Examens en Gastro-Entérologie

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Examens endoscopiques :

A – LA FIBROSCOPIE ŒSOGASTRODUODENALE (FOGD) :

1) DEFINITION :

Encore appelée fibroscopie gastrique.

Examen endoscopique.

Il permet de visualiser le tube digestif supérieur, de l’œsophage au 2ème ou 3ème duodénum.

On peut faire par la même occasion, si nécessaire, des prélèvements.

2) DEROULEMENT :

a) préparation du malade :

Examens en Gastro-EntérologiePeut se faire :

  • En ambulatoire
  • En urgence (en cas d’hémorragie digestive)
  • Sous anesthésie générale éventuellement

Patient à jeun et n’ayant pas fumé.

Bilan d’hémostase.

Prémédication ½ heure avant l’examen :

  • VALIUM : 5 mg en IV, selon anxiété du malade.

Préparation locale à la XYLOCAÏNE.

b) Installation :

Décubitus gauche.

Pose d’un cale-dents.

c) Précautions :

La salive ne doit pas être avalée.

L’examen se fait au retour de l’appareil.

Dure 10 à 20 min, selon examens complémentaires (biopsies).

3) INDICATIONS :

a) Diagnostiques :

b) Thérapeutiques :

  • Dilatation d’une sténose œsophagienne
  • Mise en place de prothèses œsophagiennes
  • Sclérose de varices œsophagiennes
  • Électrocoagulation

4) COMPLICATIONS :

Perforation de l’œsophage : très rare.

B – LA COLOSCOPIE :

Examen endoscopique qui permet de visualiser tout l’intérieur du colon et souvent la dernière anse iléale.

L’endoscope est plus gros que celui de la fibroscopie.

1) PREPARATION :

a) Précautions :

Le colon doit être débarrassé des matières fécales.

Se fait souvent sous anesthésie générale.

Deux positions possibles :

  • En décubitus latéral
  • Position de Sim : à genou

Expliquer au malade :

  • La nécessité de l’examen : examen désagréable
  • La nécessité du régime : régime sans fibres pendant 3 jours

b) On peut manger :

  • Produits laitiers
  • Viande, poisson mais pas cuits en sauce
  • Féculents
  • Produits sucrés

Pas de produits contenant du fer ou du charbon pendant 8 jours avant l’examen.

Le colon va être préparé par purges et lavements.

  • 2 litres de PEG à boire en 1 heure à 1 h 30 la veille au soir avec un repas léger.
  • 2 litres le matin de l’examen Vérifier que tout a été pris.

Noter les quantités effectivement bues et les heures de prises.

Bilan d’hémostase : TP, TCA.

Bilan d’anesthésie si elle est générale.

Le patient est préparé comme pour le bloc opératoire.

c) Préparation du matériel :

Se fait dans une salle d’endoscopie.

Préparer le coloscope.

Gel lubrifiant, doigtier.

2) DEROULEMENT :

L’examen se fait au retour du coloscope.

Il permet de faire :

  • Des biopsies
  • Des ablations de polypes (polypectomie) : pour éviter la cancérisation
  • Des électrocoagulations
  • Dilatations

3) SURVEILLANCE :

En cas d’anesthésie générale, surveillance du réveil.

Surveillance :

  • Constantes
  • Tachycardie
  • Rectorragies

En cas de polypectomie, on garde le patient en observation pendant 24 heures.

4) COMPLICATIONS :

a) Hémorragie :

Peut survenir après polypectomie.

Chute tensionnelle.

b) Perforation du colon :

Facteurs de risques : colites.

Causes :

  • Diverticules
  • Rectocolite hémorragique
  • Maladie de Crohn
  • Colites après radiothérapie Se manifeste par :
  • Des douleurs abdominales
  • Météorisme
  • Existence d’un pneumopéritoine à la radio

C – AUTRES EXAMENS ENDOSCOPIQUES :

  • Sigmoïdoscopie
  • Rectoscopie
  • Anuscopie Examens moins invasifs.

Même préparation.

Ne se font pas sous anesthésie générale.

Examens ultrasoniques :

A – ÉCHOGRAPHIE DU FOIE ET DES VOIES HEPATO-BILIAIRES :

Examen à réaliser en 1ère intention : performances à 90%.

Il permet de visualiser les calculs.

Il permet de préciser leur nombre, leur taille et leur mobilité.

Il précise le calibre de la voie biliaire principale : dilatation = suspicion de calcul.

Il donne l’état des organes avoisinants : foie, intestins, pancréas.

Ne pas avoir utilisé de baryte 4 jours avant.

Le patient est à jeun.

Examen indolore, facile à réaliser.

Pas de contre-indications.

B – AUTRES ECHOGRAPHIES :

  • Échographie du pancréas.
  • Échographie abdominale

Même technique.

C – L’ECHO-ENDOSCOPIE :

1) PAR VOIE HAUTE :

a) Définition :

Se fait à l’aide d’un fibroscope spécial, muni à son extrémité d’une sonde échographique.

Le positionnement de la sonde échographique dans les cavités digestives hautes permet une très bonne visualisation des organes adjacents :

  • Pancréas
  • Voies biliaires
  • Vésicule
  • Adénopathies
  • Parois digestives elles-mêmes

b) Préparation du patient :

Le fibroscope est de calibre supérieur au fibroscope normal.

L’examen est plus long que la fibroscopie normale.

Le patient doit être parfaitement immobile.

Aussi, on a recours à l’anesthésie générale.

c) Déroulement :

Comme une fibroscopie gastrique

Mêmes surveillances, mêmes complications

2) PAR VOIE BASSE :

Même préparation que pour la coloscopie.

Examens radiologiques :

A – LE TRANSIT ŒSOGASTRODUODENAL (TOGD) :

Examen morphologique de l’œsophage, de l’estomac et du duodénum.

Il permet de visualiser les différentes parties du tube digestif.

Radios en série de la partie haute du tube digestif.

a) Indications :

Elles sont devenues rares depuis que l’on utilise la fibroscopie.

  • Tumeurs du tractus digestif supérieur
  • Sténose et/ou impossibilité de passer un fibroscope
  • Bilan préopératoire
  • Reflux gastro-œsophagien (RGO) + pH-métrie

Permet également de visualiser une hernie hiatale : hernie de l’estomac à travers le diaphragme.

b) Déroulement :

Se fait en salle de radio.

Le patient doit être à jeun depuis la veille.

On lui fait avaler un produit radio-opaque.

On prend des clichés au cours de l’ingestion.

On recherche principalement :

  • Des rétrécissements
  • Des dilatations
  • Des anomalies du relief

On mesure le temps que va mettre le produit à parvenir dans l’estomac.

Surveiller l’évacuation de la baryte.

B – TRANSIT DE L’INTESTIN GRÊLE :

a) Indications :

  • Maladies cœliaques et/ou de malabsorption
  • Maladie de Crohn
  • Tumeurs de l’intestin grêle

b) Déroulement :

Le même que pour le haut, sauf qu’on attend que le produit parvienne jusqu’à l’intestin.

C – LE LAVEMENT BARYTE :

On utilise du sulfate de baryum comme produit de contraste.

Se pratique de plus en plus rarement.

L’introduction du produit se fait par l’anus.

Doit se faire sur un colon propre.

Importance de faire respecter par le patient le régime indiqué.

a) Indications :

  • Polypes
  • Tumeurs
  • Diverticules

b) Déroulement :

L’examen dure environ 45 min.

c) Contre-indication :

Suspicion d’une perforation d’un viscère.

d) Rôle infirmier :

Préparation du patient : purges.

Injection du produit de contraste.

Évacuation d’un éventuel fécalome.

D – LA CHOLANGIOGRAPHIE INTRAVEINEUSE (CIV) :

Examen qui permet d’opacifier la vésicule avec un produit de contraste iodé éliminé par le foie dans la bile.

a) Il permet de voir :

  • La vésicule
  • Les canaux hépatiques
  • Le canal cholédoque
  • Le canal cystique

On l’utilise pour mettre en évidence :

  • Des calculs
  • Une sténose ou une tumeur du canal hépatique, du cholédoque ou de la vésicule biliaire

b) Contre-indication :

Allergie à l’iode.

E – LA CHOLECYSTOGRAPHIE BILIAIRE ORALE :

Remplacé aujourd’hui par l’échographie.

a) Principe :

Consiste à opacifier la vésicule en administrant par voie orale au patient un produit iodé.

Celui-ci passe dans la circulation, se concentre au niveau du foie, pour être éliminé dans la bile.

Il est absorbé la veille au soir.

Le jour de l’examen, on prend des clichés sur la vésicule opacifiée.

Puis on donne au patient un produit sucré qui provoque la contraction vésiculaire et permet d’obtenir l’opacification du canal cholédoque.

b) Contre-indications :

  • Grossesse
  • Insuffisance rénale
  • Insuffisance hépatique

F – CHOLANGIO-PANCREATOGRAPHIE RETROGRADE ENDOSCOPIQUE (CPRE) :

a) But :

Examen à visée diagnostique et thérapeutique.

Il a pour but d’opacifier le canal cholédoque et/ou le canal de Wirsung et de pratiquer des examens radiographiques.

Il permet de pratiquer une sphinctérotomie endoscopique pour :

  • Drainer les voie biliaires
  • Extraire d’éventuels calculs

Il permet de mettre en place un drain naso-biliaire pour drainer et laver les voies biliaires.

Il permet de mettre en place une endoprothèse biliaire pour rétablir le flux biliaire vers le duodénum.

Pour une femme, il faut s’assurer d’une absence de grossesse.

b) Déroulement :

L’examen a lieu sous anesthésie générale.

Prémédication le matin de l’examen.

Le dossier doit comporter un bilan hépatique.

Examen qui dure entre 30 min et 2 h.

c) Complications :

  • Angiocholite
  • Pancréatite aiguë
  • Hémorragie digestive
  • Perforation

G – L’ABDOMEN SANS PREPARATION (ASP) :

Radio de l’abdomen.

H – L’ARTÉRIOGRAPHIE CŒLIAQUE ET MESENTERIQUE :

Examen qui permet l’opacification :

  • Des artères de l’abdomen
  • De leurs collatérales
  • Des veines ; en particulier de la veine porte

Il consiste à injecter un produit de contraste iodé dans le tronc cœliaque et les artères mésentériques grâce à un cathéter monté dans l’aorte par l’artère fémorale.

L’opacification est suivie sur un amplificateur de brillance.

a) Indications :

  • Préciser les rapports de vaisseaux avec une image anormale : évaluation de la gravité d’une tumeur par sa vascularisation
  • Dépister des anomalies artérielles avant une intervention chirurgicale
  • Apprécier l’état du tronc porte avant de faire une anastomose porte-cave

b) Rôle infirmier :

Dossier : en particulier urée et créatininémie.

Patient à jeun.

Éventuellement rasé aux 2 plis de l’aine.

Expliquer que l’examen n’est pas douloureux mais pénible.

Surveillance du point de ponction.

Poser un petit sac de sable sur le point de ponction pour assurer la compression.

I – LA SCANOGRAPHIE : TOMODENSITOMETRIE DE L’ABDOMEN :

De plus en plus utilisé.

Réalisé après une échographie.

Il précise en particulier les caractères d’une tumeur hépatique.

Patient à jeun.

Problème de l’allergie à l’iode.

Problèmes de claustrophobie.

J – L’IRM : RÉSONANCE MAGNETIQUE :

Cette technique n’utilise pas la radioactivité mais des champs magnétiques.

Elle est contre-indiquée pour les porteurs de pacemaker et de prothèses dentaires.

Examens isotopiques :

Ils utilisent des isotopes : radioéléments.

* Scintigraphie du reflux œsophagien

* Scintigraphie de la vésicule biliaire

* Scintigraphie hépatique

Examens complémentaires :

A – LA PONCTION BIOPSIQUE HEPATIQUE (PBH) :

1) VOIE PERCUTANEE :

a) Définition :

Examen qui consiste à prélever un petit fragment de foie au moyen d’une aiguille introduite à travers la peau après anesthésie locale en un point situé sur la ligne axillaire moyenne au niveau du 8ème ou 9ème espace intercostal.

b) Indications :

  • Maladie alcoolique du foie
  • Hépatites virales ou auto-immunes
  • Anomalies biologiques inexpliquées

c) Contre indications :

  • Troubles de la coagulation sanguine.
  • Obstacles sur la voie biliaire principale
  • Kyste parasitaire ou tumeur hypervascularisée
  • Ascite d) Rôle infirmier
  • Connaître les contre-indications
  • S’assurer que le malade a eu un bilan de coagulation
  • S’assurer qu’il est à jeun
  • L’informer sur les conditions de l’examen
  • Lui préciser que le geste dure 2 à 3 minutes
  • L’informer qu’il devra rester allongé 4 h après la biopsie pour éviter une hémorragie

e) Surveillance après PBH :

2) VOIE TRANSJUGULAIRE :

On introduit un cathéter muni d’une aiguille de ponction par la veine jugulaire droite.

On atteint le foie par la veine sus-hépatique.

L’intérêt principal de cette technique est de pouvoir être pratiqué, même en cas de trouble de la coagulation.

B – LA PONCTION D’ASCITE :

Prélèvement du liquide ascitique par introduction d’un trocart dans la cavité péritonéale.

L’ascite est un épanchement liquidien pathologique.

Il se loge entre les feuillets pariétal et viscéral du péritoine.

a) But :

Il peut avoir un but :

  • Diagnostic : ponction exploratrice
  • Thérapeutique : ponction évacuatrice

Le prélèvement va, dans les 2 cas être analysé :

  • Biochimie
  • Cytologie
  • Anatomopathologie : recherche de cellules malignes
  • Bactériologie

Le ballonnement peut être important et aller jusqu’à la gène respiratoire.

Il va falloir faire attention à la quantité et au rythme de la ponction.

Geste médical stérile.

b) Rôle infirmier :

  • Surveillance pendant la ponction
  • Arrêt de la ponction

On demande au patient de vider sa vessie.

On le pèse.

On mesure son périmètre abdominal.

On le fait placer en décubitus latéral.

On nettoie le point de ponction.

Surveillance :

  • Vérifier l’écoulement du liquide
  • Arrêter la ponction
  • Éviction de l’aiguille
  • Pansement sec stérile

Compensation selon prescription par ELOHES 6%.

c) Complications :

  • Infection péritonéale
  • Complications électrolytiques
  • Déshydratation
  • Hypovolémie
  • Hypotension
  • Complications locales au point de ponction Ionogramme sanguin et urinaire le lendemain.

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