En dehors de l’analyse des veines jugulaires, l’examen peut noter une circulation collatérale abdominale.
L’examen veineux
des membres inférieurs est bilatéral et comparatif.
Il recherche :
• La présence de varices, dilatation du réseau veineux superficiel des membres inférieurs, responsables de lourdeur et
d’oedème vespéral des membres inférieurs.
• Des signes d’incompétence des valvules anti-reflux sous la forme d’un remplissage anormal des veines des membres
inférieurs lors de la mise en orthostatisme.
• Des signes évocateurs d’une thrombo-phlébite profonde.
Ils sont en règle unilatéraux : douleur du mollet, signes
inflammatoires (rougeur, chaleur), diminution du ballant du mollet, et signe de Homans (douleur du mollet provoquée par
la dorsiflexion du pied).
B - Examen artériel
:
1 - Clinique
:
Le rôle de la clinique est ici majeur.
L’interrogatoire constitue une étape essentielle (voir supra) de même que l’inspection de
la peau et la palpation et l’auscultation des trajets artériels.
Le pouls artériel résulte de la transmission de l’onde de pression vers les artères.
La prise du pouls se fait classiquement au
niveau du poignet du patient en utilisant l’index, le médius et l’annulaire.
La fréquence du pouls (correspondant, en principe,
à la fréquence cardiaque) et exprimée en nombre de battements par minute.
La palpation de l’aorte abdominale se fait au niveau épigastrique, un peu à gauche de la ligne médiane, où elle est en règle
accessible, sauf chez le sujet obèse.
Une forte expansion latérale, battante, suggère un anévrysme aortique, sous-rénal en
général.
Il est difficile de faire la distinction avec une aorte sinueuse (dolicho-aorte), fréquente chez les personnes âgées.
L’auscultation à ce niveau peut révéler un souffle.
En cas de coarctation aortique (sténose isthmique de l’aorte), les pulsations
aortiques abdominales sont absentes et les pouls des membres inférieurs absents ou de faible amplitude.
La palpation des artères périphériques sera toujours bilatérale et
comparative afin de rechercher les différences d’amplitude.
On
précisera :
• La présence ou non d’un pouls (disparition en cas
d’occlusion athéromateuse par exemple, disparition ; ou
forte atténuation des battements aortiques à l’épigastre et
des pouls des membres inférieurs en cas de coarctation de
l’aorte).
• La régularité du pouls (régularité du rythme sinusal à
comparer à l’irrégularité induite par des extrasystoles ou la
fibrillation atriale).
• L’amplitude du pouls (petite ou importante) qui donne une
idée du volume d’éjection systolique (par exemple le pouls
ample et bondissant de l’insuffisance aortique).
• La régularité des trajets artériels accessibles (recherche
d’un anévrysme évoqué devant la perte du parallélisme des
bords de l’artère) et leur souplesse (les artères peuvent être
rigides, en « tuyau de pipe » en cas d’athérome par
exemple).
Les autres trajets vasculaires doivent aussi être explorés.
Toutes ces artères sont palpables.
L’auscultation intéresse surtout les carotides, les artères fémorales, les artères axillaires, les
sous-clavières, les artères poplitées et bien sûr l’aorte abdominale ainsi que les artères rénales.
Elle recherche un souffle
systolique lié à la présence d’un obstacle à l’écoulement ou un souffle continu à renforcement systolique témoignant d’une
fistule artério-veineuse.
2 - Index de pression systolique
:
La recherche d’une artériopathie des membres inférieurs doit s’aider de la mesure de l’index de pression systolique, dont la
valeur diagnostique est établie et qui est encore insuffisamment utilisé.
Un brassard pneumatique placé à la cheville est
dégonflé, tandis que la pression systolique est mesurée avec une sonde Doppler au niveau de l’artère pédieuse ou tibiale
postérieure.
Cette pression systolique à la cheville est rapportée à la pression systolique humérale, pour obtenir l’index de
pression systolique (IPS) que l’on considère anormal s’il est inférieur à 0,9 :
IPS=PAS cheville/PAS bras=0,9 à 1,3
L’IPS permet une certaine quantification de la sévérité d’une
artériopathie des membres inférieurs, selon le tableau cicontre.
L’index peut être trompeusement normal en cas de lésions
très proximales ou très distales.
Des artères très rigides
(sujet âgé, diabète) peuvent empêcher la mesure de l’IPS.