Prélèvements en bactériologie

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Un examen bactériologique doit être pratiqué :
• Avant toute antibiothérapie
• Dans de bonnes conditions d’asepsie
Il doit être correctement identifié :
• Étiquette
• Service demandeur
Transporté rapidement
• Indication des date et heure du prélèvement

Ponction lombaire :

A – DÉFINITION ET INDICATION :

Prélèvements en bactériologiePrélèvement de liquide céphalo-rachidien (LCR).

150 ml de LCR en moyenne dans l’organisme ; 50 ml produits par jour.

C’est un liquide acellulaire translucide qui contient du glucose mais pas de protéines.

On fait une ponction lombaire en cas de suspicion de méningite.

La méningite est une inflammation aiguë ou chronique des méninges cérébrales et/ou médullaires due à la multiplication des germes au niveau du LCR.

Phase insidieuse de 48 heures.

Élévation de la température (40° C).

Syndrome méningé qui associe :

  • Des signes fonctionnels : céphalées, vomissements d’origine centrale (en jet et sans rapport avec les repas), constipation (plus rarement)
  • Des signes physiques : raideur de la nuque, hyperesthésie, troubles vasomoteurs, signes neurologiques.

C’est une urgence médicale.

Elle peut entraîner la mort par paralysie respiratoire ou insuffisance cardiaque.

De la rapidité du diagnostic dépend la survie du patient et la gravité des séquelles éventuelles.

B – TECHNIQUE DE LA PONCTION LOMBAIRE :

On fait un fond d’œil pour s’assurer qu’il n’y a pas de surpression artérielle.

Mettre le patient en position assise, le dos courbé vers l’avant.

Désinfecter largement le dos à la Bétadine.

Mettre des gants stériles.

Bien préparer tout le matériel : aiguilles, tubes sous vide…

On ponctionne généralement entre L4 et L5.

On prélève entre 4 et 5 ml de LCR.

Le transport doit être immédiat.

Il doit se faire dans les mains de la personne qui le transporte.

On observe l’aspect : clair, trouble, sanglant.

S’il est trouble, on peut être certain qu’il y a infection.

Le premier jour, on fait :

a) Une coloration :

Elle permet de visualiser les bactéries et de déterminer le genre d’après le Gram. Pour les cocci :

  • Gram ­ : méningocoque
  • Gram + : pneumocoque

Pour les bacilles :

  • Pour un enfant de 3 mois à 3 ans, si on a des bacilles Gram ­, il s’agit le plus souvent d’hæmophilus, responsable de la plupart des méningites de l’enfant

b) Cytologie et numération :

Normalement, il n’y a pas de cellules.

À partir de 10 éléments, on doit suspecter une méningite.

La formule sert à déterminer le type de cellules :

  • Polynucléaires : méningite purulente (pus)
  • Lymphocytes : méningite tuberculeuse, méningite virale, parasites

c) Mise en milieu de culture très riche :

Au bout de 24 heures, on observe le milieu :

  • Soit il est stérile
  • Soit il y a des colonies -> identification + antibiogramme Résultat final au plus tôt dans les 48 heures.

d) Étude clinique :

  • Glycorachie
  • Albuminorachie 

Examen cyto-bactériologique des urines (ECBU) :

A – DÉFINITION :

Normalement, l’urine est stérile, mais c’est un excellent milieu de culture.

Dans 90% des cas, l’infections se fait par voie ascendante, à partir du méat urinaire.

Elle se traduit le plus souvent par une cystite : pas d’antibiotiques ; boire beaucoup (2 l/j).

Cela suffit généralement chez la femme.

Les infections par voie descendante sont souvent plus graves (septicémie).

Elles peuvent donner une pyélonéphrite : infection du rein (fièvre, douleurs lombaires).

Un certain nombre sont d’origine iatrogène (sondage urinaire).

B – TECHNIQUE :

L’ECBU doit être très bien fait pour apporter des renseignements fiables.

L’asepsie doit être parfaite.

Le prélèvement doit être effectué le matin, avant toute antibiothérapie.

Bonne désinfection du méat urinaire (solution antiseptique : Dakin).

On rejette les premiers millilitres.

On recueille 5 à 10 ml d’urine.

Chez un jeune enfant, on renouvelle la poche au bout de 30 minutes s’il n’y a pas eu de miction.

Dans certains cas, on a recours à une ponction sus-pubienne.

Pour les sondages à demeure, on clampe la sonde et on ponctionne à l’aide d’une seringue dans la sonde, au plus proche du méat urinaire.

Mettre immédiatement dans la glace.

Conserver éventuellement au réfrigérateur à +4°.

Identification du prélèvement :

Tout examen qui ne porte pas mention de l’heure du prélèvement et qui n’est pas transporté dans la glace est refusé car il n’a plus aucune signification.

Il doit comporter :

  • Une étiquette Gilda
  • Le nom du service demandeur
  • Les renseignements cliniques
  • La date et l’heure du prélèvement 

Coproculture :

C’est l’examen des selles.

Les infections intestinales sont celles qui tuent le plus d’individus par an dans le monde.

L’intestin a de multiples fonctions :

  • Digestion
  • Maintien de l’équilibre hydro-électrolytique
  • Synthèse des vitamines par les bactéries
  • Protection contre les bactéries pathogènes

Tout traitement antibiotique prolongé peut entraîner un déséquilibre de la flore et provoquer des diarrhées : émission de selles anormales par leur fréquence, par leur abondance ou par leur consistance trop liquide.

Il existe plusieurs mécanismes de bactériens diarrhée :

  • Syndrome dysentérique : lésion des cellules de la paroi intestinale (entérocytes) qui les rend perméables (douleurs abdominales, fièvre, selles glaireuses et sanglantes)
  • Syndrome cholériforme : sécrétion d’entérotoxine par certaines bactéries (vibrion cholérique, Escherichia coli, Staphylocoque doré), entraînant une perte importante de liquide ; le patient mourant de déshydratation.

L’entérocyte n’est pas lésé.

Il n’y a pas de sang dans les selles.

On prélève une noisette, en privilégiant les parties purulentes ou sanglantes. Le médecin doit fournir les renseignements cliniques. Le transport doit être le plus rapide possible.

L’examen prend au minimum 4 jours.

  • Aspect
  • Gram
  • Milieux d’enrichissement (24 heures)
  • Milieux sélectifs destinés à isoler les bactéries pathogènes de celles qui appartiennent à la flore commensale.

Examen cyto-bactériologique des crachats (ECBC) :

Mise en évidence d’une infection au niveau des bronches ou du parenchyme pulmonaire.

Doit être fait :

  • Le matin
  • Avant toute antibiothérapie
  • Doit être ramené par une toux profonde, éventuellement avec l’aide d’un kiné.

Identifier le prélèvement :

  • Étiquette
  • Fiche de demande
  • Renseignements

Le transport doit se faire dans la ½ heure qui suit.

On fait une numération.

La bactérie à un rôle pathogène si sa numération est P107/ml.

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