Patients atteints de traumatismes multiples entraînant au moins une lésion vitale.
Le polytraumatisme est une urgence médico-chirurgicale.
Il nécessite l'intervention d'une équipe pluridisciplinaire.
Il devrait être pris en charge dans des centres spécialisés.
Conduite a tenir sur les lieux de l'accident :
Prise en charge généralement assurée par une équipe spécialisée :
SAMU, pompiers...
Le plus souvent suite à un accident de la voie publique.
A - RAMASSAGE
:
Extraction : désincarcération de la personne si elle est dans un véhicule.
Mise à l'écart en sécurité.
B - GESTES DE SAUVETAGE
:
a) Mise en position latérale de sécurité (PLS)
:
Pour éviter l'inhalation de liquide gastrique.
Le plus souvent la victime n'est pas à jeun.
Souvent sidération gastrique : arrêt de la digestion qui entraîne une augmentation de l'acidité gastrique.
b) Assurer la liberté des voies aériennes supérieures :
Extraction des corps étrangers : débris dentaires, terre...
c) Éviter la chute de la langue par relâchement :
Pose d'une canule de Guédel.
d) Aspiration bronchique :
L'occlusion bronchique est quasi constante chez les polytraumatisés.
C - BILAN LESIONNEL INITIAL :
Dépistage et stabilisation d'une éventuelle détresse vitale :
•Recherche d'une défaillance respiratoire
•Défaillance neurologique : coma
Remplissage éventuel par des macromolécules.
D - TRANSPORT MEDICALISE :
Transport vers les urgences prévenues par radio ou téléphone.
Poursuite de la réanimation aux urgences hospitalières :
Mise en salle de déchocage.
S'assurer de deux abords veineux de bon calibre.
Doivent être pratiqués aux urgences :
•NFS
•Groupe
•Bilan d'hémostase
Les autres examens ne seront faits qu'à la demande.
Surveillance des constantes :
•Mise sous scope
•Pose d'un saturomètre
•Appareillage permanent de surveillance de la pression artérielle
1) REMPLISSAGE VASCULAIRE :
Dans un premier temps par des macromolécules : on utilise actuellement des amidons.
Peut avoir des conséquences rénales : ne pas dépasser 30 ml/Kg/j.
On utilise aussi d'autres macromolécules à base de gélatines.
Le simple remplissage peut résoudre le problème en rétablissant une volémie normale.
On ne cherche pas systématiquement à rétablir le taux d'hémoglobine.
La transfusion de culots globulaires est un traitement de 2ème intention.
On peut également ajouter aux culots globulaires la transfusion de plaquettes, fibrinogène ou plasma.
La transfusion massive a des effets néfastes en elle-même.
Le suivi du remplissage se fait sur l'état clinique et la biologie.
2) REANIMATION VENTILATOIRE :
Libérer les voies aériennes :
•Pose d'une canule de Guédel
•Libérer les bronches
•Évacuer les corps étrangers
•Oxygénothérapie systématique en cas de traumatisme thoracique
En cas de respiration paradoxale, on peut utiliser un appareil à pression positive : masque à SIPA qui oblige le patient à forcer en fin d'inspiration.
Ventilation destinée à :
•Apporter de l'oxygène
•Ouvrir les alvéoles collabées
On n'intube pour ventiler qu'après avoir tenté tous les autres moyens, car ce n'est pas sans risques :
•Infection
•Traumatisme
3) TRAITEMENT DE LA DOULEUR PARIETALE :
Permet en même temps de traiter l'hypoxie.
Antalgiques morphiniques par voie IV.
Recours éventuel à l'analgésie loco-régionale : péridurale.
Permet au patient de respirer et de tousser pour évacuer.
Évacuation des épanchements quels qu'ils soient.
4) REANIMATION NEUROLOGIQUE :
Trois raisons pour intuber et ventiler :
•Lorsqu'il existe un coma sévère (Glasgow < 6) les centres respiratoires peuvent être lésés.
•On risque une chute de la langue.
•En cas de traumatisme crânien, on crée une alcalose respiratoire qui permet de diminuer l'œdème cérébral
On utilise du MANNITOL ®, ou GLYCÉROTONE ® (traitement d'entretien).
Position demi-assise qui évite ou limite la turgescence.
Inhibiteurs calciques (discuté).
Vérification des 4 grands systèmes dans l'ordre :
• Crânio-encéphalique
• Thoraco-pulmonaire
•Abdomino-pelvienne
• Vertébro-médullaire et osseuse
A - EVALUATION DE L'ETAT CRANIO-ENCEPHALIQUE
:
1) PATIENT CONSCIENT :
a) Scanner cérébral si :
•Plaie crânio-cérébrale
•Suspicion de fracture de la base du crâne : rhinorrhée, épistaxis, otorragie
•Embarrure : enfoncement d'une partie de la voûte crânienne : possibilité de lésions sous-jacentes, méningo-encéphaliques
b) Sinon, surveillance neurologique :
2) PATIENT COMATEUX :
Scanner cérébral dans tous les cas :
•Contusion cérébrale
•Hémorragie méningée
3) AGGRAVATION NEUROLOGIQUE :
Scanner cérébral
À la recherche de :
•Hématome extra-dural (HED) : opérable
•Hématome sous-dural (HSD) entre les méninges et le cerveau : opérables
•Œdème cérébral : pas de traitement chirurgical ; traitement anti-œdémateux
B - EVALUATION DE L'ATTEINTE THORACO-PULMONAIRE
:
1) PATIENT EN DETRESSE RESPIRATOIRE AIGUË
:
Signes cliniques associés :
•Polypnée : FR > 20/min
•Sueurs
•Cyanose
•Tirages : susternal, intercostal
Chute de la saturation en oxygène mesurée au saturomètre.
Peut être confirmée par l'étude des gaz du sang.
On recherche :
a) Présence anormale de fluides :
•Hémothorax : présence de sang
•Pneumothorax : d'autant plus grave que volumineux et bilatéral
b) Rupture du diaphragme :
Le plus souvent au niveau de l'hémidiaprhagme gauche.
Formation d'une hernie à travers le diaphragme : anse intestinale, foie, rate.
Provoque une détresse respiratoire.
Relativement rare mais difficile à diagnostiquer
c) Volet thoracique :
Double fracture qui désolidarise une partie de la cage thoracique.
Diminution de l'expansion de la cage thoracique.
Cause d'une hypoventilation alvéolaire.
Surtout les volets antérieurs et latéraux étendus.
d) Contusion pulmonaire :
Conséquence directe de l'impact du traumatisme sur le poumon.
La partie contuse du poumon ne ventile plus, ne participe plus aux échanges respiratoires.
e) Encombrement bronchique :
Peut être dû à :
•L'inhalation de substances : désobstruction
•La douleur : limitation des mouvements respiratoires : traitement de la douleur
f) Pneumomédiastin :
Présence anormale d'air dans le médiastin.
Rupture de l'arbre bronchique ou de l'œsophage.
Pas de traitement mais valeur d'alerte.
2) PATIENT EN DETRESSE CIRCULATOIRE :
État de choc ou collapsus.
Dans la majorité des cas, il s'agit d'un saignement qui provoque un choc hypovolémique.
•Chute de la pression artérielle.
•Tachycardie compensatrice
•Sueurs
•AEG
Dans un premier temps, le taux d'hémoglobine peut être conservé, ainsi que l'hématocrite.
a) Hémomédiastin :
Il s'agit le plus souvent d'un hémomédiastin abondant.
b) Hémothorax :
Mais il peut s'agir également d'un hémothorax : épanchement de sang dans la plèvre.
Saignement d'un gros vaisseau :
•Artère pulmonaire : gros calibre mais faible pression
•Veine cave supérieure
Au-delà de 300 ml/h : thoracotomie d'hémostase.
c) Hémopéricarde :
Comprime le cœur et gène le retour veineux.
Pas hémorragique.
Turgescence des veines jugulaires.
3) PATIENT SANS DETRESSE :
Ne signifie pas forcément l'absence de lésion
a) Examen clinique :
•Douleurs pariétales
•Respiration paradoxale : signe d'hypoxie
•Emphysème sous-cutané : évoquer la rupture de l'arbre trachéo-bronchique (chir)
•Asymétrie des pouls des membres supérieurs : doit faire suspecter une rupture partielle de l'isthme de l'aorte (chir)
b) Imagerie :
•Radio pulmonaire : fractures de côtes, pneumothorax, hémothorax, pneumo-hémothorax, pneumomédiastin, hémomédiastin, rupture du diaphragme
•Gril costal qui permet de mieux visualiser les fractures des côtes
•Scanner thoracique avec injection d'un produit de contraste : pour tout traumatisme thoracique important
•Échographie cardiaque : non systématique ; suspicions d'atteinte du cœur (hémopéricarde)
C - EVALUATION DE L'ATTEINTE ABDOMINO-PELVIENNE :
1) CAS D'HEMODYNAMIQUE STABLE :
a) Examen initial
:
Recherche :
*De points douloureux
Par la palpation :
•Abdominaux
•Pelviens
•Lombaires : traumatisme rénal
*De troubles urinaires
•Miction spontanée
•Hématurie
•Métrorragies
*Anomalies autres
•Contractures abdominales
•Empâtement lombaire
•Bombement du Douglas
•Globe vésical
b) Imagerie :
*ASP
•Ombre des psoas
• PNP
*Clichés osseux
•Fracture des côtes inférieures
•Fracture des apophyses transverses lombaires : hématome rétropéritonéal qui peut provoquer un choc respiratoire