Le rachitisme carentiel, maladie de l’organisme en croissance rapide, est caractérisé par un défaut de maturation de la matrice protéique de l’os liée à une carence en vitamine D. Sa prévention est, efficacement et simplement, assurée par une supplémentation orale quotidienne de vitamine D durant les 2 premières années de vie et par un apport adapté en calcium et en phosphore.
PHYSIOPATHOLOGIE :
Besoins et sources de vitamine D :
Les besoins en vitamine D sont estimés inférieurs à 400UI/j chez le nourrisson: 40 à 80UI/kg.
Les sources en vitamine D sont de deux ordres :
* exogène alimentaire sous forme de vitamine D3: cholécalciférol (d’origine animale quasi exclusive) et de vitamine D2: ergocalciférol (d’origine végétale).
– cet apport est insuffisant car les éléments naturels ne contiennent que très peu de vitamine D, en dehors de certains poissons et du jaune d’œuf.
– le lait maternel contient moins de 40UI/l de vitamine D et le lait de vache moins de 20UI/l.
* endogène par photosynthèse cutanée à partir du 7-déhydrocholestérol, dérivé déhydrogéné du cholestérol d’origine hépatique, sous l’action du rayonnement ultraviolet. Cette source de vitamine D est prédominante.
La vitamine D est liposoluble, l’absorption s’effectue dans l’intestin grêle en présence de sels biliaires et de lipase.
La vitamine D est transportée dans le sang par une alpha-globuline, la vitamine D « binding protein » ou DBP.
Métabolisme de la vitamine D :
Pour être active, la vitamine D doit subir plusieurs transformations.
* Au niveau hépatique, une première hydroxylation transforme la vitamine D en 25-OH-D ou calcidiol sous l’action d’une 25 hydroxylase microsomiale.
– La 25-OH-D est le principal métabolite circulant de la vitamine D et son taux plasmatique est un bon reflet du degré de déplétion ou de réplétion en vitamine D.
– Sa concentration plasmatique (entre 10 et 30ng/ml) varie avec l’ensoleillement et remonte lentement dans le rachitisme après apport vitaminique.
* Au niveau rénal, une seconde hydroxylation en position 1-alpha aboutit à la formation de deux métabolites principaux: la 1-25 (OH)2D et la 24-25 (OH)2D.
– La 1-25 (OH)2D ou calcitriol est la forme active de la vitamine D pouvant être assimilée à une hormone en raison de la régulation de sa synthèse et de son taux plasmatique.
– La 1-alpha-hydroxylase est une enzyme mitochondriale située exclusivement dans les cellules du tube coutourné proximal, régulée essentiellement par la PTH dont l’augmentation stimule la synthèse de 1-alpha 25 (OH)2D alors que la diminution l’inhibe. Son dosage n’est pas effectué en routine.
– Quant à la 24-25 (OH)2D, sa synthèse est sous la dépendance d’une autre enzyme mitochondriale tubulaire rénale.
Rôle physiologique de la vitamine D :
Le calcitriol agit à trois niveaux:
* au niveau de l’intestin grêle:
– il augmente l’absorption active du calcium dans le duodénum et le jéjunum.
– il stimule également l’absorption intestinale du phosphore et induit la synthèse de la « calcium binding proteine ».
* au niveau de l’os :
– il stimule la résorption osseuse qui se traduit par une libération de calcium et de phosphore de l’os vers le milieu extra-cellulaire (action en synergie avec la parathormone).
– il est également indispensable à la minéralisation osseuse.
* au niveau du rein, il semble qu’il augmente la réabsorption tubulaire distale du phosphore et peut-être celle du calcium en présence de parathormone.
Ces actions concourent donc à augmenter les taux plasmatiques du phosphore et du calcium.
En outre, le calcitriol pourrait avoir un rôle immunomodulateur.
Rachitisme carentiel :
Les principales anomalies de l’équilibre phosphocalcique plasmatique témoignent d’une malabsorption intestinale du calcium et du phosphore due à la carence en vitamine D, et à un hyperparathyroïdisme secondaire.
Les différents stades :
* Dans les premiers mois de la vie, au stade de rachitisme précoce, sont associées une carence en vitamine D et une limitation de la fonction parathyroïdienne:
– la calcémie chute rapidement.
– la phosphorémie est normale.
– les lésions radiologiques discrètes.
* A un stade plus avancé, la réaction parathyroïdienne remonte la calcémie et s’oppose à la réabsorption tubulaire du phosphore, qui s’abaisse dans le sang: les signes cliniques et radiologiques apparaissent.
* Au stade de carence prolongée, la calcémie s’abaisse à nouveau par épuisement de la réaction parathyroïdienne, l’hypophosphorémie persiste. La maladie évolue avec des lésions squelettiques graves.
Étiologies :
* Le rachitisme carentiel relève de deux étiologies:
– insuffisance des apports alimentaires en vitamine D.
– surtout manque d’exposition à la lumière solaire.
* Cela permet d’individualiser les enfants à risque:
– enfants de pays nordiques.
– enfants vivant en zone urbaine avec pollution atmosphérique importante et issus de milieux défavorisés.
– enfants à peau pigmentée, transplantés dans des régions de moindre ensoleillement.
– enfants de mère carencée, dont la grossesse se déroule en hiver.
– enfants prématurés.
– jumeaux.
– enfants de faible poids de naissance.
– enfants recevant des médicaments qui interfèrent avec les métabolismes ou l’action de la vitamine D: anticonvulsivants (Gardénal*, Di-Hydan*), corticoïdes.
Diagnostic :
Le rachitisme s’observe avec la plus grande fréquence entre 6 et 18 mois, c’est-à-dire en période de croissance rapide.
SIGNES CLINIQUES :
Signes osseux :
Les signes osseux sont au premier plan, avec notamment le craniotabès, le chapelet costal et les bourrelets épiphysaires.
Au niveau du crâne et de la tête :
* Craniotabès, caractérisé par un ramollissement des zones occipitales et pariétales, en dehors des sutures, élastiques à la pression, donnant la sensation de balle de celluloïde. Le signe n’a de valeur qu’après le 3e mois; avant, il peut s’observer chez le nourrisson normal.
* Retard de fermeture des fontanelles, surtout de la fontanelle antérieure; c’est un signe caractéristique, mais non spécifique, de rachitisme, qui ne s’apprécie que tardivement (fermeture normale entre le 12e et le 15e mois).
* Les déformations du crâne sont fréquentes: bombement des bosses frontales, aplatissement occipital ou pariétal, asymétries crâniennes.
* Altérations dentaires: il s’agit d’un retard d’apparition dentaire:
– les dents, quand elles apparaissent, sont peu développées, fragiles, avec caries précoces.
– l’hypoplasie de l’émail, caractérisée par une coloration mate et jaunâtre de la dent.
Au niveau du thorax :
Localisation élective des manifestations du rachitisme chez le nourrisson; il s’associe à:
* un chapelet costal, conséquence de l’hypertrophie de la jonction chondro-costale antérieure; il est formé de nodosités au niveau de cette jonction, parfois visibles à jour frisant, plus souvent simplement palpables en suivant l’axe des côtes de l’extérieur vers le sternum.
* des déformations thoraciques plus tardives:
– aplatissement antéropostérieur.
– élargissement de la base du thorax.
– projection des fausses côtes.
Au niveau des membres :
* Bourrelets épiphysaires, très caractéristiques, des poignets et des chevilles, appelés nouures, palpables et rapidement visibles.
* Déformations des membres, plus tardives, conséquences d’un rachitisme déjà sévère et surtout méconnu, où le ramollissement osseux a favorisé l’incurvation des membres inférieurs au moment de la marche:
– arcature diaphysaire inférieure, aboutissant à des déformations en parenthèse avec genu varum, plus rarement genu valgum.
– fermeture de l’angle cervico-fémoral et apparition d’une coxa vara avec démarche en canard.
Au niveau du rachis et du bassin :
Cyphose dorso-lombaire, conséquence de l’hypotonie musculaire, voire scoliose dans les formes sévères.
Signes musculo-ligamentaires :
Les signes musculo-ligamentaires comportent une hyperlaxité ligamentaire et une hypotonie musculaire responsables principalement:
– d’un retard moteur, intéressant la station assise, la station debout et la marche.
– d’une distension abdominale avec hernie ombilicale fréquente.
– d’une attitude cyphotique à la station assise.
– d’une diminution de l’efficacité ventilatoire chez le jeune nourrisson, où l’hypotonie associée à des déformations thoraciques est parfois responsable de broncho-pneumopathies graves.
Signes liés à l’hypocalcémie :
Ces signes sont parfois révélateurs de:
– convulsions avec, rarement, séquelles neurologiques chez le nourrisson.
– laryngospasme parfois à l’origine de mort subite.
– tétanie qui se voit essentiellement chez l’enfant plus grand.
– très rarement myocardiopathie hypocalcénique.
Autres signes liés à d’autres carences nutritionnelles associées :
– Pâleur cutanéo-muqueuse en rapport avec une anémie ferriprive associée.
– Splénomégalie.
– Hépatomégalie et myélocytose sont exceptionnelles.
Formes cliniques rares :
Des formes cliniques rares méritent d’être connues: le rachitisme néonatal (rare), et le rachitisme des préadolescents touchant particulièrement des populations imigrées et urbaines dont l’apport en calcium est souvent déficient.
SIGNES RADIOLOGIQUES :
Les signes radiologiques du rachitisme sont précoces et présents, même à un stade où les signes cliniques sont rares ou absents.
* Ils traduisent des modifications anatomiques:
– hypertrophie des zones cartilagineuses.
– minéralisation insuffisante et irrégulière.
– déformation osseuse.
* ils s’observent d’abord au niveau des épiphyses « fertiles ».
Os longs :
* Les signes les plus précoces sont visibles au niveau des métaphyses : une radiographie du poignet est nécessaire:
– élargissement transversal de la métaphyse.
– concavité de la ligne métaphysaire et apparition de spicules latéraux donnant l’aspect dit « en toit de pagode ».
– aspect flou, dentelé en peigne, de la ligne métaphysaire, ou simple irrégularité dans les formes discrètes.
– élargissement de l’espace métaphyso-épiphysaire.
– retard d’apparition des points d’ossification, qui sont flous et irréguliers. Ces anomalies sont particulièrement nettes sur les clichés de poignet, de face.
* Les modifications des diaphyses n’apparaissent nettement que dans les formes sévères:
– déminéralisation osseuse avec trabéculation plus lâche, dans les formes débutantes.
– dédoublement périosté chez le nourrisson de 2 à 4 mois.
– chez l’enfant plus âgé, image variable: corticale amincie ou diaphyse épaissie par un manchon lamellaire sous-périosté.
– déformation diaphysaire, surtout au niveau des membres inférieurs: l’incurvation à concavité interne aboutissant à une coxa vara en genu valgum ou varum.
– dans les formes sévères et compliquées: pseudo-fractures; fractures vraies plus rares.
Thorax :
* L’élargissement des jonctions chondro-costales donne une image de « bouchon de champagne ».
* Une déminéralisation des côtes, des fractures des cals exubérants sont retrouvés dans les formes graves.
* Il existe parfois un aspect réticulé des régions périhilaires ainsi que des troubles de la ventilation, constituant le « poumon rachitique ».
Crâne :
* Amincissement de la voûte crânienne dans la majorité des cas.
* Parfois épaississement des zones frontales et occipitales après l’âge de 2 ans.
Rachis :
* Aspect en double contour des corps vertébraux, surtout visibles sur les clichés de profil.
* La scoliose est rare.
Bassin :
Fermeture de l’angle cervico-diaphysaire.
SIGNES BIOLOGIQUES :
Variations de la calcémie et de la phosphorémie :
Habituellement la calcémie est normale avec une hypophosphorémie, mais suivant le degré d’évolution de la maladie, on distingue les trois stades de Fraser:
* stade I, début de la carence, tableau fréquent avant l’âge de 6 mois:
– hypocalcémie.
– phosphorémie normale.
– absence de modification de la réabsorption tubulaire de phosphore.
* stade II, aggravation de la carence où la réaction d’hyperparathyroïdie devient efficace:
– normocalcémie.
– hypophosphorémie.
– hypocalciurie par augmentation de la réabsorption tubulaire de calcium.
* stade III, carence prolongée et sévère où l’hyperparathyroïdie secondaire ne suffit plus à maintenir la calcémie normale:
– hypocalcémie.
– hypophosphorémie.
– hypocalciurie.
* L’augmentation des phosphatases alcalines est quasi constante.
Signes hématologiques associés :
Des signes hématologiques associés peuvent être observés:
* anémie hypochrome hyposidérémique par carence associée en fer.
* plus rarement sont observés:
– hyperleucocytose.
– myélocytose.
– érythroblastose avec moelle osseuse hypoplasique.
– cliniquement une splénomégalie et une hépatomégalie.
Autres anomalies :
On note en outre d’autres anomalies (non nécessaires au diagnostic ou à la prise en charge thérapeutique) et induites par l’hyperparathyroïdie:
– acidose hyperchlorémique.
– magnésémie souvent basse, dans les formes sévères.
– citratémie et citraturie abaissées.
– hyperaminoacidurie.
– augmentation de l’excrétion urinaire d’AMP-cyclique.
– glycosurie, exceptionnellement.
Dosages hormonaux :
Les dosages hormonaux des métabolites de la vitamine D et de la PTH, non réalisés de façon systématique, montrent:
* un abaissement constant du taux de 25-OH-D, dans le rachitisme carentiel, dosage plus intéressant que le taux de 1-25 (OH)2D réservé à quelques laboratoires (le seuil minimal considéré comme normal de 25-OH-D est de 10 à 20ng/ml).
* une augmentation du taux plasmatique de PTH dans les formes aux stades II et III, alors que le taux est normal ou peu élevé au stade I.
Diagnostic différentiel :
Le rachitisme carentiel est un diagnostic facile; néanmoins et selon l’âge du nourrisson, l’anamnèse, la clinique et la biologie conduisent à discuter dans de rares cas d’autres diagnostics.
AU STADE PRÉCOCE :
Au stade précoce de la carence en vitamine D, il s’agit, le plus souvent, d’un nourrisson de 3 à 6 mois, présentant des signes neuro-musculaires en rapport avec une hypocalcémie.
Il faut reconnaître:
* une hypoparathyroïdie, très rare.
* un rachitisme pseudo-carentiel.
* une hypomagnésémie idiopathique.
* des insuffisances rénales précoces, en rapport avec:
– une hypoplasie rénale.
– une polykystose rénale.
– une uropathie malformative.
– une néphropathie congénitale.
AU STADE DE CARENCE PROLONGEE :
Au stade de carence prolongée, le diagnostic de rachitisme est évident et on élimine les rachitismes vitaminorésistants, définis par deux critères:
– l’absence d’efficacité thérapeutique des doses de vitamine D actives dans le rachitisme essentiel.
– la survenue de rechute à l’arrêt du traitement vitaminique à fortes doses.
Les causes de rachitisme vitaminorésistant (RVR) sont les suivantes:
* troubles de l’absorption de la vitamine D:
– maladie cœliaque.
– mucoviscidose.
– cholestase prolongée; atrésie des voies biliaires.
* troubles du métabolisme de la vitamine D:
– rachitisme héréditaire pseudo-carentiel, ou type Prader type I, maladie héréditaire autosomatique récessive, liée à un trouble de la 1-alpha 25 (OH)2D3 hydroxylase et Prader type II par résistance des tissus cibles à la 1-25 (OH)2D.
– insuffisance rénale chronique avec déficit en 1-hydroxylase.
– traitement anticonvulsivant par phénobarbital (Gardénal*) ou phénytoïne (Di-Hydan*).
– traitement par kétoconazole.
* troubles du métabolisme du phosphore:
– le rachitisme hypophosphatémique familial, lié au chromosome X, apparaît vers 1 an, aboutit à un retard de croissance et à un rachitisme sévère avec déformations osseuses. Le phosphore sanguin est très abaissé, la calcémie, toujours normale; il n’existe pas de carence en vitamine D.
– carence en phosphore: exceptionnelle avec régime normal, chez des enfants soumis à une nutrition parentérale exclusive pauvre en phosphore.
– des prématurés de petit poids de naissance, alimentés exclusivement au lait maternel dont le contenu en phosphore est insuffisant.
– après emploi de chélateurs de phosphore type hydroxyde d’alumine.
* tubulopathies:
– acidose rénale primitive.
– le syndrome de de Toni-Debré-Fanconi par anomalie du tubule proximal, qui se caractérise par une polyurie, un diabète phophoré, une acidose rénale, avec hypokaliémie, glycosurie et hyperaminoacidurie; il faudra en chercher la cause.
Traitement :
TRAITEMENT CURATIF :
Le traitement curatif repose sur la prescription de vitamine D, et si nécessaire de calcium.
Vitaminothérapie :
Une dose de 80000 à 200000UI de vitamine D suffit à guérir un rachitisme, quelle que soit la sévérité de la carence. Il s’agit d’un traitement par voie orale.
* Produits disponibles à utiliser:
– vitamine D2: Stérogyl*400UI par goutte, Uvestérol*1 dose n° 1 = 0,67ml = 1000UI, Zyma-D2 gouttes*300UI par goutte.
– vitamine D3: Uvédose*100000UI par ampoule.
* Modalité d’administration: il faut s’assurer que le régime alimentaire apporte 500 à 700mg de Ca2+ par jour et proposer:
– de préférence: 2000 à 5000UI/j, pendant 6 à 8 semaines, méthode qui semble la plus physiologique, mais nécessite la prise effective du produit pendant toute cette période.
– à défaut une dose de charge unique de 200000UI per os, après correction de l’hypocalcémie, dans les seuls cas où la surveillance du traitement ne peut être assurée.
– puis relais par un traitement préventif habituel.
Supplémentation en calcium :
Une supplémentation en calcium est indispensable en cas d’hypocalcémie (calcémie<80mg/l ou 2mmol/l).
* perfusion intraveineuse, pendant les 48 premières heures, selon la profondeur de l’hypocalcémie, de 500 à 1600mg de calcium-métal/m2/24h, sous forme de gluconate de calcium dans une solution glucosée ou salée isotonique (1g de gluconate de calcium: 90mg de calcium-élément).
* puis calcium par voie orale, pendant 10 jours, à la dose de 500mg à 1g/24h.
Évolution sous traitement :
* Sous l’effet du traitement la calcémie et le 25-OH-D se normalisent en quelques jours, la phosphorémie en 5 à 15 jours, les phosphatases alcalines en 6 à 8 semaines.
* Au niveau osseux:
– les premiers signes de guérison s’observent en 2 à 4 semaines après le début du traitement sous forme de dépôts linéaires au niveau des lignes métaphysaires.
– la normalisation des métaphyses et des épiphyses peut prendre plusieurs mois.
– les déformations majeures des os longs se corrigent encore plus lentement et ne nécessitent qu’exceptionnellement un traitement orthopédique.
TRAITEMENT PROPHYLACTIQUE :
Le traitement prophylactique repose sur la supplémentation en vitamine D:
– débutée dès les premiers jours de la vie.
– et poursuivie de façon continue jusqu’à 18 mois.
– intéressant aussi les enfants allaités par leur mère.
* Prophylaxie chez la femme enceinte:
– dose unique de 200000UI, soit 5mg au 7e mois de grossesse, particulièrement quand la grossesse se termine pendant l’hiver.
– ou 1000UI/j pendant le dernier trimestre.
* Dose quotidienne totale de 800 à 1000UI/j, sous forme de Zyma-D2* gouttes ou de Stérogyl* ou d’Uvestérol*, directement dans la bouche et non dans le biberon, chez l’enfant bénéficiant d’une surveillance régulière. Cette prophylaxie peut être poursuivie jusqu’à 5 ans pendant les mois d’hiver.
* La supplémentation des aliments diététiques en vitamine D est autorisée depuis 1992 soit 28 à 70UI/ 100ml pour les laits 1er âge, soit 28 à 84UI/100ml pour les laits 2e âge/ Les apports ainsi réalisés pour une alimentation « moyenne » sont de l’ordre:
– 200 à 504UI pour un nourrisson, au lait premier âge (6 x 120ml/j).
– 140 à 420UI pour un nourrisson au lait deuxième âge (500ml/j).
– mais ne couvrent pas les besoins quotidiens, justifiant le maintien d’une supplémentation médicamenteuse de 400 à 800UI/j.
* Dose de charge de 80000 à 200000UI, tous les 6 mois jusqu’à 18 mois, chez les enfants ne bénéficiant que d’une surveillance épisodique ou si l’on doute de la participation familiale.
– Ces doses doivent impérativement être consignées dans le carnet de santé de l’enfant.
– Mais il faut proscrire les doses de charge de 600000UI (15mg), sources d’hypervitaminoses D prolongées avec hypercalciurie.
* Des doses plus importantes (2000UI/j) sont recommandées chez:
– les prématurés et enfants de petit poids de naissance.
– les enfants à peau peu pigmentée.
– les enfants prenant un traitement antiépileptique au long cours par phénobarbital (Gardénal*) ou phénytoïne (Di-Hydan*).
– les enfants soumis à une corticothérapie prolongée à forte dose.
* Il est également important de donner une supplémentation aux préadolescents et adolescents en période hivernale avec des doses annuelles de 100000 à 200000UI.
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