Brûlures thermiques

0
2840

Brûlures thermiques
Généralités :

Les brûlures thermiques sont dues à la chaleur, par combustion directe par

une flamme, par rayonnement d’un corps incandescent par projection à

distance d’une matière incandescente.

LES DIFFÉRENTES FORMES MÉDICO-LÉGALE DES BRÛLURES :

a) Brûlures accidentelles : se sont les plus fréquentes, elles comprennent les brûlures domestiques dont les enfants sont très souvent victimes par imprudence, maladresse et essentiellement par défaut de surveillance

– les brûlures professionnelles qui sont des accidents de travail

– les brûlures par accidents cataclysmiques (grands incendies).

b) Brûlures criminelles : sont rare, sous la forme d’aspersion et inflammation de pétrole ou d’essence ou autre, elles entrent souvent dans le cadre des coups et blessures volontaires et dans la cadre des sévices à enfants il existe une forme particulière de brûlure qui est l’incinération criminelle d’un corps en vue de sa dissimulation.

c) Brûlures suicidaires : en réalité la mort survient par suffocation ou par asphyxie monoxycarbonée.

Rappel clinique :

Selon leur profondeur et leur étendue les brûlures différent du point de vue diagnostic et pronostic.

Elles sont classées en fonction de leur profondeur sous 3 degrés par rapport à la couche basale de l’épiderme

1/ BRÛLURES DU 1ER DEGRÉ :

C’est l’érythème ; rougeur vive, diffuse par congestion oedémateuse de la peau sans atteinte de la couche basale.

Sur le cadavre il sera invisible.

Histologiquement il existe une simple vasodilatation.

2/ BRÛLURES DU 2EME DEGRÉ :

C’est l’érythème ; vésicule soulevant l’épiderme jusqu’à la couche basale, contient un liquide jaune clair transparent, albumineux.

Sur le cadavre elle laissera place à une plaque parcheminée.

Histologiquement il existe un décollement plus ou moins profond de la couche cornée remplie sérosité albumineuse et leucocytaire, le corps de Malpighi et le derme sont intègres.

3/ BRÛLURES DU 3EME DEGRÉ :

C’est l’escarre ; tache de teinte brune ou grisâtre correspondant à une mortification du derme au delà de la couche basale.

Sur le cadavre elle sera évidente.

Les conséquences esthétiques (à la face) et fonctionnelle (plis de flexion) de ces brûlures sont très graves.

Au delà du  3EME degré il existe un degré supérieur correspondant à la carbonisation partielle ou totale, cette carbonisation entraîne :

– une réduction de forme et de poids telle, parfois qu’elle donne à un cadavre d’adulte l’aspect d’un adolescent.

Une rétraction des tissus qui découvre les dents et provoque une flexion des membres donnant à l’individu une attitude si simulant celle du combat ou de la défense et n’ayant aucun rapport avec le comportement de l’individu au moment des faits.

– Des rupture spontanées des tissus, des membres, des articulations, des cavités crâniennes ou thoraciques ou abdominales.

4/ SIGNES GÉNÉRAUX :

Dépendent de la surface brûlée

* Les brûlures étendues ont plusieurs phases

– phase de choc

– phase toxique

– phase infectieuse

si 1/3 de la surface cutanée est brûlée, l’évolution est le plus souvent mortelle.

Diagnostic médico-légal :

Le problème le plus important à résoudre est celui de la forme et des circonstances (accident-suicide-crime-dissimulation de cadavre) ; surtout si l’on manque

1- SUR LE CADAVRE :

le problème est de déterminer l’origine ante ou post mortem des brûlures :

– Lorsqu’elles sont légères elles déterminent seulement une rougeur de la peau due à la vasodilatation des capillaires cutanés.

Cette rougeur disparaît après la mort, il n’en subsistera aucune preuve.

– Lorsqu’elles sont plus graves, le sang coagulera dans les vaisseaux de la peau et la rougeur persistera sur la cadavre.

Si il y a eu formation d’une phlyctène, le contenu contiendra de nombreux leucocytes dont la seule présence est l’indice d’une réaction biologique prouvant ainsi l’origine ante mortem de la brûlure.

2- PROBLÈMES DIAGNOSTIC DES BRÛLURES DANS LES CAS DES SÉVICES :

les sévices envers les enfants, les vieillards, les infirmes, prennent souvent la forme de brûlures diverses.

Il est nécessaire d’établir que les lésions sont bien des brûlures

– et d’éliminer une origine accidentelle

– les brûlures sont à distinguer des dermatoses érythémateuses et vésiculeuses qui peuvent ressembler à des brûlures du 1° ou du 2° degré surtout chez les enfants privés de soins.

Les brûlures respectent les plis de flexion.

Ce qui distingue les brûlures dues aux sévices des brûlures accidentelles ; c’est leur multiplicité

– leur diversité d’aspect et d’age chez un même individu et leur siège de prédilection aux paries découvertes, à la poitrine , au ventre et aux fesses

3- HOMICIDE DISSIMULÉ :

dans un incendie volontaire l’expertise a pour objet :

L’identification de la victime

La recherche de la lésions criminelles

La démonstration que l’incendie a été allumé avant ou après la mort.

La mise en évidence de preuves que la victime a vécu dans le foyer d’incendie comme

– Les brûlures ante mortem

– Des lésions respiratoires ( nécrose de la langue, du pharynx- existence dans les voies respiratoires supérieures de spume rosée et de dépôt de suite ou de fumée )

– Présence de C O dans le sang.

4- INCINÉRATION DE CADAVRE :

pour faire disparaître un cadavre gênant.

Elle s’opère :

– Soit à l’air libre

– Soit dans un foyer ce qui nécessite un dépeçage préliminaire ; jamais dans ce cas l’incinération est complète, on retrouve dans les cendres des débris osseux plus ou moins importants qui peuvent aider au moins à la détermination de l’âge.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.