L’artériopathie ou « artérite » des membres inférieurs regroupe un
ensemble de lésions de la paroi artérielle d’origine athéromateuse.
Celles-ci entraînent une diminution du calibre artériel, pouvant aller
jusqu’à l’occlusion complète.
La définition de l’athérome est
anatomopathologique, associant remaniements de l’intima, des artères
de gros et moyen calibres avec accumulation locale des lipides, glucides,
produits sanguins et tissus fibreux associés à des dépôts calciques.
L’artériopathie des membres inférieurs connaît des modifications
profondes aussi bien dans son diagnostic que dans ses possibilités
thérapeutiques.
Deux explorations paracliniques dominent le bilan avant
tout geste thérapeutique :
– l’échographie couplée au doppler est capable de juger du siège d’une
sténose ou d’une occlusion, et surtout de bien évaluer la perfusion distale
par la mesure de l’index systolique ;
– l’artériographie est devenue très performante, quasi ambulatoire, avec
généralisation des sondes de diagnostic 4F et surtout des techniques
radiologiques de numérisation dynamique ; elle est capable d’apporter
des renseignements sur toute la morphologie de l’arbre artériel, du
membre inférieur, depuis l’aorte jusqu’aux artères plantaires et
pédieuses, en visualisant parfaitement l’ensemble des collatérales
éventuelles.
Les débuts de l’angioplastie ont été marqués par Dotter et Judkins dès
1964.
En Europe, Gruentzig développe l’angioplastie
coronarienne et les cathéters à double lumière, la deuxième lumière
servant à l’insufflation du ballonnet (1974). Zeitler développe en
Allemagne, l’angioplastie périphérique.
En France, les angioplasties ont
débuté un peu plus tardivement (1978).
Les initiateurs furent Cécile et
Joffre.
Progressivement, les traitements percutanés se sont lentement
imposés pour trouver une place dominante aux côtés des traitements
médicaux et chirurgicaux.
Depuis 20 ans, l’angioplastie par ballonnet
est la technique de référence.
Une évolution importante a été apportée
par les endoprothèses.
Elles prennent actuellement une place non
négligeable dans le traitement des lésions proximales, en particulier à
l’étage aorto-iliaque.
L’apparente facilité du geste percutané, sa rapidité, son efficacité
souvent quasi immédiate ne doivent pas faire perdre de vue le problème
majeur de l’artériopathie des membres inférieurs.
Il s’agit d’une maladie
générale, dont la sténose localisée ou l’occlusion n’est que l’un des
modes de révélation ou d’expression d’une atteinte artérielle diffuse.
Il
faut s’acharner à corriger, pour le moyen et le long cours, les habitudes hygiénodiététiques.
La prise en charge médicale de l’intoxication
tabagique, de l’hypertension artérielle, des dyslipidémies, du diabète
constituent la meilleure efficacité à long terme dans l’évolution de
l’« artérite ».
Artériopathie oblitérante des
membres inférieurs :
A - Clinique
:
La sévérité clinique d’une artériopathie oblitérante chronique des
membres inférieurs reste basée sur la classification de Leriche et
Fontaine.
– Le stade I est asymptomatique pour des efforts courants sans signes
fonctionnels.
– Le stade II correspond à une claudication intermittente des membres
inférieurs.
À ce stade, l’organisme est incapable de compenser
l’augmentation des lésions circulatoires liées à l’effort. Les stades II
peuvent être divisés en deux sous-groupes selon que la claudication est
inférieure ou supérieure à 50 m.
– Le stade III, les douleurs de décubitus qui apparaissent classiquement
à l’avant-pied sont calmées par la verticalisation du membre inférieur.
Elles traduisent un état ischémique persistant au repos.Au stade III fort,
le patient passe la nuit assis au fauteuil.
– Le stade IV est celui des troubles trophiques touchant essentiellement
les orteils.
Il faut distinguer les vrais stades IV où le trouble trophique
apparaît spontanément, des faux stades IV liés à une lésion traumatique
qui ne guérit pas en raison de l’artérite.
Á ces critères purement cliniques, il est possible d’intégrer des critères
hémodynamiques.
On parlera alors de stade d’ischémie d’effort : le sujet
est asymptomatique ou claudicant ; l’indice de pression à la cheville
quantifie la perte de charge.
Les index se situent en général entre 0,7 et
0,95.
Au stade d’ischémie permanente, le patient présente des douleurs de
décubitus ou un trouble trophique ; et la TcPO2 (mesure transcutanée de
la pression partielle d’oxygène) à l’avant-pied en décubitus est
inférieure à 40 mmHg.
Le pronostic est d’autant plus sombre que la
TcPO2 est basse et moins sensible à l’inhalation d’oxygène.
Enfin, l’ischémie critique répond aux critères suivants : douleurs
de repos avec antalgiques depuis au moins 2 semaines et/ou ulcération
du pied et des orteils avec pression systolique à la cheville inférieure à
50 mmHg.
La nécessité de sauver le membre impose un traitement
rapide et direct sur la lésion.
Les besoins de standards d’appréciation clinique plus précis se sont
lentement imposés aux cliniciens qui ont à charge les patients atteints
d’artérite des membres inférieurs, aussi bien pour l’évolution initiale que
pour l’appréciation du geste thérapeutique ultérieurement.
Ainsi, Rutherford et la société de chirurgie vasculaire nord-américaine
proposent un certain nombre de standardisations cliniques,
hémodynamiques et morphologiques afin de rendre plus homogène
l’évaluation des différentes thérapeutiques.
B - Physiopathologie de l’athérome
:
1- Plaque athéromateuse
:
La maladie athéromateuse est une atteinte diffuse des axes artériels.
Au
stade de début, il se produit une strie lipidique sous forme d’une trace
jaunâtre, qui siège dans la partie superficielle de l’intima,
immédiatement sous l’endothélium.
Il s’agit de dépôts de lipides pour
l’essentiel.
Ultérieurement, une coque fibreuse remplie de liquide et de
débris cellulaires constitue la plaque d’athérome fibrinolipidique.
Elle
fait saillie dans la lumière artérielle qui va progressivement se réduire.
La sténose devient hémodynamiquement significative lorsque la
réduction de calibre est supérieure à 70 %.
L’hémorragie intraplaque
peut entraîner une aggravation brutale de la sténose et aboutir à son
oblitération.
L’ulcération de la plaque d’athérome expose au risque
supplémentaire d’occlusion et de migration embolique à distance.
Cela
est responsable d’une dégradation du lit d’aval souvent à bas bruit.
La
destruction progressive de la paroi peut aboutir également à un
anévrisme artériel.
2- Facteurs de risques
:
La maladie athéromateuse s’intègre dans un ensemble de facteurs de
risques dont l’importance n’est plus à rappeler. Le tabagisme est présent
chez 90 à 98 %des artéritiques.
Ce facteur est considéré comme étant le
risque majeur.
Les autres facteurs favorisants importants sont
l’hypertension artérielle, les taux plasmatiques élevés de cholestérol et
de lipoprotéines sanguines (40 % des artéritiques).
D’autres facteurs
sont classiques comme le diabète, l’obésité, le stress, la sédentarité, et
l’âge.
C - Répartition des lésions sténosantes
:
La répartition va dépendre des facteurs et de l’étiologie ; les lésions sont
souvent symétriques et affectent, par ordre de fréquence croissant :
l’artère fémorale superficielle, les artères iliaques, les artères tibiales,
enfin la fémorale profonde.
L’artériopathie du sujet jeune touche plutôt l’étage aorto-iliaque, alors
que les lésions périphériques touchent plutôt le sujet âgé et le diabétique.
Les plaques d’athérome ont tendance à se développer dans les zones de
turbulence maximale comme les bifurcations vasculaires (trépied
fémoral, bifurcation iliaque) et sur les artères de passage comme l’artère
fémorale superficielle ou poplitée.
Les artères intramusculaires massées
en permanence par l’activité physique ne développent des lésions sténosantes que tardivement.
Généralités sur l’angioplastie
:
A - Mécanismes
:
Ils ont été la source de controverses nombreuses. Les études
expérimentales ont permis de comprendre que le matériel athéromateux
peut être solide ou même semi-liquide.
Il est donc possible en fait de
remodeler et de modifier une partie de la plaque dans la paroi même du
vaisseau.
Ceci est valable s’il n’y a pas de sclérose ou de calcifications
anciennes.
En fait, les examens établis sur cadavres et sur modèles
animaux ont démontré qu’il y a tout d’abord un étirement de l’artère
saine en regard de la plaque ; il s’agit en fait d’un étirement des fibres
musculaires lisses de la média.
De manière associée, il se produit une rupture, une déchirure
littéralement de la plaque d’athérome et une déformation de l’endothélium.
La plaque est littéralement impactée dans la paroi
artérielle.
Après distension par le ballonnet, la média est intéressée, il se
produit une élongation, une rupture des fibres élastiques et des cellules
musculaires lisses de la tunique, même l’adventice peut d’ailleurs être
lésée.
Les facteurs principaux d’action de l’angioplastie sont donc les
suivants : rupture de la plaque d’athérome, dissection pariétale, le tout
aboutissant à une fissuration, à une fracture du matériel.
Secondairement, il s’ensuit des phénomènes de réparation qui entraînent
une adhésion, une agrégation plaquettaire et une prolifération de cellules
musculaires lisses au niveau de l’intima et de la média traumatisée ; le
tout aboutissant à un néoendothélium.
L’élargissement de la lumière obtenu est durable, une néo-intima va se
former ainsi qu’une sclérose.
Ces processus cicatriciels peuvent se
comparer à ce qui est observé après endartériectomie chirurgicale.
Les
défauts de dissection intimale après insufflation peuvent, dans une
certaine mesure, expliquer les resténoses ; l’ensemble de ces
phénomènes : fissuration, décollement, dissection, sont bien connus et
retrouvés sur les contrôles angiographiques précoces.
B - Indications de l’angioplastie percutanée
:
Celles-ci sont fonction avant tout de la clinique présentée.
La
claudication intermittente en est la meilleure indication.
L’idéal consiste
à dilater une sténose courte, proximale avec un bon lit d’aval sousjacent.
La morphologie de la lésion, son caractère unique ou multiple,
son siège sus- ou sous-inguinal conditionnent le pronostic et, par
conséquent, l’intérêt d’une éventuelle angioplastie.
Si rétablir un flux artériel correct normal ne soulève aucune discussion à
l’étage aorto-iliaque, les attitudes thérapeutiques à l’étage sous-inguinal
sont plus complexes et quelquefois sujettes à controverse.
Quelles sont, par exemple, les lésions de la fémorale superficielle qu’il
faut traiter en percutané ?
Que peut-on attendre d’un geste sur la fémorale profonde ou sur l’artère
poplitée ?
L’objectif fonctionnel à atteindre doit absolument être précisé :
permettre au patient de dormir sans douleurs, améliorer le périmètre de
marche.
L’âge, les facteurs de risques, le pronostic, la prise en charge de
la maladie athéromateuse, à la fois par le patient et l’entourage, doivent
faire poser des indications réfléchies et efficaces.
Le but essentiel du traitement de l’artérite est d’abolir les douleurs de la
façon la plus simple et la plus durable possible.
Il convient de choisir la
meilleure technique et de poser l’indication thérapeutique au sein d’une
équipe pluridisciplinaire médicale, chirurgicale et radiologique.
Proposer un geste percutané demande un équipement radiologique
adapté, un matériel d’angioplastie, un volume d’activités et un
entraînement suffisant pour être performant.
C - Techniques de l’angioplastie
:
L’indication posée, le geste thérapeutique doit obéir à un certain nombre
de règles.
1- Préparation du patient
:
Comme pour tout examen de radiologie vasculaire, il faut vérifier la
fonction rénale et la crase sanguine du malade.
La prémédication est de règle, elle associe une perfusion de sérum
bicarbonaté ou salé, une sédation à base de benzodiazépine (10 mg) et
d’atropine (0,25 mg) 1 heure avant la procédure, pour obtenir la totale
collaboration du patient.
Cela permet de diminuer son anxiété et évite
un certain nombre de désagréments tels que les spasmes artériels ou les
malaises vagaux.
Dans certaines circonstances, une sédation
complémentaire par voie intraveineuse peut être utile (midazolam)
2- Abord artériel
:
Il est toujours préférable d’utiliser la voie homolatérale lorsque cela est
possible.
L’utilisation d’introducteur à valve facilite l’échange des
cathéters et rend surtout la dilatation beaucoup plus sûre, notamment
lorsque la zone à dilater est près du point de ponction.
3- Cathétérisme
:
Après la mise en place du Desilet, l’injection de 5 000 unités d’héparine
est réalisée.
Le cathétérisme doit être prudent et le moins agressif
possible chez ces patients à haut risque de complications et aux parois
vasculaires fragiles.
Beaucoup de complications sont liées à des erreurs
techniques lors du cathétérisme.
4- Choix du ballon
:
Il faut choisir un diamètre de ballonnet équivalent au diamètre de l’artère
normale.
Dans les territoires iliaques, on utilise le plus souvent des
diamètres de 7 ou 8 mm, mais ces valeurs sont à moduler en fonction de
la morphologie artérielle.
Les calibres sont de 5 ou 6 mm en fémoral
superficiel ou en poplité.
L’habitude est souvent d’utiliser des ballons
de 4 cm de longueur. L’objectif est de dilater au plus juste la zone
anormale, les sténoses longues peuvent être dilatées en plusieurs fois
sans inconvénient, ou avec un ballon de plus grande longueur (6-8 cm).
Les qualités mécaniques que l’on demande à un ballon sont :
– le calibre d’introduction le plus petit possible ;
– une très bonne glisse pour franchir des lésions parfois complexes ;
– une bonne résistance à la pression indispensable sur des lésions très
calcifiées ou fibreuses ;
– des vitesses d’insufflation et de déflation raisonnables avec, en
particulier, la « vidange » du contraste dans le ballonnet en aspiration en
quelques secondes. Interviennent également la compliance, la forme des
extrémités ou le profil dans des cas plus particuliers.
5- Insufflation
:
Avant de débuter l’insufflation, il est important de bien positionner son
ballon de façon centrée sur la zone sténosée.
En effet, la mobilisation du
ballon lors de l’insufflation est un facteur important de dissection
occlusive.
Pour l’éviter, il est préférable de gonfler progressivement le
ballon en surveillant, en scopie, le moulage de la sténose qui doit être
centré sur le ballon.
L’utilisation d’un ballon trop court nuit à sa bonne
stabilité lors de l’insufflation.
La montée en pression est arrêtée lorsque l’on obtient le calibre souhaité.
Une seule insufflation de quelques dizaines de secondes est suffisante
pour certains ; pour d’autres, répéter l’insufflation à deux ou trois
reprises permettrait de limiter la dissection pariétale inhérente au geste.
Certaines lésions très calcifiées peuvent nécessiter des hautes pressions
de l’ordre de 20 bars.
L’insufflation prolongée peut alors améliorer les
résultats.
6- Contrôle radiologique
:
Il est essentiel.
Il convient de vérifier l’absence de toute complication.
L’étude morphologique sous deux incidences orthogonales vérifie le
degré de sténose résiduelle et recherche un décollement intimal.
Les
installations numérisées qui permettent d’analyser la cinétique
vasculaire, le temps de lavage du vaisseau par rapport au bilan de départ
vont témoigner aussi du succès du geste.
Il est important que l’injection de contrôle soit faite en amont de la zone
dilatée ; en effet, l’injection rétrograde peut masquer une dissection
importante en « replaquant » l’intima contre la paroi artérielle au
moment de l’injection.
En cas de doute sur l’aspect morphologique, les prises de pression sont
souhaitables.
La disparition d’un gradient systolique transsténotique est
un signe de bon résultat.
À l’inverse, un gradient résiduel de 10 mmHg
sur les pressions maximales systoliques témoigne d’un geste insuffisant.
7- Hémostase et suivi immédiat
:
En fin d’examen, le contrôle du point de ponction est un temps
important, l’hématome au point de ponction est l’une des complications
les plus fréquentes de l’angioplastie.
Après angioplastie,
l’héparinothérapie n’est pas nécessaire.
En revanche, il est classique de
prescrire des antiagrégants plaquettaires pendant une période de 2 à
6 mois.
L’évolution à long terme des plaques d’athérome est difficile à prévoir.
Le risque de resténose existe mais il est faible, en particulier à l’étage
aorto-iliaque.
L’aspect de la plaque a son importance et on oppose échographiquement la plaque dure calcifiée, ancienne, excentrée, hyperéchogène qui se dilate plus difficilement et le matériel mou peu
échogène.
Souvent, après dilatation, l’aspect est irrégulier, anfractueux
avec une dissection pariétale localisée à l’endroit de l’angioplastie.
Le
plus souvent, le résultat fonctionnel est bon et les images initiales
régressent au fil du temps après endothélialisation.
Les sténoses
concentriques régulières, courtes, d’échogénicité moyenne, représentent
les meilleurs cas pour l’angioplastie.
Les examens cliniques et le doppler
sont habituellement suffisants pour évaluer les résultats à long terme.
Complications
:
La survenue d’un événement intercurrent lors de la procédure endovasculaire percutanée n’est pas négligeable, la fréquence est
comprise entre 1 et 10 % pour des angioplasties d’une lésion inférieure
à 5 cm dans le territoire aorto-iliaque ou fémoropoplité.
Dans 3 % des cas, cette complication est liée au cathétérisme et à la
ponction artérielle.
La dilatation elle-même peut être incriminée dans 4 à 7 % des cas.
Si ces taux sont plus élevés que lors de la chirurgie, il
faut rappeler que la plupart de ces complications peuvent être prises en
charge et traitées par des moyens percutanés simples lors de leur
survenue, en salle de radiologie vasculaire.
Nous rappellerons que le
taux de complication grave, en particulier de décès, est nettement en
faveur de l’angioplastie puisqu’il est de 0,3 à 5 % dans le premier mois
qui suit la procédure, versus 4 % pour la chirurgie de revascularisation.
A - Complications générales
:
Comme tout examen de cathétérisme vasculaire, l’angioplastie s’expose
aux complications liées à l’utilisation de produit de contraste et
également aux complications infectieuses.
Les unités de radiologie interventionnelle doivent répondre aux règles d’asepsie les plus strictes.
La décontamination doit être fréquente et rigoureuse.
Le lavage des
mains, le port de masque, de blouses et l’utilisation de matériel à usage
unique doivent être généralisés.
Les procédures endovasculaires doivent
être considérées comme invasives.
Le site du point de ponction doit être
préparé avec attention.
B - Complications du point de ponction
:
La ponction artérielle peut être difficile ou compliquée.
La complication
la plus fréquente est l’hématome local.
Il est rarement dangereux au
niveau de la hanche et donne plus fréquemment des troubles
neurologiques au niveau de l’artère humérale ou axillaire.
La
décompression est alors indispensable pour ne pas s’exposer à des
séquelles neurologiques définitives.
– Unhématome pulsatile est une extravasation en regard de la lumière
vasculaire, elle peut apparaître quelques jours après l’examen.
Cliniquement, la masse est pulsatile, contrairement à l’hématome. Son
évolution n’est pas toujours péjorative.
Elle peut disparaître en quelques
semaines, mais parfois elle reste douloureuse et animée de battements
rythmés par le pouls.
Quand elle est reconnue précocement, une
compression ciblée sur le point de fuite permet habituellement d’obtenir
la thrombose de ce faux anévrisme.
– La fistule artérioveineuse est due à un traumatisme simultané de
l’artère et de la veine. Une compression insuffisante au creux inguinal
est un facteur favorisant ; comme l’hématome pulsatile, la compression
prolongée permet, en cas de diagnostic précoce, de guérir cette fistule.
– La thrombose au niveau du point de ponction est le plus souvent en
relation avec une sténose artérielle préexistante, le décollement d’une
plaque athéromateuse ou une dissection par l’aiguille de ponction.
L’utilisation de petits cathéters a fait décroître considérablement ces
incidents.
Ponctionner en aval d’une occlusion peut être difficile.
En cas d’absence
de pouls, la palpation de l’artère, le repérage des calcifications sous
scopie ou l’utilisation du doppler peuvent être utiles et rendre l’abord
plus rapide.
Dans certains cas, la mise en place du Desilet est suffisante
pour occlure l’artère avec un risque augmenté de thrombose.
Une bonne héparinothérapie, une bonne perfusion du Desilet et une procédure
rapide sont des éléments qui évitent le risque de complications.
C - Complications liées à l’angioplastie
:
1- Dissection obstructive
:
C’est de loin la cause la plus fréquente des échecs de l’angioplastie, elle
survient volontiers lors du traitement des occlusions ; son caractère de
survenue imprévisible doit imposer de toujours laisser en place, lors du
contrôle angiographique, un cathéter ou un guide dans le segment
artériel recanalisé ou dilaté.
Il convient de prévenir le plus possible cette dissection par un
cathétérisme doux et de veiller à la bonne stabilité du ballon lors de
l’insufflation.
En effet, les mouvements du ballon lors de la montée en
pression sont responsables d’un décollement intimal important.
La
sténose doit être parfaitement centrée sur le ballonnet, il est préférable
d’utiliser des ballonnets de longueur suffisante pour améliorer la
stabilité.
Reconnaître une dissection n’est pas toujours simple sur une
seule incidence.
Au moindre doute, il convient de compléter par des
incidences orthogonales et de mesurer les gradients transsténotiques.
Une occlusion segmentaire artérielle peut faire évoquer une thrombose.
En pratique, en cours de procédure, une occlusion artérielle est toujours
due à une dissection.
L’étude dynamique des flux vasculaires du segment dilaté doit permettre
de bien repérer les anomalies autres que la dissection : l’hématome sousintimal
peut s’aggraver dans le temps.
Une dissection occlusive est habituellement bien gérée par la mise en
place d’une endoprothèse.
Dans les vaisseaux de très petit calibre, on
peut recourir à d’autres procédures comme le remodelage de la paroi par
l’insufflation prolongée du ballon ou par une résection du flap intimal à
l’aide d’un athérotome.
2- Spasme artériel
:
Les premières règles concernent la préparation du patient, l’explication
du geste et sa durée.
Ces mises en oeuvre ainsi que l’ambiance et
l’atmosphère de confiance dans la salle de cathétérisme doivent
minimiser les phénomènes d’anxiété ou d’angoisse.
Il ne faut pas hésiter
à utiliser des tranquillisants par voie intraveineuse chez les patients très
anxieux.
Lorsque le spasme est installé, il paraît logique d’augmenter la sédation
du patient, d’éviter surtout la thrombose locale sur bas débit par une
hémodilution et héparinothérapie locale en fonction de la coagulation
du patient.
L’injection in situ de vasodilatateurs puissants suffit le plus
souvent à faire céder le spasme en quelques minutes.
Il est parfois
nécessaire de poursuivre cette médication en perfusion lorsque le
résultat est incomplet.
Rarement un spasme localisé très sévère résiste à
ce type de traitement.
Une dilatation douce du vaisseau avec un
ballonnet bien adapté à sa taille peut aider à lever celui-ci.
3- Embolie artérielle
:
Sa fréquence paraît actuellement peu importante. Le risque existe
toutefois lors d’une recanalisation sur occlusion récente et certains
auteurs préconisent une fibrinolyse première.
Les thromboses fraîches
ne doivent pas être dilatées et il faut se méfier des patients qui ont
modifié récemment leur symptomatologie clinique.
Les emboles dus à la dilatation artérielle sont en général de petite taille.
Vus précocement, ils ne sont pas associés à une thrombose locale et ne
sont pas adhérents à la paroi artérielle.
Tous ces éléments les rendent
facilement accessibles à l’aspiration par cathéter.
Lorsque la migration
se fait dans les artères de petit calibre, il est préférable de réaliser une
fibrinolyse in situ souvent efficace et moins agressive dans ces
territoires.
Il est exceptionnel de recourir à la chirurgie.
4- Thrombose sur bas débit
:
Cette complication est grave, elle peut survenir lors d’une recanalisation
soit sur une sténose, soit sur une occlusion avec lit d’aval
particulièrement dégradé.
C’est insister sur les mesures préventives : anticoagulation correcte par héparine dans le Desilet dès le début de la
procédure.
De toute manière, la perfusion du Desilet doit être
constamment surveillée et entretenue. Lorsqu’elle est installée, le
meilleur traitement consiste en une fibrinolyse qui peut être pratiquée
par l’abord controlatéral.
5- Rupture artérielle
:
Cette complication a été décrite lors des premières angioplasties.
Celle-ci est rare actuellement.
Elle est bien gérée par la mise en place
d’une endoprothèse couverte sur le segment lésé.
Traitement percutané
des sténoses artérielles
:
Même très sévères, très serrées, les sténoses peuvent être aisément
franchies sous contrôle scopique, en particulier par les guides
hydrophiles ou high torque ; le geste doit être délicat, mesuré, il faut
s’aider d’un « torqueur » et parfois d’une sonde angulée pour passer les
lésions irrégulières sans créer de dissection pariétale.
L’utilisation d’une
imagerie de qualité et d’une salle ergonomique facile à manipuler, aide
aussi le geste thérapeutique et le rend plus sûr.
A - Étage sus-inguinal
:
Artères iliaques
:
L’angioplastie iliaque est la procédure interventionnelle la mieux
codifiée en raison de ses avantages incontestables face à la chirurgie et
de ses excellents résultats à long terme :
– une sténose développée sur l’iliaque commune ne pose pas de
problème particulier hormis le choix de la taille du ballon et de sa
longueur. Ce geste est relativement simple ;
– les sténoses iliaques externes sont quelquefois plus difficiles à bien
mettre en évidence.
Dans ce cas, il faut signaler l’intérêt des incidences
obliques pour bien dérouler l’ensemble de l’axe vasculaire.
Une source
de complications peut être représentée par la présence de l’artère
hypogastrique qu’il faut savoir préserver.
Une sténose de l’aorte ou de l’origine des artères iliaques primitives
impose une dilatation en kissing à l’aide de deux ballons positionnés à
partir de deux abords fémoraux par voie rétrograde et qui seront insufflés
en même temps.
Cette technique permet de modeler correctement le
carrefour aorto-iliaque. Il est possible toutefois de dilater l’aorte sousrénale
à l’aide de ballonnets adaptés à la taille de l’aorte.
Le résultat
morphologique est correct mais il n’est pas possible de traiter de cette
façon la bifurcation aortique.
Les sténoses de l’origine de l’iliaque primitive nécessitent aussi une
dilatation par kissing pour ne pas faire basculer la plaque athéromateuse
dans l’artère controlatérale.
Aujourd’hui, le consensus est bien admis :
toutes les lésions sténosantes symptomatiques de l’étage aorto-iliaque
sont du domaine de l’angioplastie.
La chirurgie dans ce domaine n’a plus
que de très rares indications.
B - Étage sous-inguinal
:
Pour l’artère fémorale superficielle, l’artère poplitée ou les troncs
jambiers, l’abord antérograde est nécessaire.
Il faut ponctionner en
situation haute et interne au-dessus de l’arcade pour pouvoir aisément
changer de direction lorsque l’artère fémorale profonde est cathétérisée
par inadvertance.
Une aiguille rigide est indispensable afin de mieux
orienter la trajectoire du guide.
Chez le patient obèse, la mise en place
de l’introducteur à valve est plus difficile.
L’augmentation du trajet souscutané
favorise les fausses-routes.
En cas de sténose à l’origine de la
fémorale profonde ou superficielle, l’abord doit être controlatéral.
Les sondes préformées de type Simmonds ou pig tail rendent ce geste
plus aisé.
Toutefois, en cas de dolichoartères, les sinuosités multiples
rendent le positionnement du ballon délicat.
Dans ce cas, certains
matériaux ou cathéters porteurs sont supérieurs à d’autres, en raison de
leur glisse plus facile.
L’abord controlatéral peut être intéressant lorsque
l’on souhaite traiter deux lésions à la fois, par exemple une sténose
iliaque et une autre sous-inguinale.
C’est également le cas lorsque le
trépied fémoral a été multiopéré ou est le siège de matériel prothétique.
1- Bifurcation fémorale
:
C’est le siège de prédilection des sténoses athéromateuses et son atteinte
se voit plutôt en cas d’artérite évoluée.
L’artère fémorale commune et la
bifurcation fémorale sont plus rarement dilatées ; en effet, il existe aussi
très souvent des lésions sus- et sous-jacentes et l’abord doit se faire par
voie controlatérale ce qui est peut être difficile chez les patients ayant
des dolicho-méga-artères très sinueuses.
De plus, la chirurgie par endartériectomie est aisée avec de bons résultats.
2- Artère fémorale superficielle
:
Elle est sujette à controverses.
Il s’agit d’une artère de passage qui
s’oppose à l’artère fémorale profonde, véritable artère nourricière du
membre.
Dans une artériopathie de stade II, s’il n’y a pas d’autre
anomalie et que le lit d’aval est correct, le traitement médical, la
rééducation à l’effort, l’arrêt du tabac, l’activité sportive peuvent rendre
un patient totalement asymptomatique.
L’artère fémorale profonde va
permettre, par ses nombreuses collatérales, de suppléer la fémorale
superficielle au canal de Hunter.
En revanche, dans les « artérites » plus sévères, le patient n’a plus les
moyens de développer sa collatéralité.
Il est donc tout à fait logique, en
cas d’ischémie permanente, de restaurer un flux correct au niveau de
l’artère fémorale superficielle chaque fois que cela est possible
techniquement.
3- Artère fémorale profonde
:
Une sténose à l’origine de la fémorale profonde, ou sur son tronc, peut
parfaitement bénéficier d’une angioplastie, pour améliorer une
« artérite » sévère et retarder la réalisation d’un pontage fémoropoplité
ou jambier.
Ce geste peut redonner un flux et améliorer la perfusion
distale, en particulier dans les artériopathies sévères.
Cependant, les modifications de l’indice de pression systolique ne sont
le plus souvent pas immédiates et il faudra savoir attendre plusieurs mois
pour apprécier les résultats de l’angioplastie sur la vascularisation
distale.
4- Artère poplitée
:
Les possibilités de suppléance sont nettement moins bonnes que pour
l’artère fémorale superficielle et de ce fait les sténoses poplitées sont de
bonnes indications de dilatations.
En cas d’artériopathie sévère, le lit
d’aval est dégradé et ce geste est délicat.
Il est impératif d’éviter
absolument toute dissection, toute migration de matériel dans le réseau
sous-jacent fragile.
5- Troncs jambiers
:
En raison d’un calibre réduit et de vitesses circulatoires lentes, la
dilatation est beaucoup plus aléatoire qu’aux étages sus-jacents.
La
maîtrise du geste doit être parfaite pour éviter une dissection sur une
occlusion ou sur des vaisseaux à parois fragiles.
La meilleure indication
est la sténose proximale avec un aval conservé.
Traitement des occlusions
:
Il faut, dans ce cas, recanaliser un segment virtuel, et le guide tend à
trouver sa voie à travers du matériel mou le plus souvent.
Dans cette
optique, l’apport des guides souples, hydrophiles et de torqueurs est
encore plus important que pour les sténoses.
L’utilisation d’un cathéter
d’approche légèrement angulé permet également d’orienter le guide
pour trouver le chenal de recanalisation.
La plupart des occlusions
peuvent être franchies par cette technique.
L’utilisation de moyens plus
sophistiqués tels que le laser, ou d’autres procédés mécaniques ne
permet pas d’améliorer de façon sensible les résultats.
Les occlusions récentes sont faciles à franchir mais le risque de
migration lors de l’angioplastie est important.
En dehors d’épisodes
cliniques très aigus, il est préférable d’attendre 6 à 8 semaines avant de
réaliser la recanalisation.
Cependant, certaines équipes surtout lorsque
l’occlusion est très récente, réalisent une fibrinolyse première avant
l’angioplastie.
A - Oblitération iliaque (primitive ou externe)
:
Avant l’apparition des prothèses, elle était considérée comme de
mauvais pronostic si l’occlusion était supérieure à 3 cm de longueur.
Actuellement, on peut recanaliser un axe iliaque primitif totalement
occlus.
À moyen ou à long terme, la perméabilité est comparable à la
chirurgie.
Après franchissement doux et progressif de l’occlusion, une
opacification haute permet de vérifier la bonne position endoluminale
au-dessus de l’oblitération.
Dans un deuxième temps, un ballon de
dilatation est mis en place pour l’insufflation.
Secondairement, Le
largage d’une endoprothèse est souvent nécessaire pour un bon résultat
morphologique et hémodynamique.
D’autres équipes préfèrent placer la prothèse avant la dilatation dans le
but de prévenir une migration du matériel athéromateux.
Toutefois, par
cette méthode, le positionnement de la prothèse est plus difficile et, dans
certains cas, le défaut d’expansion rend l’angioplastie un peu laborieuse.
Chaque fois que cela est possible, il est utile de préserver l’artère
hypogastrique, au besoin par la mise en place d’un guide dans sa lumière
par voie controlatérale ou par la réalisation d’une dilatation en kissing,
avec deux ballons.
La présence de calcifications ne représente pas de contre-indications
particulières. L’angioplastie est souvent beaucoup plus difficile.
Enfin, il est possible de reconstruire l’ensemble d’un axe iliaque primitif
et externe dans le même temps, en utilisant une endoprothèse de grande
longueur.
La difficulté concerne avant tout le point de ponction où il sera
nécessaire de retirer le Desilet à la fin du largage du stent.
B - Oblitérations fémoropoplitées
:
L’existence d’une occlusion de la fémorale superficielle n’est pas une
indication formelle à la recanalisation.
En effet, comme pour les
sténoses, l’artère fémorale profonde par ses collatérales peut
parfaitement suppléer au canal de Hunter ; il faut bien savoir que cette
collatéralité peut se développer de manière très importante après
rééducation à l’effort dans les artériopathies de stade II.
Une occlusion courte de 3 cmou moins représente une bonne indication
d’angioplastie dans les atteintes plus sévères, en particulier en cas
d’ischémie permanente.
Une occlusion longue, de 10 cm ou plus, n’est
a priori pas justiciable d’une recanalisation.
La rethrombose est
fréquente et les endoprothèses n’ont pas fait la preuve d’une bonne
perméabilité à long terme.
En pratique, il est rare qu’une occlusion
longue de l’artère fémoropoplitée soit une bonne indication
d’angioplastie.
C - Troncs jambiers
:
L’angioplastie des troncs jambiers a été rendue possible grâce à
l’utilisation d’un matériel de petit calibre.
Cliniquement, il s’agit surtout
d’artériopathie sévère stade III ou IV.
Pour envisager le traitement d’une
occlusion, celle-ci doit être courte, proximale avec un aval correct.
Malgré l’emploi d’anticoagulants et de vasodilatateurs, les
complications sont statistiquement plus importantes par rapport à
l’ensemble des autres niveaux traités sus-jacents ; surtout le pronostic à
moyen terme est plus mauvais, le taux de resténose est relativement
important, de l’ordre de 30 %.
Ces gestes sont toutefois justifiés lorsque
la survie du membre est en jeu, en particulier dans les ischémies
critiques.
Cas particuliers
:
Il est possible de traiter plusieurs lésions à la fois mais le pronostic à
moyen terme est fonction de la longueur des zones dilatées.
Dans certains cas, il est possible de coupler un geste percutané à la
chirurgie en recherchant toujours le meilleur compromis entre
l’agressivité thérapeutique et le résultat fonctionnel.
Dans le traitement de l’ischémie aiguë, l’angioplastie peut être réalisée
après fibrinolyse ou thrombectomie pour corriger la lésion responsable
de la thrombose ou de l’arrêt de l’embole et améliorer la perfusion
d’aval.
Souvent, dans la région anastomotique d’un pontage chirurgical se
développent un certain nombre de sténoses.
Si le rétrécissement est
localisé, le traitement percutané est en général indiqué par la dilatation
isolée. Le problème principal est celui du choix de la voie d’abord, de
manière à atteindre plus aisément la zone jonctionnelle artère-pontage.
Seules les sténoses courtes à distance de la chirurgie peuvent être traitées
par voie percutanée de façon efficace.
Endoprothèses
:
A -
Matériel
:
Le concept d’endoprothèse a été développé pour pallier les insuffisances
de la dilatation.
L’endoprothèse vise à restituer, après angioplastie, un
calibre proche de l’idéal en donnant au vaisseau recanalisé un diamètre
homogène.
Quel que soit le type de prothèse utilisé, les résultats
expérimentaux démontrent l’incorporation de cette dernière dans la
paroi artérielle par endothélialisation secondaire et le maintien de la
perméabilité des branches artérielles pouvant naître au niveau de la
prothèse.
Les prothèses sont faites de matériel inerte, bien toléré par
l’organisme.
Les endoprothèses autoexpansives se comportent comme un ressort
fortement comprimé par une gaine externe.
Une fois libérée dans le
vaisseau, elle reprend son diamètre initial établi par le fabricant.
La
prothèse de ce type la plus connue est celle de Wallstent ; il s’agit d’une
prothèse en fil d’acier tissé.
Actuellement, les prothèses en Nitinol de
type Mémoterm se développent rapidement.
Une fois larguées, ces prothèses se plaquent contre la paroi artérielle et
la force radiale exercée contre celle-ci évite toute migration.
Elles ont
l’avantage d’une certaine souplesse ce qui autorise leur utilisation dans
des zones mobiles.
Elles sont disponibles dans des longueurs
importantes, dépassant 10 cm.
Les prothèses rigides sur ballonnet sont introduites sur une sonde
d’angioplastie, et secondairement dilatées une fois le cathéter positionné
dans le vaisseau ; la plus connue est la prothèse de Palmaz.
Elles ont une
force radiale importante mais leur longueur est souvent limitée.
Elles
sont intéressantes pour couvrir des zones très courtes.
B - Indication des endoprothèses
:
À l’étage iliaque, ces dernières connaissent actuellement une place de
choix quel que soit le type de prothèse utilisé. Le recul permet
de bien juger de la perméabilité à long terme.
Il n’y a pas de risque
particulier lié à la prothèse.
Le stent trouve sa meilleure indication lorsque la lésion est très
complexe, étendue, excentrée, surtout s’il s’agit d’une occlusion longue.
En cas de résultat incomplet après angioplastie, si la lésion est très
calcifiée, le stent va contribuer à améliorer très nettement le résultat
morphologique.
Enfin, les dissections des artères iliaques, qu’elles surviennent au
décours d’une procédure interventionnelle, ou qu’elles soient
spontanées, représentent une autre excellente indication de leur mise en
place.
À propos des lésions fémorales, les indications sont plus
réservées.
Le risque de rethrombose ou d’occlusion par hyperplasie
intimale est plus élevé qu’à l’étage iliaque.
Cependant, en cas de
mauvais résultat morphologique et surtout hémodynamique, la mise en
place d’une endoprothèse est tout à fait justifiée à cet étage.
Aujourd’hui, les endoprothèses couvertes permettent de traiter
efficacement, par voie percutanée, un anévrisme segmentaire iliaque ou
sous-inguinal.
Résultats de l’angioplastie
:
A - Angioplastie par ballonnet
:
Les différentes séries publiées depuis les dernières années en fonction
des étages traités mettent en évidence les résultats suivants.
– À l’étage iliaque ; les taux de succès immédiat sont supérieurs à 97 %,
ils varient selon qu’il s’agit de sténoses ou d’occlusions.
Ils sont de
l’ordre de 98 %dans les sténoses et de 90 %dans les occlusions.
Pour la
perméabilité à moyen et long termes, les résultats varient également
selon qu’il s’agit de sténoses ou d’occlusions.
Dans les sténoses iliaques,
la perméabilité à 1 an est de l’ordre de 90 %, elle est de 83 % en
perméabilité primaire à 2 ans et de 77 %à 3 ans.
Dans les occlusions, la
perméabilité à 1 an est de l’ordre de 80 %, elle est de 77 % à 2 ans et
76 % à 3 ans. Les résultats à long terme des sténoses ou des occlusions
sont relativement voisins à l’étage iliaque.
– À l’étage fémoropoplité : le taux de succès immédiat est de 96 % ; à
1 mois, il est de 93,7 % pour les sténoses et de 81,3 % pour les
occlusions.
La perméabilité à long terme est de 62,5 % à 1 an et de
l’ordre de 50 % à 5 ans.
La longueur de la lésion a une plus grande
importance dans les résultats à long terme que le type de lésion.
B - Comparaison chirurgie et angioplastie
:
Il est difficile de confronter, de comparer l’angioplastie et la chirurgie ; il s’agit de formes différentes d’une même maladie.
L’étude faite par
Wilson compare 130 patients traités par angioplastie à 133 autres traités
par chirurgie pour des lésions comparables dans les deux groupes.
Cliniquement, il s’agissait de claudications.
Actuellement, l’angioplastie par ballonnet est préférée à la chirurgie en
cas de sténose isolée de l’axe iliaque.
Les occlusions sont également de
plus en plus souvent traitées par voie percutanée.
Dans les traitements des artères périphériques des membres
inférieurs, l’angioplastie par ballonnet est la technique de
revascularisation percutanée de référence.
Les endoprothèses
associées à l’angioplastie ont permis de recanaliser les
occlusions iliaques longues avec succès.
Elles ont permis de
diminuer le nombre d’échecs immédiats de l’angioplastie par ballonnet.
Ces gestes sont actuellement parfaitement sûrs et
peuvent être gérés de façon autonome.
Il n’en demeure pas moins
que l’artériopathie des membres inférieurs est une pathologie
complexe qui doit bénéficier du concours des médecins
angiologues, chirurgiens et radiologues pour une prise en charge
globale de la maladie.