Aménorrhées primaire et secondaire

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Aménorrhées primaire et secondaireA
MÉNORRHÉE PRIMAIRE :

L’aménorrhée primaire se définit comme une absence de règles chez la jeune fille après l’âge de 16 ans avec ou sans développement pubertaire. L’existence d’une aménorrhée témoigne d’une atteinte de l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien ou d’une anomalie anatomique des organes génitaux. Un traitement estroprogestatif sans bilan préalable est donc illégitime. C’est après la recherche d’une cause que sera proposé un traitement étiologique.

Clinique :

L’interrogatoire recherchera :

– dans la famille, des antécédents d’hypogonadisme (cause génétique) ;

– une carence nutritionnelle liée ou non à une maladie chronique.

L’examen clinique appréciera :

– le développement pubertaire (appréciation de la sécrétion d’estradiol) ;

– une petite taille, d’un syndrome malformatif, une anosmie ;

– l’examen gynécologique, souvent difficile, doit être prudent, recherchant une ambiguïté des organes génitaux externes, une imperforation hyménéale.

Examens complémentaires :

– Le dosage des hormones hypophysaires (FSH, LH), du 17β−estradiol appréciera l’axe hypophysogonadique, déterminant ainsi, l’origine haute ou basse du déficit hormonal ou l’absence de carence oestrogénique.

– Une échographie pelvienne peut confirmer la présence ou l’absence d’utérus, des 2 ovaires, peut révéler l’existence de gonade masculine dans les canaux inguinaux.

– Une radiographie de la main gauche permettra la détermination de l’âge osseux.

– Le caryotype, réalisé seulement si l’origine de l’hypogonadisme est périphérique, permettra de mettre en évidence les dysgénésies gonadiques.

AMÉNORRHÉE SECONDAIRE :

Les aménorrhées secondaires, à l’inverse des aménorrhées primaires, sont le plus souvent le résultat d’une pathologie acquise.

Le premier réflexe devant une aménorrhée secondaire est d’éliminer une grossesse, quelles que soient les circonstances, par le dosage des β-HCG.

Clinique :

L’interrogatoire recherchera :

– une responsabilité médicamenteuse : médicaments antidopaminergiques, progestatifs, corticothérapie, radiothérapie, chimiothérapie ;

– une maladie endocrinienne ou une affection chronique pouvant retentir sur l’axe gonadotrope ;

– des bouffées de chaleur d’une ménopause précoce ;

– des douleurs pelviennes cycliques (cause utérine : curetage, GEU, IVG, etc.).

L’examen clinique appréciera le poids, la taille, l’examen gynécologique l’état de la muqueuse et de la glaire. Il notera :

– les signes d’hyperandrogénie : séborrhée, acné, hyperpilosité ;

– une galactorrhée spontanée ou provoquée, bilatérale, multipore, lactescente, donc endocrinienne.

Examens complémentaires :

Deux sortes d’examens sont essentiels et vont permettre la conduite du diagnostic étiologique :

– Biologiques : FSH, LH, 17β-estradiol, prolactine, Δ4-androstènedione, testostérone ;

– L’échographie pelvienne au besoin transvaginale.

Un test au progestatif doit être réalisé pour apprécier la sécrétion ovarienne d’estradiol : administration d’un progestatif pendant 10 jours : le test est dit positif si les règles surviennent dans les 5 jours suivant l’arrêt du progestatif. Ce test est positif si l’imprégnation en estrogènes est suffisante, négatif lorsque la carence estrogénique est sévère.

Diagnostic étiologique :

La conduite du diagnostic étiologique d’une aménorrhée secondaire peut être ainsi schématisée

Les dosages hormonaux permettront de déceler les principales causes d’aménorrhée secondaire.

– En premier lieu, les hyperprolactinémies  : il faut savoir vérifier par un dosage de prolactine poolée (un dosage isolé élevé n’ayant pas de signification, surtout si élévation modérée). Une hyperprolactinémie peut être révélatrice d’un adénome à prolactine, mais il importe, avant de rechercher un adénome hypophysaire par l’imagerie, d’éliminer une hyperprolactinémie iatrogène.

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