Troubles psychiques chez l’enfant

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Troubles du sommeil :

Le sommeil se présente sous forme de cycles.

Troubles psychiques chez l'enfantLa nature de ces cycles évolue avec l’âge.

Le cycle jour/nuit commence à s’installer vers l’âge de trois mois.

Le problème pour un nourrisson n’est pas qu’il ne dorme pas la nuit, mais qu’il ne dorme pas assez globalement.

Les cauchemars peuvent apparaître vers la fin de la première année.

Les enfants se souviennent de leurs rêves à partir de trois ans.

Ils ne les racontent qu’à partir de 5 ans environ.

La nature et le rythme du sommeil est très variable selon les individus, tant enfants qu’adultes.

La question n’est pas tant la durée du sommeil que le comportement de l’enfant quand il est éveillé.

Ce n’est que si le temps de sommeil a des répercussions sur le comportement de l’enfant éveillé qu’on peut s’en inquiéter.

L’angoisse des parents peut être une cause de troubles du sommeil chez l’enfant.

Il faut savoir :

– Qui se plaint : enfant ou parents

– Comment le trouble su sommeil se manifeste

– Quel est le rythme 

Le sommeil est divisé par cycles :

– 90 à 100 min à l’âge adulte

– 45 à 60 min à la naissance 

Chaque cycle se répartit en 5 stades :

– 1 et 2 : sommeil léger

– 3 et 4 sommeil profond

– 5 : sommeil paradoxal (rêve) 

Voir la répercussion sur la vie familiale.

Vérifier les conditions concrètes du sommeil :

– Endormissement

– Durée et qualité

– Réveil 

Chercher d’abord une pathologie organique.

Exemple : reflux gastro-œsophagien au moment du coucher.

Relation mère enfant.

Angoisse de la mère : peur, dépression.

L’insomnie calme est un des signes précoces de l’autisme.

À 2 ou 3 ans s’instaure le rituel du coucher.

Il faut se préoccuper si ce rituel dure trop longtemps.

Il existe des enfants hyperactifs. 

L’enfant peut développer une angoisse de l’endormissement.

Pathologies du sommeil :

A – LES PARASOMNIES :

a) Les cauchemars :

Les cauchemars occasionnels sont tout à fait normaux à partir de 2 ou 3 ans.

b) Les terreurs nocturnes :

Ce sont des crises hallucinatoires du sommeil.

Elles surviennent pendant la phase 4.

Tant que la crise n’est pas finie, l’enfant est inaccessible à la réassurance.

Elle dure quelques minutes.

L’enfant ne se souvient de rien.

1 à 5% des enfants de 3 à 6 ans.

Il s’agit d’une angoisse ingérable. Les mécanismes habituels de défense contre l’angoisse ne fonctionnent plus.

c) Le somnambulisme :

Survient le plus souvent chez les garçons.

Stade 4 du sommeil.

Diagnostic différentiel : la crise épileptique.

B – LES CONDUITES A TENIR :

a) L’insomnie du nourrisson dû aux angoisses de la mère

On traite l’angoisse de la mère

b) Trouble de la relation mère/enfant

On s’intéresse à la cause des angoisses.

c) Angoisse de séparation

d) Les parasomnies

Ne se traitent que si cela devient insupportable.

Dépression de l’enfant :

Très mal supportée par les adultes.

Ne se manifeste pas forcément de la même façon que chez l’adulte.

L’enfant :

– Est triste

– S’ennuie

– Manifeste des troubles du comportement : agitation, agressivité

– Peut être euphorique

– Labilité de l’humeur (instabilité)

– Ne s’exprime pas

– Peut être en échec scolaire

– Désinvestissement des jeux, désintérêt

– Troubles somatiques

– Fait pipi au lit

– Se blesse, se fait mal 

L’adolescent manifeste généralement des signes plus proches de ceux de l’adulte.

On distingue :

A – LA DÉPRESSION AVANT LA PUBERTÉ :

a) Étiologie :

Peut être provoquée par un deuil, une perte.

Dépression de la mère ou du père.

Rupture dans les relations.

Descente du piédestal des enfants survalorisés.

Arrivée d’un nouvel enfant. 

b) Traitement :

Dans les cas d’urgence, on peut avoir recours à un traitement médicamenteux.

En règle générale, on a recours à une psychothérapie ; éventuellement familiale.

B – LA DÉPRESSION DE L’ADOLESCENT :

a) Sémiologie :

– Humeur triste

– Dévalorisation de soi

– Grande tristesse

– Fléchissement et phobie scolaire

– Agressivité

– Psychopathie

– Tentative de suicide 

b) Étiologie :

Changements biologiques, hormonaux…

Séparation des parents.

Il existe des états limites qui sont des manifestations de dépressions.

c) Traitement :

Psychothérapie.

Médicaments : antidépresseurs.

C – LES TROUBLES ANXIEUX :

L’angoisse est fondatrice du développement de la personnalité.

Exemple : l’angoisse de l’étranger chez l’enfant de 8 ans.

Les phobies elles aussi sont tout à fait naturelles.

L’angoisse n’est considérée comme pathologique que quand elle devient envahissante.

– Angoisse de séparation

– Phobie scolaire 

Il y a des expressions somatiques de l’angoisse.

Certains sites sont  privilégiés :

– Ventre

– Tête 

Certains symptômes sont typiques. Exemple : les crises de nerf.

Traitement

On s’attaque à la cause.

L’entretien est important.

Le traitement de base est l’anxiolytique.

Mais ce n’est qu’une béquille.

Troubles du langage : 

A – DÉFINITION :

Très fréquents, surtout chez les enfants de 5 à 8 ans.

D’abord langage parlé, puis langage écrit.

L’acquisition du langage nécessite le bon fonctionnement de plusieurs choses :

– Les organes de la perception et de l’expression

– Appareil phonatoire

– Appareil auditif

– Structures corticales et sous-corticales du cerveau 

B – LE DÉVELEPPEMENT NORMAL DU LANGAGE :

Les cris et les pleurs du nourrisson sont déjà un langage.

À partir du 2ème mois apparaît la vocalisation sous forme de babillage.

Ensuite vient la formation de phonèmes.

Le premier mot apparaît entre l’âge de 10 et 12 mois.

S’il apparaît pas avant 18 mois, on considère que c’est pathologique.

La première phrase apparaît entre 20 et 24 mois.

Entre 2 et 3 ans, le vocabulaire s’enrichit considérablement.

C’est aussi l’âge où apparaît la syntaxe.

Si elle n’apparaît pas au delà de 4 ans, on considère qu’il y a trouble psychique.

Le langage écrit commence à s’acquérir vers 6 ans.

C – LE BÉGAIEMENT :

C’est le rythme de la parole qui est perturbé.

Il n’y a pas d’anomalie des organes phonateurs.

10% des enfants dont 80% de garçons.

Apparaît avant 8 ans (3 à 5 ans).

Disparaît généralement à l’adolescence.

Existe dans toutes les langues

Assez sensible au comportement de l’entourage.

a) Deux sortes de bégaiement :

– Tonique : arrêt de la phrase

– Clonique : répétition d’un mot ou d’une syllabe. 

Pas de personnalité de l’enfant ou de l’adolescent bègue.

Parfois associé à d’autres troubles :

– Trouble de la latéralisation

– Retard de langage associé 

b) Bilan de l’histoire du bégaiement :

Évaluation de l’attitude de la famille.

c) Traitement :

Le plus souvent inutile.

Fonctionne mieux quand il est entrepris tôt.

L’orthophonie fonctionne surtout sur un retard de langage associé.

Relaxation en cas d’anxiété associée.

Psychothérapie en cas de contexte psychopathologique.

D – LES TROUBLES DE L’ARTICULATION :

Impossibilité de prononcer de façon correcte un phonème.

Le plus souvent isolé : pas de retard de langage associé.

* Sigmatisme interdental : zozotement ou zézaiement.

* Sigmatisme latéral : schlintement

* Sigmatisme nasal

Très fréquents jusqu’à l’âge de 5 ans.

Pas de répercussion sur l’acquisition du langage.

Si ça persiste : rééducation orthophonique.

E – LE RETARD DE PAROLE :

Altération de l’utilisation des phonèmes avec un retard de langage.

Interversion ou rajout de phonèmes à l’intérieur d’un mot.

On ne s’inquiète que si cela subsiste après 4 ou 5 ans : parler bébé.

L’enfant se met en position de plus petit qu’il n’est.

Ça réorganise toute la vie familiale autour de ce bébé qui n’en est plus un.

Rééducation orthophonique.

F – LE RETARD SIMPLE DE LANGAGE :

C’est la structure syntactique de la phrase qui est atteinte.

En dehors de toute atteinte mentale et de trouble majeur de la personnalité.

On se pose la question en cas de non apparition des phrases avant 3 ans.

Manque de vocabulaire

Langage rudimentaire.

Pas de notion du temps des verbes et des pronoms

Confusion entre les différents mots.

Utilisation de nombreux mots déformés.

On fait un bilan complet : orthophonie + évaluation du niveau.

Si le retard du langage est isolé (pas d’autres signes), la rééducation résout bien le problème.

Rééducation individuelle ou en groupe.

On parle à l’image du milieu dans lequel on vit.

Nécessité d’évaluer le milieu socioculturel.

G – LES DYSPHAGIES :

Forme grave de retard du langage

Enfant d’au moins 6 ans qui a :

– Peu ou pas de langage

– Pas de déficit auditif

– Pas de troubles de l’intelligence

– Pas de trouble majeur de la personnalité 

La compréhension du langage est généralement détériorée : enfants qui ne comprennent pas ce que l’on dit.

Les abstractions, en particulier, ne sont pas comprises.

L’enfant se rattrape comme il peut à partir des éléments concrets qui l’entourent.

Enfants qui parlent beaucoup avec les mains.

L’apprentissage de la lecture est très difficile.

On fait un bilan :

– Auditif

– Intellectuel

– Recherche de troubles associés : mauvaise intégration du schéma corporel 

On n’a rien trouvé qui puisse objectiver une lésion neurologique, mais il semble pourtant que c’en soit la conséquence.

Seule rééducation possible : l’orthophonie.

Rééducation longue et lourde.

Trouble grave.

Doit être dépisté le plus précocement possible.

H – LE MUTISME :

Disparition du langage chez un enfant qui a parlé, en l’absence de toute cause organique.

a) Mutisme total :

Généralement à cause d’un choc.

Disparaît en quelques semaines avec une psychothérapie appropriée.

b) Mutisme électif :

Enfants qui choisissent de se taire dans certaines situations.

Exemples type : le mutisme extra-familial.

C’est une psychopathologie.

On recherche des troubles annexes :

– Troubles sphinctériens

– Troubles du comportement

On cherche à comprendre à quoi sert le mutisme pour l’enfant et son entourage.

Troubles sphinctériens :

A – L’ÉNURÉSIE :

Motif de consultation très fréquent.

Miction normale, complète, involontaire, inconsciente, sans lésion de l’appareil urinaire.

En général pendant le sommeil nocturne.

a) Définition :

Désorganisation du contrôle du sphincter strié.

Celui-ci devient sensible à la volonté à partir de l’âge de 2 ans.

Pour le commander, il faut d’abord en avoir envie : nécessité d’une évolution psychologique.

L’énurésie est donc un trouble du contrôle de la miction.

Plus de garçons que de filles.

S’arrête en général à la puberté.

b) Examen :

Rechercher des troubles associés :

– Encoprésie : non contrôle des selles

– Potomanie : envie de boire irrépressible 

L’énurésie peut être primaire ou secondaire.

Connaître le rythme.

Recherche d’une énurésie diurne : vérifier s’il ne s’agit pas d’un trouble de l’appareil urinaire.

Rechercher des manifestations associées :

– Angoisses

– Troubles caractériels

– Difficultés scolaires 

Évaluer la qualité du sommeil.

Se produit généralement en phase 1 : sommeil superficiel.

Reconstituer l’historique de l’éducation sphinctérienne.

Attitude de la famille autour du symptôme.

L’énurésie pousse toute la famille à la régression.

Évaluer l’attitude de l’enfant par rapport à leur symptôme.

On fait un ECBU pour vérifier qu’il n’y a pas d’infection urinaire.

Éliminer les malformations urologiques.

Déceler d’éventuelles malformations neurologiques.

Problèmes d’immaturité vésicale.

Troubles psychomoteurs associés parfois.

Parfois liés à des troubles névrotiques.

Éventuellement lié au conflit œdipien.

Énurésie typique chez les enfants carencés : carences affectives.

L’énurésie est un symptôme ; pas une maladie.

c) Traitement :

Donner des règles de vie.

L’enfant doit être responsabilisé, de façon à acquérir une position active par rapport à son trouble.

Éviter toute régression.

Poser des règles :

– Ne plus boire après 5 heures

– Faire pipi avant de se coucher 

Découvrir à quoi sert ce symptôme.

Traitement médicamenteux : le MINIRIN ®

Hormone antidiurétique en spray nasal qui diminue les diurèses nocturnes.

Sur le long cours, ce qui marche le mieux, c’est la psychothérapie.

B – L’ENCOPRÉSIE :

Défécation répétée ailleurs qu’aux toilettes, involontaire, chez un enfant qui a passé l’âge de l’acquisition de la propreté (2 ou 3 ans).

On distingue l’encoprésie primaire et secondaire.

Associée le plus souvent à la rétention de matières fécales.

Enfants qui peuvent se retenir parfois plusieurs jours.

Constipation chronique qui fait partie des symptômes de l’encoprésie.

Souvent associée à l’énurésie.

1,5% des enfants.

Plus les garçons que les filles.

Commence le plus souvent entre 5 et 8 ans.

Presque exclusivement diurne.

Deux tableaux cliniques :

a) Le mégacôlon fonctionnel :

Vers le deuxième semestre de la vie, apparition d’une constipation progressive et chronique.

Enfants qui ont un anus et un rectum en forme d’entonnoir : visible au lavement baryté.

Pas dû à une malformation  ou à une dystonie organique mais à une psychopathologie.

L’enfant jouit du plaisir de jouer et de maîtriser ses sphincters.

Forme de masturbation anale.

b) Phobie de la défécation :

Se traduit par une angoisse importante au moment de l’exonération (défécation).

Refus de se laisser aller.

On trouve l’encoprésie dans de nombreux tableaux psychiatriques :

– Psychoses infantiles

– Encoprésie névrotique

– Encoprésie des enfants carencés (carence affective) 

Dimension de recherche du plaisir par la rétention des matières fécales : processus masturbatoire.

Très mal vécu socialement au niveau de la famille.

Éviter absolument les manipulations anales type lavements.

Éviter les traitements symptomatiques.

Relève le plus souvent de la psychothérapie.      

Anorexie mentale :

Maladie typique de la jeune fille ou jeune femme.

A – TRIADE SYMPTOMATIQUE :

– Amaigrissement

– Anorexie

– Aménorrhée 

a) Amaigrissement :

Chute pondérale de plus de 10% de la normale.

Le plus souvent 25%.

Signes cliniques :

– Pâleur

– Fonte musculaire

– Cheveux secs et ternes

– Ongles cassants

Jeunes femmes n’ayant aucune conscience de leur maigreur.

b) Anorexie :

Peuvent ne manger que 300 calories par jour.

Peuvent aller jusqu’à la mort.

c) Aménorrhée :

Disparition des règles pendant plusieurs mois.

Négation de la libido : refus et angoisse du plaisir.

Hyperinvestissement sur le sport ou les études.

Conséquences biologiques à surveiller de près.

Faire des recherches au niveau de la famille.

B – TRAITEMENT :

Hospitalisation d’urgence.

Hospitalisations longues en psychiatrie ou pédiatrie.

Thérapie par contrat de poids.

Psychothérapie familiale et individuelle.

Peut cacher d’autres troubles : dépression…

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