Traitement chirurgical des hernies diaphragmatiques rares Cours de Chirurgie
Introduction
:
Le diaphragme sépare la cavité thoracique à pression négative, de la
cavité abdominale à pression positive.
Sa traversée par l’oesophage
constitue le principal point faible à l’origine des hernies hiatales, les
plus fréquentes.
On entend par hernies diaphragmatiques rares :
– les hernies antérieures ou rétrocostoxiphoïdiennes, appelées
hernies rétrosternales, parasternales ou sous-costosternales.
Les
hernies de l’hiatus sternocostal droit sont appelées hernies de
Morgagni, les hernies de l’hiatus sternocostal gauche sont appelées
hernies de la fente de Larrey.
Si l’ouverture est si large qu’elle inclut
les deux hiatus, elles sont appelées hernies de Morgagni-Larrey.
Habituellement, il n’y a pas de distinction clinique entre les deux defects et, par extension, on parle de hernie de Morgagni ;
– les hernies des coupoles, appelées hernies de Bochdalek quand
elles sont postérolatérales gauches, mais qui peuvent aussi siéger à
droite.
Dans le registre californien des naissances, ces hernies diaphragmatiques
rares ont une incidence de 1 cas pour 3 200 naissances
vivantes.
Elles sont congénitales et sont, dans 27 à 47 % des cas,
associées à d’autres malformations (hypoplasie pulmonaire, malrotation ou malfixation du mésentère, malformations cardiaques,
génito-urinaires, squelettiques, du système nerveux central...).
Rappel embryologique et anatomique
:
Le diaphragme forme une paroi musculotendineuse étanche qui
divise la cavité coelomique en cavités abdominale et thoracique,
mais permet le passage d’éléments digestifs, vasculaires,
lymphatiques et nerveux (diaphragma : dia = à travers ; phragma
= cloison).
Il dérive de quatre structures embryonnaires : septum transversum ;
méso-oesophage ; membranes pleuropéritonéales et parois latérales
du corps.
Les membranes pleuropéritonéales peuvent manquer
partiellement ou totalement.
Leur hypotrophie, voire leur absence, détermine l’orifice de Bochdalek.
Celui-ci est plus fréquent à
gauche.
Il siège à la partie postérolatérale du diaphragme, en dehors
des piliers, en regard des 10e et 11e côtes.
Selon le point d’arrêt du
développement des membranes, la surface de l’orifice de Bochdalek
varie d’un defect ovalaire de 2 à 3 cm de grand diamètre jusqu’à
une perte de substance pouvant intéresser la majeure partie d’un
hémidiaphragme. Le bord antérieur de l’orifice, concave en arrière,
est bien défini.
Son bord postérieur peut se réduire à un simple
bourrelet conjonctif ou musculaire.
Son bord médial est musculaire,
alors que son bord latéral peut venir au contact de la paroi
thoracique, et n’être signalé que par un léger ressaut de la séreuse.
Initialement formé de tissu conjonctif, le diaphragme est envahi de
tissu musculaire (phénomène de musculation) qui migre à partir des
troisième, quatrième et cinquième myotomes cervicaux et des
myoblastes des parois latérales du corps.
Certaines portions du
muscle ont leur origine in situ, par condensation des cellules
mésenchymateuses du septum transversum.
Située initialement au niveau des somites cervicaux supérieurs, la
partie dorsale du diaphragme se trouve au niveau de la première
vertèbre lombaire à la huitième semaine du développement.
Ce
déplacement caudal apparent s’explique par la croissance plus
rapide de la partie dorsale par rapport à la partie ventrale du corps
de l’embryon.
Cette migration est rappelée chez l’adulte par la
naissance cervicale (troisième, quatrième et cinquième nerfs
cervicaux) du nerf phrénique et les irradiations scapulaires des
douleurs diaphragmatiques.
Les insertions périphériques du diaphragme se répartissent en trois
portions : d’une part la portion lombale, d’autre part les portions
chondrocostale et sternale qui donnent naissance aux coupoles,
assemblage de muscles digastriques dont les faisceaux musculaires
sont périphériques et rayonnants alors que les tendons
intermédiaires s’entrecroisent au niveau de chaque centre phrénique
(centrum tendineum).
La portion lombale (pars lumbalis), postérieure et verticale, s’insère
sur les vertèbres lombaires par l’intermédiaire des piliers et du
ligament arqué médial (lig arcuatum mediale) ou arcade du psoas.
La portion chondrocostale (pars costalis) s’insère selon un axe
oblique en bas et en arrière à la paroi lombaire, médialement par
l’intermédiaire d’arches tendineuses : ligament arqué latéral (lig
arcuatum laterale) ou arcade du carré des lombes puis une ou deux
arcades de Sénac, latéralement directement à la paroi.
La portion sternale se détache de la face dorsale de l’appendice
xiphoïde (processus xiphoideus).
Elle est formée par deux faisceaux
ascendants, verticaux, tendus parallèlement de la base de
l’appendice xiphoïde au bord antérieur du centre phrénique.
Ces
deux faisceaux peuvent être séparés par un orifice médian, avasculaire, la fente de Marfan.
Elle est séparée de chaque côté de la
portion chondrocostale qui la précède latéralement par l’hiatus
costoxiphoïdien (hiatus costoxiphoideus) ou hiatus sternocostal ou
fente de Larrey.
Il s’agit d’un orifice triangulaire à sommet
postérieur, dont la face latérale répond à la portion chondrocostale
et la face médiale à la portion sternale du diaphragme.
La base
antérieure du triangle, rétroxiphoïdienne, est tapissée par les chefs
inférieurs du muscle triangulaire du sternum (m transversus
thoracis), qui se confondent à ce niveau avec le muscle transverse
(m transversus abdominis).
Ce hiatus livre passage à quelques troncs
lymphatiques et possiblement à un filet du nerf phrénique.
La
branche abdominale de l’artère thoracique interne (a thoracica
interna) passe en avant du muscle triangulaire du sternum pour
devenir artère épigastrique supérieure (a epigastrica superior) au
niveau du sixième espace intercostal.
Hernies antérieures
ou rétrocostoxiphoïdiennes
ou de Morgagni
:
Décrites par Morgagni en 1761, elles constituent la forme la plus
rare des hernies diaphragmatiques (incidence comprise entre 1 et
6 %) et représentent 2,5 % de la totalité des hernies
diaphragmatiques traitées chirurgicalement.
Elles siègent à la
jonction du diaphragme et de la partie antérieure du tronc.
Plus
fréquentes à droite (70 à 90 % des cas) qu’à gauche ou sur la
ligne médiane, elles sont bilatérales dans 7 % des cas. Quelques
rares cas de hernies de Morgagni intrapéricardiques ont été
décrits.
Le sac herniaire est invariablement présent, ce qui les
distingue des hernies de Bochdalek.
Ce sac contient, dans 80 %
des cas, une boucle de côlon transverse et l’épiploon correspondant,
plus rarement une partie d’estomac ou du lobe gauche du foie, le
pancréas ou la vésicule.
A - ÉTIOLOGIE. FACTEURS FAVORISANTS
:
Les hernies de Morgagni sont congénitales. Quelques cas posttraumatiques
ont été décrits.
Certains facteurs peuvent
favoriser l’apparition d’une hernie de Morgagni, en augmentant la
pression intra-abdominale : obésité, grossesse, constipation
chronique, certaines maladies du tissu conjonctif ou tout processus
pathologique intra-abdominal comme une poussée de pancréatite
aiguë.
B - DIAGNOSTIC
:
Une hernie de Morgagni peut se manifester à la naissance par un
tableau aigu, plus tard dans l’enfance ou à l’âge adulte.
L’âge moyen au moment du diagnostic est de 50 ans.
Ces hernies
sont le plus souvent asymptomatiques, découvertes au hasard d’une
radiographie de thorax.
Dans 20 à 30 % des cas sont observés un
inconfort épigastrique, des douleurs, des nausées, une constipation
ou, plus rarement, des troubles respiratoires (dyspnée, sensation
d’oppression thoracique, détresse respiratoire aiguë).
La
variété des symptômes dépend de la taille de l’orifice
diaphragmatique, du volume et du contenu du sac herniaire.
Le
caractère peu spécifique des symptômes peut entraîner un retard
diagnostique.
Les complications (étranglement du côlon hernié ou
de l’estomac hernié par striction) sont exceptionnelles, notamment
chez l’enfant.
Le diagnostic est posé devant la présence d’une opacité arrondie
surmontant la coupole droite, au niveau de l’angle cardiophrénique
droit sur le cliché thoracique de face, antérieure sur le cliché
de profil.
L’existence d’images gazeuses au sein de cette
opacité signe la présence d’organes creux.
L’opacification
barytée du côlon et/ou de l’estomac affirme le diagnostic et précise
le contenu du sac herniaire.
La tomodensitométrie ou
l’imagerie par résonance magnétique nucléaire peuvent aider au
diagnostic en cas d’échec des autres examens.
La création d’un
pneumopéritoine permet de reconnaître la hernie en cas de doute.
C - DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS
:
Les tumeurs médiastinales antérieures, le kyste pleuropéricardique,
le pneumothorax incomplet, les tumeurs ou les atélectasies
pulmonaires ou le simple lipome en cas d’image opaque et
homogène constituent les principaux diagnostics différentiels.
D - TECHNIQUE CHIRURGICALE
:
Le sujet est installé en position de lordose dorsolombaire, un épais
coussin étant glissé sous le thorax au niveau D10-D11.
Dans cette
position, l’exposition des coupoles et des insertions postérieures du
diaphragme est excellente.
La laparotomie est la voie classique ; l’incision est médiane, susombilicale,
remontant jusqu’à la xyphoïde.
Elle permet une
exploration du diaphragme controlatéral dans le même temps
opératoire.
En cas de processus infectieux intra-abdominal à
l’origine du tableau (pancréatite...), la thoracotomie peut être
choisie afin de rester à distance du foyer septique si la mise en place
d’une plaque s’avère nécessaire.
Une fois le péritoine ouvert et les lèvres de l’incision légèrement
écartées, on reconnaît aussitôt l’orifice de la hernie, en « gueule de four ».
La réduction des organes herniés et la libération des brides
est facile.
La résection du sac est souhaitable, mais
souvent difficile, voire impossible à gauche car le sac adhère au
péricarde.
Si la résection du sac est impossible, on l’abandonne dans
le thorax après l’avoir sectionné au pourtour de l’orifice pour exposer les berges musculaires ; le contenu sérohématique, dont il
se garnit rapidement, se résorbe en 5 ou 6 mois.
S’il existe une
languette musculaire rétrosternale, ce qui est rare, la fermeture est
simple.
La paroi abdominale antérieure représente habituellement le
seul point d’appui antérieur pour amarrer le bord antérieur du
diaphragme.
Des points de fil non résorbable assez proches
les uns des autres sont passés dans la berge postérieure de l’orifice.
Ils doivent prendre un large et solide appui en avant sur les
berges aponévrotiques de l’incision, c’est-à-dire sur la gaine des
droits dans leur portion la plus haute.
Le recours à un matériel
prothétique pour fermer les orifices diaphragmatiques larges peut
être nécessaire (monofilament de polypropylène type Bardt mesh
ou polytétrafluoroéthylène type Gore-Text).
La fermeture de la
laparotomie est réalisée après mise en place d’un drainage aspiratif
dans la cavité thoracique.
Plus récemment, la laparoscopie a été proposée avec succès.
Le patient est en position de proclive, l’opérateur étant
placé entre les jambes du patient.
Une optique à 30° de 5 mm peut
être utilisée chez l’enfant, 10 mm chez l’adulte, et introduite par
l’ombilic ; un second trocart de 5 mm est introduit sur la ligne médioclaviculaire droite juste au-dessus de l’ombilic.
Un troisième
trocart de 5 mm est introduit juste à gauche de la ligne xyphoombilicale.
Un quatrième trocart peut être mis en place si besoin.
Le
ligament falciforme peut être sectionné, permettant d’abaisser le
foie et d’exposer le defect.
Après identification de la hernie, la
réduction du contenu herniaire est généralement aisée sauf dans les
cas où les adhérences sont serrées. On résèque toujours le sac.
La
fermeture de l’orifice congénital est assurée par la suture primaire
des muscles de la paroi abdominale à la partie antérieure du defect
diaphragmatique par des points séparés ou par un surjet de fil
non résorbable.
Parfois, il est nécessaire d’utiliser une plaque non
résorbable de monofilament de polypropylène type Bardt mesh ou
de polytétrafluoroéthylène type Gore-Text ; le bord de la plaque est
fixé par application d’agrafes sur les berges de l’orifice grâce à un
applicateur de clips automatique à usage unique, articulé ou non
(Endoclip Tyco Healthcare) est introduit par le trocart de 5 mm ;
on commence par la berge postérieure avant de continuer vers la
berge antérieure.
Les orifices de trocarts sont refermés également
après mise en place d’un drainage aspiratif dans la cavité thoracique.
E - INDICATIONS CHIRURGICALES
:
L’indication opératoire est portée devant une hernie symptomatique
ou volumineuse, du fait du risque d’étranglement, ou devant une
récidive, ce qui est très rare.
L’intérêt de la voie laparoscopique par
rapport à la voie classique réside dans son effet de grossissement,
un traumatisme opératoire moins sévère et un résultat cosmétique
excellent.
Hernies des coupoles ou de Bochdalek
:
Elles résultent d’un défaut de développement de la portion
postérolatérale de la coupole diaphragmatique au niveau du
foramen de Bochdalek.
À ce niveau, la cavité thoracique et la cavité
péritonéale communiquent et l’anse intestinale primitive (intestin
grêle, côlon droit, côlon transverse), mais aussi l’estomac (40 % des
cas), le lobe gauche du foie et, plus rarement, le pancréas, la rate,
le rein ou la surrénale migrent dans le thorax.
Une séquestration
pulmonaire peut être associée.
A - DIAGNOSTIC
:
Les formes à révélation néonatale sont mal tolérées du fait de
l’hypoplasie pulmonaire associée (due à la pression prolongée in
utero des viscères abdominaux herniés dans le thorax) à l’origine
d’une hypoxémie et d’une acidose ; l’hypertension artérielle
pulmonaire qui en résulte crée un shunt gauche-droite qui majore et entretient le processus.
Le tableau est en général bruyant avec une
détresse respiratoire aiguë qui nécessite une intervention
chirurgicale en urgence.
Les formes contenant le lobe gauche du foie
ont généralement un pronostic défavorable par rapport aux formes
ne contenant pas la glande hépatique.
La mortalité de ces formes
néonatales atteint 50 à 60 %.
Elles sont découvertes au cours de la grande enfance ou à l’âge
adulte dans seulement 5 % des cas.
Dans ce cas, elles peuvent
être bien supportées et découvertes au hasard d’un cliché
thoracique.
Lorsqu’elles sont symptomatiques, elles peuvent
entraîner des douleurs postprandiales souvent positionnelles, des
vomissements, une dysphagie, voire un véritable syndrome occlusif,
haut ou bas.
Elles peuvent se révéler dans 46 % des cas sous la
forme sévère de complications des viscères herniés (ulcère gastrique,
perforation gastrique, volvulus gastrique, fistule colopleurale,
hémorragie du viscère hernié).
La mortalité de ces formes
sévères chez l’adulte est de 32 %.
Des troubles respiratoires
peuvent accompagner le tableau, tels qu’une douleur thoracique,
une dyspnée, une toux avec ou sans épanchement pleural ou une
pneumopathie.
La radiographie du thorax et surtout l’opacification barytée du tube
digestif permettent de faire le diagnostic en montrant la présence
d’anses grêles et de côlon dans le thorax.
Le siège postérolatéral de
la brèche sur le cliché de profil permet d’affirmer le caractère
congénital de la hernie.
B - TECHNIQUE CHIRURGICALE
:
1- Enfant
:
L’opéré est installé en position de lordose dorsolombaire.
La
laparotomie est la voie classique ; la voie médiane sus-ombilicale est
habituellement choisie, mais la voie transverse sus-ombilicale, et
décalée à gauche à la pointe de la dixième côte, est bien adaptée au
nouveau-né.
Le péritoine ouvert, on constate que les viscères abdominaux ont
migré dans le thorax et l’orifice herniaire est très facilement
repéré au niveau de la coupole gauche.
On recherche les
malformations associées (séquestration pulmonaire, malrotation
intestinale...) et un éventuel sac herniaire.
La réparation
diaphragmatique consiste d’abord à mettre en place un drain dans
la cavité thoracique pour annuler la dépression thoracique et réduire
la hernie.
L’abaissement de la rate est souvent difficile ; il ne faut
pas tirer sur son méso, mais l’accrocher d’un doigt glissé dans le
thorax pour lui faire franchir le relief de la berge orificielle.
Lorsque
toute la masse intestinale est ainsi extériorisée et protégée par un
champ humide, elle glisse vers le bas du fait de la position
opératoire et la vue est excellente sur la coupole et l’orifice herniaire.
Pour mieux repérer ses limites internes, on sectionne le ligament
triangulaire gauche du foie qui est ensuite refoulé vers la droite.
Si
le rein a également migré dans la cavité thoracique, on le réduit
dans la fosse lombaire sans difficulté particulière.
En cas de
séquestration pulmonaire associée, celle-ci est réséquée après section
des artérioles systémiques directement issues de l’aorte.
Le sac
herniaire, s’il existe, est réséqué.
Si les berges de l’orifice diaphragmatique sont bien individualisées,
on peut refermer en un plan à points séparés assez rapprochés de fil
non résorbable.
Lorsque tous les points sont passés, ils sont
progressivement noués et la suture terminale est transversale sur la
coupole.
S’il n’existe pas d’ébauche musculaire sur un des segments
de l’orifice (en général en arrière), les fils prennent appui sur l’arc
postérieur de la huitième ou de la neuvième côte.
La prise du tissu fibrocelluleux qui recouvre le relief costal est insuffisante et à
l’origine d’une récidive de la hernie.
Les fils sont passés autour de
la côte, régulièrement disposés jusqu’à ce que l’on rencontre
en dehors l’ébauche musculaire diaphragmatique.
Ils prennent
ensuite appui sur la berge antérieure de l’orifice et sont enfin serrés
sans difficulté particulière.
L’utilisation d’une prothèse est rarement
nécessaire (sauf en cas d’agénésie complète d’un hémidiaphragme)
et doit être évitée.
En cas de malrotation intestinale associée, on
écarte au maximum les deux pieds de l’anse primitive après
libération des accolements pathologiques du grêle et du côlon, le
grêle étant disposé à droite de l’axe mésentérique supérieur et le
côlon à gauche.
2- Adulte
:
La voie abdominale est aussi préférable, offrant un bon accès sur la
coupole et permettant une bonne remise en place des anses
intestinales, surtout en cas de mésentère commun associé.
En cas
d’orifice diaphragmatique étroit, la fermeture peut se faire par
suture transversale à points séparés de fil non résorbable.
En cas
d’orifice large ou de cavité péritonéale trop petite pour permettre
une réintégration complète des viscères, une plaque prothétique
peut être mise en place.
Cette prothèse est fixée à la face inférieure
des vestiges du diaphragme et, si besoin, aux espaces intercostaux
correspondants ; elle doit déborder largement le pourtour de l’orifice
et être fixée si possible par une double rangée de points séparés de
fil non résorbable.
Chez l’enfant comme chez l’adulte, la fermeture de la laparotomie
se fait après mise en place d’un drain aspiratif dans la cavité
thoracique et une kinésithérapie respiratoire intensive postopératoire
est instaurée.
Chez l’enfant comme chez l’adulte, la réparation du diaphragme
peut aussi être menée par voie thoracique, selon les mêmes principes.
C - INDICATIONS CHIRURGICALES
:
1- Enfant
:
Dans les formes à révélation néonatale, l’indication opératoire est le
plus souvent formelle et urgente, du fait de la mauvaise tolérance et
après contrôle des conditions respiratoires, cardiocirculatoires et
métaboliques ; la correction anatomique de la hernie ne suffit
souvent pas à retrouver immédiatement une fonction respiratoire
normale et une oxygénation extracorporelle est alors nécessaire
jusqu’à ce que le poumon hypoplasique redevienne fonctionnel.
Dans les formes à révélation secondaire, après quelques heures de
vie, l’évolution est habituellement favorable après traitement
chirurgical.
2- Adulte
:
L’indication opératoire est justifiée dès le diagnostic posé, du fait de
complications sévères et de leur mortalité élevée.
D - CAS PARTICULIER DES HERNIES
DE LA COUPOLE DROITE
:
Elles sont beaucoup plus rares.
Le foie et une partie des viscères
abdominaux sont luxés dans la cavité thoracique.
L’installation et la
technique chirurgicale sont identiques, la laparotomie étant décalée
à droite chez le nouveau-né pour faciliter l’accès à la coupole.
La
section des ligaments suspenseurs du foie donne un bon jour sur la
coupole diaphragmatique droite.
L’orifice congénital est traité
comme à gauche.
Dans les cas rares où la quasi-totalité du foie est
basculée dans le thorax à travers un defect diaphragmatique
important, les ligaments suspenseurs du foie et les veines sushépatiques
peuvent être en disposition anormale, irréductible.
Il est
alors conseillé de prolonger la laparotomie en thoracophrénotomie,
plutôt que de traumatiser le foie par une réduction à l’aveugle.
Dans
de tels cas, où le defect diaphragmatique va jusqu’à l’orifice de la
veine cave inférieure, on peut être conduit à fermer le diaphragme
en dehors d’un cône hépatique laissé intrathoracique en protection
de la veine cave inférieure.