Topographie d’élévation et analyse du segment antérieur par balayage d’une fente lumineuse (Orbscan)
Suite
Cours d'Ophtalmologie
Applications cliniques
:
A - ASTIGMATISME
:
1- Définition
:
Dans un système optique idéal, l’image d’un point objet produit un
point au foyer image (système stigmate).
Quand la focalisation du
point image ne se fait plus en un point mais sur une surface (conoïde
de Sturm), le système est dit astigmate.
L’astigmatisme peut avoir
une origine purement optique et être lié à l’inclinaison des rayons
quelle que soit la géométrie du dioptre.
Cet astigmatisme optique
est une aberration optique qui peut s’observer dans tous les
systèmes optiques.
L’astigmatisme peut également être lié à une
irrégularité dans la géométrie du dioptre (toricité).
Cet astigmatisme
géométrique est une amétropie généralement liée à la géométrie de
la cornée.
La cornée joue un rôle prépondérant dans la genèse de
l’astigmatisme, qu’il soit idiopathique ou postchirurgical.
L’astigmatisme est le principal défaut optique qui limite l’acuité
visuelle.
Ainsi, le cylindre subjectif présente une plus forte
corrélation avec l’acuité visuelle corrigée que l’équivalent sphérique
subjectif, suggérant que l’astigmatisme a plus d’influence dans
l’acuité visuelle que les amétropies sphériques.
De façon pratique, on distingue l’astigmatisme régulier et
l’astigmatisme irrégulier. L’astigmatisme régulier est généré par une
surface torique (surface symétrique possédant deux axes de
révolution perpendiculaires).
Il existe donc deux rayons de courbure
orthogonaux (et donc deux puissances) dont les axes sont appelés
méridiens principaux.
Le rayon de courbure varie régulièrement
entre ces deux valeurs extrêmes d’un méridien à l’autre.
Diverses
irrégularités optiques sont souvent regroupées sous le terme mal
défini d’astigmatisme irrégulier.
Il s’agit d’un ensemble de
défauts ou d’aberrations optiques mal corrigibles optiquement et qui
sont définis de façon négative par rapport à l’astigmatisme régulier.
2- Méthodes d’examen
:
L’analyse et la quantification de l’astigmatisme à partir de la
morphologie de la cornée sont très anciennes.
La kératométrie
analyse quatre point paracentraux de la surface antérieure de la
cornée selon une conception sphérocylindrique.
La vidéokératoscopie a constitué un progrès en analysant des milliers
de points et en autorisant l’exploration de surfaces complexes.
Néanmoins, la vidéokératoscopie présente de nombreuses limites et
des biais inhérents aux hypothèses et de plus, seule l’interface airfilm
lacrymal est analysée.
L’Orbscan mesure la morphologie
des faces antérieure et postérieure de la cornée en limitant les
hypothèses, et biais de mesure.
Pour la mesure de la face antérieure
de la cornée par la fente, il n’est pas certain que la détection des
bords ne concerne que l’interface film lacrymal-cornée antérieure
comme on le pensait initialement.
En pratique quotidienne, le paramètre le plus intéressant à connaître
pour l’ophtalmologiste est l’astigmatisme régulier, c’est-à-dire la
composante de l’irrégularité cornéenne optiquement corrigible par
un verre sphérocylindrique.
En effet, les contraintes optiques liées à
la fabrication des verres imposent que les deux méridiens principaux
soient orthogonaux entre eux, que le rayon de courbure soit constant
le long d’un même méridien et varie régulièrement entre les deux
méridiens principaux.
Pour prescrire une correction optique, on
désire avant tout connaître l’axe et la puissance (ou le rayon de
courbure) des deux méridiens principaux, ou plus exactement leur
différence de puissance qui représente le cylindre de l’astigmatisme
cornéen.
Ce sont justement les données fournies par la kératométrie !
Ainsi, l’Orbscan, comme la vidéokératoscopie, propose une
kératométrie simulée (sim K).
Paradoxalement, alors que les méthodes modernes d’exploration de
la cornée permettent une analyse détaillée de la morphologie en
s’affranchissant des modèles anciens, la mesure de l’acuité visuelle
et la prescription de verres correcteurs imposent de réduire l’oeil et
la cornée à un modèle sphérocylindrique.
Ce fait explique que
l’Orbscan et la vidéokératoscopie ne soient pas supérieurs à la
kératométrie ou à la réfractométrie automatisée pour déterminer l’astigmatisme
idiopathique ou l’astigmatisme après une chirurgie de la cataracte.
Une connaissance précise de la morphologie de la surface antérieure
de la cornée n’est pas indispensable pour déterminer la réfraction
subjective dans les situations cliniques habituelles.
3- Orbscan :
L’un des apports principaux de l’Orbscan est de permettre la mesure
de l’astigmatisme non seulement de la face antérieure de la cornée
comme les techniques plus anciennes mais également celui de la
face postérieure.
Cependant, comme les axes de l’astigmatisme des
faces antérieure et postérieure de la cornée ne sont pas
nécessairement identiques, il n’est pas licite d’additionner
algébriquement les deux cylindres pour obtenir le cylindre de
l’astigmatisme total de la cornée.
L’utilisation d’une méthode
vectorielle pour associer l’astigmatisme cornéen antérieur et
l’astigmatisme cornéen postérieur est nécessaire.
En effet,
l’astigmatisme qui a une valeur (le cylindre) et une direction (l’axe)
peut être assimilé à un vecteur.
Nous avons montré que pour
déterminer l’astigmatisme des situations cliniques courantes
(astigmatisme idiopathique ou postcataracte), l’Orbscan n’était pas
supérieur aux techniques ne mesurant que l’astigmatisme cornéen
antérieur, car l’astigmatisme subjectif est bien corrélé à
l’astigmatisme cornéen antérieur.
Autrement dit, la prise en
compte des données de la surface cornéenne postérieure n’améliore
pas les performances.
La différence des indices de réfraction des
milieux respectifs explique la prédominance du rôle du dioptre
cornéen antérieur par rapport à celui du dioptre cornéen postérieur.
D’autre part, les toricités des faces antérieure et postérieure sont
généralement voisines dans les situations habituelles.
Enfin, les
données de la face postérieure sont beaucoup moins reproductibles
que les données de la face antérieure.
En définitive, pour
déterminer l’astigmatisme subjectif des situations usuelles, la vidéokératoscopie est aussi reproductible et aussi fiable que
l’Orbscan.
C’est sans doute cette constatation qui a amené le
constructeur à ajouter un disque de Placido sur la deuxième version
de l’Orbscan, ce qui revient implicitement à reconnaître la valeur de
la vidéokératoscopie !
La face postérieure de la cornée a un rôle
réfractif non négligeable, mais sa contribution à l’astigmatisme total
est probablement noyée dans l’astigmatisme cornéen antérieur qui
est prépondérant.
Cependant, dans certaines situations particulières,
l’astigmatisme postérieur peut avoir une influence réfractive
déterminante et sa prise en compte peut expliquer certains résultats
réfractifs.
Les cornées irrégulières telles que les greffes présentent
parfois une différence importante entre les axes de l’astigmatisme
des deux surfaces cornéennes.
L’addition vectorielle de
l’astigmatisme postérieur et de l’astigmatisme antérieur améliore la
détermination de l’axe subjectif de telles cornées.
Le bénéfice est
encore plus grand s’il existe une discordance entre l’axe de
l’astigmatisme subjectif et l’axe donné par les techniques explorant
la seule face antérieure de la cornée.
Si l’intérêt de la fente apparaît limité pour déterminer l’astigmatisme
régulier, l’analyse d’irrégularités complexes non optiquement
corrigibles par un verre peut être intéressante dans d’autres
circonstances (contactologie, détection des kératocônes, chirurgie
réfractive, recherche).
Comme la vidéokératoscopie, l’Orbscan
permet une analyse détaillée de l’astigmatisme.
Ceci n’était pas
possible avec la kératométrie, qui suppose une forme
sphérocylindrique symétrique.
Quand cette condition est remplie, la
mesure de l’astigmatisme par la kératométrie est exacte.
En réalité,
la cornée est asymétrique et asphérique.
La décomposition de l’astigmatisme en quatre hémiméridiens
principaux est utile, en particulier pour la gestion de l’astigmatisme
postkératoplastie.
Ainsi, les différents hémiméridiens ne sont
pas toujours alignés ou orthogonaux entre eux.
De plus, les deux hémiméridiens opposés n’ont pas nécessairement la même
puissance.
On peut déterminer quel est l’hémiméridien responsable
de l’astigmatisme, ce qui n’est pas possible avec la seule
connaissance de l’axe.
Ceci permet de choisir le point de suture à
enlever ou le site d’une incision relaxante.
Contrairement aux algorithmes classiques qui ne mesurent en
chaque point qu’une seule puissance (mesure unidirectionnelle),
l’algorithme non méridional mesure en chaque point plusieurs
puissances (mesures multidirectionnelles).
La différence entre les
puissances extrêmes donne une mesure de l’astigmatisme local.
De
nouvelles représentations de l’astigmatisme sont disponibles.
Le mode vectors décompose chaque carte de la surface en champ
vectoriel.
Pour chaque vecteur, la direction indique la direction du
méridien principal et la longueur la valeur du cylindre.
Le mode
ring représente l’astigmatisme par une ellipse dont l’asphéricité
augmente avec la valeur du cylindre.
Le diamètre le plus grand
indique le méridien le plus plat, alors que le rond correspond à un
cylindre nul sans direction.
Le mode min-max visualise l’orientation
des deux méridiens principaux en de multiples points de la carte.
Les cartes colorimétriques des vidéokératoscopies et de l’Orbscan
présentent des variations morphologiques qui sont décrites par
diverses classifications.
Les cartes de courbure du disque de Placido
peuvent être décrites avec deux classifications complémentaires.
Bogan classe les cornées en cinq formes topographiques (pattern)
selon la géométrie de la figure centrale : rond, ovale, sablier
symétrique, sablier asymétrique et sablier irrégulier.
Cette
classification est bien corrélée au cylindre subjectif, que ce soit pour
l’astigmatisme idiopathique ou postchirurgical.
Ainsi, les formes
rondes ou ovales sont associées à un astigmatisme subjectif faible,
alors que les formes en sabliers asymétriques et surtout symétriques
sont associées à un cylindre élevé.
La corrélation entre la
forme et la valeur du cylindre n’implique cependant pas une relation
de causalité.
On peut également classer les cornées selon leur asphéricité. Selon
la distribution de puissance, on distingue deux types de profil
d’asphéricité (shape) : prolate et oblate.
Dans la configuration prolate (section hyperbolique d’une ellipse), la puissance décroît du
centre vers la périphérie.
Les cornées normales sont le plus souvent prolates avec une zone centrale bombée rouge en forme de rond,
d’ovale ou de sablier et une zone périphérique plus plate (bleue).
Les kératocônes ont également toujours une asphéricité prolate.
Dans la configuration oblate (section parabolique d’une ellipse), la
puissance augmente du centre vers la périphérie, d’où une région
centrale bleue en forme de rond, d’ovale ou de sablier et une région
périphérique rouge.
Les configurations oblates sont observées après
une chirurgie cornéenne de la myopie et souvent après greffe de
cornée.
La morphologie des cartes d’élévations et des cartes en puissance
moyenne obtenues avec la fente est très différente des cartes Placido.
Il semble donc que les figures des cartes de la vidéokératoscopie soient des artefacts sans réalité anatomique,
même si les classifications peuvent avoir une certaine utilité
clinique comme la gestion de l’astigmatisme postopératoire..
Contrairement aux cartes de courbure du Placido qui
nécessitaient deux classifications (forme et profil d’asphéricité)
pour décrire l’ensemble des situations, les cartes d’élévation
antérieure peuvent être décrites par une classification unique
(classification de Liu).
La carte d’élévation intègre à la
fois l’asphéricité et la toricité de la cornée et semble donc plus
anatomique.
Alors que la classification des cartes d’élévation n’est
pas significativement corrélée au cylindre subjectif ou au coefficient
d’asphéricité, elle est significativement corrélée au rapport du
cylindre sur le coefficient d’asphéricité.
L’aspect de la carte
d’élévation antérieure est donc influencé par l’équilibre entre
l’asphéricité et la toricité.
Quand l’asphéricité prédomine
par rapport à la toricité, on retrouve très fréquemment une forme en
îlot (couleur chaude centrale, couleurs froides en périphérie).
Au
contraire, quand la toricité prédomine par rapport à l’asphéricité, la
carte prend volontiers un aspect de selle.
Aucune relation statistique
n’a été retrouvée entre les différentes classifications des cartes issues
du Placido et des cartes issues de la fente.
Par ailleurs, les cartes
d’élévation antérieure et postérieure ne sont pas superposables, ce
qui n’est guère étonnant compte tenu de l’absence de parallélisme
entre les deux surfaces cornéennes.
Les cartes d’élévation ne sont
pas établies à partir des valeurs absolues de l’élévation mais à partir
de l’élévation relative par rapport à une surface de référence choisie.
Ceci explique l’influence déterminante de la surface de référence sur
l’aspect des cartes d’élévation.
Ainsi, une même cornée peut changer
d’aspect par simple changement de la surface de référence, que ce
soit dans le choix de la géométrie (sphérique ou elliptique), des
contraintes géométriques, ou du diamètre cornéen utilisés pour sa
détermination.
Le choix d’un petit diamètre cornéen central (0-
5 mm) permet une meilleure analyse de la région centrale et
visualise mieux le facteur toricité au détriment du facteur asphéricité
(augmentation de fréquence des formes en « corniche incomplète »).
Les classifications ne sont pas stables et sont susceptibles de
modification après une chirurgie cornéenne, qu’elle soit à visée
réfractive ou non, ou même après ablation de suture.
L’axe de l’astigmatisme est facilement visualisé avec les cartes de
courbure issues du Placido (axiale ou tangentielle), avec le plus
souvent, une forme en sablier (bow-tie), prolate (rouge), dont le
grand axe correspond à l’axe de l’astigmatisme (en cylindre positif).
La visualisation de l’astigmatisme est beaucoup moins aisée avec
les cartes d’élévation et surtout avec les cartes de puissance
moyenne.
Sur les cartes d’élévation, l’axe (positif) de l’astigmatisme relie souvent deux régions situées en dessous de la sphère de
référence (couleurs froides).
Les couleurs des cartes d’élévation sont
souvent inversées par rapport aux couleurs des cartes de courbure
axiales ou tangentielles.
B - PACHYMÉTRIE :
1- Principe
:
L’Orbscan construit une carte de l’épaisseur cornéenne en utilisant
les coordonnées spatiales des surfaces cornéennes antérieure et
postérieure.
Cette carte de pachymétrie permet la
visualisation de l’épaisseur de l’ensemble de la cornée.
L’Orbscan
quantifie l’épaisseur moyenne de plusieurs zones (de 2 mm de
diamètre par défaut) situées au centre et en périphérie.
Il est
également possible de connaître l’épaisseur de n’importe quel point
désigné par le curseur.
Les premières études sur des cornées normales ont montré que la pachymétrie mesurée par l’Orbscan était bien corrélée à la
pachymétrie mesurée par les ultrasons, alors que les valeurs
mesurées par ces deux méthodes étaient significativement
différentes.
L’Orbscan retrouvait des valeurs de pachymétrie
supérieures aux valeurs mesurées par la méthode ultrasonique.
Nul
ne sait quelle est l’épaisseur réelle de la cornée.
Il est possible que la
cornée soit en réalité un peu plus épaisse que les valeurs données
par la pachymétrie ultrasonique. Un facteur multiplicatif a été établi
pour permettre la substitution des deux techniques de mesure.
Par
défaut, le facteur est réglé sur la valeur 0,92.
La valeur de pachymétrie proposée par l’Orbscan n’est pas la valeur qui est
réellement mesurée, mais une valeur qui est corrigée par un facteur
multiplicatif pour retrouver la valeur à laquelle nous a habitués la
pachymétrie ultrasonique.
Il est possible de modifier le facteur
multiplicatif et d’y ajouter éventuellement une constante (y = ax +
b) pour étalonner l’Orbscan par rapport à une autre méthode de
pachymétrie.
La précision (reproductibilité) de l’Orbscan pour la
mesure de l’épaisseur centrale est excellente, puisqu’elle est de
l’ordre de 1 % (ou 5 μm) pour les cornées normales.
Cette précision
est comparable à celle de la pachymétrie ultrasonique qui est
actuellement la technique de référence.
La précision de la pachymétrie Orbscan diminue en périphérie (4 % ou 20 μm en
moyenne périphérie) et en cas de cornée irrégulière (kératoplastie
transfixiante).
Contrairement aux autres données biométriques
qui sont relativement stables sur le nycthémère, la pachymétrie est
variable.
En fait, la principale limite de la pachymétrie n’est
pas liée aux techniques de mesure, mais à la grande variabilité physiologique de l’épaisseur de la cornée (variabilité intraindividuelle)
qui est supérieure à la précision des appareils de
mesure actuels.
La pachymétrie centrale moyenne des cornées normales est de
l’ordre de 550 μm ± 40 avec une très forte corrélation avec la mesure
controlatérale (coefficient de corrélation de 0,98).
La différence
moyenne entre les deux yeux est de 6 μm en moyenne.
La pachymétrie constitue un critère pour vérifier la qualité d’un examen
Orbscan.
Une différence de plus de 10 μm entre les deux yeux d’un
même patient sans antécédent doit faire douter de la qualité de
l’examen et invite à le refaire.
Une classification des cartes pachymétriques a été établie à partir de
la forme et de la situation de la zone centrale la plus mince (de
couleurs chaudes).
Les cartes de pachymétrie des cornées
normales ont majoritairement un profil rond centré ou ovale centré.
Les profils « rond décentré », « ovale décentré » ou
« inclassable » sont observés sur des cornées moins régulières (greffe
de cornée) ou en cas d’examen de qualité médiocre.
2- Intérêt
:
La mesure de l’épaisseur de la cornée peut avoir un intérêt
physiologique.
C’est le seul examen simple qui permet de quantifier,
bien que de manière indirecte, l’état d’hydratation de la cornée.
Ici,
ce n’est pas tant la valeur absolue de l’épaisseur cornéenne qui
importe mais davantage ses variations.
Il peut s’agir d’une variation
par rapport à une valeur précédente (suivi d’un oedème cornéen,
détection précoce d’un rejet de greffe), de variations diurnes
physiologiques ou pathologiques (phénomène de fluctuation
visuelle).
L’intérêt de la mesure de l’épaisseur cornéenne est surtout
anatomique.
Il est indispensable de connaître précisément
l’épaisseur de la cornée avant une chirurgie réfractive cornéenne
pour choisir et déterminer les modalités d’une technique opératoire,
en alliant efficacité et sécurité.
L’Orbscan indique la valeur de la
pachymétrie minimale (pac min), ainsi que ses coordonnées.
Dans
deux tiers des cornées normales, l’épaisseur minimale est située en
temporal inférieur, qui est justement le quadrant de prédilection des
kératocônes.
Une prudence s’impose devant une pachymétrie
minimale inférieure à 475 μm sur une cornée sans antécédent (moins
de 1 % de la population) car un kératocône méconnu doit être
envisagé.
Outre la déformation de la surface cornéenne
antérieure, le kératocône provoque un amincissement localisé de la
cornée.
Cette caractéristique a été utilisée, avant le perfectionnement
des techniques d’analyse de la surface cornéenne, pour le diagnostic
des kératocônes.
La pachymétrie ultrasonique ne peut pas être
utilisée pour la détection des kératocônes en raison du nombre élevé
de faux négatifs. La moins bonne sensibilité de la pachymétrie
ultrasonique par rapport à la vidéokératoscopie pour la détection
des kératocônes est peut-être due au nombre réduit de mesures.
En
effet, le caractère manuel de la pachymétrie ultrasonique limite le
nombre de points mesurés et la précision de localisation des points,
contrairement à la vidéokératoscopie qui analyse des milliers de
points.
En augmentant le nombre de points étudiés, l’Orbscan
permet d’obtenir une véritable cartographie de l’épaisseur de la
cornée.
On pourra bientôt savoir si l’amincissement localisé est un
critère aussi pertinent que la déformation de surface pour la
détection du kératocône ou d’autres pathologies de la cornée.
L’efficacité de la chirurgie réfractive incisionnelle dépend en outre
de la profondeur des incisions.
Les incisions doivent être assez
profondes pour être efficaces, mais pas trop, sous peine d’entraîner
une atteinte endothéliale ou une perforation.
La mesure centrale est
la plus importante, car c’est en général sur sa valeur qu’est réglée
l’avancée de la lame.
L’Orbscan propose un nomogramme (Canrobert
procedure nomogram) pour la chirurgie incisionnelle (kératotomie
radiaire, incisions arciformes et transverses).
La notion de limite à la profondeur finale de kératectomie afin de
préserver l’intégrité biomécanique de la cornée a étéexposée depuis
fort longtemps par JI Barraquer pour la chirurgie réfractive
lamellaire.
Des cas d’ectasie iatrogène de la cornée sont
régulièrement rapportés après lasik.
La plupart des opérateurs
recommandent la conservation d’un mur stromal postérieur d’au
moins 250, voire 300 μm.
L’épaisseur théorique de la microkératectomie et la profondeur théorique de la photoablation,
soustraites de la pachymétrie préopératoire, permettent de prévoir,
avec un risque statistique lié aux imprécisions de chacune des
phases, l’épaisseur stromale postérieure résiduelle.
L’Orbscan
dispose d’un nomogramme pour le lasik (Casebeer corneal ectasia
awareness nomogram).
Ce nomogramme calcule la profondeur de la procédure (en pourcentage de l’épaisseur) à partir de la pachymétrie
Orbscan, de l’épaisseur théorique du capot (130 ou 160 μm), de la
correction désirée et du caractère uni- ou multizone de la
photoablation.
3- Apport de l’Orbscan :
La pachymétrie ultrasonique conserve cependant certains avantages
par rapport à l’Orbscan.
Elle permet d’obtenir des mesures rapides
précises avec une coopération minimale du patient, d’où une
utilisation facile y compris en peropératoire.
La principale limite
théorique de la pachymétrie ultrasonique est que la mesure est
calculée à partir de la célérité du son dans la cornée.
Or, la célérité
du son dans la cornée n’est pas constante et varie justement avec
l’hydratation et donc avec l’épaisseur de la cornée, c’est-à-dire avec
la variable à mesurer.
Ainsi, un oedème de cornée important diminue
la célérité.
Une valeur erronée de célérité modifie la pachymétrie.
Ainsi, les premiers pachymètres ultrasoniques qui étaient étalonnés
avec une célérité de 1 550 m/s, valeur calculée sur des cornées
bovines, donnaient une épaisseur cornéenne sous-estimée de 5 à
10 % par rapport aux mesures actuelles.
Du fait de l’indépendance
de la célérité, la mesure optique de l’épaisseur devrait en théorie
être plus exacte que la mesure ultrasonique, en particulier dans les
conditions extraphysiologiques (oedème de cornée, greffe de cornée,
photoablation laser).
La pachymétrie Orbscan présente plusieurs avantages sur la
méthode ultrasonique.
La mesure de la pachymétrie par l’Orbscan
ne nécessite ni contact, ni anesthésie.
Il n’y a pas de risque infectieux
ni de problème de décontamination (prions).
Il n’y a pas de
déformation de la cornée par le contact de la sonde au moment de
la mesure.
L’Orbscan permet d’obtenir une véritable cartographie
de l’épaisseur avec des mesures en périphérie et la mesure minimale,
ce qui n’est pas possible avec une technique manuelle où le nombre
de mesures est limité.
Il est possible de connaître, y compris à partir
d’un examen ancien, la pachymétrie en tous points.
La seule
condition est que l’Orbscan ait mesuré l’élévation des surfaces
antérieure et postérieure du point étudié.
Les cartes différentielles
permettent une comparaison de deux examens (visualisation de la photoablation, évolution d’un oedème…).
La détermination du
centre est automatique et moins approximative en Orbscan qu’avec
la mesure ultrasonique manuelle.
La pachymétrie Orbscan présente des artefacts et des limites qu’il
faut connaître.
Un mauvais positionnement de l’oeil ou un
mouvement pendant l’examen peut se traduire par une pachymétrie
aberrante (très inférieure à la normale), un point de pachymétrie
minimale très excentré, ou par l’existence de deux points de
pachymétrie minimale sur le méridien horizontal.
Comme toutes les méthodes optiques, l’Orbscan nécessite une
transparence cornéenne.
Une opacité cornéenne (haze, taie…), même
minime, perturbe la détection de la surface postérieure qui se traduit
par un aspect d’amincissement majeur sur la carte de pachymétrie,
avec un aspect de bombement majeur sur la carte d’élévation
postérieure.
Tout se passe comme si, dans la région
pathologique, la détection de la face postérieure était trop antérieure,
d’où un aspect de bombement sur la carte d’élévation postérieure.
Comme les coordonnées d’élévation de la face antérieure sont
normalement détectées, les fausses coordonnées de la face
postérieure provoquent un aspect d’amincissement.
Ainsi, une
opacité cornéenne provoque des artefacts sur les cartes de l’Orbscan
qui peuvent être confondus avec une authentique ectasie.
Outre les
examens réfractifs et biomicroscopiques différents, on note, en
faveur du caractère artefactuel, la stabilité, la normalité de la surface
antérieure (carte d’élévation antérieure de l’Orbscan ou cartes issues
du Placido), le caractère localisé à la zone de l’opacité de
l’amincissement et du bombement et enfin, la discordance avec la
pachymétrie ultrasonique.
La fiabilité et la reproductibilité de la pachymétrie Orbscan sont moins bonnes après lasik, avec souvent,
en particulier en postopératoire précoce, une discordance avec la
mesure ultrasonique.
Après lasik, l’épaisseur cornéenne mesurée par l’Orbscan est souvent sous-estimée par rapport à la mesure
ultrasonique.
La diminution de fiabilité après lasik est liée à un
problème de détection de la face postérieure encore mal élucidé. Le
rayon lumineux de la fente, qui permet le calcul de l’élévation de la
face postérieure, est précédemment réfracté par le dioptre cornéen
antérieur.
La déviation de ce rayon est donc influencée par la
géométrie de la face antérieure de la cornée et par l’indice de
réfraction de la cornée.
Le lasik modifie non seulement la géométrie
de la face antérieure de la cornée, mais également l’hydratation du
stroma et par conséquent l’indice de réfraction.
Il est possible que
la modification de ces paramètres, induite par le lasik, perturbe la
détection normale de la face postérieure de la cornée.
On ne peut
pas exclure la responsabilité de la nouvelle interface ou d’un oedème
local.
C - KÉRATOCÔNE :
1- Définition
:
Le kératocône est une dystrophie stromale transparente caractérisée
par une déformation et un amincissement.
La prévalence du
kératocône dans la population générale est de l’ordre de 0,05 % (soit
1/2 000).
Néanmoins, la fréquence du kératocône est plus élevée
(2 à 5 %) dans une population de myopes candidats à une chirurgie
réfractive, en raison d’un biais de sélection qui est la conséquence
de la mauvaise qualité visuelle obtenue par les lunettes ou les
lentilles dans ce groupe.
Les formes évoluées de kératocône ne posent pas de problème
diagnostique avec, sur le plan réfractif, une myopie et un
astigmatisme oblique évolutifs, et au biomicroscope, une protrusion
de forme conique, un amincissement stromal éventuellement
associés à d’autres signes caractéristiques.
Le dépistage des
kératocônes latents (frustes ou infracliniques) est une priorité du
bilan préopératoire en chirurgie réfractive.
La cornée des
kératocônes présente des conditions mécaniques, géométriques et
évolutives particulières.
Le kératocône constitue une contreindication
absolue à la chirurgie réfractive cornéenne, en raison des
résultats réfractifs imprévisibles et du risque de complications.
La vidéokératoscopie est actuellement l’examen de référence pour la
détection des kératocônes en raison de sa grande sensibilité.
Cette
indication constitue d’ailleurs l’une des applications majeures de la vidéokératoscopie.
L’algorithme en puissance tangentielle,
très sensible aux variations locales de forme, est plus performant
que les algorithmes en puissance axiale ou en puissance réfractive
pour détecter les kératocônes.
L’aspect vidéokératoscopique
typique des kératocônes est un bombement localisé périphérique
(couleur rouge) volontiers situé en inférieur, en particulier dans le
quadrant inférotemporal.
Les formes centrales sont plus
rares et se traduisent le plus souvent par un aspect en sablier de
type prolate (rouge) souvent asymétrique. Il existe de nombreuses
formes atypiques, aussi bien dans la localisation que dans l’aspect
vidéokératoscopique.
2- Intérêt de l’Orbscan :
En Orbscan, un kératocône se traduit typiquement, sur les cartes
d’élévation antérieure et postérieure, par un bombement localisé, et
sur la carte pachymétrique, par un amincissement localisé.
L’amincissement stromal maximal identifié par le point de
pachymétrie minimal est le plus souvent situé en regard du
bombement maximal.
La géométrie des surfaces qui sont très asphériques et périphériques
comme les kératocônes est mieux représentée par les cartes
d’élévation et les cartes de puissance moyenne que par les cartes de
courbure du disque de Placido.
L’algorithme non méridional
(puissance gaussienne) a montré que l’apex du kératocône était en
réalité plus proche du centre géométrique de la cornée que ne le
laissaient supposer les algorithmes tangentiel et surtout axial.
Le
point de puissance maximale sur les cartes tangentielles et axiales
ne correspond souvent pas à l’apex réel du kératocône.
De même,
l’aspect topographique et la puissance d’un kératocône varient de
façon importante selon les algorithmes utilisés.
Ainsi, l’aspect en
sablier des kératocônes centraux visualisés en puissance tangentielle
et axiale n’est pas retrouvé sur les cartes de puissance moyenne et
semble être un artefact lié à l’asphéricité.
Si les formes avérées de kératocônes ne posent pas de problème
diagnostique en vidéokératoscopie, il n’existe pas de critères
indiscutables pour les formes frustes ou limites de kératocône.
Différents indices numériques ont été créés pour améliorer la sensibilité de détection des cartes colorimétriques.
L’asymétrie
cornéenne fréquente des kératocônes est à la base de l’indice I-S
(puissance moyenne inférieure, puissance moyenne supérieure).
Une
puissance centrale supérieure à 47 D est un argument diagnostique
(utile pour la détection des formes centrales).
Certains vidéokératoscopes possèdent des logiciels d’analyse (Klyce/Maeda,
Rabinowitz TMS) et proposent un diagnostic automatisé des
kératocônes.
L’utilisation de l’intelligence artificielle (réseaux
neuronaux) a permis d’améliorer la détection des kératocônes en
augmentant la sensibilité et la spécificité.
À la différence de la vidéokératoscopie, il n’existe pas encore
d’indices spécifiques pour la détection des kératocônes, disponibles
sur l’Orbscan.
Il est donc actuellement difficile de comparer les
performances de l’Orbscan et de la vidéokératoscopie pour la
détection des kératocônes.
Rough suspecte un kératocône devant
une amplitude d’élévation antérieure supérieure à 100 μm entre
l’élévation minimale et l’élévation maximale.
Jusqu’à présent, le
diagnostic de kératocône ne reposait que sur l’analyse de la
déformation de la face antérieure.
Les études ultérieures préciseront
l’utilité de l’Orbscan dans cette indication, c’est-à-dire si la
déformation de la face postérieure et l’amincissement sont des
critères de détection aussi pertinents.
Les caractéristiques géométriques (courbure, toricité, asphéricité…)
de la face postérieure de la cornée sont encore mal connues.
Devant
un bombement localisé de la face antérieure ou postérieure ou un
amincissement localisé, la difficulté est de distinguer ce qui est
physiologique de ce qui peut correspondre à un kératocône
débutant.
Nous avons observé, en étudiant les yeux controlatéraux
de patients présentant un kératocône apparemment unilatéral ou du
moins nettement asymétrique à la vidéokératoscopie, que
l’amincissement et le bombement de la face postérieure semblaient
être des critères très précoces de kératocône.
Enfin, la
sensibilité et la spécificité respectives des différents algorithmes pour
détecter les kératocônes demandent à être précisées.
Si les cartes
issues de l’algorithme non méridional (puissance moyenne ou
puissance gaussienne) et en élévation décrivent mieux la réalité des
surfaces irrégulières, cela ne signifie pas qu’elles aient une sensibilité
supérieure à l’algorithme tangentiel de la vidéokératoscopie pour
détecter les kératocônes.
D - CHIRURGIE RÉFRACTIVE :
La détection des kératocônes et la détermination de l’épaisseur
cornéenne sont des priorités avant une chirurgie réfractive
cornéenne.
L’Orbscan peut utilement se substituer à la
vidéokératoscopie et à la pachymétrie ultrasonique, dans le cadre
d’un bilan préopératoire de chirurgie réfractive.
L’Orbscan fournit
également une mesure fiable de la profondeur de la chambre
antérieure.
Cette donnée est indispensable pour déterminer
les possibilités d’implantation du phaque et calculer la puissance de
l’implant réfractif.
L’objectif actuel de la chirurgie réfractive est de corriger les
amétropies, c’est-à-dire l’inadéquation entre la longueur axiale et la
puissance réfractive de l’oeil.
La chirurgie réfractive est encore à un
stade relativement empirique.
Les techniques d’exploration de la
cornée (vidéokératoscopie, pachymétrie) permettent de préciser les
indications et surtout les contre-indications (kératocône, épaisseur
cornéenne insuffisante), mais les informations apportées par ces
techniques ne sont généralement pas utilisées dans le protocole
opératoire. Seuls sont pris en compte la sphère, le cylindre et l’axe
subjectifs.
Les propriétés optiques de l’oeil, en dehors de l’amétropie
(aberrations optiques), et les caractéristiques anatomiques de la
cornée (comme l’épaisseur ou l’asphéricité) sont totalement
ignorées.
Les techniques de photoablation actuelles reposent sur
les équations de Munnerlyn, avec un profil d’ablation
sphérocylindrique et une profondeur d’ablation stromale
proportionnelle à la correction subjective visée. Ainsi, pour
corriger une même amétropie sphérique, la procédure est identique
quelles que soient l’épaisseur, la puissance ou la géométrie de la
cornée.
La forme de la cornée est complexe et sa modélisation est difficile.
La cornée est asphérique, c’est-à-dire que son rayon de courbure
varie non seulement d’un méridien à l’autre (toricité), mais
également le long d’un même méridien, entre l’apex et la périphérie
(asphéricité proprement dite).
Une surface asphérique est
qualitativement prolate ou oblate selon qu’elle bombe ou qu’elle
s’aplatit dans la dimension axiale.
L’asphéricité de la
cornée normale est prolate (arc hyperbolique d’une ellipse), c’est-àdire
qu’il existe un bombement relatif de la partie centrale de la
cornée par rapport à la périphérie.
Le rayon de courbure des
surfaces prolates augmente du centre vers la périphérie.
Toutes les
chirurgies cornéennes de la myopie visent à provoquer une
diminution de la puissance de la partie centrale de la cornée
(incision radiaire, photoablation au laser excimer).
Cet
aplatissement central relatif modifie profondément l’asphéricité de
la cornée qui devient oblate (arc parabolique d’une ellipse).
Le rayon
de courbure des surfaces oblates diminue du centre vers la
périphérie.
Avec un rayon de courbure constant, la sphère se
positionne entre les surfaces prolates et oblates.
Les données de
l’élévation de l’Orbscan permettent d’analyser la géométrie de la
cornée.
Trois indices de l’Orbscan quantifient l’asphéricité de la
cornée, c’est-à-dire son éloignement de la forme sphérique : l’indice
d’asphéricité (Q), le shape factor (1 + Q) et l’indice d’excentricité (evalue).
L’indice d’asphéricité d’une sphère parfaite est égal à 0. Les
surfaces prolate ont un indice d’asphéricité (Q) négatif, alors que les
surface oblate ont un indice d’asphéricité (Q) positif.
La cornée, comme tout système optique, présente des imperfections
rassemblées sous le terme d’aberrations optiques.
La modélisation
optique de l’oeil nécessite l’utilisation de fonctions mathématiques
complexes et diverses comme la transformée de Fourier ou les
polynômes décrits par Zernicke, qui comportent plusieurs dizaines
de coefficients.
Les aberrations optiques ne sont pas liées à une
erreur de focalisation de l’image sur la rétine, comme dans le cas
des amétropies sphériques, mais à une détérioration de la qualité de
l’image elle-même.
Certaines aberrations dépendent de la géométrie
du système, c’est-à-dire qu’elles sont liées à la forme du dioptre.
La
plus importante de ces aberrations est l’aberration de sphéricité qui
est liée au fait que la puissance de réfraction d’un dioptre sphérique
est plus importante en périphérie qu’au centre. Ainsi, l’image
d’un point ne donne pas un point.
La forme prolate de la cornée est
favorable sur le plan optique.
En effet, l’aplatissement périphérique
physiologique de la cornée réduit environ de moitié les
conséquences de l’aberration de sphéricité.
L’iris, par son rôle de
diaphragme, limite également l’ensemble des aberrations optiques.
Un nombre assez important de patients présentent, après chirurgie
réfractive, des signes fonctionnels (éblouissements, images fantômes,
halos visuels, flou visuel…), en particulier en basse luminance
(ambiance scotopique).
L’Orbscan est utile pour évaluer, comprendre
les résultats et suivre l’évolution d’une chirurgie réfractive.
Il permet
d’analyser la régularité des faces cornéennes antérieure et
postérieure, un éventuel astigmatisme irrégulier, d’étudier le
centrage de la zone de photoablation par rapport à l’axe visuel ou à
la pupille.
1- Intérêt de l’Orbscan :
La carte d’élévation postérieure et la carte de pachymétrie de
l’Orbscan peuvent visualiser précocement une ectasie postérieure
secondaire à un geste réfractif.
Cependant, la détection de la
face postérieure de la cornée, et donc la carte de pachymétrie,
peuvent être erronées en postopératoire.
Il est possible que l’aspect
de bombement postérieur observé par plusieurs auteurs après lasik
ou photokératectomie réfractive (PKR) n’ait pas de réalité clinique
et ne corresponde pas à une authentique ectasie postérieure.
Il faut garder en mémoire que l’aspect de l’élévation et donc du
bombement postérieur varie avec la définition de la surface de
référence.
Les signes fonctionnels après chirurgie réfractive, dont la fréquence
et l’intensité augmentent avec l’amétropie initiale, sont difficiles à analyser car ils sont subjectifs et difficilement quantifiables.
Dans la
plupart des cas, ces signes fonctionnels ne s’accompagnent pas
d’une diminution de l’acuité visuelle, qui est un examen certes
pratique mais réducteur et grossier pour apprécier la fonction
visuelle.
Des examens plus subtils, telle la sensibilité aux contrastes, sont nécessaires pour mettre en évidence une diminution des
performances visuelles.
Ces signes fonctionnels allégués par les
patients après chirurgie réfractive peuvent avoir plusieurs causes.
Ils peuvent être la conséquence d’une zone optique insuffisante par
rapport à la surface pupillaire.
La mesure de la pupille a un intérêt
en chirurgie réfractive.
La qualité de l’image se dégrade avec
l’augmentation de la pupille.
Un grand diamètre pupillaire
augmente le risque de signes fonctionnels après chirurgie réfractive.
Idéalement, la zone de photoablation ou l’implant réfractif doit être
plus large que le diamètre de la pupille (d’entrée) en condition
scotopique, de façon à limiter les effets de bords.
L’Orbscan, comme
les vidéokératoscopes, fournit une mesure du diamètre pupillaire
moyen.
Toutefois, la mesure est effectuée avec un haut niveau
d’éclairement, du fait de la nécessité de l’examen, ce qui limite son
intérêt.
Les symptômes qui limitent la qualité visuelle d’un patient opéré de
chirurgie réfractive peuvent également être liés à une majoration des
aberrations optiques générées par les algorithmes conventionnels de photoablation.
La chirurgie réfractive cornéenne de la myopie
augmente les aberrations de sphéricité par rapport à la situation
préopératoire, en générant une asphéricité oblate.
Compenser les aberrations optiques en plus de la correction de
l’amétropie pourrait permettre d’optimiser la qualité visuelle.
En effet, l’emmétropie ne signifie pas un système optique parfait.
Certains auteurs pensent que le potentiel visuel du tissu neurorétinien serait bien supérieur à 10/10, autrement dit que
l’étape optique serait le facteur limitant.
La photoablation
personnalisée (customized ablation) vise à optimiser les performances
visuelles de l’oeil, en corrigeant l’ensemble des défauts optiques
(amétropie, aberrations optiques) par un profil d’ablation idéal
adapté aux caractéristiques optiques et biométriques spécifique de
l’oeil.
La photoablation personnalisée nécessite de disposer
d’une modélisation géométrique de la cornée, d’une modélisation
optique de l’ensemble de l’oeil, et d’un laser avec un faisceau de
petite taille qui puisse effectuer une photoablation non seulement
sphérocylindrique mais également asymétrique et asphérique.
La photoablation personnalisée peut alors prendre en compte les
caractéristiques anatomiques (épaisseur de la cornée, surface
pupillaire, diamètre cornéen, profondeur de la chambre
antérieure…) et optiques (aberrations optiques associées) de l’oeil qui
ne sont pas prises en compte par les algorithmes actuels.
Pour une
même amétropie, le traitement est différent selon les caractéristiques
de l’oeil, et de plus, on ne se contente plus uniquement de viser la
correction de l’amétropie.
L’Orbscan constitue un progrès par rapport à la vidéokératoscopie
en fournissant de nombreux paramètres anatomiques (courbure,
pente, élévation, épaisseur, profondeur…) et en permettant une
analyse de la face postérieure de la cornée.
Cependant, les propriétés
optiques ne sont pas mesurées directement, mais sont déduites des
données géométriques.
De plus, les aberrations optiques qui
proviennent du cristallin ou d’un défaut d’alignement des différents
dioptres ne sont pas prises en compte par l’Orbscan.
2- Perspectives
:
Pour analyser optiquement l’ensemble de l’oeil, et en particulier des
aberrations optiques, il est nécessaire d’utiliser un aberromètre. Une
source lumineuse est focalisée au niveau de la macula et celle-ci
renvoie un faisceau émergeant qui sort de l’oeil après avoir traversé
l’ensemble des milieux oculaires (principe de Hartmann-Shack).
La
distorsion du front d’onde émergeant (wavefront) permet d’établir,
par rapport au front d’onde émis, une cartographie des aberrations
optiques de l’oeil.
L’aberromètre analyse les propriétés de l’oeil de
façon globale, comme c’est le cas pour la réfractométrie automatisée.
À la différence de cette dernière, l’analyse de l’aberrométrie ne se
limite pas à la sphère ou au cylindre mais concerne les aberrations
optiques d’ordre élevé.
Récemment, l’Orbscan a été intégré à un aberromètre et à un laser,
dans le but de réaliser une photoablation personnalisée (système
Zyoptix).
Les données de l’Orbscan (logiciel 3.00E), de l’aberromètre
(Zywave) sont analysées par un logiciel spécifique (Zylink) avant
d’être transmises au laser (Technolas 217).
Les données de l’Orbscan
qui ne servent pour le moment qu’à éliminer les cornées irrégulières
ou présentant un kératocône devraient prochainement être prises en
compte pour la photoablation.
Du fait de la sophistication des techniques, le couplage entre les
techniques d’imagerie de la cornée (Orbscan, ultrasons à très haute
fréquence…) et les outils robotisés de photoablation laser pourraient
se généraliser dans l’avenir.
Les premiers résultats des équipes qui ont utilisé les données de
l’Orbscan dans une photoablation personnalisée semblent
encourageants.
Le bénéfice de l’ablation personnalisée par
rapport aux algorithmes classiques concerne pour le moment plus
la PKR que le lasik.
En effet, les conséquences de la kératectomie
sont actuellement mal connues et ne peuvent donc pas être intégrées
dans les algorithmes de photoablation personnalisée.
Certains
opérateurs ont proposé de réaliser le lasik en deux temps,
notamment pour des greffes de cornées, pour prendre en compte
dans la photoablation les conséquences optiques de la kératectomie.
La photoablation personnalisée pourrait être utile pour traiter les
astigmatismes irréguliers (astigmatisme postkératoplastie), les
reprises ou les complications de la chirurgie réfractive
(décentrement, diamètre de la photoablation insuffisant par rapport
à la pupille…).
La correction de l’ensemble des défauts optiques dans le but
d’obtenir une vision supranormale semble plus utopique.
Les
aberrations chromatiques ne sont pas corrigibles optiquement.
Les
propriétés optiques de l’oeil ne sont pas stables dans le temps.
Des traitements itératifs seraient donc nécessaires pour optimiser la
vision à chaque période de la vie.
L’astigmatisme cornéen
physiologique peut varier au cours du temps.
L’axe est susceptible
de variation, comme le suggèrent la plupart des astigmatismes
directs chez les jeunes et l’augmentation de la fréquence de
l’astigmatisme inverse avec l’âge.
De même, les propriétés
optiques, et en particulier l’asphéricité du cristallin, varient avec
l’accommodation et vraisemblablement avec la sénescence.
Ainsi,
la phacosclérose est souvent accompagnée par une modification de
la réfraction.
Est-il légitime de modifier définitivement la
morphologie de la cornée pour compenser les défauts optiques du
cristallin, qui sont supprimés après une chirurgie de la cataracte ?
Nos connaissances de la biomécanique et de la cicatrisation
cornéenne sont encore fragmentaires.
La cornée ne peut pas être
réduite à une lentille optique inerte que l’on peut modeler librement,
mais est un tissu vivant qui possède des propriétés biomécaniques
complexes et qui se modifie au cours de la vie.
Il n’y a pas une
relation stricte entre les caractéristiques morphologiques et les
propriétés optiques.
Certains phénomènes comme la cicatrisation
(stromale, hyperplasie épithéliale…) sont extrêmement complexes et
échappent à toute modélisation.
E - BIOMÉTRIE :
Pour chacune des surfaces analysées, l’Orbscan mesure directement
les coordonnées spatiales (x, y, z) en une multitude de points.
Pour
chaque carte, tous les points sont définis par rapport au centre à
l’aide de coordonnées cartésiennes (abscisse et ordonnée) ou de
coordonnées polaires (distance, angle).
L’utilisation des coordonnées
spatiales permet de mesurer directement des distances, des surfaces
ou des volumes (chambre antérieure, cornée…).
La carte eye
metric permet, à partir de l’image de l’oeil, de mesurer la distance entre deux points quelconques par soustraction des coordonnées.
Le
limbe et la pupille sont visualisés, et les diamètres moyens de la
cornée et de la pupille sont calculés.
Les images des mires de Placido, ainsi que les irrégularités détectées par la fente, y compris
celles intrastromales (comme les invasions épithéliales), peuvent être
ajoutées en surimpression à l’image de l’oeil.
L’utilisation des valeurs d’élévation (z) entre la surface cornéenne et
la surface antérieure de l’iris ou du cristallin permet d’obtenir une
carte de la profondeur de la chambre antérieure (anterior chamber
depth [ACD]).
La mesure de la chambre antérieure peut prendre en
compte ou non l’épaisseur de la cornée (epithelium ACD et
endothelium ACD). La mesure centrale de la chambre antérieure a
une précision excellente (de l’ordre de 1 %).
De plus, la corrélation
entre les mesures Orbscan et échographiques est forte.
L’Orbscan peut donc utilement se substituer à l’échographie pour
déterminer la puissance des implants phaques, d’autant que cet
examen apporte d’autres informations utiles avant une chirurgie
réfractive.
L’Orbscan propose une modélisation optique et géométrique de l’oeil
(paraaxial eye model).
Cette modélisation repose sur
l’utilisation d’un système de ray tracing qui permet, par l’application
des lois de la réfraction, de reconstruire le trajet des rayons lumineux
à partir de la mesure des différents dioptres (rayon de courbure et
position) et des valeurs théoriques des différents indices de
réfraction.
L’Orbscan mesure le rayon de courbure et la puissance
des dioptres cornéen antérieur, cornéen postérieur et cristallinien
antérieur.
Comme le dioptre cristallinien postérieur n’est pas
mesuré, des valeurs constantes moyennes lui sont attribuées.
La
modélisation permet de déterminer le point théorique où se
focalisent les rayons.
Ce point théorique est considéré comme étant
la fovea d’un oeil emmétrope.
Dans le cas d’une amétropie, ce point
est déplacé en fonction de l’équivalent sphérique subjectif que l’on
introduit.
À partir de ce point et de l’apex cornéen, l’Orbscan estime
la longueur axiale de l’oeil.
La modélisation précise la contribution
de chacun des dioptres à la puissance réfractive de l’oeil.
Cependant,
la longueur axiale proposée par l’Orbscan est mal corrélée à la
mesure échographique et sa reproductibilité est insuffisante pour
être utilisable en clinique.
F - CONTACTOLOGIE :
L’adaptation d’une lentille de contact repose sur l’étude du centrage
et de la mobilité de la lentille et, dans le cas d’une lentille rigide, sur
l’image fluoroscopique.
La connaissance de la morphologie de la
face antérieure de la cornée facilite l’adaptation des lentilles rigides,
en particulier dans le cas de cornées pathologiques (kératocône,
kératoplastie transfixiante, cicatrice cornéenne…).
Les particularités de la contactologie sont l’utilisation préférentielle
des cartes numériques des rayons de courbure plutôt que les
puissances, et la nécessité d’analyser la grande périphérie cornéenne.
Il est donc nécessaire, dans le cas de la vidéokératoscopie,
d’avoir un disque de Placido suffisamment concave et proche de
l’oeil.
À la différence des cartes antérieures provenant des données
de la fente, les mires de Placido de l’Orbscan ne permettent pas une
exploration de la totalité de la cornée.
La périphérie supérieure et
inférieure n’est pas explorée en raison de la surface insuffisante du
disque de Placido dans ces régions.
L’Orbscan dispose d’un logiciel spécifique pour l’adaptation des
lentilles rigides.
Ce logiciel simule l’image fluoroscopique
d’une lentille rigide et favorise le choix ou même la fabrication de
cette dernière en précisant le rayon de courbure et le calcul des
dégagements.
L’avantage de cet essai virtuel est d’éviter tout risque
infectieux et les problèmes liés à la décontamination des lentilles
d’essais. Bien sûr, certains paramètres cliniques, tels que la qualité
du film lacrymal et la tonicité palpébrale, ne sont pas pris en compte.
Le port de lentille peut induire une déformation cornéenne
périphérique (corneal warpage) pouvant simuler un kératocône.
Une lentille rigide décentrée est le souvent en cause.
Le tableau se
traduit par un astigmatisme antérieur irrégulier avec le plus souvent
un aplatissement supérieur et un bombement inférieur.
Cette
déformation est réversible en plusieurs semaines ou quelques mois
après l’arrêt du port de la lentille.
L’Orbscan peut aider au
diagnostic de corneal warpage en montrant la normalité de la face
postérieure de la cornée, l’absence d’amincissement sur la carte de
pachymétrie et une discordance entre l’apex du bombement et le
point d’épaisseur minimal.
Idéalement, il faut interrompre le
port des lentilles rigides plusieurs semaines (voire quelques mois)
avant de pratiquer un examen vidéokératoscopique ou Orbscan.
Ce
délai est de quelques jours (ou quelques semaines) pour les lentilles
souples.
G - GLAUCOME
:
L’Orbscan apporte différentes informations utiles dans le glaucome,
comme la profondeur de la chambre antérieure, le volume de la
chambre antérieure et l’estimation de l’angle iridocornéen.
À
partir des données de l’élévation de la face postérieure de la cornée
et de la face antérieure de l’iris, l’Orbscan propose une
reconstruction plane ou polynomiale de l’angle iridocornéen.
La valeur de l’angle iridocornéen est disponible pour les différents
méridiens.
La précision (reproductibilité) de l’angle iridocornéen est
de l’ordre de 5 %.
La valeur de l’angle iridocornéen mesuré par
l’Orbscan, et en particulier par la reconstruction plane semble bien
décrire la clinique.
La valeur de l’angle est significativement
corrélée à l’équivalent sphérique subjectif.
Les myopes présentent
un angle plus ouvert que les emmétropes et surtout les
hypermétropes, ce qui est conforme à l’épidémiologie du glaucome
par fermeture de l’angle.
Ainsi, dans notre expérience, les valeurs d’angle iridocornéen les plus faibles ont été observées sur des yeux
de patients ayant présenté un antécédent de glaucome par fermeture
de l’angle.
Les mesures de l’Orbscan de l’angle iridocornéen et de la
profondeur de la chambre antérieure pourraient permettre de
prédire le risque de glaucome par fermeture de l’angle.
La mesure du tonus oculaire à l’aplanation est influencée par les
propriétés biomécaniques de la cornée, et en particulier par
l’épaisseur de la cornée.
L’Orbscan propose un facteur correctif
pour la mesure du tonus oculaire qui tient compte des
caractéristiques de la cornée.
Le mode de détermination de ce
facteur n’est pas connu exactement, mais ce facteur présente une
forte corrélation avec la valeur de la pachymétrie centrale.
Ainsi,
pour les cornées minces, un facteur positif est additionné à la valeur
de tonus oculaire mesurée pour tenir compte de la sous-estimation.
Au contraire, un facteur négatif est additionné pour les cornées
épaisses pour compenser la surestimation de la mesure du tonus.
H - AUTRES APPLICATIONS :
L’Orbscan propose une estimation de l’angle Kappa calculée à partir
du reflet lumineux.
L’utilisation des données enregistrées par l’eye tracking durant
l’acquisition de l’examen est à la base d’une analyse des
microsaccades oculaires.
Enfin, de nombreux résultats apportés par l’Orbscan sont encore du
domaine de la recherche et n’ont pas encore été validés, ou n’ont
pas trouvé d’application clinique pour le moment.
Limites de l’Orbscan
:
La durée de l’examen est relativement longue.
Une durée plus
courte d’acquisition améliorerait les performances de l’appareil.
Comme toutes les techniques optiques, la réalisation d’un Orbscan
nécessite une transparence de la cornée, en particulier pour la
détection de la face postérieure de la cornée.
La principale limite de
l’Orbscan est la diminution de la fiabilité des mesures d’élévation
de la face postérieure de la cornée, et par conséquent de la
pachymétrie quand on s’écarte des conditions physiologiques.
En
pratique courante, le principal problème rencontré lors de
l’utilisation de l’Orbscan concerne les cornées opérées de lasik, en
particulier dans la période postopératoire précoce.
L’Orbscan permet la mesure de nombreux paramètres anatomiques
(pente, courbure, élévation, épaisseur, distance, surface, volume…).
Cependant, les propriétés optiques de la cornée ne sont pas
mesurées directement mais sont calculées à partir des données
morphologiques. Les données de l’Orbscan, comme celles de la
vidéokératoscopie, ne permettent que d’analyser des propriétés
optiques relativement grossières.
Une étude fine et globale des
aberrations optiques de l’oeil nécessite l’utilisation de l’aberrométrie.
Contrairement à l’échographie à très haute fréquence, l’Orbscan ne
permet pas l’analyse des différentes couches de la cornée.
Ainsi, il
n’est pas possible de visualiser une hyperplasie épithéliale après
chirurgie réfractive cornéenne ou l’interface intrastromale.
De nombreuses autres techniques d’imagerie de la cornée à forte
composante informatique (ultrasons à haute fréquence, microscopie confocale, interférométrie, tomographie en cohérence optique…)
sont en cours de développement ou d’évaluation.
Les places
respectives de l’Orbscan et de ces différentes techniques ne sont pas
encore claires.
L’Orbscan est une technologie récente et l’appareil évoluera sans
doute rapidement, comme cela a été le cas pour les
vidéokératoscopes.
Conclusion
:
L’Orbscan est une nouvelle technique optique d’exploration du segment
antérieur de l’oeil, qui associe au disque de Placido de la
vidéokératoscopie, le balayage de l’oeil par une fente lumineuse.
L’intérêt de la fente lumineuse par rapport à la vidéokératoscopie est la possibilité d’explorer d’autres surfaces que la face antérieure de la
cornée, avec une mesure de l’élévation sans hypothèse sur la
morphologie.
L’utilisation des coordonnées spatiales permet une
reconstruction anatomique des différentes surfaces et la mesure de
paramètres biométriques nombreux et divers ignorés par les autres
techniques.
Grâce à la complémentarité des données obtenues par la fente et le
disque de Placido, l’Orbscan fournit une analyse morphologique et
optique détaillée du segment antérieur de l’oeil.
La sophistication des techniques en chirurgie réfractive et l’exigence
accrue de sécurité rendent inévitable la diffusion de techniques
d’analyse morphologique et optique de la cornée qui ne soient pas
limitées à la face antérieure de la cornée.