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SIDA

Les premiers cas du syndrome d’immunodéficience acquise ont été rapportés en 1981 aux États Unis.
Il s’agit actuellement d’une pandémie mondiale qui a très largement dépassé les groupes dits « à risque », dans lesquels semblaient initialement se cantonner l’infection.
L’agent viral, le VIH, a été isolé en 1983 et les tests de dépistage ont été disponibles à partir de 1984.

Épidémiologie :

La transmission est toujours possible par voie sanguine et sexuelle.

La transmission materno-fœtale est importante dans les pays non développés, en particulier du fait de l’allaitement.

Virus :

Rétrovirus à ARN. Enzyme clé : la transcriptase inverse.

Deux types :

Il existe 8 sérotypes différents.

ARBRE PHYLOGENIQUE :

a) Lentivirus (à multiplication lente) :

Homme :

b) Oncovirus Homme :

Animaux :

c) Spumavirus (non pathogènes) :

Homme Mammifères 

Maladie SIDA :

1) ÉVOLUTION DE L’INFECTION VERS LE SIDA :

La primo-infection est suivie d’une longue période de latence pendant laquelle il est impossible de mettre en évidence les anticorps.

Puis chute des lymphocytes T4 (ou CD4) et effondrement des défenses immunitaires (SIDA).

2) LA TRANSMISSION :

Peut se faire par la salive ou par contact s’il y a présence de sang.

Attention aux rasoirs et au « french kiss ».

3) TEST DE DÉPISTAGE :

a) En première intention :

Test ELISA (technique enzymatique)

Ne peut servir qu’à un premier dépistage.

Fait en double pour essayer d’éliminer les faux positifs et faux négatifs.

b) Western-Blot (WB) :

Confirmation.

c) Détection de la charge virale :

Détection des antigènes et des anticorps nucléiques viraux.

Passe par des centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG).

La communication des résultats est impérativement personnelle et en main propre.

Le test ne peut être fait qu’avec l’accord du sujet.

d) Examens recommandés pour le bilan biologique initial du SIDA.

Il commence à y avoir un risque majeur au dessous de 200 CD4 (normale : 1200).

La charge virale (quantité de virions) est exprimée en copies/ml de sang.

La normale est de 0.

On commence à pouvoir détecter en France à partir de 500.

Aux USA, on arrive à 20.

Les malades peuvent avoir de 50 000 à 5 millions de virions.

4) SUIVI SUR LE PLAN CLINIQUE :

a) Phase aiguë :

Primo-infection.

b) Phase latente :

C’est la plus dangereuse.

Elle peut durer jusqu’à 10 ans.

Les avis divergent sur l’opportunité de traiter dans cette phase, et à partir de quand.

c) Phase symptomatique :

Les premiers signes cliniques apparaissent.

Période dite ARC (pré SIDA).

Les premiers signes cliniques apparaissent :

Évolution de la maladie en l’absence de traitement :

Taux normal de CD4 : supérieur à 600 et jusqu’à 1000.

En fin de vie, il est égal à 0. On a établi des stades dans la maladie afin de pouvoir comparer son évolution.

En fait, la maladie est un continuum.

A – LA PRIMO-INFECTION :

Signes cliniques :

Le système immunitaire se met en branle.

B – STADE DE LATENCE CLINIQUE :

Les anticorps augmentent.

La charge virale retombe jusqu’à ne plus être décelable.

C – STADE C :

a) Apparition de signes cliniques mineurs :

Les anticorps augmentent.

La charge virale augmente à nouveau : 40 000 copies (vibrions) par ml de sang.

Chute des CD4 au dessous de 250.

*Mycoses

*Leucoplasie chevelue de Langue : provoquée par EBV

* Fatigue

*Ganglions : adénopathie

*Petites infections bactériennes à répétition :

*Dysplasie du col de l’utérus :

Papilloma virus

b) Signes cliniques majeurs :

*État clinique

*État immunologique : nombre des CD4

*État virologique : charge virale Les infections opportunistes surviennent généralement :

Maladies opportunistes :

A – MALADIES PARASITAIRES :

1) LA PNEUMOCYSTOSE :

Provoquée par le Pneumocystis carinii, présent dans l’air ambiant.

Représente 15 à 20% des dépistages du SIDA.

a) Sémiologie :

Le patient présente les signes cliniques d’une pneumopathie :

Pathologie très grave qui peut entraîner, en 24 heures, une hypoxie sévère.

b) Examens :

*Gaz du sang : PO2

*Radio pulmonaire :

c) Traitement :

* BACTRIM FORTE : préventif per os(prophylaxie) ou palliatif en IV

Médicament très allergisant (sulfamide) : manifestations cutanées graves

On le donne quand le patient passe au-dessous de 250 CD4.

*Aérosols de PENTACARINAT.

*Association : MALOCIDE + DISULONE

* ATOVAQUONE

2) LA TOXOPLASMOSE :

a) Étiologie :

Provoquée par un germe : Toxoplasma gondii.

Voie alimentaire :

b) Signes cliniques :

Kyste cérébral.

Quand les CD4 passent au dessous de 250 : transformation en abcès cérébral :

c) Examens :

Scanner cérébral.

d) Traitement :

Traitement d’épreuve :

La confusion du malade impose de surveiller particulièrement la prise du médicament.

Administration éventuellement par sonde gastrique.

Si allergie aux sulfamides :

Prophylaxie secondaire à vie : même traitement à ½ dose.

Prophylaxie primaire (avant la maladie) : BACTRIM ® FORTE

B – LES DIARRHÉES DU SIDA :

Extrêmement fréquentes : touchent tous les malades au moins une fois.

Durée supérieure à 1 mois : symptomatique du SIDA.

1) PARASITAIRES :

La première cause de diarrhées dans la maladie SIDA .

a) Clinique :

b) Examens :

Examens des selles très difficile (jusqu’à 6 examens).

c) Traitement :

Isosporose : BACTRIM.

Pour les autres : pas de traitement ATB.

Traitement symptomatique : réhydratation par voie veineuse.

Mise en route du traitement antirétroviral (Antiprotéases).

2) BACTERIENNES :

Traitement :

Trithérapie associée :

3) VIRALES :

Provoquées par le Cytomégalovirus (CMV).

a) Signes :

Donne des colites.

Diarrhées contenant du sang.

b) Examens :

C – LES MYCOSES AU COURS DU SIDA :

Maladies à champignons provoquées par des levures microscopiques.

Très fréquentes.

1) LA CANDIDOSE :

Provoquée par Candida albicans.

a) Manifestations :

Elle peut survenir pendant la primo-infection.

Peut aussi être un signe mineur : candidose Bucco-pharyngée.

Quand l’état immunologique est altéré (< 250 CD4), elle peut s’étendre pour donner les candidoses viscérales :

*Œsophagite candidosique

*Pneumonie

*Atteinte neurologique : méningite

*Atteinte digestive sous forme de diarrhée

*Atteinte urogénitale :

b) Traitement :

* TRIFLUCAN ® (Fluconazole) : antifongique, voie orale ou IV.

*Si échec : FUNGIZONE ® : Amphotéricine B par voie IV

Seule alternative.

En bains de bouche pour les candidoses bucco-pharyngées, mélangé avec HEXTRIL (Hexétidine).

4 à 6 fois par jour.

Gargarismes ; le dernier de la journée est avalé.

Perfusion de 6 heures : surveillance +++

Perfusion 1 à 2 heures d’Ampho B dilué avec intralipides ; mieux toléré

Effets secondaires : • Septicémie-like : frissons, fièvre, chute TA

2) LA CRYPTOCOCCOSE :

Provoquée par Cryptococcus neoformans : selles d’oiseaux.

Pénètre par voie aérienne.

S’installe au niveau du cerveau dans de petits kystes.

Au dessous de 100 CD4, il provoque une méningo-encéphalite : cryptococcose neuroméningée.

a) Signes :

Syndrome méningé :

b) Examen :

Ponction lombaire.

Coloration à l’encre de Chine.

c) Traitement :

D – LES BACTERIOSES :

1) LES PNEUMONIES A PNEUMOCOQUE :

2) INFECTIONS ORL :

Sinusite généralisée : pansinusite.

3) MYCOBACTERIES :

LA TUBERCULOSE 4 à 10 fois plus fréquente que dans le reste de la population.

Le plus souvent une tuberculose généralisée :

4) MYCOBACTERIES ATYPIQUES :

MAIC (Mycobacterium avium intracellulare).

Au-dessous de 100 CD4.

a) Signes :

b) Clinique :

*Atteinte hépatique

*Septicémie : hémoculture sur milieu

Isolator ou Bacter

*Diarrhées

*Atteintes pulmonaires

*Atteinte médullaire : pancytopénie

c) Examens :

E – LES INFECTIONS VIRALES :

1) CYTOMEGALOVIRUS :

Contamination par voie aérienne.

Intégration au génome dans les lymphocytes (ganglions).

a) Manifestations :

*Diffusion dans le sang Au-dessous de 100 CD4, ils se répandent dans le sang.

Provoque une fièvre au long cours.

Il s’agit d’une septicémie virale : virémie CMV.

*Fixation sur l’œil Rétinite à CMV.

On fait un fond d’œil.

Phosphènes.

Baisse de l’acuité visuelle.

Cécité si non traité.

*Méningo-encéphalite

Atteinte du cerveau.

Ponction lombaire : PCR qui permet de déterminer le génome du virus.

*Poumon

Pneumopathie interstitielle.

On pratique une biopsie pulmonaire.

*Tube digestif Diarrhée : colite à CMV

*Moelle osseuse

Insuffisance médullaire.

b) Traitement :

Voie veineuse en traitement d’attaque.

Relais per os pour le CYMEVAN pour éviter une récidive.

Au-dessous de 100 CD4, on fait une virémie CMV.

Si elle est positive, on traite préventivement.

2) HERPÈS :

Présent chez le patient comme dans toute la population.

Au-dessous de 200 CD4 :

a) Manifestations :

*Stomatite : prélèvement cytologique

*Œsophagite hermétique : fibroscopie

*Méningo-encéphalite herpétique : encéphalite nécrosante (pourrissement du cerveau) : ponction lombaire, scanner, électroencéphalogramme (atteinte typique bilatérale)

*Atteinte cutanée

*Atteinte neurologique périphérique :

b) Traitement :

ZOVIRAX en IV à forte dose.

Peu d’effets secondaires.

3) VARICELLE ZONA VIRUS (VZV) :

*Œsophagite hermétique : fibroscopie

*Méningo-encéphalite : démence

*Atteinte cutanée

*Atteinte neurologique périphérique :

4) EBV :

F – LES ATTEINTES NEUROLOGIQUES DU SIDA :

1) LES ATTEINTES CENTRALES :

Pathologies de fin de vie qui surviennent au-dessous de 200 CD4.

a) Leuco-encéphalite multifocale progressive :

Provoquée par JC virus.

Entraîne une démence progressive

b) Encéphalite HIV :

Aboutit à une démence progressive

c) Encéphalite CMV :

Démence progressive

2) LES ATTEINTES PERIPHERIQUES :

Provoquées par :

Cancers au cours du SIDA :

Rappel :

Le sang est produit par la moelle osseuse.

Trois types de cellules :

Parmi ces derniers :

Ceux-ci se dispersent dans le sang, les ganglions, les organes hématopoïétiques.

Le cancer est une prolifération anarchique de cellules.

On distingue des cancers :

A – LES CANCERS DU SYSTÈME HEMATOPOÏETIQUES :

1) LES LYMPHOMES :

a) Les différentes formes de lymphomes :

C’est l’anatomopathologie qui donne le diagnostic par observation des cellules.

*Lymphomes angio-immunoblastiques (LAI)

Provoqué par le virus EBV.

Maladie de fin de vie : 3 à 6 mois.

Survient au-dessous de 100 CD4.

*Maladie de Hodgkin À 50% liée à l’EBV. < 200 CD4.

*Lymphomes non-hodgkiniens

Liés à 30% à l’EBV.

20% au CMV. < 200 CD4.

b) Clinique :

2) LEUCEMIES AIGUËS :

Rares.

B – LES CANCERS SOLIDES :

a) Cancer du col de l’utérus :

Dû au virus HPV (Human Papilloma virus 16).

Survient au-dessous de 200 CD4.

Surveillance.

Ablation du col de l’utérus dès que le cancer survient.

b) Sarcome de Kaposi :

Deux cibles :

Sur la peau : plaques surélevées et mauves qui peuvent devenir très foncées.

C’est un angiosarcome : touche les cellules des vaisseaux sanguins..

Lié à HHV8 : human herpès virus 8.

c) Hépatocarcinome :

Cancer du foie. Lié à :

Évolution – pronostic – traitement du SIDA :

A – GENERALITES :

D’autres récepteurs que les CD4 sont portés par les lymphocytes T4 :

Il existe également des inhibiteurs de l’antiprotéase.

Sont en préparation des inhibiteurs :

Quelques principes du traitement :

L’objectif du traitement est de faire baisser la charge virale.

Le seuil de détection est de 20 copies/ml aujourd’hui.

Au laboratoire d’Avicenne : 500 copies Précautions à prendre :

B – PRIMO-INFECTION :

a) Accident d’exposition au sang (AES) :

Antigène P24 +. Charge virale + :

30000 à 3 millions de copies/ml

Anticorps – Trithérapie :

Deux analogues nucléosides :

Plus une antiprotéase :

Permet d’éviter la contamination dans 90 à 95% des AES.

b) Primo-infection à détection tardive :

La trithérapie n’empêche pas la contamination

C – PHASE DE LATENCE CLINIQUE :

LE PATIENT VA BIEN :

On fait :

a) CD4 stables et CV < 10000 copies :

On propose :

b) Dans tous les autres cas, on passe à la trithérapie :

Si les CD4 passent au-dessous de 200, on associe du BACTRIM

D – SIDA DÉCLARÉ :

Apparition d’infections opportunistes.

Systématiquement une trithérapie.

E – PRONOSTIC VITAL :

a) 1ère phase :

Traitement dès la primo-infection : > 15 ans, sauf accident médicamenteux.

b) 2ème phase : 6 à 8 ans.

c) 3ème phase : 2 à 5 ans.

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