Anatomie de l’oreille interne (Suite)

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Première partie

Innervation du labyrinthe :

La huitième paire crânienne ou nerf statoacoustique se divise dans le conduit auditif interne en une branche antérieure, le nerf cochléaire et une branche postérieure, le nerf vestibulaire.

A – Nerf cochléaire :

Anatomie de l'oreille interne (Suite)
1- Trajet :

Volumineux, il se dirige vers la fossette cochléaire.

Dans ce trajet, il s’enroule en une mince lamelle formant une volute dont les spires correspondent exactement à celles du crible spiroïde de la base du modiolus.

Les filets pénètrent au fur et à mesure les foramina du modiolus, suivent les canaux longitudinaux et aboutissent au canal spiral de Rosenthal où ils se distribuent au ganglion spiral de Corti dont les amas cellulaires se répartissent dans les deux tours et demi de spires du canal.

Au sortir du ganglion spiral de Corti, les filets s’engagent dans l’épaisseur de la lame spirale, puis ils pénètrent dans le canal cochléaire par les foramina nervina en perdant leur gaine de myéline.

Cette région de la lame spirale, ou habenula perforata, comporte 2 500 perforations osseuses.

2- Innervation des cellules ciliées :

* Cellules ciliées internes :

Elles assurent la transduction mécanobioélectrique des vibrations de la membrane tectoriale.

Elles sont connectées aux fibres afférentes, au nombre de 45 000 environ, qui constituent 90 à 95 %des fibres du nerf cochléaire.

Ce sont ces fibres qui véhiculent le message sensoriel jusqu’aux noyaux cochléaires ( système afférent).

* Cellules ciliées externes :

Elles ne sont pas de véritables récepteurs sensoriels.

Ce sont des cellules douées de propriétés contractiles qui réagissent à l’excitation sonore en modifiant la tension segmentaire de la membrane tectoriale.

Elles augmentent ainsi sa sélectivité en fréquence.

Elles reçoivent 3 à 5 000 fibres du système efférent nées du complexe olivaire bulbaire.

B – Nerf vestibulaire :

Il se place en arrière du nerf cochléaire et se divise rapidement en trois branches.

1- Nerf vestibulaire supérieur :

Il se porte vers la fossette postérosupérieure du fond du conduit auditif interne et s’engage dans les trous que présente cette fossette.

Il pénètre dans le vestibule par les trous de la tache criblée supérieure en se divisant en trois rameaux :

– le nerf utriculaire, qui se rend à la macule utriculaire ;

– le nerf ampullaire supérieur, qui se distribue à la crête ampullaire du canal semi- circulaire supérieur ;

– le nerf ampullaire latéral, qui se rend à la crête ampullaire du canal semicirculaire latéral.

2- Nerf vestibulaire inférieur :

Il forme le nerf sacculaire.

Sortant du conduit auditif par la fossette postéroinférieure, il entre dans le vestibule par les pertuis de la tache criblée moyenne et se termine dans la macule du saccule.

3- Nerf ampullaire postérieur :

Il s’engage dans le foramen singulare de Morgagni, jusqu’à la tache criblée inférieure, et se distribue à la crête ampullaire du canal semi-circulaire postérieur.

Dans tout leur trajet terminal , ces fibres ne traversent pas les espaces périlymphatiques, mais cheminent dans le conjonctif qui fait adhérer à ce niveau le labyrinthe membraneux au labyrinthe osseux.

Elles perdent leur gaine de myéline dès qu’elles franchissent la basale du tissu ectodermique.

C – Autres systèmes d’innervation cochléaire :

1- Système sympathique :

Ses fibres auraient été mises en évidence le long des vaisseaux du modiolus et jusqu’aux vaisseaux de la berge tympanique, mais les vaisseaux de la strie vasculaire ne posséderaient aucun récepteur alpha – ou bêta-adrénergique.

Au niveau de l’habenula perforata, quelques contacts auraient été démontrés entre terminaisons sympathiques et fibres nerveuses non myélinisées.

2- Système parasympathique :

Les fibres parasympathiques provenant du nerf intermédiaire de Wrisberg (contingent salivaire supérieur) passeraient à l’oreille interne en transitant par les anastomoses acousticofaciales.

Ces dernières fibres sont parfois présentées comme n’étant autres que le système efférent.

Vascularisation de l’oreille interne :

A – Artères :

L’oreille interne osseuse et l’oreille interne membraneuse possèdent une vascularisation indépendante.

1- Artères du labyrinthe osseux :

Elles proviennent :

– de l’artère tympanique inférieure, branche de l’artère pharyngienne ascendante ;

– de l’artère stylomastoïdienne, branche de l’artère auriculaire postérieure ;

– de l’artère subarcuata, née soit de l’artère auditive interne, soit directement de l’artère cérébelleuse inférieure et antérieure.

L’artère subarcuata gagne le canal pétromastoïdien par la fossa subarcuata.

2- Artères du labyrinthe membraneux :

Elles proviennent de l’artère labyrinthique née de l’artère cérébelleuse moyenne ou inférieure et antérieure ou directement du tronc basilaire.

Elle traverse le conduit auditif interne au fond duquel elle se divise en trois branches.

3- Artère vestibulaire antérieure :

Elle donne des rameaux pour la face postérieure du saccule et de l’utricule, et se distribue aux canaux semi- circulaires antérieur et latéral.

4- Artère cochléaire :

Elle pénètre dans le modiolus où elle décrit une spirale en donnant naissance aux artères radiales.

5- Artère vestibulocochléaire :

Souvent née de la précédente, elle se divise schématiquement en deux branches :

– la branche cochléaire, qui irrigue le quart basal du canal cochléaire et s’anastomose à l’artère cochléaire ;

– la branche vestibulaire postérieure, qui vascularise la macule du saccule, l’ampoule et les parois du canal semi-circulaire postérieur et les pôles inférieurs du saccule et de l’utricule.

B – Veines :

Elles se distribuent en deux réseaux principaux.

1- Réseau de l’aqueduc du vestibule :

Il réunit les veines en provenance des zones non sensorielles du labyrinthe vestibulaire et, en particulier, les veines des canaux semi-circulaires (veine vestibulaire postérieure).

Ainsi se forme la veine de l’aqueduc du vestibule qui chemine dans un canal parallèle à l’aqueduc et qui reçoit les veines du sac endolymphatique.

Un trouble du retour veineux dans cette voie pourrait jouer un rôle dans la genèse de l’hydrops labyrinthique.

2- Réseau de l’aqueduc de la cochlée :

Il rassemble :

– des veinules en provenance des zones sensorielles du vestibule : la veine vestibulaire supérieure (utricule) et la veine vestibulaire inférieure (saccule, ampoule du canal semi-circulaire postérieur) ;

– la veine cochléaire commune (spirali modioli), formée par la réunion de deux vaisseaux : la veine spirale antérieure et la veine spirale postérieure ;

– la veine de la fenêtre ronde.

Ce réseau se draine dans la veine de l’aqueduc du limaçon qui chemine dans le canal de Cotugno, parallèle à l’aqueduc du limaçon.

3- Terminaison :

Ces deux réseaux se jettent dans le sinus pétreux inférieur, et de là, dans le golfe de la jugulaire.

Ainsi, le conduit auditif interne ne possède pas de circulation veineuse en provenance de l’oreille interne.

Rapports :

L’oreille interne est au coeur de la portion pétreuse de l’os temporal placée entre :

– le conduit auditif interne médialement ;

– l’oreille moyenne latéralement ;

– l’étage moyen de la base du crâne en haut ;

– l’étage postérieur de la base du crâne en arrière ;

– la trompe d’Eustache et la région parapharyngée en avant et en bas ;

– l’espace sous-parotidien postérieur en bas.

A – Rapports intrapétreux :

1- En dedans : conduit auditif interne

* Fond du conduit auditif interne :

Sa morphologie s’oppose à celle de la face profonde du vestibule.

+ Crête falciforme :

Elle barre transversalement le fond du conduit auditif interne (fundus) et répond exactement à la crête du vestibule.

Cette crête divise le fundus en deux moitiés supérieure et inférieure puis se poursuit sur la face antérieure du conduit auditif interne pour y déterminer en haut une courte gouttière où s’appuie le nerf facial.

+ Moitié supérieure du fond :

Elle présente deux fossettes séparées par une crête verticale dont l’extrémité supérieure constitue un repère chirurgical dans la voie sus-pétreuse (Bill ’s bar) pour repérer le nerf facial.

L’antérieure correspond à l’entrée du canal de Fallope.

La postérieure est la fossette vestibulaire supérieure ou utriculaire qui répond à la fossette semi-ovoïde et livre le passage aux rameaux du nerf vestibulaire supérieur provenant de l’utricule et des ampoules antérieure et latérale (nerf utriculoampullaire traversant la tache criblée supérieure).

+ Moitié inférieure du fond :

Elle possède deux versants.

L’antérieur est large, oblique par rapport au conduit et constitue le versant limacéen.

Il se continue progressivement sur la paroi antérieure du conduit et regarde en arrière.

Il est occupé par la fossette cochléaire et répond à la base de la columelle.

Cette surface est perforée d’orifices disposés en double spirale pour les filets cochléaires de la huitième paire.

Cette fossette est souvent bien visible sur les examens tomodensitométriques.

Le postérieur est plus petit , à peu près perpendiculaire à l’axe du conduit.

Il présente la fossette vestibulaire inférieure, ou sacculaire, qui répond dans le vestibule à la fossette hémisphérique et livre passage au nerf vestibulaire inférieur, ou nerf sacculaire, provenant du saccule.

À cet endroit, le fond du conduit auditif interne n’est séparé du vestibule que par une très mince lamelle osseuse située à 3 mm à peine en regard de la platine de l’étrier.

* Parois du conduit auditif interne :

Les parois supérieure et inférieure du conduit auditif interne sont lisses et régulières.

La paroi antérieure est lisse et se continue progressivement avec la face endocrânienne postérieure du rocher.

Latéralement elle présente la petite gouttière horizontale correspondant à l’empreinte du nerf facial et située audessus du prolongement de la crête falciforme.

La paroi postérieure est concave et présente, à 1 mm du fond, un petit orifice situé près du plancher, le foramen singulare de Morgagni, par où s’engage le nerf ampullaire postérieur.

* Contenu du conduit auditif interne :

+ Méninges :

Elles se prolongent dans le conduit auditif interne pour constituer une citerne contenant du liquide céphalorachidien qui est le prolongement de la grande citerne de l’angle pontocérébelleux.

La dure-mère, accolée au périoste, tapisse toutes les parois du conduit.

Au fond du conduit, elle enserre comme un collet les nerfs de la huitième paire crânienne.

Seul le nerf facial emporte dans le canal de Fallope sa gaine dure-mérienne.

L’arachnoïde est impossible à détacher de la dure-mère.

La pie-mère, richement parcourue par de petits rameaux vasculaires, enveloppe le paquet acousticofacial jusqu’au fond du conduit où elle s’accole avec l’arachnoïde.

+ Éléments nerveux :

Ils constituent le paquet acousticofacial formé par le nerf facial, le nerf vestibulaire et le nerf cochléaire.

À l’entrée du conduit auditif interne (porus), il est plus près du bord postérieur que du bord antérieur, de telle sorte que par voie sus-pétreuse, en ouvrant le conduit trop en avant et médialement, l’opérateur peut avoir parfois l’impression de tomber dans une cavité vide.

Le nerf facial et le nerf intermédiaire de Wrisberg sont les éléments les plus haut situés et leur trajet est oblique vers l’avant pour gagner la fossette antéro-supérieure du fundus.

Le nerf fait, à ce niveau, une courbe concave en avant et en dedans, amorçant déjà la courbe de la première portion.

Le nerf intermédiaire de Wrisberg s’inclut dans la même gaine dure-mérienne et les deux nerfs sont rapidement confondus.

Le nerf acoustique forme, juste avant l’entrée dans le porus, une gouttière à concavité supérieure dont la berge postérieure est plus mince que l’antérieure.

Puis il se différencie en une partie antérieure volumineuse constituant les deux tiers antérieurs du tronc qui va former le nerf cochléaire, et une partie postérieure plus mince qui donne le nerf vestibulaire.

Dès son entrée dans le conduit, il se divise en ses deux branches :

– le nerf cochléaire, aplati, creusé d’une gouttière concave en haut sur laquelle repose le nerf facial et l’intermédiaire.

Au fond du conduit il s’enroule sur lui-même en cornet dans le même sens que la lame des contours.

Il émet alors successivement les fibres qui s’engagent dans les orifices creusés à l’intérieur de la fossette cochléaire ;

– le nerf vestibulaire, moins volumineux.

Près du fond, il présente le ganglion de Scarpa.

C’est un double renflement grisâtre qui s’amincit progressivement en dehors et se distingue souvent difficilement du nerf.

Il émet alors deux prolongements principaux :

– le nerf vestibulaire supérieur qui gagne la fossette utriculaire ;

– le nerf vestibulaire inférieur qui gagne la fossette sacculaire.

Le nerf ampullaire postérieur grêle naît du prolongement inférieur et gagne le foramen singulare.

Les anastomoses acousticofaciales s’effectuent entre la partie postérolatérale de l’intermédiaire de Wrisberg et le bord antérieur du nerf vestibulaire supérieur.

Elles forment un feutrage dense et serré.

À ce niveau, la gaine piemérienne est commune.

+ Artères :

L’artère auditive interne naît le plus souvent de l’artère cérébelleuse antéroinférieure (ou artère cérebelleuse moyenne), au moment où celle-ci décrit une boucle qui pénètre dans la portion interne du conduit avant de revenir vers le cervelet.

Parfois cette boucle atteint le fond du conduit auditif interne.

Les artères issues de l’artère auditive interne ou de l’artère cérébellolabyrinthique irriguent :

– le conduit osseux ;

– les éléments nerveux ;

– les méninges correspondantes ;

– l’oreille interne.

L’artère labyrinthique (diamètre 0,1 mm) se divise le plus souvent en trois branches :

– l’artère vestibulaire antérieure (diamètre 0,005 mm), qui se détache rapidement pour pénétrer dans la fossette vestibulaire supérieure en suivant le nerf vestibulaire supérieur ;

– l’artère cochléaire, qui gagne la fossette cochléaire ;

– l’artère vestibulocochléaire, inconstante, a un mode de pénétration variable dans le fundus.

L’artère subarcuata née de l’artère cérébellolabyrinthique a parfois un trajet dans le conduit auditif interne avant de gagner la fossa subarcuata.

2- En avant : canal carotidien

Le coude du segment intrapétreux entre en contact avec le flanc inférieur du cône limacéen.

Le contact est plus ou moins étroit.

3- En haut : aqueduc de Fallope

* Première portion :

Elle est intercochléovestibulaire.

La première portion du nerf facial côtoie la spire basale de la cochlée en avant et le canal semi-circulaire supérieur en arrière.

La position exacte de ces éléments est importante à connaître pour aborder le nerf facial par voie sus-pétreuse.

Son obliquité par rapport à l’axe de la caisse est nette.

Le nerf se dirige en avant et latéralement, de telle sorte qu’il se produit un angle très aigu entre le genou du facial et le ganglion géniculé, au niveau duquel l’endocrâne est parfois déhiscent.

* Deuxième portion :

Elle est située nettement en dessous de la première portion.

Lorsque l’on suit le nerf par voie translabyrinthique, le nerf paraît se poursuivre vers l’avant alors qu’en réalité ce sont les nerfs pétreux.

Cette disposition l’amène à faire un relief situé sur la paroi médiale du cavum tympani situé juste sous celui du canal semi-circulaire latéral et s’écartant de lui en faisant un angle de 10°.

* Coude du facial :

Le nerf plonge dans le retrotympanum en délimitant avec la paroi interne de la caisse un cul-de-sac, le sinus tympani posterior, et le sinus tympani, bordé en dedans par la paroi de la portion ampullaire du canal semi-circulaire postérieur.

4- Canal pétromastoïdien :

Issu de la fossa subarcuata, son trajet est translabyrinthique.

Il longe d’abord le conduit auditif interne, puis il passe sous l’arceau du canal semi-circulaire supérieur et se termine dans l’antre au-dessus du canal semi-circulaire latéral.

Il contient l’artère subarcuata.

5- Cellules pneumatiques :

La pneumatisation du rocher, au-delà de la paroi interne de l’antre, de l’attique et de la caisse n’est présente que dans un tiers des cas.

Une ligne arbitraire passant par la deuxième portion de l’aqueduc de Fallope permet de reconnaître :

– un groupe supérieur, subdivisé en quatre traînées.

Deux sont fréquentes : les traînées rétrolabyrinthique et antélabyrinthique.

Les deux autres sont rares : traînées translabyrinthique (dans l’arceau du canal supérieur) et cellulaire de la crête.

Ces quatre traînées peuvent converger au-dessus du conduit auditif interne ;

– un groupe inférieur, subdivisé en une traînée cellulaire sous-labyrinthique ou intercaroticojugulaire et une traînée antélimacéenne ou intercaroticolimacéenne.

B – Rapports avec les corticales pétreuses et par leur intermédiaire :

1- Rapports latéraux :

C’est l’oreille moyenne.

Le labyrinthe osseux forme la plus grande partie de la paroi médiale de l’oreille moyenne, sur laquelle il détermine deux reliefs caractéristiques : le promontoire soulevé par le premier tour de spire du limaçon et la saillie du canal semi-circulaire latéral située au niveau du seuil de l’aditus juste audessus et en arrière de l’aqueduc de Fallope.

La paroi interne de la caisse du tympan est située à 5 à 8mm du fond du conduit auditif interne.

Ainsi, il est donc possible d’aborder le labyrinthe et le conduit auditif interne par deux voies latérales :

– la voie translabyrinthique antérieure, qui passe en avant et au-dessous du nerf facial en abordant directement le vestibule ;

– la voie translabyrinthique postérieure, qui passe en arrière du nerf facial et aborde en premier les canaux semi-circulaires qui séparent l’antre mastoïdien du conduit auditif interne.

2- Rapports supérieurs :

Ils se font par l’intermédiaire de la face antérosupérieure du rocher.

Légèrement oblique en bas, en avant et latéralement, cette face présente :

– la saillie de l’eminentia arcuata, située à l’union de son tiers postérieur avec ses deux tiers antérieurs.

Cette éminence n’est pas en rapport avec le canal semi-circulaire supérieur mais avec une circonvolution cérébrale (gyrus occipitotemporalis) et son sillon ;

– sur le versant antérieur de l’éminence, de l’hiatus de Fallope émergent les nerfs pétreux superficiel et profond.

À ce niveau existe souvent une adhérence avec la dure-mère contenant quelques veinules.

L’artère méningée moyenne est plus loin en avant et en dedans avec encore plus loin la pointe du rocher et le ganglion de Gasser ;

– le versant médial de l’eminentia arcuata conduit à l’aire méatale située dans l’axe des deux conduits auditifs externes et qui constitue le toit du conduit auditif interne.

C’est une zone lisse et régulière s’étendant jusqu’à la crête pétreuse longée par le sinus pétreux supérieur dans l’épaisseur de la dure-mère ;

– la dure-mère de toute cette zone est facilement décollable, sauf au niveau de la crête pétreuse.

Elle correspond au lobe temporal ;

– ainsi, par voie sus-pétreuse, lorsque l’on aborde le conduit auditif interne, ce dernier peut être repéré par divers movens :

– repérage par fraisage du plan du canal supérieur qui fait un angle de 60° avec l’axe du conduit auditif interne ouvert en dedans et en arrière ;

– mesure sur un axe transversal passant par le conduit auditif externe : la partie la plus médiale du labyrinthe n’est jamais située à plus de 28 mm de la face médiale de l’écaille du temporal.

À ce niveau, le conduit auditif interne est séparé de cette face par une épaisse couche osseuse.

3- Rapports postérieurs :

Ils se font par l’intermédiaire de la paroi postérosupérieure du rocher.

Un peu oblique en bas et en arrière, cette face est en fait presque verticale.

À ce niveau, le méat du conduit auditif interne est en rapport avec :

– la fossa subarcuata, située à quelques millimètres au-dessus et en arrière.

C’est une fente au fond de laquelle s’ouvre le canal pétromastoïdien ;

– la fossette unguéale, située à 1 cm en arrière, recevant le sac endolymphatique et présentant l’orifice postérieur de l’aqueduc du vestibule ;

– l’orifice de l’aqueduc du limaçon, situé à 4 ou 5mm en dessous, près du bord inférieur du rocher, au-dessus de la fossette pyramidale du ganglion d’Andersch ;

– la gouttière du sinus sigmoïde qui est l’élément le plus postérieur et le plus externe. Par l’intermédiaire de la paroi postérosupérieure :

– le cervelet est en dehors et en arrière ;

– le tronc cérébral est en dedans ;

– la tente du cervelet s’insère sur le bord supérieur (crête pétreuse), limitant l’espace en haut ;

– dans l’espace pontocérébelleux contenant la citerne du même nom, chemine le paquet acousticofacial et le système artériel cérébellolabyrinthique ;

– plus bas, l’artère cérébelleuse postéro-inférieure passe sous le paquet acousticofacial qu’elle croise presqu’à angle droit ;

– le sinus pétreux inférieur longe la suture pétro-occipitale et gagne le trou jugulaire (trou déchiré postérieur) ;

– les nerfs mixtes (IX, X, XI) presque horizontaux, sont plus bas et plus latéraux, et reposent sur le versant postérieur du tubercule occipital.

Du point de vue chirurgical, la paroi postérosupérieure peut être abordée par voie transmastoïdienne en longeant la corticale en avant du sinus sigmoïde.

Ainsi peut être abordé le sac endolymphatique qui dans cet angle de vue déborde le canal semi-circulaire postérieur dans un axe qui semble prolonger celui du canal semi-circulaire latéral.

4- Rapports inférieurs :

Ils se font par l’intermédiaire de la face inférieure du rocher.

Celle-ci comprend deux zones :

– une zone antérieure (classiquement face antéro-inférieure, virtuelle), recouverte par le tympanal et l’écaille.

On y trouve la trompe d’Eustache osseuse, la trompe cartilagineuse, et plus loin, les éléments du trou déchiré antérieur avec l’orifice endocrânien du canal carotidien.

La région parapharyngée est immédiatement sous-jacente, correspondant à un espace para-amygdalo-sous-tubaire mettant en rapport la face inférieure du rocher avec les coulées celluleuses des régions profondes de la face et du cou (espaces latéropharyngés) ;

– une zone postérieure libre (face postéro-inférieure).

Elle entre en rapport avec le dôme du golfe de la jugulaire :

– sur le dôme se trouve le glomus jugulaire appartenant au système amineprecursor uptake and decarboxylation (APUD) ;

– le dôme peut, dans certains cas, s’approcher du labyrinthe postérieur en déterminant une fosse jugulaire profonde venant affleurer l’ampoule du canal postérieur, voire le nerf facial, et même déborder le conduit auditif interne en arrière.

À ce niveau, le rocher constitue le toit de l’espace sous-parotidien postérieur limité en avant par l’orifice exocrânien du canal carotidien contenant également les éléments nerveux IX, X, Xl et sympathiques, qui se dirigent vers le trou déchiré postérieur.

Microcirculation cochléaire :

A – Réseau artériel :

L’artère cochléaire pénètre dans la fossette cochléaire en formant une spirale qui entoure les fibres principales du nerf cochléaire.

Au fur et à mesure qu’elle monte, elle abandonne les artère radiales naissant perpendiculairement, à intervalles réguliers.

Chaque artère radiale se divise en deux branches : l’artère radiale externe et l’artère radiale interne.

1- Artère radiale externe :

Elle forme un arc vasculaire périphérique.

À son origine, elle a un aspect glomérulaire.

Elle chemine ensuite dans la cloison spirale.

Puis, elle s’incurve en arrivant au contact de la lame des contours où elle sort de son canal osseux pour pénétrer le ligament spiral.

Là, elle se divise pour former successivement quatre réseaux capillaires indépendants les uns des autres, dont les trois premiers sont longitudinaux et le quatrième transversal :

– réseau de la membrane de Reissner (ou réseau suprastrial) : il s’étend sur la paroi externe de la scala vestibuli au niveau de la partie supérieure du ligament spiral, jusqu’à l’insertion périphérique de la membrane de Reissner, et comprend deux ou trois vaisseaux dont le vaisseau de la scala vestibuli et celui de la membrane de Reissner.

Du fait de sa structure (paroi fine, espaces péricapillaires larges), il est probable que ce réseau joue un rôle dans les transports liquidiens et dans la production de la périlymphe ;

– réseau de la strie vasculaire : il comprend de nombreux capillaires larges, indépendants les uns des autres mais en contact étroit avec les cellules marginales et intermédiaires.

Ces capillaires se relient les uns aux autres pour former un réseau lâche dont les limites bien nettes lui confèrent un aspect de quadrillage vasculaire.

Ce réseau alimente en oxygène les cellules de la strie vasculaire qui jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre électrochimique de l’endolymphe ;

– réseau de la proéminence spirale : il est habituellement formé à partir d’un vaisseau parallèle au réseau de la strie vasculaire mais sans y être relié.

Il aurait un rôle actif dans la réabsorption de l’endolymphe ;

– réseau du ligament spiral ou réseau anastomotique artérioloveinulaire : il est le seul à se diriger transversalement par rapport aux artérioles radiales externes pour se joindre aux veinules collectrices de la scala tympani par l’intermédiaire d’une métartériole.

Il comporte deux types de capillaires :

– ad-striaux, en contact avec les cellules basales de la strie vasculaire dont ils assurent l’apport métabolique ;

– post-striaux, près de la paroi osseuse externe.

Ils assurent les apports métaboliques au ligament spiral et joueraient un rôle dans la formation et le maintien de l’équilibre électrochimique de la périlymphe.

Quant aux anastomoses artérioveineuses, elles réalisent un véritable courtcircuit de toute la paroi externe du canal cochléaire, en reliant le réseau de la membrane de Reissner aux veines collectrices radiales.

Elles forment ainsi un trajet rapide (sans barrière capillaire), superficiel, sur toute la hauteur du ligament spiral.

2- Artère radiale interne :

D’aspect glomérulaire à son origine, elle forme un arc vasculaire central contenu dans la columelle osseuse qu’elle alimente.

Puis elle se divise en quatre réseaux capillaires drainés par des veinules efférentes :

– réseau du ganglion spiral : particulièrement riche, il irrigue le nerf cochléaire et le ganglion spiral ;

– réseau du limbus : le plus développé des quatre réseaux, il présente une densité capillaire comparable à celle de la strie vasculaire ;

– réseau de la berge tympanique : riche en terminaisons nerveuses adrénergiques, il est situé à hauteur du sillon spiral interne ;

– réseau de la membrane basilaire : c’est le plus périphérique puisqu’il atteint la région de la membrane basilaire sous-jacente au tunnel de Corti.

La membrane basilaire, à cet endroit, n’aurait que 0,5 ím d’épaisseur.

B – Système veineux :

Les deux principaux axes veineux de la cochlée sont :

– la veine spirale antérieure qui draine la scala vestibuli et la lame spirale osseuse ;

– la veine spirale postérieure qui draine la scala tympani, le mur externe de la scala media et le ganglion spiral.

Sur tout leur parcours cochléaire, il existe de nombreuses anastomoses entre ces deux veines avant leur union près de la terminaison basale de la cochlée, pour former la veine modiolaire commune.

C – Strie vasculaire :

Les phénomènes électrophysiologiques de l’audition nécessitent un apport d’énergie important, assuré par la strie vasculaire.

Celle-ci joue également un rôle essentiel dans la production de l’endolymphe et le maintien de ses caractères électrochimiques nécessaires au bon fonctionnement des cellules ciliées et à la génération des potentiels endocochléaires.

Située sur la surface interne du ligament spiral, la strie vasculaire s’étend depuis la proéminence spirale jusqu’à la membrane de Reissner.

C’est un épithélium richement vascularisé dont la coupe montre de nombreux capillaires et trois types de cellules superficielles hautement différenciées : les cellules marginales, les cellules intermédiaires et les cellules basales.

1- Capillaires :

Ils ont une direction principalement longitudinale.

Caractérisés par des parois fines sans péricytes et des espaces péricapillaires peu développés, ils forment à la base de la cochlée un réseau à mailles très denses qui se simplifie vers l’apex.

La lumière de ces capillaires est remarquable par la présence d’une grande densité de globules rouges, témoin d’une vitesse circulatoire très faible et probablement d’une zone d’échanges métaboliques particulièrement active.

La perméabilité des capillaires de la strie vasculaire contraste avec l’imperméabilité de la plupart des capillaires labyrinthiques cochléovestibulaires qui forment une barrière hématolabyrinthique, comparable à la barrière hématoméningée.

Cette perméabilité peut être augmentée ou diminuée lors d’hypertensions ou d’hypotensions vasculaires induites expérimentalement.

En revanche, cette perméabilité est limitée avec les espaces endo- ou périlymphatiques, du fait des jonctions serrées intercellulaires bordant la strie vasculaire.

2- Cellules :

* Cellules marginales :

Elles forment la première couche cellulaire de la strie vasculaire faisant face à l’endolymphe.

Toutes les cellules adjacentes sont reliées entre elles à la partie supérieure de l’espace intercellulaire par des jonctions serrées.

Ce sont les seules cellules striales connues pour leur origine épithéliale.

L’immunohistochimie a permis la caractérisation de protéines filamenteuses intermédiaires à l’intérieur du cytoplasme de cellules cultivées : les cytokératines.

Les cellules marginales sont ainsi probablement directement impliquées dans la formation de l’endolymphe.

* Cellules intermédiaires :

Elles sont situées dans la partie médiane de la strie vasculaire.

Elles ne s’étendent pas jusqu’à la surface endolymphatique mais envoient des digitations entre les cellules marginales.

L’immunohistochimie a permis d’identifier des protéines filamenteuses intermédiaires intracytoplasmiques de type « vimentin » qui caractérisent leur origine mésenchymateuse.

Ce sont les seules cellules de la strie vasculaire à s’appuyer sur les capillaires striaux par l’intermédiaire de processus dentritiques ramifiés.

Elles seraient de véritables mélanocytes appartenant au système APUD, c’est-à-dire possédant des fonctions paracrines, endocrines, avec libération de neurotransmetteurs à action locale influençant les sécrétions cellulaires, le débit sanguin, et la contraction des cellules musculaires lisses au sein des cellules environnantes.

On pense actuellement que les cellules intermédiaires régulent les cellules marginales et basales.

* Cellules basales :

D’origine mésenchymateuse, elles sont situées au contact du ligament spiral imbibé de périlymphe.

Elles ressemblent, par leur aspect cytoplasmique et nucléaire, aux fibrocytes du ligament spiral.

Microcirculation du labyrinthe vestibulaire :

A – Artères :

1- Artère vestibulaire antérieure :

Elle suit d’abord le nerf vestibulaire supérieur, puis sa branche, le nerf utriculaire, dans leurs canaux osseux respectifs.

L’artère utriculaire naît de l’artère vestibulaire antérieure au point où le nerf utriculaire s’incline pour s’épanouir à la face profonde de la macule après avoir traversé un bref espace périlymphatique.

L’artère utriculaire passe à la face inférieure du nerf utriculaire et donne une branche pour le toit du saccule adjacent.

Puis l’artère utriculaire se divise à la face inférieure périlymphatique de la macule utriculaire en donnant des branches perforantes pour le réseau capillaire sous-épithélial de la macule utriculaire.

L’artère vestibulaire antérieure se dirige ensuite en haut et en arrière, sur la face antérieure du vestibule pour rejoindre l’ampoule des canaux supérieur et latéral.

Là, elle se divise en une branche pour chacune des crêtes ampullaires et une branche pour chacune des crus.

Au niveau de chaque ampoule se détachent une branche médiale et une branche latérale pour chaque moitié de la crête ampullaire.

2- Artère vestibulaire inférieure :

Elle naît à angle droit de l’artère vestibulocochléaire.

Son premier trajet est antéropostérieur longeant la paroi médiale du tour basal de la cochlée, puis la paroi médiale du vestibule.

Dans ce premier trajet, elle fournit les artères radiales du tour basal de la cochlée.

Ensuite, elle fournit l’artère sacculaire, l’artère du cæcum cochléaire et une branche à la crus commune.

Dans sa seconde partie, l’artère vestibulaire inférieure se divise en deux branches : la première fournit l’artère de la crête ampullaire du canal postérieur et de sa crus, et la seconde des artérioles pour la partie inférieure de l’utricule extramaculaire et se termine par l’artère de crus non ampullaire du canal latéral.

B – Veines :

Trois veines drainent le labyrinthe vestibulaire : la veine vestibulaire supérieure, la veine vestibulaire inférieure et la veine vestibulaire postérieure.

La veine vestibulaire supérieure et la veine vestibulaire inférieure s’unissent avec la veine cochléaire commune pour former la veine de l’aqueduc cochléaire et rejoindre le sinus pétreux inférieur.

La veine vestibulaire postérieure arrive également dans le sinus pétreux inférieur en suivant un canal parallèle au canal endolymphatique.

1- Veine vestibulaire supérieure :

Elle naît au pôle antérosupérieur du vestibule, de l’union des veines provenant des crêtes des canaux antérieur et latéral.

Puis, en passant sur la face médiale du vestibule, elle reçoit les veines de la macule utriculaire et des parois membraneuses de l’utricule et du saccule.

Là, elle rejoint la veine vestibulaire inférieure pour former la veine vestibulaire commune.

2- Veine vestibulaire inférieure :

Elle commence à la face médiale de la jonction du plancher du vestibule et de l’ampoule du canal postérieur.

Elle naît de la réunion de la veine de la crête ampullaire du canal postérieur et de la crus ampullaire de ce canal.

Puis, elle chemine d’arrière en avant sur la paroi interne du vestibule pour rejoindre la veine vestibulaire supérieure.

Elle reçoit, chemin faisant, des veines des parois utriculaire et sacculaire, du segment vestibulaire de la scala media et les veines du coecum cochléaire.

3- Veine vestibulaire postérieure :

Elle naît sur la paroi postérieure du vestibule, entre l’ouverture de la crus commune et la paroi médiale du vestibule.

Ses affluents se réunissent de façon variable et proviennent des crus ampullaires et non ampullaires du canal latéral, de la crus commune, et parfois de la crus ampullaire du canal postérieur.

C – Architecture vasculaire des macules utriculaire et sacculaire :

L’apport sanguin provient de l’artère utriculaire pour l’utricule et de l’artère sacculaire pour le saccule.

Chaque macule est stratifiée en trois couches :

– une couche basale contenant l’artère principale (utriculaire ou sacculaire) et ses branches ;

– une couche intermédiaire complexe contenant les artères perforantes provenant de la couche basale et de grosses veinules.

Cette couche est dite neurale car elle est constituée d’un entrelacs de fibres nerveuses et de vaisseaux ;

– une couche sous-épithéliale contenant le réseau capillaire sous-épithélial fait d’une seule couche d’un lacis à mailles polyédriques.

À la périphérie des macules, certaines artérioles se continuent directement avec les veinules de la paroi maculaire à la manière des anastomoses artérioveineuses du ligament spiral.

Ainsi, le drainage veineux est double : le premier draine le réseau sousépithélial en remontant les artères pour faire issue à la base de la macule ; le deuxième draine la périphérie de la couche intermédiaire pour aboutir au réseau veineux de la paroi utriculaire ou sacculaire.

Pour l’utricule, ce double drainage se jette, pour le premier dans la veine vestibulaire supérieure, et pour le second pour la veine vestibulaire postérieure.

Pour le saccule, ce sont la veine vestibulaire supérieure et la veine vestibulaire inférieure qui se partagent ce double drainage.

D – Architecture vasculaire des crêtes et des ampoules des canaux semi-circulaires :

L’artère ampullaire pénètre la base de la crête ampullaire avec le nerf ampullaire puis se divise en deux branches se dirigeant de façon opposée le long du grand axe de la crête en abandonnant des artères perpendiculairement à l’épithélium neurosensoriel.

Innervation des vaisseaux cochléovestibulaires :

Très peu de documents existent concernant l’innervation des vaisseaux du labyrinthe postérieur.

Aussi, n’est envisagée ici que la microcirculation cochléaire.

A – Innervation sympathique :

Les artères et artérioles du conduit auditif interne et du modiolus sont innervées par des fibres sympathiques : petits vaisseaux du tronc nerveux cochléaire, du ganglion spiral, de la lame osseuse spirale jusqu’au réseau de la berge tympanique distribué par l’artère radiale interne.

En revanche, une telle innervation semble inexistante dans les structures vasculaires de la paroi externe (strie vasculaire, ligament spiral, etc).

B – Innervation parasympathique :

Elle ne repose encore que sur des constatations pharmacodynamiques.

Paramètres physiologiques de la microcirculation striale :

Ce sont les mêmes que ceux de tous les réseaux microcirculatoires de l’organisme.

A – Hémodynamique :

Elle se caractérise par un gradient de pression comportant une réduction maximale au niveau des artérioles les plus distales.

B – Rhéologie :

Elle est caractérisée par l’effet Fahraeus-Lindqvist, c’est-à-dire que lorsqu’ils arrivent dans des vaisseaux dont le diamètre est inférieur à 1 mm, les globules rouges s’accumulent au centre en laissant à la périphérie un manchon plasmatique.

Cet agencement spatial particulier provoque une augmentation de la vitesse de circulation des globules rouges par rapport à celle du plasma et une diminution de la viscosité apparente.

Le phénomène s’inverse lorsque le diamètre du tube d’écoulement devient inférieur à 5 ím (capillaire) et la viscosité sanguine apparente augmente.

C – Hématocrites locaux :

Ils sont différents entre deux branches de division car c’est la branche de plus fort débit qui reçoit le plus de globules rouges.

À l’extrême, il peut se produire un « phénomène d’écrémage plasmatique », où une artériole de faible diamètre n’est pratiquement perfusée que par du plasma provenant du manchon plasmatique qui occupe la périphérie de l’artériole mère.

D – Viscosité sanguine capillaire apparente :

Elle dépend des éléments cellulaires. Les globules rouges circulent en « file indienne » dans des capillaires dont le diamètre est le plus souvent inférieur au leur.

La viscosité est donc fonction de leur nombre et de leur propriété de déformabilité.

Dans le cas des leucocytes, bien que leur nombre soit limité, du fait que leur viscosité interne est 2 000 fois plus élevée que celle des globules rouges et que leur déformabilité est extrêmement faible, il en résulte une élévation importante de la viscosité locale en cas d’hyperleucocytose.

E – Vasomotricité :

Les artérioles distales contrôlent la perfusion des capillaires et leur vasomotricité influe directement sur le nombre de capillaires perfusés et sur la répartition du sang dans le réseau capillaire lors d’une demande métabolique accrue.

Ainsi, la sympathectomie affecte significativement le calibre des capillaires de la strie vasculaire (étude chez le chat après ablation des ganglions cervicaux supérieurs).

Cependant, l’impact fonctionnel réel des agonistes vasomoteurs reste difficile à établir dans la microcirculation du fait de la multiplicité et de l’interdépendance des sites de régulation : récepteurs spécifiques ou non spécifiques aux substances vasomotrices circulantes (récepteurs adrénergiques et sérotoninergiques), canaux ioniques (canaux calciques et potassiques), synthèse locale de substances vasomotrices (prostaglandines, endothéline, angiotensine), et réponse myogénique liée aux propriétés intrinsèques de la cellule musculaire lisse qui se contracte lorsqu’elle est soumise à des forces d’étirement.

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