristiques, due à une dissolution dans le
verre des phases cristallines dispersées.
Contraintes internes : elles résultent d’un différentiel
de coefficient de dilatation thermique entre
les différentes phases du matériau ou entre le
matériau et le support (métal ou céramique d’infrastructure).
Microstructure : la résistance augmente avec la
proportion de phase cristalline et avec la quantité d’interfaces verre/cristal et donc la dispersion de
cette phase cristalline.
L’état de surface et surtout
les défauts de surface jouent un rôle important.
Pour remédier aux défauts de surface, le glaçage
thermique ou l’emploi d’une glaçure permet en
obturant les pores et en refermant les fissures
d’améliorer les propriétés mécaniques des céramiques
feldspathiques d’environ 400 %.
De plus, la
glaçure possédant un coefficient d’expansion thermique
plus faible que celui de la céramique sousjacente
met la surface en compression.
F - Propriétés physiques des céramiques :
– Thermiques : les céramiques sont des isolants
thermiques (conductivité = 0,01 J/s/cm2 ou
°C/cm2).
Leur coefficient de dilatation thermique
est adaptable en fonction de leur utilisation en
modifiant la teneur en K2O du verre.
– Électriques : le déplacement des charges électriques
ne pouvant se produire que par diffusion
ionique, les céramiques sont des isolants électriques.
– Optiques : au-delà des propriétés optiques,
c’est l’impression visuelle qui compte.
Celle-ci résulte
de la combinaison de nombreux facteurs relatifs
aux propriétés optiques de la surface, des différentes
phases et des différentes couches, de la
couleur et du spectre de la lumière incident.
Les
rendus des diverses céramiques vont de l’opaque au
transparent, avec des luminosités variables, des
effets de fluorescence, d’opalescence, avec des
couleurs et des saturations différentes.
Tout ceci
est obtenu en jouant sur la composition, la nature
chimique, la taille, la quantité et l’indice de réfraction
des charges cristallines et des pigments répartis
dans la phase vitreuse.
La réflexion : il existe la réflexion spéculaire qui
est celle du miroir et la réflexion diffuse qui est
celle d’une dent naturelle.
Lorsque la surface d’un
corps est plane on a une réflexion spéculaire.
Lorsque
la surface présente des reliefs, il existe différents
angles d’incidence et en conséquence, différentes
directions de réflexion, le faisceau réfléchi
apparaît diffus.
Indice de réfraction : si un faisceau lumineux
passe de l’air dans un verre, sa vitesse de propagation
est réduite ; si l’angle d’incidence est oblique,
la trajectoire est modifiée selon la loi de la réfraction.
Toute la lumière ne pénètre pas dans le verre
qui possède un pouvoir réfléchissant.
Dans un matériau
dense, la vitesse de propagation dépend de la
longueur d’onde, de l’indice de réfraction, c’est le
phénomène de dispersion.
Dans le cas d’une céramique dentaire, une partie
du faisceau est absorbée en fonction de sa longueur
d’onde, des porosités et de la microstructure, et
une partie est réfléchie.
La structure de la céramique
présente plusieurs interfaces entre le verre et
les cristaux d’indices de réfractions différents.
Les
interactions sont donc multiples et complexes.
La fluorescence : aptitude d’un corps à absorber
des photons de longueur d’onde en dehors du visible.
La désexcitation se produit par émission de
photons dans le visible.
La couleur : elle présente trois dimensions : la
teinte ou tonalité chromatique (longueur d’onde du
photon émis), la luminosité et la saturation.
Céramiques « basse fusion »
:
Devant les exigences esthétiques croissantes des
patients, la qualité des matériaux utilisés n’a cessé
de s’améliorer et de nouvelles techniques se sont
développées.
C’est dans ce contexte que sont apparues
des céramiques aux propriétés optiques et
physiques presque « parfaites ».
Bien que commercialement appelées « basse fusion
», les céramiques « basse fusion » sont en fait
des céramiques à « très basse fusion » (de 660 °C à
780 °C), utilisées dans la technique céramométallique
pour l’émaillage d’alliages à base de titane ou
d’or à bas intervalle de fusion, pour réaliser les
joints céramique-dent ou bien encore pour réparer
des fractures ou des éclats de céramique, enfin,
utilisées seules, elles permettent la confection
d’inlays, d’onlays céramique.
A - Céramique Ducéram LFC®
:
En 1991, naît, par dérivation du quartz de synthèse,
la céramique LFC.
L’originalité de sa fabrication est l’incorporation
d’ions hydroxyles dans la phase vitreuse (ceci étant
réalisé dans une atmosphère chargée de vapeur
d’eau sous l’action de la chaleur).
Les verres ainsi
obtenus présentent des propriétés chimiques améliorées,
une meilleure stabilité et une température
de fusion plus basse.
Il s’agit alors d’une « hydrolyse de quartz » selon
la formule :
SiO2 + H2O ? SiOH
C’est pourquoi, dans la littérature, on lui attribue
le nom de verre « hydrothermal ».
Le matériau Ducéram LFC® se définit comme un
matériau monophasique ne contenant pas de phase
cristalline donc aussi comme un verre à base de
quartz fluorhydrique.
En effet, il se compose de :
• quartz hydrolysé : 70 % (ou verre de silice Si, O,
Na, K, OH) ;
• verre fluorhydrique : 20 à 25 % ;
• feldspaths : 5 à 10 %.
1- Propriétés mécaniques et biologiques :
2- État de surface :
La Ducéram LFC® se caractérise par un réseau de
structure homogène, ce qui lui donne sa brillance
remarquable.
3- Propriétés optiques
:
La LFC permet de créer des effets optiques et des
jeux de lumière identiques à ceux de la dent naturelle,
surtout si l’on utilise comme support de la
LFC une chape en céramique conventionnelle Ducéram
(ou la nouvelle Ducéram-Plus®) car la lumière
va alors pénétrer sans obstacle la LFC pour être
dispersée dans toutes les directions à l’intérieur de
la masse hétérogène de dentine en céramique
conventionnelle.
Cet effet peut encore être renforcé
par l’emploi de matériaux opalescents.
B - Céramique Ducéragold®
:
La céramique Ducéragold® est une céramique dentaire
hydrothermale adaptée à un alliage riche en
or dénommé Dégunorm® (alliage or-platine jaune
de la classe IV caractérisé par une zone de fusion de
900°C à 990°C et un coefficient de dilatation thermique
de 16,4 10-6/°C, pour qu’une céramique
puisse cuire sur ce type d’alliage, elle doit se
différencier des céramiques conventionnelles par
une température de cuisson inférieure de 150 °C et
un coefficient de dilatation thermique augmenté
de 15 à 20 %).
Elle est aussi appelée hydrothermale, car au
sortir du four la masse en fusion s’écoule en un
filament qui est refroidi dans un bain spécifique
hautement chargé en hydrogène.
1- Structure
:
Des cristaux de leucite très petits ont été introduits
en proportion régulière dans une phase vitreuse
hydrothermale.
Pour cette raison, la céramique Ducéragold® peut être décrite comme une céramique
dentaire hydrothermale, biphasée, à cuisson
compatible (grâce à la leucite) avec son alliage.
2- Propriétés mécaniques et biologiques :
3- État de surface :
Ducera prétend que c’est la régularité de la répartition
des cristaux de leucite qui assure l’homogénéité
de la structure et qui bien évidemment a des
effets positifs sur l’état de surface.
C - Céramique Finesse® :
La céramique Finesse® est une céramique basse
fusion à faible teneur en leucite de l’ordre de 8 à
10 %.
Les cristaux de leucite qui la composent sont
plus fins (3 lm) que ceux dispersés dans la céramique
conventionnelle (30 lm).
Ils y sont aussi moins
nombreux, de façon à optimiser leur utilisation et à
obtenir les meilleures qualités possibles (moins
d’abrasion).
Elle s’adapte aux alliages d’or de type III ou IV, du fait de leurs coefficients de dilatation
thermique élevés.
1- Propriétés mécaniques et biologiques :
On pensait que plus une céramique était dure,
plus elle était abrasive ; cependant, certains
auteurs (Komma O. 1993, Suzuki S. 1997) ont démontré
que l’état de surface primait sur la dureté
pour expliquer ces phénomènes d’abrasion.
Dans la
détermination de l’usure de l’émail, aucune relation
critique n’a été établie entre la dureté et le
degré d’usure d’une surface d’émail dentaire.
Grâce à sa faible teneur en leucite, la porcelaine
Finesse® userait 70 % de moins l’émail de surface
qu’une porcelaine haute fusion traditionnelle.
La porcelaine Finesse® permettrait donc de réaliser
des restaurations durables et son degré
d’usure serait comparable à celui des restaurations
en alliage à haute teneur en or.
2- État de surface
:
La régularité de la surface est liée à la finesse des
cristaux de leucite et à l’homogénéité de la microstructure.
Plus la surface est lisse, plus la porcelaine
est facile à polir.
3- Propriétés optiques :
Le système de teintes Finesse®, qui s’appuie sur la
méthode IOT (point d’épaisseur optique infinie ou épaisseur à laquelle l’aspect de la porcelaine est
rigoureusement identique, que cette dernière soit
sur fond noir ou blanc) brevetée par CeramCo,
constitue le moyen de s’assurer que les teintes des
différentes porcelaines (opaques, dentines,
dentines-opaques et modificateurs de dentine) sont
parfaitement coordonnées entre elles, dans un système
complet de correspondance de teintes.
C’est le système de communication des couleurs
(CCS).
La fluorescence est aussi représentée depuis les
opaques jusqu’aux maquillants de surface et à la
glazure, en passant par la dentine et l’émail.
D - Céramiques « basses fusion » pour
titane
:
L’intérêt croissant pour le titane en prothèse dentaire
ne devait pas être freiné par l’impossibilité de
le recouvrir par un cosmétique.
Pour pouvoir être
employé en technique céramométallique sur titane,
le matériau céramique doit répondre à une
exigence technique principale, le coefficient de
dilatation thermique doit être bas, en accord avec
celui du titane (8,4 à 8,7 × 10-6 /°C) sinon il se
produit des craquelures et des tensions, dans le
corps, néfastes à leurs propriétés mécaniques.
En effet, pour assurer une liaison satisfaisante, il
est admis que les coefficients de dilatation thermique
(CDT) de la céramique et de la chape titane
doivent être aussi proches que possible, avec toutefois,
celui de l’alliage légèrement supérieur (dans
un rapport de 10 à 15 %) pour créer un effet de
compression dans la céramique. Outre ce facteur,
on sait que le titane change de structure cristallographique
à 882,5 °C, lorsque la température est
supérieure à 882,5 °C, il devient cubique centré (en
phase ß).
Ces modifications structurales sont irréversibles
avec une persistance partielle, après refroidissement,
de phase ß, à l’origine d’une variation
dimensionnelle néfaste.
Ceci implique l’emploi
d’une céramique basse fusion dont la température
de cuisson doit être inférieure à 882,5 °C.
Les propriétés particulières du titane entraînent
la conception de céramiques nouvelles adaptées
aux exigences spécifiques de ce métal.
La rétention céramique-titane est le fait de trois facteurs principaux,
communs à toute rétention de céramique
sur une armature métallique :
• une liaison chimique, par la réalisation d’une
réaction entre la couche d’oxyde superficielle
et la céramique ;
• une liaison mécanique, grâce à une fluidité
suffisante, la porcelaine peut se glisser entre
les interstices présents à la surface de l’armature.
Il existe une différence d’adhérence
significative de la céramique selon le traitement
de surface effectué (sablage à 50 lm
laissant un film d’oxyde de 0,4 lm, et sablage à
100 lm laissant un film de 0,2 lm) ;
• une liaison par compression de la céramique
sur l’armature durant la cuisson.
Cette rétention
est permise par l’adaptation des coefficients
de dilatation thermique des différentes
couches de céramique entre elles, avec des
valeurs décroissantes en progressant vers la
surface de la restauration.
Les différentes céramiques pour titane actuellement
sur le marché sont des céramiques pour titane
appartenant à la famille des céramiques « basse
fusion » dont la recherche a été relancée intensivement
avec le titane.
Aujourd’hui, les propriétés de
ces céramiques s’annoncent équivalentes à celles
des céramiques conventionnelles grâce à l’amélioration
de leurs propriétés physiques et chimiques
qui étaient leurs points faibles.
Elles se caractérisent
par une température de transition vitreuse
relativement basse (500 °C).
Les céramiques spécialement développées pour
le titane cuisent nécessairement en dessous de
882,5 °C.
Malgré un début relativement confidentiel, les
céramiques sur titane sont représentées par quatre
marques différentes : Detrey TiBond® - Vita Titankeramik
® - Ducératin® - Noritake T122® ; une cinquième
est désormais à notre disposition : Triceram
® (groupe Dentaurum numéro CE 0483).