Accouchement normal en présentation du sommet Cours de
Gynécologie
L’accouchement recouvre l’ensemble des phénomènes
qui aboutissent à la naissance du nouveau-né et à la sortie
des annexes.
Celui-ci se divise habituellement en 3 phases : la dilatation
du col de l’utérus, l’association engagement-descente,
l’expulsion foetale et la délivrance.
Le travail est défini
par l’ensemble des modifications qui permettront l’expulsion
du foetus regroupant, ainsi, la phase de dilatation
et la phase d’expulsion.
Ces phénomènes sont régis par l’adaptation des dimensions
du mobile foetal, des dimensions du bassin maternel et
des contraintes de ses parties molles, à la dynamique des
contractions utérines.
La nature de l’accouchement est définie par sa présentation,
le sommet étant la présentation céphalique.
Mécanique obstétricale
:
La mécanique obstétricale étudie les modalités de la
progression du mobile foetal dans la filière génitale
maternelle.
A - Mobile foetal
:
Le crâne foetal est le segment le plus important car possédant
les diamètres les plus élevés, nécessairement
adaptés au bassin maternel.
Il est constitué de différents os séparés par des sutures et
des fontanelles.
Les os du crânes sont au nombre de 7.
On définit, en avant
les 2 os frontaux, séparés par une suture, latéralement les
os pariétaux et temporaux, et en arrière l’os occipital.
Les sutures séparent les os du crâne non symphysés en
lui attribuant une certaine mobilité.
La suture antéro-postérieure est médiane, elle débute à la base du
nez et relie l’occiput.
La suture transversale sépare les
pariétaux des frontaux.
La suture pariéto-occipitale
sépare les bords postérieurs des pariétaux de l’os occipital.
Les fontanelles permettent le repérage de la présentation.
On définit la fontanelle antérieure ou bregma, losangique,
à laquelle aboutissent les sutures antéro-postérieure et
transversales, et la fontanelle postérieure, en forme de
lambda, à laquelle aboutissent les sutures antéropostérieure
et pariéto-occipitales.
Les diamètres importants sont le bipariétal, 9,5 cm environ,
représentant le diamètre transversal de la présentation et
le sous-occipito-bregmatique, 9,5 cm environ, représentant
le diamètre antéro-postérieur d’une tête bien fléchie.
Ce
diamètre augmente avec la diminution de la flexion et
c’est pourquoi le pronostic de l’accouchement, lorsqu’il
existe une déflexion de la tête foetale (présentation du
bregma, présentation du front) est moins bon voire
franchement mauvais.
Le thorax et les hanches présentent 2 autres segments
moins importants du mobile foetal, car de diamètres
souvent inférieurs.
B - Bassin osseux :
Un des éléments de la filière pelvi-génitale
– le bassin
osseux
– décrit un segment de tore, avec ses orifices
d’entrée et de sortie (détroit) et sa cavité.
Le détroit supérieur ou orifice supérieur est le plan
d’engagement de la présentation.
Il est limité en avant
par la partie postéro-supérieure de la symphyse pubienne,
latéralement par les lignes innominées et en arrière par
le promontoire.
Ses dimensions sont représentées par le diamètre promonto-rétro-pubien (PRP) en moyenne de 10,5 cm et
le diamètre transverse médian (TM), en moyenne de
12,5 cm.
La somme de ces 2 diamètres définit l’indice
de Magnin ( normale O 23 ).
L’excavation est la cavité osseuse dans laquelle la présentation
effectue la descente et la rotation.
Le diamètre
moyen est exploré par la mesure du diamètre bi-épineux
ou bi-sciatique (en moyenne 11 cm ).
Le détroit inférieur ou orifice inférieur représente la
ligne de dégagement de la présentation.
Il est limité en avant par le bord inférieur de la symphyse
pubienne, latéralement par les ischions et en arrière par
la pointe du coccyx.
C - Parties molles
:
Elles définissent le diaphragme musculo-membraneux
périnéal situé à l’orifice inférieur de la cavité osseuse.
Types d’accouchements
:
A - Fonction du terme :
On ne parle d’accouchement que pour l’expulsion d’un
foetus considéré comme viable, soit après 22 semaines
d’aménorrhée (SA) et (ou) pesant au moins 500 g, selon
les recommandations de l’Organisation mondiale de la
santé.
Avant ce terme, il s’agit d’un avortement tardif.
L’accouchement est dit prématuré s’il survient avant
37 semaines d'aménorrhée, à terme s’il survient entre la
38e semaine et la 42e, et post-terme s’il survient au-delà
de la 42e semaine.
B - Fonction du déroulement
:
L’accouchement peut également être défini en fonction
de son mode de survenu.
Spontané si le déclenchement
s’effectue de lui-même, provoqué s’il bénéficie d’une
intervention médicale.
Il est dit naturel s’il se déroule selon sa propre physiologie,
sans aucune thérapeutique, il est dit dirigé dans le cas
contraire.
L’accouchement eutocique est un accouchement au
déroulement parfaitement normal, il est dit dystocique
dans le cas contraire.
C - Fonction de la présentation :
La présentation définit la partie première du mobile
foetal.
La présentation du sommet est une présentation
céphalique, fléchie et fera, seule, l’objet de cette question.
Elle est la plus fréquente (96 %) et la plus eutocique.
Afin de pouvoir décrire les différentes variétés de
présentation du sommet, il est utile de repérer l’occiput
du foetus grâce à la petite fontanelle ou lambda.
La position de ce repère par rapport au bassin maternel
définit les variétés de présentations.
• Les variétés antérieures : l’occipito-iliaque gauche
antérieure (OIGA), la plus fréquente (57 % des accouchements)
et l’occipito-iliaque droite antérieure (OIDA)
plus rare (4 %).
• Les variétés postérieures : l'occipito-iliaque gauche
postérieure (OIGP) (3 %) et l’occipito-iliaque droite
postérieure (OIDP) plus fréquente (33 %).
• Ces variétés s’engagent différemment dans le bassin :
engagement dans le diamètre oblique gauche : OIGA et
OIDP ; engagement dans le diamètre oblique droit :
OIGP et OIDA.
Accouchement normal
du sommet :
A - Définition
:
L’accouchement est dit normal si la grossesse a été
unique et normale ; s’il a lieu à terme ; au-delà de
37 semaines d’aménorrhée ; le foetus est de proportion
normale ; le travail a été normal ; il a été eutocique, sans
anomalie foetale, ni manoeuvre obstétricale, ni extraction
instrumentale ; la délivrance a été naturelle et complète.
La présentation normale est la présentation du sommet
ou céphalique bien fléchie.
On distingue plusieurs
phases dans l’accouchement.
B - Phase de latence (ou 1re phase)
:
Elle précède la phase active du travail. Pendant la phase
de latence, le col se modifie (raccourcissement et début
de la dilatation jusqu’à 3 cm).
C’est au terme de cette
phase de latence que débute le travail proprement dit.
Il
est important de ne pas confondre cette phase de latence
où les contractions utérines ne sont pas régulières et
efficaces, avec le travail car toute intervention pendant
cette phase pour accélérer son déroulement est inefficace
et inutile.
Sa durée est évaluée en moyenne à 7 h pour la primipare
et à 5 h pour la multipare.
B - Phase active (ou 2e phase)
:
La phase active est divisée en 2 parties.
La première
partie de la phase active commence à la fin de la phase
de latence et se poursuit jusqu’à la dilatation cervicale
complète.
Elle correspond à la dilatation du col effacé.
La seconde partie de la phase active s’étend de la
phase de dilatation complète à la naissance de l’enfant
par les voies naturelles.
Elle correspond à l’expulsion
proprement dite.
1- Première partie
:
• Début de travail : son diagnostic est défini devant
la coexistence de 3 éléments : le col se modifie c’est
l’effacement, le segment inférieur se distend c’est
l’ampliation et le myomètre se contracte, ce sont les
contractions utérines (CU).
Ces modifications cervicales surviennent dans cet ordre
chez la primipare.
Par contre chez la multipare, ayant
déjà accouché, l’effacement du col et l’ampliation du
segment inférieur s’effectuent en même temps.
Elles s’associent souvent à des pertes glaireuses plus ou
moins sanglantes, c’est la perte du bouchon muqueux.
Cette étape correspond souvent à l’entrée en salle
d’accouchement.
Les contractions utérines deviennent
régulières, fréquentes et douloureuses, environ toutes les
5 min.
L’évaluation des modifications cervicales peut s’effectuer
grâce au score de Bishop qui minimise les appréciations
subjectives.
Le col est dit favorable lorsque le score de Bishop est
O 7, ce qui correspond au score habituellement observé
en début de la phase active.
• L’examen d’entrée, à l’admission, permet d’orienter
la patiente vers la salle d’accouchement dans des
conditions optimales.
L’interrogatoire vient compléter
le dossier obstétrical.
Il recherche les antécédents et
reconnaît les facteurs de risque.
Il s’assure du terme précis de la grossesse.
Il précise les contractions utérines,
la notion de perte de liquide (perte des eaux) ou d’écoulement
glaireux (bouchon muqueux).
L’examen clinique
comporte la prise de la température, de la tension artérielle
et la mesure du poids.
L’examen obstétrical comporte la
mesure de la hauteur utérine et la recherche de la présentation.
L’inspection du périnée recherche des cicatrices
ou des lésions à types de condylomes ou d’éruption
herpétique.
Le toucher vaginal (TV) permet de préciser
l’état cervico-isthmique en recherchant la situation cervicale
: postérieure, centrée, ou antérieure ; la longueur
du col : long (environ 3 cm), mi-long (1,5 cm), ou effacé,
il peut être également défini en fonction du pourcentage
d’effacement ; la dilatation du col en centimètres, à
l’orifice externe et à l’orifice interne, de fermé à dilatation
complète (10 cm) ; l’ampliation du segment inférieur ;
la hauteur et l’orientation de la présentation : tête haute
et mobile, tête appliquée ou tête fixée ; le palper introducteur
permet d’effectuer une confrontation céphalopelvienne
et de vérifier l’adéquation du volume du pôle
céphalique avec les dimensions du bassin, intégrité des
membranes et aspect de la poche des eaux ; appréciation
clinique du bassin et des parties molles.
L’enregistrement du rythme cardio-foetal permet
d’apprécier la bonne vitalité foetale et la tocographie
enregistre les contractions utérines.
Au terme de cet examen, une échographie foetale peut
être nécessaire pour préciser la présentation, la quantité
de liquide amniotique voire réaliser une biométrie.
Un bilan biologique avec un contrôle des plaquettes, de
l’hémostase et de la recherche d’agglutinines irrégulières
(RAI), et des différents examens manquant au
dossier sera effectué.
Une perfusion avec un garde veine
est posée, permettant l’hydratation, l’apport calorique,
et facilitant l’injection de thérapeutiques utilisées
pendant le travail.
• La surveillance classique en salle de naissance, durant
toute la phase de travail, est consciencieuse et effectuée
en salle de naissance pour des raisons de sécurité maternofoetales.
Elle sera retranscrite sur le partogramme.
La tension artérielle est contrôlée toutes les 2 h.
La température est vérifiée toutes les 3 h ou au moindre
doute.
Elle peut s’élever en fin de travail, tout en restant
inférieure à 38 °C.
L’aspect du liquide amniotique est noté.
Il doit rester
clair, limpide ou opalescent.
La surveillance de la dilatation s’effectue par le toucher
vaginal, en dehors de la contraction utérine.
Il est réalisé
régulièrement (1 fois par heure environ) et est consigné
sur le partogramme.
On y précise les différents éléments
de description (position, longueur ou effacement,
consistance, et dilatation).
Le toucher vaginal est réalisé dans des conditions aseptiques.
La surveillance de la présentation est assurée par le
toucher vaginal permettant de préciser la présentation et
sa hauteur.
L’occiput foetal et la suture antéro-postérieure
sont les repères de la présentation, les épines sciatiques
définissent le niveau zéro.
• Le monitorage maternofoetal permet la surveillance
continue du travail et le contrôle de la contractilité utérine
et du rythme cardiaque foetal (RCF), souvent effectuée
par le même appareillage (cardiotocographe).
La tocographie est l’enregistrement et la surveillance
continue des contractions utérines.
Essentiellement
effectuée par voie transabdominale ou externe, elle peut
être réalisée par voie interne ou intra-amniotique dans
certaines conditions.
Elle permet de mesurer l’intensité
relative des contractions utérines, leur durée et leur
fréquence, afin d’évaluer la dynamique utérine.
C’est
devant une anomalie des contractions utérines que la
voie intra-amniotique est utilisable.
La surveillance du rythme cardiaque foetal passe par
l’enregistrement continu de celui-ci.
Il est réalisé par
voie transabdominale mais peut être effectué par une
électrode de scalp posée sur la tête foetale, dans certaines
indications.
Le rythme cardiaque foetal répond à une
analyse codifiée permettant de s’assurer du bien-être
foetal durant le travail.
Il correspond à un rythme de base
entre 120-160 battements par minute, à des accélérations,
au maintien des oscillations.
Quelques ralentissements
précoces, peu profonds peuvent être observés.
D’autres éléments peuvent compléter la surveillance
foetale.
La réalisation d’un pH au scalp du foetus peut
être utile devant des anomalies de rythme.
L’utilisation
d’oxymétrie de pouls foetal est en cours d’évaluation.
2- Seconde partie
:
Elle comprend 3 étapes successives : l’engagement de la
présentation, sa descente et sa rotation et, pour finir, son
dégagement. Nous rappelons que, seule la présentation
normale du sommet, c’est-à-dire tête fléchie, fait l’objet
de cette question.
• L’engagement est défini par le franchissement du
détroit supérieur par la présentation.
Décrire une présentation
« engagée » est capital pour la prise en charge
obstétricale, puisque de sa situation découleront les
indications d’extractions éventuelles.
Le signe clinique le plus utilisé est le signe de Farabeuf :
au toucher vaginal, la présentation est dite engagée si
2 doigts introduits sous la symphyse et dirigés vers la
2e pièce sacrée sont arrêtés par celle-ci.
Ce signe est
critiquable s’il existe une bosse sérosanguine. Le palper
abdominal peut être une aide au diagnostic, par la
recherche du signe de Le Lorier (la présentation est considérée
comme engagée uniquement si l’on ne peut placer 2
doigts entre l’épaule antérieure foetale et le bord supérieur
de la symphyse pubienne), mais il n’est plus guère utilisé.
• La descente et la rotation s’effectuent de façon concomitante.
La cavité osseuse du bassin est souvent comparée
à un segment de Tore avec un orifice d’entrée, le
détroit supérieur, et son axe d’engagement, un orifice de
sortie, le détroit inférieur et son axe de dégagement, et
entre un segment de cylindre à concavité antérieure.
La progression de la présentation, ou descente, s’effectue
selon l’axe d’engagement ombilico-coccygien dans un
premier temps.
Puis, du fait du contact avec le sacrum,
l’axe de la descente s’horizontalise.
La rotation est une nécessité anatomique.
En effet le
sommet engage son grand diamètre sous-occipitobregmatique dans un axe oblique du bassin, plus
favorable. Le diamètre de dégagement, quant à lui, est
imposé par la forme générale du périnée, d’axe antéropostérieur.
Dès lors, la rotation du sommet est donc
nécessaire afin de faire coïncider le diamètre sousoccipito-
bregmatique avec le diamètre pubo-coccygien.
Les variétés de présentation antérieure devront donc
effectuer 45° de rotation, tandis que les variétés de présentation
postérieure devront réaliser une rotation de 135°.
Les repères mentionnés pour définir une présentation
sont suivis tout le temps de la descente et de la rotation.
• Le dégagement correspond plus exactement à la
phase d’expulsion proprement dite.
Il associe des phénomènes dynamiques, représentés par
les contractions utérines qui atteignent leur maximum et
les efforts de poussée de la mère ; des phénomènes
mécaniques, représentés par les spécificités du bassin
osseux (qui ont permis la réalisation des étapes précédentes),
par la déflexion de la présentation autour du
point fixe sous-symphysaire et par le franchissement du
plancher périnéal ; des phénomènes plastiques subis par
le foetus, qui sont négligeables.
Les efforts de poussée sont effectués lorsque la patiente
est installée en position obstétricale, les fesses au bord
de la table d’accouchement.
Ils sont synchrones des
contractions utérines, et dirigés. Ils s’effectuent soit en
inspiration bloquée soit en poussée soufflante.
Il est rappelé que l’accouchement s’effectue dans des
conditions d’asepsie, associant une tenue pour l’accoucheur,
une désinfection de la vulve après son rasage et
des champs stériles.
La vessie doit être vidée par miction spontanée ou par
sondage vésical.
Le dégagement de la présentation du sommet s’effectue
le plus souvent en occipito-pubien (98 %).
Les variétés
antérieures ou postérieures ont donc réalisé une rotation
complète amenant l’occiput sous la symphyse, entraînant
un changement d’axe de descente.
Celui-ci, initialement
orienté en bas et en arrière, va pivoter autour du pubis,
en raison de la concavité sacrée, pour être dirigé en haut
et en avant pour le dégagement, répondant à la flexion
première de la tête puis à sa déflexion.
Afin de
contrôler l’expulsion, l’opérateur va poser sa main
gauche (droite pour les gauchers) sur le sommet de la
tête foetale, pour éviter une sortie trop brutale.
Ensuite,
l’opérateur dégage les bosses pariétales et frontales.
La
déflexion progressive de la tête permet de sentir le
menton foetal en arrière de l’anus, par la main droite.
Dans le même temps, le périnée se distend et s’amincit :
c’est l’ampliation.
C’est à cette étape que l’accoucheur
peut être amené à réaliser une épisiotomie (section des
tissus périnéaux) souvent effectuée en médio-latérale
droite.
Le dégagement se continue progressivement, très
lentement afin de faire glisser l’anneau vulvaire sur le
massif foetal, permettant de découvrir les yeux, le nez, la
bouche et enfin le menton.
À l’inverse, lors de l’expulsion en occipito-sacrée (2 %),
c’est le front qui bute initialement sur la symphyse
pubienne, tandis que l’occiput suit la face antérieure du
sacrum, augmentant la flexion de la tête.
Ce mode de
dégagement est plus long et sollicite beaucoup le périnée
postérieur.
Une fois la tête dégagée, la présentation initie une rotation
dite de restitution, souvent accompagnée par l’accoucheur
qui l’accentue à 90 voire 135°, afin d’en faciliter
le dégagement, en saisissant la tête à 2 mains et en
amenant l’occiput du côté du dos.
Pour effectuer le
dégagement complet de la tête, il est parfois nécessaire
de libérer un circulaire du cordon simplement ou en le
sectionnant entre 2 pinces.
Le dégagement des épaules commence par l’épaule
antérieure qui est progressivement tractée vers le bas.
Puis l’épaule postérieure est dégagée en inversant la
traction vers le haut.
• La durée totale de cette phase active varie donc
entre 7 h 30 et 11 h 30, selon la parité de la gestante.
La vitesse moyenne attendue de la dilatation du col est
de 1 cm par heure.
La durée du travail peut être favorablement modifiée
par la réalisation d’une amniotomie précoce (rupture
artificielle des membranes) et par l’administration
d’ocytocique à la pompe (ocytocine, Syntocinon), c’est
le travail dirigé.
La durée de la seconde partie de la phase active varie en
fonction de nombreux facteurs comme la parité, le poids
du foetus voire de la gestante, de la présentation et
l’existence d’une analgésie locorégionale.
Elle est évaluée
à environ 1 h pour la nullipare, et 30 min pour la multipare.
Il est habituel de ne pas dépasser 120 min.
La phase d’expulsion proprement dite ne doit dépasser
20 à 30 min.
• La prise en charge de la douleur de l’accouchement
fait l’objet de multiples méthodes : préparations à l’accouchement,
acupuncture, analgésies médicamenteuses,
anesthésie péridurale…
Celle-ci est la plus répandue
dans la prise en charge obstétricale moderne.
Elle requiert une consultation au cours du dernier
mois de grossesse et la présence d’un anesthésiste en
salle de travail.
• La surveillance materno-foetale est maintenue tout le
long de la deuxième phase, selon les mêmes modalités.
L’analyse du rythme cardiaque foetal sera tout aussi
rigoureuse, afin de déceler une éventuelle intolérance à
la phase d’expulsion (ralentissements ou bradycardies
foetaux lors des efforts expulsifs), permettant la mise en
oeuvre de moyens d’extraction adaptés.
C - Délivrance (3e phase) :
C’est l’expulsion des annexes foetales : le placenta et les
membranes de l’oeuf. Elle permet d’assurer la vacuité
utérine.
Elle évolue en 3 phases, survenant après une
période de rémission d’environ 15 min :
• le décollement : sous la dépendance de la rétraction
physiologique de l’utérus après l’expulsion de l’enfant ;
• l’expulsion : sous l’influence des contractions utérines,
qui permettent en association souvent avec l’accoucheur,
la migration dans la filière génitale et sa sortie ;
• l’hémostase : assurée par la rétraction utérine
– efficace
uniquement si l’utérus est totalement évacué
– et des
phénomènes de coagulation sanguine.
Il est important de maintenir une vigilance extrême
durant cette dernière phase du travail, en raison des
complications à type d’hémorragies dites de la délivrance,
une des causes principales de mortalité maternelle.
La délivrance est réalisée de façon manuelle, ou artificielle
si elle dépasse 30 min.
Le placenta et son cordon sont soigneusement examinés
afin de s’assurer de leur intégralité et de leur normalité.
L’examen se porte sur la face foetale en s’assurant de
l’intégrité des membranes qui doivent dépasser le centimètre
sur le pourtour du délivre, de l’absence de cotylédon
aberrant.
La face maternelle ne doit pas présenter de
cotylédon manquant, et s’assure de l’absence d’hématome rétroplacentaire.
Enfin, l’examen s’achève par l’exploration
du cordon, dans sa longueur (50-70 cm), dans son
insertion, et ses vaisseaux qui doivent présenter 2 artères
et 1 veine.
Après l’accouchement, la patiente est gardée en salle de
travail pour un durée de 2 h, où elle bénéficie d’une
surveillance étroite clinique (rétraction utérine et
saignements) et hémodynamique (pouls et tension).
L’ensemble de la surveillance et des informations cliniques
et paracliniques concernant la mère et son foetus
est scrupuleusement noté sur le partogramme.
D - Prise en charge du nouveau-né :
L’accueil du nouveau-né en salle de naissance se propose
de : s’assurer de la bonne adaptation à la vie extrautérine
et de la normalité du nouveau-né ; faciliter l’instauration
de la relation mère-enfant.
L’adaptation du nouveau-né se juge dès le clampage du
cordon qui est réalisé à une vingtaine de centimètres du
bébé.
Pour les services qui peuvent effectuer un pH
artériel au cordon, il est nécessaire d’utiliser 2 clamps
du côté foetal et un du côté maternel afin de le réaliser
dès la section (pH normal > 7,20).
Le score d’APGAR
permet d’évaluer la vitalité du nouveau-né.
Il est réalisé à 1 et 5 min de vie,
afin d’estimer ses qualités d’adaptation.
Un nouveau-né
normal a un score supérieur à 7 à 1 et 5 min de vie.
Plusieurs gestes sont effectués dès les premières
minutes de vie : vérification des 3 vaisseaux du cordon ; prévention de l’hypothermie ; désobstruction buccopharyngée;
identification de l’enfant ; pesée et mensuration;
désinfection oculaire pour la prophylaxie de la
gonococcie ophtalmique ; administration de vitamine
K1 pour la prévention de la maladie hémorragique du
nouveau-né.
Puis l’enfant est rapidement confié à sa mère et
l’allaitement, s’il est maternel, est débuté en salle de
naissance.