Restauration fonctionnelle par ajustement occlusas
(Suite)
Cours de Médecine Dentaire
B -
Rechercher les interférences occlusales
travaillantes et non travaillantes
:
Ash définit les interférences occlusales comme
des contacts occlusaux qui entravent les fonctions
et considère qu’elles doivent être corrigées.
Elles
sont repérées pour établir le diagnostic occlusal
mais ne sont corrigées qu’après les deux premières
phases du traitement occlusal : thérapeutique sur
le chemin de fermeture et établissement de la PIM
physiologique.
Elles sont soigneusement notées par marquage à
l’aide de papiers carbone fins soutenus par des
pinces de Miller.
Le marquage des seuls glissements
centrifuges est source d’erreur et ne peut être
retenu comme élément diagnostique.
En effet, les
trajets centripètes (fonctionnels) et centrifuges
(analyse) sont conduits par des muscles différents.
C’est pourquoi il est conseillé d’observer les trajets occlusaux après avoir fait exécuter des cycles de
mastication sur les papiers occlusaux.
C - Évaluer les fonctions orofaciales :
Dans les cas de dysfonctions craniomandibulaires,
de béance antérieure (open bite), de migration des
dents antérieures, d’apparition de diastèmes ou de
mobilité dentaires, il est nécessaire d’évaluer la
dynamique linguale et la tonicité labiale.
Souvent
l’instabilité occlusale est compensée par la
contraction des muscles élévateurs ainsi que
l’abaissement et l’étalement de la langue qui tentent
d’immobiliser la mandibule.
L’interposition
linguale et/ou labiale entretient un déséquilibre
qu’il est essentiel d’analyser avant d’établir un
plan thérapeutique.
Mais le premier examen clinique
concerne la respiration : il est indispensable
d’évaluer le type respiratoire (nasale, orale, mixte)
pour compléter le diagnostic et donner un pronostic
aux thérapeutiques orofaciales et par conséquent
aux traitements dentaires des béances ou des migrations.
1- Évaluation de la respiration :
La motilité des ailes du nez est évaluée au travers
du test de réflexe narinaire.
Il s’exécute bouche
fermée.
Les ailes du nez sont pincées pendant
2 secondes puis relâchées : normalement les ailes
du nez vibrent et se dilatent dès la première inspiration.
Le second test, test de Rosenthal, est également
effectué bouche fermée.
Le patient est invité à
respirer par le nez 10 fois de suite.
L’opérateur en
contrôle le pouls.
Un patient avec respiration nasale
ne présente ni ouverture intempestive de la
bouche, ni collapsus des ailes du nez, ni vertige, ni
inspiration bruyante, ni fatigue, ni accélération du
pouls, ni intervention des muscles scalènes.
Le
patient avec respiration mixte présente une ou
plusieurs des altérations précédemment citées sans
toutefois être obligé à une ouverture de la bouche.
Le patient qui a une respiration orale ouvre la
bouche dès les premières inspirations.
Ces tests permettent d’évaluer le degré de difficulté
du traitement orofacial : les objectifs thérapeutiques
sont plus faciles à atteindre chez le patient
à respiration nasale que chez le patient à
respiration orale.
2- Dynamique linguale
:
Pour confirmer une dysfonction linguale, la position
de la langue est examinée au repos, lors de la
déglutition et au cours de la parole.
Selon Foumier,
les trois examens constituent un ensemble
diagnostique indissociable ; il n’existe pas de déglutition
atypique isolée.
Une position basse située entre les dents antérieures
ou aplatie sur les secteurs latéraux (souvent
associée à une empreinte des faces internes dentaires
sur la partie inféro-latérale de la langue) est
considérée comme dysfonctionnelle.
Lors de la déglutition, l’appui lingual s’effectue
plus largement sur les papilles palatines.
Normalement,
les dents sont en contact, sans participation
de la sangle labiale.
L’aspiration des lèvres, la
participation des scalènes, la double déglutition,
sont les caractéristiques dysfonctionnelles à rechercher
au cours de la déglutition.
Lors de la prononciation des « palatales » (L, N,
D, T), la langue se situe normalement sur les papilles
palatines : la surface d’appui augmente du L
au T.
3- Tonicité labiale :
Elle est évaluée par la palpation, au repos et lors
des fonctions : la partie médiane et les parties
latérales sont pincées légèrement entre le pouce et
l’index pour y vérifier leur caractère flasque ou
tonique et identifier une éventuelle hypertonie ou
hypotonie des lèvres.
L’observation est complétée
par la recherche des incompétences labiales ainsi
que par l’évaluation du degré de tension des sillons labiomentonnier et nasolabiaux.
Thérapeutique par équilibration occlusale
:
A -
Première étape : équilibration occlusale sur
le chemin de fermeture physiologique
La technique d’équilibration occlusale est fonction
du décalage entre la PIM habituelle et la PIM physiologique
(PRP).
Ce décalage est diagnostiqué lorsque
le patient présente un relâchement musculaire
suffisant et répond positivement au test d’élévation.
1- Distance entre les deux positions PIM-PRP = 1 mm
* Règles de l’équilibration occlusale conservant
la PIM du patient
:
Le décalage entre la PIM physiologique et la PIM de
convenance est = 1 mm, l’équilibration occlusale a
pour but d’établir une PIM clinique en harmonie
avec le chemin de fermeture physiologique, en
effaçant la surface de glissement provoquée par le
contact prématuré qui induit une déviation mandibulaire
et une activité musculaire asymétrique.
La PIM du patient est donc conservée.
*
Recherche du contact prématuré
Matériel. L’enregistrement du contact prématuré
s’effectue à l’aide de la butée incisive et de cires
« occlusal indicator » de Kerr.
Méthode. La butée est replacée sur les incisives
après que les cires « occlusal indicator » soient
collées sur les demi-arcades supérieures, des canines
ou premières prémolaires aux dernières molaires,
en prenant soin d’y apposer leur surface
brillante et de les appliquer avec une très faible
pression pour ne pas provoquer d’indentations.
Le patient est invité à se détendre l à 2 minutes
avant de vérifier le relâchement mandibulaire à
l’aide du test d’élévation.
La butée occlusale est retirée en prenant soin de
faire ouvrir la bouche au minimum.
Le patient élève la mandibule lentement
jusqu’au premier contact occlusal, le marque légèrement
puis entrouvre la bouche pour que le praticien
repositionne la butée ; les cires sont retirées,
en prenant soin de ne pas les déformer, pour y
identifier l’intensité des contacts occlusaux.
L’opération est renouvelée trois fois pour vérifier
s’il existe ou non une répétitivité des contacts.
Si les contacts occlusaux enregistrés à l’aide des
cires sont répétitifs, l’équilibration sur le chemin
de fermeture peut être entreprise.
L’absence de répétitivité des contacts occlusaux
est une contre-indication à l’équilibration occlusale,
car elle signe une activité musculaire résiduelle
et variable qui ne permet pas d’identifier
avec certitude les surfaces occlusales à corriger.
* Marquage du contact prématuré :
En présence d’une répétitivité des contacts occlusaux,
une quatrième série de cire est positionnée
sur les dents maxillaires et, avec le même protocole,
le contact prématuré est identifié sur les cires
et marqué au crayon aniline.
* Ajustement occlusal :
Les cires sont déposées et la correction s’effectue
avec une fraise turbine à grain très fin, de forme
poire.
Le contact prématuré (le trajet de glissement)
est effacé en prenant soin de conserver le
point qui correspond à la PIM (la partie finale du
trajet de glissement).
Parfois, les cires
présentent plusieurs contacts occlusaux, d’intensités
légèrement différentes permettant d’identifier les contacts successifs qui sont corrigés en effaçant
les contacts postérieurs en premier lieu.
L’objectif
est d’obtenir un à deux contacts bilatéraux de
même intensité et le plus symétrique possible sur
les prémolaires et les premières molaires.
Durant l’ajustement occlusal, le patient ne doit
pas retrouver sa PIM habituelle : la butée occlusale
est donc systématiquement replacée sur les incisives
centrales.
Dans les cas de faible décalage, la PIM du patient
est donc conservée : elle se trouve en harmonie
avec le chemin de fermeture physiologique après
effacement des glissements occlusaux dus aux premiers
contacts dentaires identifiés grâce à l’obtention
du relâchement musculaire.
2- Distance entre les deux positions PIM-PRP > 1 mm
:
* Règles de l’équilibration occlusale modifiant
la PIM du patient
:
Lorsque le décalage entre la PIM clinique et le
chemin de fermeture physiologique est supérieur à
1 mm, la PIM doit être changée : elle est
établie sur le chemin de fermeture physiologique
pour obtenir un équilibre neuromusculaire stable.
Pour l’objectiver, une étude préalable sur articulateur
est indispensable.
Le port de la plaque occlusale d’Abjean
(POA) contribuant à l’amélioration cinématique
et symptomatologique permet de tester la
nouvelle PIM qui sera construite à travers des règles
différentes des précédentes.
Matériel.
L’enregistrement du contact prématuré
s’effectue à l’aide de la butée incisive et de
cires « occlusal indicator » de Kerr.
Méthode.
Il faut, en premier lieu, déterminer les
dents susceptibles de conduire les fonctions.
Les contacts prématurés situés sur les dents
choisies pour guider les fonctions seront corrigés
sur les dents maxillaires : l’approfondissement des
fosses cuspidiennes supérieures permet l’élévation
de la pointe cuspidienne de la dent antagoniste
inférieure et, de ce fait, réduit l’angle du surplomb
immédiat (overjet immédiat) et rend la dent fonctionnelle.
Les contacts prématurés situés sur les autres
dents (qui n’ont pas été choisies comme guides des
trajets fonctionnels) seront corrigés sur les dents
mandibulaires : le relief cuspidien mandibulaire
sera réduit et, de ce fait, ouvrira l’angle de surplomb immédiat (overjet immédiat) et ne permettra
pas à la dent choisie de participer au guidage
occlusal.
Cette dent, au travers de son contact avec
son antagoniste, participera seulement au maintien
de la stabilité occlusale.
Dans les cas de très fort décalage entre la PIM
clinique et le chemin de fermeture, il est possible
que la thérapeutique occlusale ne puisse être effectuée
par ajustement (par soustraction) : elle est
alors réalisée par adjonction de composites, par la
réalisation de dents provisoires ou bien au travers
d’un traitement orthodontique.
En résumé, dans le cas de fort décalage entre la PIM clinique et le chemin de fermeture (d > l mm),
la thérapeutique occlusale doit donc établir :
• une PIM sur le chemin de fermeture physiologique
;
• une PIM répartie sur le maximum de dents, par
des contacts punctiformes et de même intensité
;
• des glissements s’effectuant aisément en rétrusion,
latéralité et propulsion.
B - Deuxième étape : établissement d’une PlM
stable
Pour obtenir la stabilité occlusale, les points de
contacts occlusaux doivent se répartir bilatéralement
avec une intensité égale.
Des papiers marqueurs extrafins sont montés sur
des pinces de Miller et servent à contrôler la répartition,
l’intensité et la surface des contacts occlusaux.
Le patient est invité à claquer des dents sans
forcer sur les papiers marqueurs (la butée n’est
plus utilisée).
En effet, en présence d’inocclusion
légère, un claquement forcé peut induire une élévation
mandibulaire et marquer des contacts
inexistants.
La stabilité est obtenue en respectant la répartition
d’un maximum de contacts dentaires mandibulaires
dans la gouttière occlusale maxillaire.
Les cuspides de support des groupes l et
2 sont respectées pour maintenir la dimension verticale
d’occlusion.
Les cuspides de
groupe 3 peuvent supporter des corrections surtout
lorsqu’elles présentent des surfaces de contacts
très étendues sur les trajets non travaillants.
En présence de facettes d’usure importantes signant
un bruxisme, il est recommandé de réduire
leur surface sur les dents mandibulaires, pour désorienter
le bruxisme et diminuer l’intensité des forces
transmises au parodonte.
Cette correction rétablit,
si possible, la convexité de la dent.
La facette d’usure, située sur une cuspide support ou
dans un sillon est réduite partiellement en se référant
à la localisation idéale des points supports et
sans changer la dimension verticale d’occlusion.
Le
remodelage d’une facette d’usure située sur une
surface de guidage ne doit pas altérer les fonctions
incisive et latérales.
C - Troisième étape : établissement des trajets
fonctionnels en rétrusion, en latéralité
et en propulsion
Les trajets fonctionnels sont repérés sur des dents
maxillaires à l’aide des papiers marqueurs après
mastication (trajets centripètes). Pour qu’il y ait
fonction, il faut qu’il y ait continuité entre le trajet
fonctionnel et le contact en PIM.
1- Ajustement occlusal en rétrusion :
Le patient mastique les papiers marqueurs puis
claque les dents en PIM, afin de pouvoir identifier
les trajets rétrusifs et les contacts occlusaux en
PIM.
Les trajets de rétrusion s’effectuent sur la
partie mésiale de la cuspide palatine des prémolaires
et des molaires.
Normalement, ils sont
bilatéraux et parallèles à l’axe sagittal médian,
quelle que soit la position des dents concernées.
Pour obtenir une rétrusion non traumatisante, il
est conseillé de conserver ou d’établir les trajets
rétrusifs sur les premières prémolaires en respectant
la répartition bilatérale.
En effet, au cours de
la mastication, les molaires supportant les trajets
de rétrusion sont très sollicitées par le jeu des
muscles rétruseurs (digastriques postérieurs, masséters
profonds et temporaux postérieurs) qui sont
à proximité immédiate.
Lorsqu’il n’existe pas de rétrusion sur les premières prémolaires, les trajets
sont conservés sur les dents cuspidées les plus
antérieures : deuxième prémolaire, cuspides mésiales
des premières molaires...
L’ajustement occlusal s’effectue par élimination
progressive des trajets rétrusifs molaires en conservant soigneusement les points supports de l’occlusion.
Parfois, pour obtenir un glissement
bilatéral en rétrusion, il est indiqué de faire une
adjonction de composite sur le versant mésial de la
cuspide palatine d’une prémolaire.
2- Ajustement occlusal en latéralité
:
Après mastication et claquement sur les papiers
marqueurs, les trajets latéraux travaillants et non
travaillants sont identifiés ainsi que les contacts occlusaux en PIM.
Les interférences non travaillantes sont toujours
effacées avant les trajets travaillants car elles peuvent
induire des interférences travaillantes en modifiant
le trajet mandibulaire. Elles sont supprimées
en respectant les points supports du groupe l.
Le patient est invité à mastiquer et à claquer de
nouveau sur les papiers marqueurs. Les trajets travaillants
sont établis en vérifiant le type de fonction
du patient : groupe ou canine, ainsi qu’en
fonction de l’état du parodonte.
Au risque de fermer l’enveloppe fonctionnelle,
la fonction groupe ne peut être transformée par
addition, en fonction canine, dans le but de supprimer
l’interférence latérale travaillante.
Elle est
établie en harmonie avec les dents les plus antérieures
pour réduire les forces traumatisantes dues
à l’activité musculaire (en particulier des ptérygoïdiens
médians) au cours de la mastication.
L’interférence latérale travaillante peut être éliminée
par soustraction sur la surface de guidage
concernée ou par addition sur une dent collatérale.
Au maxillaire, l’interférence est éliminée en modifiant
la pente cuspidienne depuis le sommet de la
cuspide jusqu’au sillon en respectant les points de
contact en PIM.
Il faut contrôler attentivement
l’ajustement de cette surface de guidage qui
doit s’intégrer dans la fonction groupe à laquelle
participent les dents plus mésiales.
Au niveau de la mandibule, la cuspide linguale
qui interfère est réduite en conservant les points de
contact situés près du sillon central.
Si l’élimination de l’interférence travaillante
doit aggraver les interférences non travaillantes, il
faut rétablir la fonction par adjonction de matériau
sur les dents plus mésiales sans réduire l’enveloppe fonctionnelle déterminée par les surplombs. Dans le cas d’un parodonte affaibli, la
contention peut s’imposer lorsque la dent qui interfère
doit guider la fonction.
Parfois la fonction latérale est prise en charge
successivement par plusieurs dents ; il s’agit d’une fonction-relais que l’on conserve en l’harmonisant
pour que le mouvement s’effectue de manière
aisée.
Dans les cas de parodontite profonde, il est
conseillé de répartir la fonction sur plusieurs dents
en privilégiant les dents les plus antérieures pour
réduire les forces occlusales au cours de la fonction.
La fonction canine est conservée si elle n’induit
pas une cinématique mandibulaire dysfonctionnelle.
Parfois, les traitements prothétiques ou orthodontiques
ou encore les reconstructions conservatrices
sont effectués sans tenir compte de la
valeur individuelle du surplomb immédiat, et réduisent
l’enveloppe fonctionnelle.
Une augmentation
du surplomb immédiat s’impose alors pour retrouver
une aire masticatrice tolérable.
La
correction s’effectue jusqu’à l’obtention d’une dynamique
latérale harmonieuse sans qu’apparaissent
d’interférences non travaillantes controlatérales.
Dans les cas de parodontite profonde au
niveau de la canine guidant la fonction, il est
conseillé d’en augmenter le surplomb afin d’établir
une fonction groupe avec les incisives latérales.
Toutefois, il faut veiller à ne pas créer d’interférences
non travaillantes ; la contention s’impose
dans certains cas pour réduire la mobilité.
3- Ajustement occlusal en propulsion
:
Idéalement, la fonction incisive est établie par
glissement des incisives médianes inférieures sur
leurs homologues supérieures.
Les interférences
travaillantes et non travaillantes sont objectivées
par les papiers marqueurs que le patient doit inciser
et mastiquer.
Les interférences non travaillantes
situées sur les versants distaux des molaires et
prémolaires supérieures sont effacées
avant toute interférence travaillante qui peut être
induite par une déviation secondaire.
Lors de
l’ajustement occlusal, il est essentiel de respecter
les points de contact en PIM.
Idéalement, l’incision est distribuée sur les deux
incisives centrales supérieures.
La correction occlusale
d’une interférence travaillante incisive ne
s’effectue qu’après avoir vérifié la valeur de la
désocclusion postérieure.
L’ajustement peut se
faire par réduction si la désoclusion postérieure est
suffisante.
Si la désocclusion postérieure n’est pas suffisante ou par adjonction pour éviter l’apparition
d’interférences postérieures.
De même, en cas
de mobilité incisive et d’impossibilité de réduire le
trajet fonctionnel, l’adjonction d’un composite sur
une autre incisive permet d’assurer une meilleure
répartition des forces sans réduire l’enveloppe
fonctionnelle.
Parfois, tout comme pour la fonction
latérale, la contention peut s’imposer.
En présence d’une béance antérieure, la fonction
incisive ne peut être assurée dans sa totalité.
Il
est indiqué d’établir un glissement propulsif bilatéral
sur les dents latérales les plus antérieures (canines
ou/et prémolaires).
Il est parfois nécessaire de compléter les thérapeutiques occlusales par la correction des dysfonctions
linguolabiales pour éviter l’accentuation des
migrations, des mobilités dentaires, des béances,
conditions qui induisent une surcharge fonctionnelle
au niveau des secteurs latéraux et postérieurs.
D - Quatrième étape : corrections
des parafonctions orofaciales associées
Lorsque le patient présente une dysfonction craniomandibulaire
d’étiologie occlusale, compliquée par
l’abaissement lingual (associée très fréquemment à
une respiration buccale), les traitements de rééducation
des fonctions respiratoires puis linguales
sont effectués après l’obtention d’une occlusion
stable et fonctionnelle.
Dans les cas de parodontite avec migrations dentaires
secondaires à l’interposition de la langue ou
des lèvres, les thérapeutiques parodontales et occlusales
sont complétées par la rééducation orofaciale
: exercices pour remémoriser les positions
mandibulaires de repos et d’intercuspidation maximale
et pour retrouver les fonctions physiologiques
de la langue (précédées, si nécessaire, par une
rééducation des fonctions respiratoires), assouplissement
des sillons cutanés, traitement de l’incompétence
labiale...
Dans tous les cas, les thérapeutiques physiques
sont effectuées après avoir réalisé l’ajustement occlusal qui assure une stabilité de l’intercuspidation
ainsi que des trajets occlusaux harmonieux,
conditions indispensables pour obtenir une cinématique
mandibulaire fonctionnelle.
Conclusion
:
La restauration par ajustement occlusal est effectuée
après étude précise des paramètres occlusaux
individuels et recherche de la position mandibulaire
de référence qui détermine le type de thérapeutique
occlusale : ajustement occlusal sur le
chemin de fermeture physiologique en maintenant
la PIM du patient dans les cas de faible décalage
entre la PIM clinique et la position de repos physiologique,
ou bien ajustement occlusal en modifiant
la PIM dans les cas de fort décalage.
L'ajustement occlusal, indiqué pour tous les
patients qui doivent être traités par thérapeutique
conservative, prothétique, occlusoparodontale ou
orthodontique permet d’établir une occlusion stable
et fonctionnelle qui assure une cinématique
mandibulaire harmonieuse.
Elle doit être complétée
par les thérapeutiques fonctionnelles orofaciales
lorsque des dysfonctions musculaires compliquent
le cadre occlusal.