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Radiologie
Classification des cardiopathies congénitales
Cours de Radiologie
 

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Classification anatomique et analyse segmentaire :

La base de cette classification est la division du coeur en trois segments principaux : oreillettes, ventricules et gros vaisseaux.

On appelle « étage » l’ensemble d’un segment et sa connexion proximale.

L’analyse segmentaire est l’étude de chacun des étages, complétée par la description des anomalies associées et la mention de certaines particularités supplémentaires.

A - Étage viscéroatrial :

C’est l’ensemble du segment auriculaire et des connexions veino-auriculaires.

À l’état normal, on parle de situs solitus : situation droite de l’oreillette droite, de la bronche souche droite et du foie ; situation gauche de l’oreillette gauche, de la bronche souche gauche et de la rate.

Le situs inversus est la situation en miroir de la précédente.

La concordance quasi constante entre la topographie des viscères et le situs atrial permet la détermination de ce dernier par des méthodes radiographiques simples (cliché thoracoabdominal).

Le situs ambigus est défini par la symétrie de certains viscères par rapport au plan sagittal : dextro-isomérisme quand les deux moitiés droite et gauche ont la morphologie de la moitié droite normale (cas de l’asplénie) ; lévo-isomérisme dans le cas contraire (polysplénie).

B - Étage auriculoventriculaire :

C’est l’ensemble du segment ventriculaire et des connexions auriculoventriculaires.

À l’état normal, il y a concordance auriculoventriculaire : l’oreillette droite communique avec le ventricule droit, l’oreillette gauche avec le ventricule gauche.

Il y a discordance lorsque l’oreillette droite communique avec le ventricule gauche et l’oreillette gauche avec le ventricule droit (cas de la « transposition corrigée des gros vaisseaux »).

Une connexion est de type ventricule à double entrée quand les deux oreillettes communiquent avec un même ventricule par deux orifices auriculoventriculaires.

Enfin, il peut y avoir absence d’un orifice auriculoventriculaire (cas de l’atrésie tricuspidienne).

Le mode de connexion auriculoventriculaire peut être à deux valves perforées ou à une valve commune.

La position relative des deux ventricules dans l’espace doit être précisée : normalement, on parle de boucle droite quand le ventricule droit est à droite du ventricule gauche.

Dans le cas contraire, on parle de boucle gauche (« transposition corrigée des gros vaisseaux »). Enfin, les ventricules peuvent être superposés.

On donne le nom de ventricule à une cavité pourvue de ses trois composantes normales : chambre d’admission, zone trabéculée et chambre de chasse. Les caractéristiques de ces composantes différencient nettement le ventricule droit du gauche.

Un coeur est dit « biventriculaire » s’il a deux ventricules, même si l’un d’entre eux est hypoplasique.

On donne le nom de « chambre accessoire » à une cavité située dans la masse ventriculaire qui est dépourvue de chambre d’admission.

Un coeur composé d’un ventricule complet et d’une chambre accessoire porte le nom de « coeur univentriculaire » (cas du ventricule unique).

C - Étage ventriculoartériel :

C’est l’ensemble du segment artériel et des connexions ventriculoartérielles.

À l’état normal, les connexions sont concordantes : l’aorte naît du ventricule gauche et l’artère pulmonaire du ventricule droit.

Dans le cas contraire, il y a discordance (cas de la transposition des gros vaisseaux).

On parle de ventricule à double issue quand les deux vaisseaux naissent du même ventricule, de coeur à issue unique lorsqu’il n’y a qu’un tronc artériel naissant du coeur (cas du tronc artériel commun).

Dans les quatre types de connexions définis, le mode de connexion peut être à deux valves sigmoïdes perforées, à une seule valve perforée, l’autre étant absente ou non perforée. Indépendamment de leurs connexions avec les ventricules, les relations spatiales des gros vaisseaux doivent être précisées.

Normalement, l’orifice aortique est à droite, en arrière et en dessous de l’orifice pulmonaire.

Toutes les autres relations sont anormales.

De même, il importe de préciser la position gauche ou droite de la crosse aortique par rapport à l’axe aérodigestif, la forme et la dimension de chacun des gros vaisseaux et de leurs collatérales.

D - Anomalies associées :

Au terme de l’analyse segmentaire, il faut décrire les anomalies associées qui peuvent s’observer à tous les étages : sténoses ou hypoplasies valvulaires, interruptions vasculaires, communications anormales, de même que la distribution des artères coronaires.

Cette analyse systématique est indispensable dans l’étude des cardiopathies complexes.

L’identification précise des différents segments cardiaques, de leurs connexions et de leur localisation spatiale, est maintenant possible par l’échocardiographie.

Classification physiopathologique :

C’est la plus utilisée dans la plupart des cas.

En effet, la physiopathologie explique les retentissements cliniques et radiologiques des cardiopathies et leur pronostic.

Les cardiopathies qui ont les mêmes conséquences hémodynamiques ont souvent le même aspect clinique et nécessitent les mêmes indications opératoires.

Quatre principaux groupes seront envisagés : les shunts gauche-droite, les malformations obstructives, les cardiopathies cyanogènes et enfin les cardiopathies qui n’appartiennent pas à ces trois grands groupes, appelées cardiopathies complexes.

A - Shunts gauche-droite :

Sous cette définition seront envisagées les malformations simples dont l’élément physiopathologique initial et fondamental est le passage anormal de sang de la grande vers la petite circulation.

Ce sont les cardiopathies les plus fréquentes, dominées par les communications interventriculaires, les communications interauriculaires et la persistance du canal artériel. Leur dénominateur commun est l’élévation du débit pulmonaire et la réduction du débit systémique.

Le volume du shunt correspond à la différence entre les deux débits, exprimée par le rapport du débit pulmonaire sur le débit systémique.

Le volume du shunt est un élément important du retentissement clinique.

S’il est important, il se produit une pléthore vasculaire pulmonaire à l’origine de dyspnée et de troubles ventilatoires, une réduction du débit systémique responsable de troubles de croissance.

Le volume du shunt est conditionné par la taille et le siège de la communication, mais également par le niveau des résistances pulmonaires : en période néonatale, un intervalle libre asymptomatique dû à la persistance de résistances vasculaires pulmonaires de type foetal est fréquemment observé.

L’évolution est dominée par le risque d’altérations progressivement irréversibles du lit vasculaire pulmonaire qui aboutissent à une élévation des résistances, susceptibles d’atteindre, voire de dépasser le niveau des résistances systémiques et d’inverser le shunt.

Il existe, par ailleurs, une autre catégorie de shunt gauche-droite qui n’est pas influencée par le niveau des résistances pulmonaires et que l’on appelle «shunts obligatoires », dont les principales variétés sont la communication ventricule gauche-oreillette droite, le canal atrioventriculaire commun et les fistules artérioveineuses périphériques.

Enfin, il faut compter avec les possibilités évolutives du defect avec la croissance, notamment la possibilité de restriction, voire de fermeture spontanée de certaines communications interventriculaires.

B - Malformations obstructives :

Elles sont responsables soit d’une gêne à l’éjection ventriculaire (sténoses valvulaires pulmonaires ou aortiques, coarctations de l’aorte...), soit d’un obstacle à l’écoulement du retour veineux (coeur triatrial, malformation mitrale...).

Les obstacles à l’éjection ont un retentissement myocardique d’autant plus important qu’ils sont plus serrés : hypertrophie des parois ventriculaires avec réduction de la cavité, altération de la compliance, voire plus exceptionnellement altération de la contractilité avec dilatation du ventricule.

Les perturbations hémodynamiques des lésions sévères (atrésies orificielles) pendant la vie foetale peuvent être responsables d’une insuffisance de développement du ventricule.

Les obstacles au remplissage touchent presque exclusivement le coeur gauche et sont à l’origine d’une stase veineuse, voire d’un oedème pulmonaire avec son cortège de manifestations cliniques (toux, dyspnée...).

Plus la pression auriculaire gauche est élevée, plus la vasoconstriction pulmonaire réflexe est marquée.

L’hypertension artérielle pulmonaire qui en découle peut être très élevée, voire suprasystémique.

C - Cardiopathies cyanogènes :

Elles sont à l’origine d’une coloration anormale des téguments et des muqueuses, la cyanose, correspondant à une teneur d’au moins 50 g/L de sang d’hémoglobine réduite (de couleur rouge sombre), circulant dans les capillaires cutanés.

Les cyanoses d’origine cardiaque sont liées à la contamination du sang artériel par du sang veineux désaturé (shunt droite-gauche).

Elles correspondent le plus souvent à l’association d’un obstacle sur la petite circulation et d’une communication anormale (exemple de la tétralogie de Fallot) ou d’une malposition d’une structure cardiaque (exemple de la transposition des gros vaisseaux, du retour veineux pulmonaire anormal total).

Elles peuvent mettre en jeu le pronostic vital dès la période néonatale (hypoxie aiguë, acidose métabolique) ou à plus long terme (survenue de malaises anoxiques, polyglobulie et ses complications, risque d’abcès cérébraux...).

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