Les histiocytoses constituent un groupe hétérogène de lésions
rassemblant l’ensemble des pathologies du système réticuloendothélial
et qui sont caractérisées par la prolifération et/ou
l’activation des cellules histiocytaires.
Le groupe I correspond à
l’histiocytose X, initialement dénommée ainsi par Lichtenstein,
appelée histiocytose langerhansienne (HL) à la suite des travaux de
Nezelof.
Le groupe II rassemble les histiocytoses non
langerhansiennes, avec en particulier les syndromes d’hémophagocytose,
et le groupe III les proliférations histiocytaires malignes.
La
présence des cellules de Langerhans au sein d’un granulome
polymorphe caractérise sur le plan histologique l’histiocytose X.
Il
existe des marqueurs spécifiques qui permettent d’identifier de
façon formelle cette cellule et ainsi de porter le diagnostic.
L’HL se rencontre essentiellement chez l’enfant et l’adulte jeune.
Le
polymorphisme de la maladie est très varié, allant de la forme locale,
dont l’aspect le plus typique correspond au granulome éosinophile
de l’os, à des lésions généralisées multiviscérales mettant en jeu le
pronostic vital.
Les différentes formes de la maladie doivent être connues, ainsi que
les caractéristiques histopathologiques.
En imagerie, les atteintes
osseuses sont celles le plus fréquemment retrouvées.
Les atteintes
viscérales peuvent réaliser de multiples tableaux : le diagnostic fait
essentiellement appel à l’imagerie de coupe.
Histopathologie. Épidémiologie
:
L’HL est définie par la prolifération de cellules mononucléées de
grande taille, comportant un noyau excentré.
Cette cellule de Langerhans est d’origine médullaire, dérivée de cellules souches
CD34.
Elle migre ensuite vers l’épiderme et les ganglions
lymphatiques.
Dans l’HL, ces cellules peuvent infiltrer tous les
organes et sont alors rencontrées au sein d’un granulome
polymorphe, avec des polynucléaires surtout éosinophiles, des lymphocytes et des plasmocytes.
L’étude en microscopie
électronique montre la présence de granules de Birbeck
intracytoplasmiques, qui sont très spécifiques de la cellule de
Langerhans.
Cette recherche n’est pas systématique en
pratique courante, car il existe des marqueurs antigéniques de
surface qui permettent par ailleurs de poser le diagnostic, comme la
protéine S100 et surtout le CD1A, qui est spécifique.
Il
existe également une expression HLA de classe II.
D’autres
marqueurs membranaires sont présents, mais de moindre intérêt
diagnostique.
Il faut par ailleurs noter le caractère monoclonal de
ces histiocytes : l’HL pourrait être en rapport avec une mutation
somatique d’un gène avec prolifération monoclonale de cellules langerhansiennes.
La maladie survient surtout chez l’enfant, avec un pic de fréquence
entre 1 et 3 ans.
Sa fréquence en France est estimée à 50 nouveaux
cas par an, dont 10 % de formes graves.
En revanche, certaines
formes bénignes peuvent passer inaperçues, car certaines lésions
osseuses sont asymptomatiques et des atteintes cutanées peuvent
donner le change avec une dermatite séborrhéique.
La présentation clinique et, de ce fait, radiologique, est très variée.
Par ordre de fréquence, les localisations siègent à l’os, à la peau, aux
ganglions, aux rochers et aux mastoïdes, à la moelle osseuse, au foie
et à la rate, à la post-hypophyse, au système nerveux central.
En
fonction de ces atteintes, différents tableaux cliniques ont été
initialement décrits :
– l’histiocytose cutanée auto-involutive de Hashimoto-Pritzker touche
le nouveau-né et guérit le plus souvent spontanément ;
– la maladie de Letterer-Siwe est la forme aiguë du nourrisson ;
c’est une véritable maladie systémique aiguë, avec des lésions
cutanées étendues et une atteinte polyviscérale, évoluant
rapidement vers la mort ;
– la maladie de Hand-Schüller-Christian est caractérisée par
l’association de lacunes crâniennes, d’une exophtalmie et d’un
diabète insipide ; elle commence entre 2 et 5 ans, et a une
évolution chronique sur des années, laissant des séquelles
importantes ;
– le granulome éosinophile de l’os est plus souvent isolé que
multiple ; il touche surtout le grand enfant et évolue presque
toujours vers la guérison.
En pratique, il existe de nombreuses formes de transition, pouvant
associer deux ou plusieurs lésions : la classification dans l’une des
catégories précédentes est alors difficile.
Le pronostic est également
très variable, selon le nombre de localisations, la topographie des
lésions (en particulier la présence d’atteintes viscérales) et l’âge de
l’enfant au moment des premières manifestations.
La classification
suivante est maintenant proposée :
– groupe 1 : une seule atteinte d’organe, le squelette comptant pour
un seul organe même s’il existe plusieurs localisations ; l’atteinte
concomitante de la tige pituitaire est possible ;
- groupe 2 : enfant de plus de 2 ans, avec atteinte multifocale à
l’exclusion des quatre organes à risque représentés par le foie, la
rate, les poumons, la moelle hématopoïétique ;
– groupe 3 : enfant de moins de 2 ans, ou avec atteinte multifocale
comportant au moins un des quatre organes à risque.
Le pronostic s’aggrave du groupe 1 au groupe 3.
L’association d’une
HL avec une affection maligne a également été observée, en
particulier avec des hémopathies malignes, la conjonction des deux
pathologies restant actuellement non expliquées.
Imagerie des lésions osseuses
:
Dans ce chapitre, les caractéristiques générales des atteintes osseuses
sont tout d’abord précisées, puis les particularités en rapport avec
chaque localisation sont détaillées.
Une fois le diagnostic évoqué
puis confirmé, le point essentiel concerne le pronostic, souvent
difficile à évaluer d’emblée.
A - GÉNÉRALITÉS SUR LES ATTEINTES OSSEUSES
:
Le granulome
éosinophile représente la lésion osseuse élémentaire
caractéristique de la maladie.
1- Âge :
Le granulome touche surtout l’enfant entre 3 et 10 ans.
Il peut se
voir avant 3 ans, en connaissant la signification qu’il faut donner à
ces localisations précoces.
Il est rare après 15 ans, bien que des cas
soient décrits chez l’adulte et même chez le sujet âgé.
2- Fréquence
:
Soixante pour cent des histiocytoses X touchent uniquement les os
et, dans les deux tiers des cas, un seul os est atteint.
Le granulome
éosinophile osseux solitaire représente la forme la plus fréquente
des HL.
Le sex-ratio est de deux garçons pour une fille.
3- Signes cliniques
:
Le granulome peut être découvert à l’occasion d’un examen
systématique, mais il se manifeste plus souvent par des douleurs
peu intenses.
Une voussure est possible quand la lésion se
développe sur un os superficiel.
La fracture pathologique est très
rare.
Des signes inflammatoires associés, fièvre, accélération de la
vitesse de sédimentation, sont possibles.
4- Localisation
:
Tous les segments osseux peuvent être touchés, mais l’atteinte des
petits os des pieds et des mains est exceptionnelle.
Le crâne reste la
localisation la plus fréquente.
5- Radiologie conventionnelle
:
Les lésions élémentaires sont les mêmes, quelle que soit la
présentation de l’histiocytose X et cette unicité de l’aspect de la
lésion de base rejoint l’unicité histologique.
Plusieurs stades
évolutifs ont été décrits.
L’aspect en imagerie d’un granulome
éosinophile solitaire peut être exactement le même que celui d’une
lésion donnée dans une forme généralisée.
En revanche, l’agressivité est très variable d’un patient à l’autre et,
chez le même sujet, d’une lésion à l’autre.
L’aspect peut aller d’une
image très lentement évolutive, manifestement bénigne, jusqu’à une
lésion rapidement évolutive, très agressive.
Ceci peut donner le
change avec les affections malignes survenant au même âge, et en
particulier le sarcome d’Ewing, ou avec certaines ostéomyélites.
Différents aspects peuvent être rencontrés :
– la lésion qui correspond au granulome éosinophile est presque
toujours une plage d’ostéolyse, de type géographique, de siège
médullaire, sans matrice tumorale individualisable, dont la taille
varie de quelques millimètres à plusieurs centimètres ; il peut parfois
exister un fragment d’os séquestré à l’intérieur de la lésion
destructrice ;
– l’agressivité de la lésion s’apprécie en analysant les limites et le
type de réaction corticopériostée ; sur les clichés simples, on peut
observer :
– une limite nette avec un liseré d’ostéocondensation
périphérique plus ou moins épais (type 1A de Lodwick) sans
réaction corticopériostée ;
– une limite nette avec un liseré d’ostéocondensation incomplet
sans réaction corticopériostée ; ces deux aspects traduisent une
lésion lentement évolutive ;
– une limite nette sans réaction de sclérose périphérique (type 1B
de Lodwick), sans réaction périostée ou avec une réaction
périostée pleine ou unilamellaire ; cet aspect traduit une lésion
moyennement évolutive ;
– une limite floue (type 1C de Lodwick) avec :
– une plage d’ostéolyse géographique isolée (uniloculaire, ou
multiloculaire, ou associée à une ostéolyse périphérique de type
moucheté) ;
– une réaction corticopériostée uni- ou plurilamellaire en
« bulbe d’oignon » ; cette réaction corticopériostée peut
être rompue, ce qui est rare ; cet aspect traduit une lésion
rapidement évolutive.
Sur le plan évolutif, la lésion peut passer par plusieurs stades :
l’apparition d’une trabéculation, le développement d’une
condensation périphérique ou la disparition des contours nets de la
lésions se rencontrent dans les lésions en voie de guérison.
Celle-ci
est en général effective au bout de 1 an.
6- Imagerie en coupe
:
La tomodensitométrie (TDM) et l’imagerie par résonance
magnétique (IRM) peuvent permettre de mieux analyser les lésions
osseuses élémentaires : leurs indications respectives dépendent de
la localisation des lésions.
La TDM confirme la présence
d’une ostéolyse, permet de mieux analyser la réaction
corticopériostée et l’extension des lésions, en particulier à la base du
crâne et aux ceintures.
En IRM, il existe le plus souvent dans la
moelle, en regard de la lésion, un hyposignal ou un signal
intermédiaire en T1, un hypersignal en T2, un rehaussement assez
intense ou très marqué après injection de produit de contraste.
L’IRM permet également de mieux préciser l’atteinte des parties
molles adjacentes à l’os, souvent méconnue ou sous-estimée sur les
clichés simples ; il peut s’agir soit d’un simple oedème des parties
molles, soit d’une véritable extension dans ces zones, en particulier
dans les lésions en phase d’évolutivité.
L’utilisation de
séquences avec suppression du signal graisseux peut aider à
délimiter l’extension.
L’IRM est utile lorsque le diagnostic avec une
lésion maligne est incertain et qu’un bilan locorégional est
nécessaire, ou encore dans les lésions vertébrales.
Enfin, elle permet
de mettre en évidence les exceptionnelles localisations siégeant
uniquement dans les masses musculaires.
7- Scintigraphie
:
La scintigraphie est moins sensible que la radiographie dans le
diagnostic du granulome éosinophile.
Dans le cadre des histiocytoses X, la proportion des lésions dépistées par les
radiographies non visibles à la scintigraphie osseuse est variable
selon les séries ; la sensibilité va de 35 à 100 %.
La présence d’une
hyperfixation est en principe en rapport avec une activité ostéoblastique ; à l’inverse, des hypofixations peuvent
également être notées.
Devant l’inconstance du résultat de la
scintigraphie osseuse, l’exploration radiologique reste, dans le cadre
des histiocytoses, l’examen de première ligne.
L’intérêt de la
scintigraphie à la phase initiale ou lors de la surveillance d’un HL
reste très discuté.
8- Diagnostic
:
L’orientation diagnostique est radiologique, mais sa confirmation est
anatomopathologique.
En fonction du caractère unique ou multiple
des lésions, plusieurs situations sont possibles :
– les localisations sont multiples et il faut systématiquement
évoquer l’HL ;
– la localisation est unique et la discussion se fait en fonction de
l’âge, de la localisation et de l’aspect radiologique ;
– une lésion lentement ou moyennement évolutive fait discuter les
processus bénins, les tumeurs bénignes ou les ostéomyélites
circonscrites ;
– une lésion agressive, qui n’est pas synonyme de malignité, fait
discuter les tumeurs malignes, sarcome d’Ewing surtout, et les
ostéomyélites.
Quelle que soit la présentation, l’association d’une ou de plusieurs
lésions osseuses avec un diabète insipide (polyurie, polydipsie) doit
systématiquement faire évoquer le diagnostic, mais la biopsie ou le curetage-biopsie doit le confirmer.
L’examen anatomopathologique
est le seul élément formel du diagnostic positif.
Le diagnostic
anatomopathologique peut cependant rester difficile entre un
granulome éosinophile et une ostéomyélite circonscrite, car, dans les
deux cas, le tissu peut avoir les mêmes caractéristiques
histologiques.
L’utilisation des immunomarqueurs est alors très
utile, surtout si la bactériologie est négative.
9- Pronostic
:
Le pronostic d’un granulome éosinophile est le plus souvent
favorable.
La lésion évolue vers la guérison, soit sous l’effet du
traitement, soit spontanément.
Les critères défavorables sont les suivants :
– survenue avant 3 ans et en particulier chez le nourrisson ;
– localisation crânienne unique chez le petit enfant ;
– localisations osseuses multiples.
Un granulome éosinophile osseux unique, surtout chez un jeune
enfant, peut être le prélude à une multitude de lésions systémiques
cutanées, viscérales, osseuses, évoluant par poussées capricieuses,
avec des phases inactives inexpliquées.
À l’inverse, des granulomes
éosinophiles osseux multiples peuvent évoluer sans aucune atteinte
viscérale et peuvent guérir sans traitement.
Enfin, des granulomes
éosinophiles osseux peuvent se succéder dans des localisations
différentes chez un même malade sans que rien ne prédise leur
évolution, certains guérissant pendant que d’autres apparaissent.
Les éléments qui permettent d’établir un pronostic devant une
localisation unique osseuse de granulome éosinophile sont :
– l’âge, qui apparaît être une notion essentielle ; plus l’enfant est
petit, plus l’évolution a des risques d’être compliquée et il faut être
extrêmement prudent devant une lésion isolée avant l’âge de 3 ans,
et spécialement chez le nourrisson ; au-delà de 2 à 3 ans, la
possibilité d’évolution compliquée diminue avec l’âge ;
– la localisation crânienne unique, surtout chez un enfant jeune, est
un élément moins favorable que les autres localisations.
B - FORMES PARTICULIÈRES EN FONCTION
DE LA LOCALISATION
:
Tous les os peuvent être touchés en dehors des mains et des pieds,
où l’atteinte est tout à fait exceptionnelle.
Les os le plus
fréquemment atteints sont, par ordre de fréquence décroissante, le
crâne, les os longs, les vertèbres, le bassin et les côtes.
1- Crâne et face
:
* Voûte :
La lésion se manifeste par l’apparition d’une tuméfaction rénitente
ou molle.
La palpation montre souvent une dépression osseuse sousjacente.
Les radiographies montrent une plage d’ostéolyse plus ou moins
grande, de diamètre généralement compris entre 1 et 4 cm, à bords
nets, polycycliques, sans liseré de condensation, ce qui traduit une
évolutivité moyenne.
Sur le cliché tangentiel, la table externe
est lysée, la table interne l’est plus rarement.
Il n’y a pas de réaction corticopériostée.
Dans le cadre des histiocytoses systémiques,
maladie de Hand-Schüller-Christian surtout ou plus rarement
maladie de Letterer-Siwe, les plages d’ostéolyse peuvent être
multiples et confluentes, aboutissant à des destructions importantes
de la voûte.
L’atteinte des parties molles est visible en regard de la
lésion. Un petit séquestre osseux central est parfois visible.
En TDM,
la lésion est spontanément relativement dense, avec un net
rehaussement après injection.
L’atteinte des parties
molles du scalp, la présence d’une prise de contraste méningée
adjacente à la lésion peuvent être notées en IRM.
De rares cas d’hématome extradural en regard d’un granulome
éosinophile ont été rapportés, survenant soit spontanément sur une
lésion hémorragique, soit après un traumatisme mineur.
Exceptionnellement, la présence de niveaux liquide-liquide peut être
observée en TDM ou IRM.
Le principal diagnostic différentiel chez l’enfant est le kyste dermoïde ou épidermoïde du diploé qui est entouré d’un liseré de
condensation osseuse et qui peut présenter une calcification centrale.
* Base :
L’atteinte isolée et la destruction de la selle turcique associées à un
diabète insipide sont rares et se voient presque exclusivement dans
le cadre de la maladie de Hand-Schüller-Christian ou de formes
généralisées.
* Orbite
:
Plusieurs types de lésions peuvent être observées :
– l’atteinte isolée du rebord orbitaire supérieur se traduit sur la
radiographie par une plage d’ostéolyse géographique à bord net de
la portion supraorbitaire du frontal, sans liseré de condensation, qui
peut se poursuivre sur le toit de l’orbite ; cette lésion est très
évocatrice du granulome éosinophile ; sa guérison s’accompagne
habituellement d’une ostéosclérose du toit de l’orbite, qui peut
ensuite donner le change avec une localisation d’une dysplasie
fibreuse ;
– l’atteinte orbitaire proprement dite se manifeste par une
exophtalmie ; c’est une localisation plus rare du granulome isolé ; il
existe une destruction de la grande aile du sphénoïde, avec un
refoulement des muscles et une extension de voisinage dans la fosse
temporale adjacente ; elle est plus fréquente, et alors bilatérale,
dans le cadre de la maladie de Hand-Schüller-Christian ;
– l’atteinte isolée de l’apex orbitaire et de la fente sphénoïdale a
également été rapportée.
* Tempe
:
L’atteinte de l’os temporal peut être isolée ou plus souvent associée
à d’autres localisations, mais alors volontiers révélatrice.
Cliniquement, il existe des « otites » répétées, unilatérales et toujours
du même côté, ou bilatérales.
Une otite chronique est évoquée et
dans ce cas il faut toujours, chez un enfant, rechercher devant cette
présentation une HL ou plus rarement un rhabdomyosarcome
botryoïde du conduit auditif externe.
Le
diagnostic est souvent retardé car les lésions sont difficiles à
voir sur des radiographies
simples.
Elles sont beaucoup mieux évaluées en TDM ; il existe une
ostéolyse extensive de la mastoïde, un comblement de la caisse du
tympan, mais qui respecte le plus souvent les osselets.
L’atteinte de
l’apex pétreux est plus rare. Une extension vers le sphénoïde est
possible.
La TDM et l’IRM montrent également l’atteinte associée
des parties molles adjacentes, ainsi qu’une prise de contraste après
injection.
Une surdité séquellaire peut persister, malgré une
réossification progressive du rocher.
* Maxillaire inférieur
:
Cette localisation fréquente peut être découverte à la faveur d’une
ulcération ou d’une tuméfaction gingivale.
Plus fréquemment, une
ou plusieurs dents deviennent mobiles et tombent.
Les
radiographies en maxillaire défilé ou les films panoramiques
dentaires montrent une destruction du parodonte, puis une vaste
plage d’ostéolyse géographique détruisant la mandibule avec un
aspect de dents flottantes, comme « suspendues dans l’espace ».
Cette lésion entraîne habituellement la chute des dents de
lait, mais peut aussi provoquer l’expulsion des bourgeons définitifs.
Dans toutes les atteintes de la base du crâne et du massif facial, il
faut insister sur la dissociation anatomoclinique avec une
symptomatologie qui peut être fruste ou absente et des lésions
anatomiques très étendues.
Les clichés simples sont insuffisants pour
préciser ces lésions.
La TDM permet de mieux analyser les
ostéolyses, mais surtout l’envahissement des parties molles.
Le
tissu histiocytaire déborde largement la zone ostéolytique, avec une
extension extracrânienne qui est plus importante que l’extension
intracrânienne épidurale.
La densité est homogène de 40 à 50 UH,
avec un rehaussement très caractéristique après injection entre 110
et 130 UH.
2- Rachis
:
L’atteinte vertébrale représente 15 à 30 % des localisations diffuses
et environ 10 à 15 % des granulomes éosinophiles isolés.
Les
atteintes cervicales et dorsales sont plus fréquentes que les
lombaires.
La douleur locale est courante, presque toujours associée
à une contracture avec raideur.
Douleur et raideur peuvent induire
un torticolis, une scoliose ou une cyphose douloureuse, en fonction
de la topographie de la lésion.
L’absence de signe neurologique est
le plus souvent la règle.
La présence d’une radiculalgie ou d’une
compression médullaire doit toujours faire discuter un autre
diagnostic, et en particulier les atteintes malignes (lymphomes,
Ewing).
L’aspect radiologique peut être typique ou atypique, l’atteinte
prédominant nettement au corps vertébral.
* Aspect typique
:
Il correspond à la vertebra plana décrite par Calvé : au début, il
existe un tassement vertébral antérieur sur une vertèbre légèrement
déminéralisée, avec un bord antérieur qui devient convexe et qui
déborde l’alignement antérieur des autres vertèbres.
Si le
tassement s’aggrave, cet aspect se complète par une condensation
linéaire horizontale centrale.
Au stade de vertebra plana, le corps vertébral est réduit à une mince
bande aplatie de 2 ou 3 mm de hauteur et de densité accrues.
Cette
languette dépasse l’alignement antérieur des corps vertébraux.
La
partie postérieure du corps garde une certaine hauteur et dessine
une image postérieure à base triangulaire en regard des pédicules.
Dans tous les cas, plusieurs signes sont importants :
– il n’y a pas d’atteinte du mur postérieur ;
– les disques sont respectés ;
– il n’y a pas ou très peu d’envahissement des parties molles.
Plusieurs vertèbres peuvent être atteintes, en dehors des histiocytoses diffuses, de façon synchrone ou asynchrone, mais il
s’agit en général de l’atteinte de vertèbres adjacentes.
Le respect des
disques intervertébraux reste un élément important du diagnostic.
L’évolution se fait vers une restauration partielle de la hauteur du
corps vertébral, mais celle-ci n’est jamais tout à fait complète ;
une cyphose résiduelle peut être observée.
Le traitement par corset
est le plus souvent suffisant, en l’absence de signe de compression
nerveuse aiguë.
Cette évolution vers la reconstruction dure de
1 à 4 ans.
Un bloc séquellaire peut se voir en cas d’atteinte de deux
vertèbres contiguës.
* Aspects atypiques
:
Le tassement peut être incomplet, avec une déformation
asymétrique du corps vertébral, responsable d’une scoliose plus
marquée.
L’atteinte de l’arc postérieur est inhabituelle et doit
toujours faire douter du diagnostic.
L’envahissement des parties molles avec un fuseau paravertébral
visible sur les clichés simples est rare.
Il doit faire rechercher un
envahissement épidural par TDM ou IRM.
Cette notion
a évolué avec la pratique plus fréquente de l’IRM qui montre
souvent un discret épaississement des parties molles périvertébrales.
De même, l’IRM peut montrer un refoulement
du ligament commun vertébral postérieur, réduisant les espaces
sous-arachnoïdiens périmédullaires.
Un important contingent
tumoral dans cette zone doit toujours faire douter du diagnostic,
tandis qu’un élargissement modéré reste compatible avec le
diagnostic d’HL.
La difficulté du diagnostic est donc variable : celui-ci est évident,
quel que soit l’aspect, quand il existe d’autres localisations osseuses ou viscérales.
Il est plus difficile en cas de lésion isolée et seule la vertebra plana typique peut autoriser à se passer de la biopsie, sous
réserve d’une surveillance stricte au cours des premiers mois
d’évolution.
3- Gril costal et ceinture scapulaire
:
* Côtes :
L’atteinte costale est souvent asymptomatique, mais la lésion peut
être révélée par une tuméfaction des parties molles ou des douleurs
thoraciques.
La lésion costale se manifeste sous forme d’une plage
d’ostéolyse à bords nets, sans liseré d’ostéocondensation, parfois
expansive, avec souvent une réaction corticopériostée uni- ou
plurilamellaire.
Des fractures pathologiques sont possibles.
Quand il existe un envahissement des parties molles, celui-ci peut
se faire vers l’extérieur, avec une tuméfaction visible et palpable, ou
vers l’espace endothoracique avec apparition d’une opacité
extrapleurale qui peut être l’élément de découverte de la lésion
costale.
* Omoplate, clavicules et sternum
:
Ces localisations sont possibles, mais peu fréquentes, et n’ont pas de
particularité propre.
L’atteinte des parties molles peut être
conséquente, en particulier à l’omoplate.
4- Bassin
:
L’os iliaque est le plus souvent atteint, avec une localisation très
évocatrice au niveau supracotyloïdien.
Elle peut être peu symptomatique ou se révéler par des douleurs
avec boiterie.
Les radiographies montrent une vaste plage
d’ostéolyse supracotyloïdienne irrégulière, à bords nets sans liseré
de condensation ou à bords plus flous témoignant d’une agressivité
importante.
Il n’y a pas de réaction corticopériostée, mais il peut
exister une masse des tissus mous.
Certains auteurs
décrivent une zone d’ostéocondensation localisée au bord supérieur
de la plage d’ostéolyse comme assez caractéristique du granulome
éosinophile.
5- Membres
:
Le granulome peut intéresser n’importe quelle partie de l’os ; il peut
être diaphysaire, métaphysaire ou épiphysaire, siéger dans la
corticale ou dans l’os spongieux.
Les localisations diaphysométaphysaires et spongieuses sont les plus fréquentes.
* Granulomes éosinophiles corticaux
:
Ils sont rares.
Un granulome très lentement évolutif peut rester très petit,
provoquer une hyperostose corticale importante et simuler un
ostéome ostéoïde cortical, ou grossir très lentement et donner une
lésion expansive corticale.
Un granulome très évolutif peut provoquer une destruction corticale
étendue avec des érosions festonnées et une masse des parties
molles simulant une tumeur maligne naissant de l’os ou des parties
molles.
* Granulomes éosinophiles de l’os spongieux
:
À la diaphyse, tous les aspects décrits dans les caractères généraux
peuvent être rencontrés.
C’est à ce niveau que l’on rencontre avec le
plus de fréquence les aspects de tumeurs agressives avec une plage
d’ostéolyse parfois extensive, à bords flous, souvent entourée de
petites images lacunaires d’ostéolyse périphérique mouchetée : la
réaction corticopériostée est alors constante et son analyse est très
importante pour orienter la discussion diagnostique en fonction de
son évolutivité.
Plus rarement, l’aspect radiologique peut
être très discret et ce sont les autres méthodes d’imagerie qui vont
permettre de faire la preuve d’une lésion.
À la métaphyse, tous les aspects peuvent se rencontrer et, en
fonction de l’agressivité de la lésion, il faut discuter une tumeur
bénigne, une tumeur maligne ou une infection.
Un cas particulier
est représenté par la lyse métaphysaire juxtaconjugale.
Il existe une
destruction de la plaque métaphysaire sur toute l’étendue du cartilage de conjugaison qui s’élargit.
La plaque métaphysaire prend
un aspect hétérogène, irrégulier, festonné, alors que le versant épiphysaire reste normal, car la lésion ne franchit pas le cartilage de
conjugaison.
Une très discrète apposition périostée
métaphysaire peut être présente.
L’image est similaire à celle d’un
rachitisme vitaminorésistant, mais la lésion ne touche qu’une seule
plaque métaphysaire.
Le principal diagnostic différentiel est celui
d’une ostéomyélite récurrente multifocale.
À l’épiphyse, la localisation du granulome éosinophile est rare.
L’image réalisée est en général celle d’une plage d’ostéolyse
arrondie, bordée d’un liseré de condensation, qui peut atteindre l’os sous-chondral.
Les deux diagnostics habituellement évoqués
devant une telle lésion sont le chondroblastome bénin et
l’ostéomyélite circonscrite.
Le diagnostic de granulome éosinophile
n’est en général pas évoqué à cause de sa rareté dans cette
localisation et c’est la biopsie qui le permet.
Imagerie des localisations extraosseuses
:
A -
PEAU
:
L’atteinte cutanée est fréquente chez le petit enfant.
Elle est
responsable d’un rash prédominant au périnée, aux plis inguinaux
et axillaires, au cou, à la région lombosacrée.
Le diagnostic avec une
dermatite atopique peut être difficile cliniquement.
Il peut exister
également des lésions papulaires plus discrètes, une atteinte du cuir
chevelu. Dans les formes diffuses, il existe des lésions
érythémateuses confluentes, parfois surinfectées.
B - FOIE, VOIES BILIAIRES ET TUBE DIGESTIF
:
L’atteinte hépatique est fréquente dans les formes systémiques du
petit enfant, associées à une hépatosplénomégalie.
Il existe une
infiltration des espaces portes, avec parfois une fibrose secondaire.
Un aspect hyperéchogène des espaces portes peut être observé en
échographie, ou, à l’inverse, un halo hypoéchogène ; la présence de
ganglions hilaires est plus rare.
La TDM ou l’IRM peuvent
également confirmer l’atteinte hépatique, prédominant autour des
espaces portes.
Des calcifications peuvent être observées.
Des
lésions focales, avec une infiltration de type graisseux, ont également
été décrites.
L’existence d’une cholestase associée peut traduire l’existence d’une
cholangite sclérosante.
En échographie, la dilatation des voies
biliaires intrahépatiques est inconstante ; la présence de « lacs
biliaires » est possible, de même qu’un épaississement de la paroi
vésiculaire.
L’opacification des voies biliaires montre une
dilatation irrégulière des voies biliaires intrahépatiques, une
raréfaction des branches périphériques, respectant le plus souvent
les voies biliaires extrahépatiques.
La cholangiographie
par résonance magnétique peut également faire la preuve de cette
atteinte.
Les lésions du tube digestif sont rares.
L’existence d’une
entéropathie exsudative peut constituer le signe d’appel ;
l’infiltration de la paroi digestive peut être mise en évidence par
une opacification digestive.
C - SYSTÈME LYMPHATIQUE
:
Des localisations ganglionnaires peuvent être observées, en
particulier en région cervicale ou médiastinale.
De même,
une atteinte des formations lymphoïdes du cavum est possible.
L’infiltration du thymus, dans les formes systémiques, peut être
responsable d’un élargissement du médiastin.
Un aspect
polylobé est possible, de même que l’existence de kystes intrathymiques.
La présence de calcifications nodulaires donnant un
aspect ponctué en TDM a également été rapportée dans plusieurs observations, paraissant très évocatrice d’une HL lorsqu’il existe une
atteinte cutanée ou pulmonaire concomitante.
D - POUMONS
:
L’atteinte pulmonaire se rencontre habituellement dans les formes
systémiques, mais peut être également isolée.
Les signes cliniques
se résument le plus souvent à une polypnée, une toux ; ils peuvent
être absents et les lésions sont alors découvertes sur une
radiographie thoracique systématique ou un examen
tomodensitométrique. Il existe une atteinte interstitielle avec
présence de micronodules.
Certains peuvent devenir coalescents et
une excavation peut être mise en évidence.
Les formes plus évoluées
sont responsables d’un aspect en rayon de miel.
La TDM en
haute résolution des poumons est l’examen le plus sensible pour
mettre en évidence cette atteinte ; les lésions élémentaires observées
sont la présence de micronodules, de kystes simples, un
épaississement interstitiel, prédominant dans les lobes supérieurs, puis des lésions d’emphysème.
La survenue d’un
pneumothorax est possible. L’association au tabagisme constitue
un élément de mauvais pronostic.
Les localisations laryngées sont exceptionnelles.
E - SYSTÈME NERVEUX CENTRAL
:
La fréquence globale de l’atteinte cérébrale est de 4 %, les lésions
pouvant être ubiquitaires, mais avec une prépondérance de
l’infiltration spécifique de la tige pituitaire responsable d’un diabète
insipide.
Cette atteinte neurologique, sur le plan clinique, peut se
manifester par des convulsions, un syndrome cérébelleux avec ataxie
et spasticité, une hypertension intracrânienne ou un tableau de
détérioration neurologique progressive.
Ces signes peuvent
traduire soit une atteinte de type tumoral, soit l’existence de lésions
dégénératives.
1- Atteinte de la tige pituitaire
:
La localisation histiocytaire à la tige hypothalamohypophysaire
représente la lésion intracrânienne la plus fréquente.
Elle est
généralement responsable d’un diabète insipide, soit associé à
d’autres manifestations, réalisant parfois le syndrome de Hand-Schüller-Christian, soit isolé : dans ce cas, le diabète insipide peut
précéder l’apparition des autres signes.
L’existence d’un retard de
croissance peut également être notée.
En imagerie, il existe un
élargissement du diamètre de la tige pituitaire, supérieur à 3 mm,
avec parfois un aspect renflé, fusiforme.
Le rehaussement après
injection est plus ou moins intense, en général franc et homogène.
En TDM, ceci est visible sur la coupe axiale passant par la citerne
suprasellaire.
En IRM, le diagnostic est plus facile, cet aspect
étant bien visible dans les plans sagittal et coronal.
Le
second signe visible en IRM est la disparition, en coupes pondérées
T1, de l’hypersignal habituel visible à la post-hypophyse, en rapport
avec le stockage de l’hormone antidiurétique, contenue dans des
granules à paroi lipidique.
Ce second signe peut être d’apparition
décalée dans le temps par rapport au diabète insipide ou être le
seul signe présent, sans anomalie visible à la tige pituitaire.
2- Atteinte histiocytaire de type tumoral
:
Les localisations tumorales intraparenchymateuses sont rares.
La lésion peut également être extra-axiale, intraventriculaire ou
méningée.
En imagerie, elle peut être spontanément hyperdense en TDM, ce qui peut traduire une cellularité importante.
En IRM, le
signal est variable : hypo-intense en T1, hyper- ou très hypo-intense
en T2.
Cette hypo-intensité marquée n’est pas en rapport avec
l’existence de calcifications, mais traduit le fort contingent fibreux
cellulaire de type granulomateux.
Après injection de produit
de contraste, aussi bien en TDM qu’en IRM, il existe un
rehaussement intense.
Au plan histologique, les cellules histiocytaires expriment les
caractéristiques habituelles de la maladie, avec présence de granules
de Birbeck et de protéine S100.
La mise en évidence d’une image de ce type doit faire discuter,
comme diagnostic différentiel, une lésion lymphomateuse, un
tuberculome ou une tumeur radio-induite si une radiothérapie a été
réalisée sur d’autres localisations crâniennes (méningiome, gliome).
La biopsie avec examen anatomopathologique et étude immunohistochimique est le seul examen qui permette un diagnostic
formel.
Ces localisations tumorales peuvent être traitées par chirurgie si elles
sont localisées ou par chimiothérapie dans le cas contraire.
L’apport
de la radiothérapie est discuté.
D’autres lésions peuvent être
simplement surveillées si elles ne s’accompagnent pas de
retentissement sur les structures adjacentes.
Une atteinte médullaire est également possible, visible en IRM sous
la forme d’un hypersignal sur les séquences pondérées T2.
3- Atteinte dégénérative
:
L’atteinte de type dégénératif touche principalement le cervelet.
Sur
le plan histologique, il existe une infiltration histiocytaire variable,
avec présence de lymphocytes, de cellules plasmatiques et,
secondairement, d’une gliose.
Cette infiltration est responsable
d’une démyélinisation progressive, accompagnée ou non de
calcifications des noyaux dentelés, visibles en TDM,
puis d’une atrophie cérébelleuse secondaire.
Ces zones de
démyélinisation sont hypodenses en TDM et, en IRM, hypo-intenses
en T1, hyperintenses en T2.
L’existence d’un rehaussement après
injection de produit de contraste est inconstante.
Elle est
présente dans certaines observations rapportées et peut prendre un
aspect multinodulaire, en particulier au tronc cérébral.
Cette atteinte dégénérative peut également exister à l’étage sustentoriel,
avec une atteinte des noyaux gris centraux ou de la
substance blanche : elle réalise alors un aspect de
leucoencéphalopathie progressive diffuse.
Sa mise en évidence en
imagerie, en particulier en IRM, peut précéder de plusieurs années
les manifestations cliniques : syndrome cérébelleux, dégradation
neurologique progressive.
Elle fait discuter la possibilité de lésions
iatrogènes en rapport avec la chimiothérapie ou la radiothérapie,
lorsque celles-ci ont été utilisées auparavant.
Le pronostic en rapport avec ces lésions doit être réservé : l’atteinte
dégénérative évolue défavorablement sur un mode lentement
progressif, sans traitement spécifique actuellement individualisé.
Indications des examens d’imagerie
:
Elles dépendent du tableau clinique et de l’âge de découverte de
l’atteinte histiocytaire.
Traitement. Évolution
:
Le traitement de l’HL reste très discuté, car le pronostic est très
variable.
Rappelons que celui-ci dépend de l’âge du patient, du
caractère focal ou diffus des localisations, de la présence d’une
atteinte viscérale.
En présence d’un granulome éosinophile unique, la chirurgie est à
la fois un moyen de diagnostic et de traitement.
L’évolution est
presque toujours favorable.
La récidive est possible et certaines
formes ont ainsi été traitées par radiothérapie à faible dose.
D’autres
auteurs ont préconisé l’injection de corticoïdes (méthylprednisolone)
dans le granulome, ce qui accélérerait le phénomène de guérison
spontanée du granulome.
Certains auteurs, au contraire, constatent que l’évolution spontanée
du granulome éosinophile se fait vers la guérison avec une réossification, et ce d’autant plus que l’enfant est jeune.
Il semble
donc logique de commencer par surveiller ces malades, sans aucun
traitement, et de n’intervenir par chirurgie que sur des lésions qui
semblent dangereuses.
La radiothérapie n’est actuellement plus
préconisée en première intention.
En cas d’aggravation sous
surveillance, au bout de quelques mois, une chimiothérapie peut être
discutée.
En cas de granulomes éosinophiles multiples, l’approche
thérapeutique est plus difficile car il n’est pas possible de cureter ou
de traiter par radiothérapie toutes les lésions : une chimiothérapie
peut alors être proposée ; par ailleurs, il existe des régressions
spontanées en 1 à 2 ans, sans traitement, avec réossification des os
atteints.
De même, dans les formes polyviscérales, l’utilisation d’une
chiomiothérapie est nécessaire ; celle-ci fait le plus souvent appel à
la corticothérapie, au VP 16 et au velbé.
D’autres thérapeutiques sont
en évaluation, à base d’interféron, de ciclosporine, voire de greffe de
moelle osseuse.