Traitement chirurgical des malformations vasculaires superficielles et des hémangiomes de la face Cours de Chirurgie
Introduction
:
Les malformations vasculaires superficielles et les hémangiomes de
la face relèvent dans certains cas d’une thérapeutique chirurgicale
parfois précédée d’un geste de radiologie interventionnelle.
Ces
pathologies ont une évolutivité très différente en fonction du type
de malformation, c’est-à-dire du flux hémodynamique, de
l’histologie et des examens histochimiques, de l’âge, du sexe et des
variations hormonales, de la localisation et de son étendue.
Avant d’établir un plan de traitement et ici plus qu’ailleurs, il est
indispensable de faire un diagnostic précis sans pour autant avoir
recours systématiquement à de multiples examens, notamment à
une artériographie.
La prise en charge de ces hémangiomes et des malformations
vasculaires superficielles nécessite une équipe pluridisciplinaire
regroupant chirurgiens, neuroradiologues, dermatologues.
Les
progrès thérapeutiques sont le fruit de la confrontation de ces
différentes spécialités et de la recherche fondamentale.
Le traitement des malformations artérioveineuses de la face et du
cou continue malgré tout à poser de difficiles problèmes de prise en
charge du fait de leur évolutivité et de leur risque vital.
Avant de développer les principes thérapeutiques appliqués par
l’équipe pluridisciplinaire de l’hôpital Lariboisière née en 1977 de la
collaboration de JJ Merland et E Hadjean, nous présentons la
classification retenue par l’International Society for the Study of
Vascular Anomalies (ISSVA) à Rome.
Le traitement chirurgical est indiqué en cas d’évolutivité importante
pouvant mettre en jeu le pronostic vital mais plus souvent pour des raisons fonctionnelles et cosmétiques.
Le chirurgien doit toujours
avoir à l’esprit les risques de certains gestes qui pourraient aggraver,
voire faire évoluer dramatiquement une malformation vasculaire,
tels que la ligature des pédicules nourriciers artériels.
Dans ce chapitre, les grands principes du traitement chirurgical des
hémangiomes et des malformations vasculaires superficielles de la
face sont exposés.
Étant donné l’importante diversité des cas
rencontrés en pratique clinique, il est illusoire de vouloir traiter
toutes les situations.
Nous présentons donc de nombreux cas traités
en fonction du diagnostic et du siège de la pathologie.
Classification des « angiomes »
:
Il s’agit de la classification retenue par l’ISSVA, à Rome, en 1996.
Nous distinguons deux grands groupes : les malformations
vasculaires et les hémangiomes.
Les malformations vasculaires se
subdivisent en quatre groupes : artérioveineuse (MAV), veineuse
(MV), capillaire (MC) et lymphatique (ML).
Ces différentes
malformations peuvent se combiner de façon plus complexe.
Malformations artérioveineuses
:
Ce sont les malformations vasculaires les plus difficiles à traiter et
les plus dangereuses car elles sont hémodynamiquement actives.
Leur potentiel évolutif est parfois incontrôlable.
L’acte chirurgical,
quand il est indiqué, doit emporter la totalité de la malformation
dès le premier temps.
En effet, une poussée évolutive est toujours à
craindre lors d’un geste chirurgical et a fortiori quand il est répété à
plusieurs reprises.
Il en va différemment des autres malformations
vasculaires.
Deux types principaux de malformations doivent être distingués :
– les fistules artérioveineuses et artérioloveineuses, congénitales ou
traumatiques, correspondent à un ou plusieurs shunts entre des
artères ou artérioles et des veines ;
– les malformations artérioloveinulaires constituées de multiples
petites fistules entre artérioles et veinules formant le « nidus », sans
réseau capillaire avec un retour veineux précoce et artérialisé.
Le diagnostic est facile à évoquer devant une masse chaude, battante
accompagnée d’un thrill et d’un souffle.
La peau est rouge en regard
de la malformation, souvent parsemée de télangiectasies.
L’échodoppler confirme les fistules artérioveineuses et précise les
vaisseaux afférents.
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) et l’angio-IRM
permettent de faire un bilan d’extension par le nombre
d’hyposignaux.
L’artériographie reste l’examen primordial réalisant une véritable
cartographie des vaisseaux.
Elle précise l’aspect des artères et des
veines qui permet de classer la malformation vasculaire artérioveineuse suivant son angioarchitecture.
Le doppler pulsé fournit un débit artériel comparé au côté opposé
qui permet de suivre l’évolution spontanée de la malformation artérioveineuse ou après traitement.
L’évolution de ces malformations est difficilement prévisible mais
peut être déclenchée par un geste chirurgical ou endovasculaire
inadapté, une modification hormonale (pilule, puberté, grossesse)
ou un traumatisme.
L’évolution peut devenir dramatique après une
phase de quiescence plus ou moins longue associant des troubles
trophiques cutanés, des hémorragies parfois très abondantes ou des
troubles cardiaques.
A - QUELS SONT LES GRANDS PRINCIPES DE TRAITEMENT
DES MALFORMATIONS ARTÉRIOVEINEUSES ?
– Avant toute discussion thérapeutique, il est primordial de faire un
diagnostic le plus précis possible avec les possibilités d’examen actuel
(angioscan, angio-IRM et artériographie) de l’extension de la
malformation artérioveineuse et de son angioarchitecture.
L’interrogatoire du patient, la comparaison de photographies
anciennes et récentes, éventuellement la confrontation d’examens en
vue d’un bilan ou d’une surveillance et les thérapeutiques déjà
subies permettent d’avoir une bonne opinion de l’évolutivité de la
malformation.
En effet, il est fréquent de voir en consultation des
patients ayant subi plusieurs tentatives de traitement.
– Les ligatures artérielles ainsi que les embolisations
endovasculaires proximales dites « définitives » ne permettant
qu’une dévascularisation temporaire doivent être proscrites.
En effet,
la revascularisation se rétablit par des voies vasculaires collatérales
qui deviennent alors inaccessibles aux embolisations sélectives.
Dans
ces cas, l’embolisation par ponction directe est souvent le seul
recours.
B - LA THÉRAPEUTIQUE DÉPEND DU TYPE
DE MALFORMATIONS ARTÉRIOVEINEUSES :
– Les fistules artérioveineuses à plein canal et les malformations
artérioloveineuses sont généralement contrôlables par des
embolisations sélectives en occluant définitivement le site de
communication.
L’exérèse chirurgicale peut remplacer
l’embolisation à condition que ce geste emporte la totalité du shunt.
L’embolisation est pratiquée à l’aide de ballonnets largués par voie
endovasculaire, de coils, sorte de petits ressorts, non
ferromagnétiques, ou de colle occluant la communication anormale.
Les particules trop petites pour occlure le shunt risquent de migrer
dans le lit capillaire pulmonaire.
Les coils sont ajoutés à la colle pour
ralentir le flux vasculaire et éviter la migration de ces derniers dans
les vaisseaux pulmonaires.
Cependant, la colle peut être utilisée
seule si le flux est ralenti, soit spontanément, soit par une
compression manuelle vasculaire.
En cas de ligature artérielle
antérieure ou de vaisseaux dysplasiques, la zone fistuleuse peut être
atteinte par ponction directe.
La voie veineuse rétrograde est une
alternative en cas d’échec comme dans le traitement d’une
malformation artérioloveineuse.
– Les malformations artérioloveinulaires sont beaucoup plus
difficiles à traiter.
Leur traitement comprend le plus souvent une ou
plusieurs embolisations associées ou non à la chirurgie.
L’embolisation est réalisée sous anesthésie générale ou analgésie.
L’embolisation consiste à occlure sélectivement les shunts en phase
évolutive par des particules résorbables 24 à 48 heures avant l’acte
chirurgical ou par des particules non résorbables ou des colles
(Histoacryl) si l’embolisation est utilisée comme seul traitement.
L’emploi d’alcool absolu est un produit sclérosant particulièrement
efficace mais très dangereux car provoquant des nécroses extensives.
Cependant, malgré une apparente guérison, ces malformations
même bien traitées peuvent évoluer de nouveau et nécessiter des
gestes de sauvetage parfois très délabrants.
La surveillance de ces
traitements est indispensable à long terme et généralement la vie
durant.
C - QUELQUES PARTICULARITÉS DUES
AU SIÈGE SONT À CONNAÎTRE
:
– La malformation artérioloveinulaire du pavillon de l’oreille
entraîne à terme une hypertrophie inesthétique du cartilage et du
plan cutané. Les hémorragies et les otites externes sont fréquentes.
L’embolisation endovasculaire artérielle est le traitement de première
intention en cas de complications.
Dans cette localisation
purement auriculaire, la chirurgie n’est indiquée qu’en cas de
résultat esthétique psychologiquement mal vécu ou de fistulisation
parfois infectée du produit d’embolisation.
La ponction directe afin
d’atteindre le nidus de la malformation favorise cette complication.
Dans les formes avec extension rétroauriculaire et cervicale, un
risque de flambée existe avec ce type de traitement.
– Les malformations artérioloveinulaires muqueuses sont
dangereuses par leur nécrose fréquente avec un retentissement
fonctionnel (lèvres, langue, cloison nasale).
– Les localisations au cuir chevelu ont classiquement une évolution
plus lente car formées de « macroshunts » évoquant plus de
multiples fistules artérioveineuses. Leur traitement relève de
l’embolisation et de l’exérèse chirurgicale.
Cependant, l’exérèse doit
être large d’où l’utilisation des expandeurs cutanés qui sont posés à
distance de la malformation.
– Les localisations nasales font rechercher une angiomatose faciorétino-
thalamo-mésencéphalique de Blanc-Bonnet-Dechaume.
L’embolisation permet de temporiser en cas de saignement,
notamment d’épistaxis, mais il n’est pas rare que le recours à la
chirurgie d’exérèse soit nécessaire.
Toutes les techniques de
reconstruction chirurgicale sont discutées tout en ayant l’arrièrepensée
d’une récidive.
– Les localisations intraosseuses maxillaires et mandibulaires sont
dangereuses par leur évolutivité et leur mode de révélation au cours
d’une extraction dentaire.
En cas d’hémorragie, l’embolisation,
qu’elle soit endovasculaire artérielle ou transosseuse, permet des
rémissions.
* Cas n° 1
:
Cette femme de 38 ans avait une malformation artérioveineuse de
l’hémilèvre inférieure droite découverte à la suite d’un traumatisme
2 ans auparavant.
La malformation se présentait sous l’aspect d’une
masse arrondie, pulsatile assez bien délimitée à la lèvre rouge
pouvant évoquer le diagnostic de fistule artérioveineuse posttraumatique.
Pendant que la patiente consultait de multiples
praticiens, la malformation s’est développée progressivement
s’étendant à la lèvre blanche ce qui laissait présager une
malformation artérioveineuse.
L’évolutivité de cette
malformation a justifié un protocole associant une embolisation
endovasculaire artérielle hypersélective et une chirurgie d’exérèse.
L’artériographie de l’artère faciale confirme le diagnostic.
La résection chirurgicale a emporté la totalité de la malformation artérioveineuse intéressant la lèvre rouge et blanche.
La
reconstruction musculaire simple bord à bord associée à une plastie
cutanée en « Z » est très acceptable esthétiquement en dehors d’une
petite différence inévitable de hauteur de lèvre.
Ce type de
malformation doit être opéré avec des règles assez similaires à celles suivies en carcinologie, c’est-à-dire d’éviter les gestes de décollement
inutiles et surtout de pratiquer l’exérèse complète de la
malformation.
Le résultat est stable à 4 ans.
* Cas n° 2 :
Cette femme de 47 ans présentait une malformation artérioveineuse
de la totalité de la lèvre supérieure évoluant depuis plus de 10 ans
.
Cette malformation se présentait sous la forme d’une
tuméfaction de la lèvre supérieure battante, indolore, envahissant la
lèvre rouge et blanche.
L’évolutivité de cette malformation était très
lente sans aucun épisode hémorragique.
La résection complète ne
pouvant pas, a priori, être réalisée sans une mutilation importante,
la chirurgie a toujours été récusée.
Devant les problèmes
psychologiques importants avec le risque d’une issue dramatique,
un protocole chirurgical accompagné d’une embolisation a été
proposé.
L’objectif était de réséquer le plus largement possible la
malformation en emportant le nidus.
La patiente était prévenue du
risque d’une flambée évolutive et de la possibilité d’une chirurgie
radicale avec reconstruction par lambeau dont le résultat esthétique
est plus qu’aléatoire.
Le traitement a consisté en une embolisation
hypersélective des artères faciales droite et gauche suivie d’une
chirurgie d’exérèse.
La chirurgie a été réalisée par une voie cutanée
et muqueuse de la lèvre rouge permettant d’emporter largement la
malformation envahissant les muscles orbiculaires.
Une
reconstruction soigneuse de tous les muscles a permis de retrouver
une fonction appréciable. Le résultat est stable à 18 mois.
Un contrôle artériographique et un débit doppler sont actuellement
rassurants.
* Cas n° 3
:
Cet homme de 38 ans présente une malformation artérioveineuse
du tiers inférieur de la face.
Les premiers symptômes sont apparus
vers l’âge de 17-18 ans à la lèvre inférieure.
À cette époque, le
diagnostic de « kyste » a été soulevé et une exérèse partielle réalisée.
Ce geste chirurgical a provoqué une poussée évolutive permettant
de redresser le diagnostic.
Durant les 15 années qui suivirent, divers protocoles thérapeutiques (chirurgie d’exérèse avec et sans embolisation, ligature artérielle) ont été tentés sans résultat.
Cette
attitude confirme le risque des exérèses chirurgicales incomplètes.
Lors de la première consultation, la malformation artérioveineuse
envahit les deux tiers droits du tiers inférieur de la face (près de la
moitié droite de la lèvre supérieure, les deux tiers droits de la lèvre
inférieure, la commissure droite, le sillon nasogénien et la région
sous-mentale).
La peau et la muqueuse sont rouges, fines et ulcérées,
source d’hémorragie fréquente gênant beaucoup le patient.
D’importantes veines cervicales artérialisées drainent cette
malformation.
L’évolutivité et les saignements fréquents
justifient une prise en charge thérapeutique.
Un protocole d’embolisation suivi d’une exérèse large est proposé
au patient, conscient des risques et des avantages de cette
thérapeutique.
L’embolisation, d’autant plus nécessaire que des artères ont été
ligaturées, est réalisée par voie artérielle endovasculaire et par
ponction directe du nidus.
L’artériographie sélective montre une
malformation vascularisée par les artères faciales droite et gauche,
l’artère maxillaire interne droite, l’artère transverse de la face et
l’artère mandibulaire.
L’exérèse chirurgicale totale de la malformation a nécessité
l’amputation transfixiante de près de la moitié de la lèvre inférieure,
des deux tiers de la lèvre inférieure, de la commissure labiale, d’une
partie de la région sous-mentale, du sillon nasogénien avec une
extension à la joue.
La reconstruction a fait appel à des lambeaux
locorégionaux.
Un large lambeau de joue droite associé à une plastie
en « Z », une vermilloplastie et une reconstruction fonctionnelle de
la musculature ont permis de redonner une morphologie et une
mimique satisfaisantes du tiers inférieur de la face.
Aucune transfusion sanguine n’a été nécessaire pour la réalisation
de ce protocole thérapeutique.
La stabilité du résultat à 3 ans est corroborée aux débits carotidiens
mesurés au doppler pulsé.
La surveillance reste indispensable
pendant plusieurs années avant de proposer une éventuelle
harmonisation labiale dont le patient est d’ailleurs peu demandeur
actuellement.
* Cas n° 4
:
Cette femme de 47 ans présente une malformation artérioveineuse
de la paupière gauche évoluant depuis plusieurs années.
Plusieurs
exérèses chirurgicales ont été réalisées dans le passé.
Devant une
augmentation de la tuméfaction, la patiente a consulté.
La
malformation intéresse essentiellement la quasi-totalité de la
paupière supérieure tout en épargnant le tarse.
Les veines de
drainage artérialisées donnent un aspect inquiétant à la
malformation.
L’acuité visuelle est altérée. Un protocole
d’exérèse chirurgicale précédé d’une embolisation a été proposé et
accepté par la patiente, consciente des risques encourus.
L’embolisation artérielle sélective associée à une compression
manuelle pour éviter la migration d’emboles a entraîné une
dévascularisation du nidus.
La chirurgie d’exérèse a emporté le nidus et toute la paupière
préseptale en respectant le tarse et son bord libre.
La reconstruction
s’est faite simplement par une greffe de peau totale.
Le résultat est satisfaisant et stable à 1 an. Une surveillance
est toujours la règle.
* Cas n° 5 :
Cet enfant de 6 ans présente une malformation artérioveineuse
occupant la totalité de l’unité palpébrale supérieure.
L’évolutivité et le risque d’amblyopie, voire de diminution de
l’acuité visuelle, ont justifié la proposition d’un protocole
thérapeutique.
Une exérèse chirurgicale précédée d’une embolisation est alors faite.
L’embolisation du nidus a permis un ralentissement du flux artériel
et veineux.
L’exérèse a emporté la totalité des deux tiers inférieurs
de la paupière supérieure, c’est-à-dire le tarse, une partie du muscle releveur de la paupière, l’orbiculaire prétarsal et préseptal.
La
reconstruction a été faite par un lambeau musculocutané bipédiculé
associé à une greffe de peau totale de la zone donneuse.
Le résultat est stable à 3 ans et acceptable avec une occlusion
palpébrale satisfaisante pour mettre la cornée à l’abri d’une
ulcération.
* Cas n° 6 :
Ce jeune homme de 18 ans présente une malformation artérioveineuse jugale droite.
Les premiers symptômes sont apparus
vers l’âge de 12-13 ans avec une petite tuméfaction battante.
Cette
malformation a augmenté progressivement de volume au cours de
la puberté jusqu’à l’apparition d’un bourgeon jugal charnu
hémorragique.
La malformation était alors vascularisée par
l’artère faciale droite.
Une exérèse précédée d’une embolisation
sélective artérielle endovasculaire a été réalisée devant l’évolutivité
à l’âge de 16 ans.
La résection a été large, suivie d’une reconstruction
par lambeau de glissement.
Malheureusement, les symptômes sont
réapparus 18 mois environ après ce protocole sur un mode très
évolutif.
L’artériographie montrait un large blush alimenté
par l’artère faciale et l’artère maxillaire interne associé à un retour
veineux précoce.
Un deuxième protocole identique a été
proposé et accepté.
L’exérèse a emporté toute l’unité jugale droite avec les muscles de la
mimique.
La reconstruction a nécessité la montée d’un lambeau libre
brachial externe dont les anastomoses ont été faites sur le pédicule
facial.
Le résultat est satisfaisant, même si la joue a perdu une grande
partie de sa mobilité.
Le recul à 20 mois reste rassurant.
* Cas n° 7 :
Cet homme de 43 ans présente une malformation artérioveineuse
du cuir chevelu et du front.
Le diagnostic a été porté vers
l’âge de 16-17 ans devant l’existence d’une tuméfaction battante médiofrontale.
Cette malformation est restée quiescente, sans
évolution clinique durant de nombreuses années.
À l’âge de 41 ans, sans cause apparente,
le volume et l’étendue de la tuméfaction ont
augmenté progressivement pour atteindre la racine frontale du cuir
chevelu.
L’artériographie carotidienne externe et interne droite et
gauche montre l’apparition d’un important blush médiofrontal
s’étendant de la glabelle au cuir chevelu dont les vaisseaux
nourriciers proviennent des artères temporales superficielles et
surtout des branches des artères ophtalmiques.
La
malformation est purement extracrânienne comme le confirment
l’angiographie et l’IRM.
Devant l’évolutivité de la
malformation, un protocole thérapeutique est proposé associant une embolisation et une chirurgie d’exérèse avec expansion cutanée pour
permettre la reconstruction par des lambeaux locaux.
Pour d’autres
problèmes médicaux, le traitement a été différé et la malformation a
continué à s’étendre.
L’importance de l’exérèse chirurgicale ne
pouvait pas permettre une reconstruction par des lambeaux locaux
ayant subi une expansion cutanée.
La vaste résection de la
malformation artérioveineuse est précédée d’une embolisation
endovasculaire réalisée par voie percutanée avec compression
manuelle des angles internes des orbites afin d’éviter une migration
des emboles.
La reconstruction a nécessité l’utilisation d’un lambeau
libre anastomosé.
Dans notre cas, le lambeau musculaire de
grand dorsal, recouvert d’une greffe de peau totale afin de diminuer
l’épaisseur d’un lambeau musculocutané, a été choisi.
Ce lambeau a
été anastomosé sur des branches du pédicule carotidien externe
droit.
Le résultat est stable à 16 mois.
La surveillance est
rendue nécessaire par le risque de récidive malgré une résection
large.
Malformations veineuses
:
Les malformations veineuses se présentent sous l’aspect de nappe
bleutée, dépressible, augmentant de volume en position déclive,
c’est-à-dire quand la pression s’élève.
Elles sont aussi appelées capillaroveineuses.
Les formes sont :
– soit localisées généralement aux lèvres, aux paupières et à la
langue ;
– soit diffuses et infiltrantes, le plus souvent dans la région temporomassétérine, jugolabiale et orbitaire.
L’évolution est progressive et lente tout au long de la vie.
Elle est
marquée par une augmentation de volume du fait d’une dilatation
des poches veineuses qui sont moins bien contenues par les masses
musculaires.
Les phlébolithes sont créés par des thromboses
spontanées dans les poches veineuses.
Ils provoquent souvent des
douleurs et des augmentations des poches veineuses.
Le préjudice fonctionnel, morphologique et psychologique est
parfois important en fonction de la localisation et de l’extension.
Certaines localisations par effet de masse provoquent des
déformations squelettiques, notamment maxillaire et orbitaire.
Elles
sont responsables de troubles de l’occlusion (béances, inversés
d’occlusion, versions dentaires) et d’énophtalmie.
Ces déformations squelettiques s’installent au moment de la croissance.
Les
malformations veineuses cervicales et notamment oropharyngées
sont parfois très gênantes en position couchée, provoquant des
troubles de l’élocution, de la déglutition et surtout des syndromes
d’apnées du sommeil.
L’IRM est l’examen complémentaire essentiel au diagnostic, quel que
soit le siège de la malformation.
Une malformation veineuse
donne un hypersignal intense sur les séquences pondérées en T2,
alors que la graisse est en hyposignal sur cette même séquence.
Au
contraire, la malformation artérioveineuse donne une absence de
signal, témoignant de la rapidité du flux sanguin, que la séquence
soit en T2 ou en écho de spin (SE)/T1.
Le scanner en procubitus permet aussi une étude de l’extension de
la malformation mais surtout des déformations squelettiques.
QUELS SONT LES PRINCIPES ET LES MÉTHODES
DE TRAITEMENT DES MALFORMATIONS VEINEUSES ?
La prise en charge des malformations capillaroveineuses dépend de
nombreux facteurs qui sont difficiles à exposer de façon exhaustive,
tant les formes sont variées.
Cependant, il faut distinguer les malformations veineuses à grandes
poches de celles à petites poches constituées de multiples phlébectasies.
En effet, les malformations à grandes poches se
comportent comme de véritables éponges dilacérées qui rendent
difficiles l’embolisation et la chirurgie du fait de l’importance du
saignement.
Certaines localisations imposent un traitement pour des
raisons fonctionnelles, voire vitales.
La localisation oropharyngée et
linguale entraîne parfois des troubles respiratoires avec syndrome
d’apnées du sommeil majeur nécessitant le recours à la trachéotomie, notamment en cours de traitement.
La localisation
palpébrale ou du cône orbitaire peut provoquer une amblyopie,
voire une cécité.
La chirurgie n’est pas toujours aisée et
l’embolisation dangereuse par le reflux du produit dans les veines
ophtalmiques.
Les localisations avec déformations squelettiques
entraînent des troubles de la mastication associés à une incontinence
salivaire.
Le traitement associe généralement orthodontie, embolisation, chirurgie orthognathique et des tissus mous, prothèse,
rééducation linguale…
Il s’agit bien d’une prise en charge
pluridisciplinaire.
Enfin, l’importance de l’extension de la
malformation veineuse dans les tissus mous influence le choix des
méthodes thérapeutiques.
– Dans les formes de petite taille, la sclérose à l’aide d’Aetoxisclérol
à 3 % (polidocanol) permet une bonne décoloration et sclérose de la
poche.
La régression de la malformation nécessite parfois plusieurs
procédures ; dans certains cas, là où les poches veineuses ne
s’assèchent pas, voire même se remplissent en augmentant de
volume.
Cette technique doit être évitée dans les localisations
palpébrales rétroseptales mais aussi préseptales.
Dans les
malformations veineuses de petite taille, la chirurgie garde des
indications par son caractère radical et évite tout risque de diffusion
du produit sclérosant.
L’injection d’Aetoxisclérol s’effectue sous
contrôle scopique dans les localisations à risque.
– Dans les formes de volume modéré, l’embolisation sclérosante par
voie percutanée est parfois suffisante pour provoquer une régression
d’une malformation veineuse à grandes et moyennes poches.
Dans
les autres cas, elle constitue une préparation à un geste chirurgical
d’exérèse et n’a que peu d’effet dans les malformations veineuses à
petites poches.
– L’Éthibloc, produit sclérosant dérivé du maïs, a une indication
intéressante dans ces cas car il se résorbe en plusieurs semaines en
fonction de la localisation et des individus.
Il est injecté par voie percutanée sous contrôle scopique et entraîne une réaction
gigantocellulaire inflammatoire.
L’association d’une compression
cutanée permet d’éviter la diffusion incontrôlée du produit en
fonction des interconnexions vasculaires.
L’adjonction d’alcool
absolu accentue l’effet sclérosant de l’Éthibloc.
La malformation
veineuse de localisation profonde et disséminée, difficilement
accessible à un geste chirurgical non délabrant, est la meilleure
indication de la sclérose par injection d’Éthibloc.
Cette procédure
doit être répétée plusieurs fois à 4 à 6 semaines d’intervalle.
Cependant, la réponse sclérosante est parfois faible, voire nulle
cliniquement, chez certains patients. Le produit peut fistuliser à la
peau dans de rares cas.
– L’alcool absolu par voie percutanée, dont l’efficacité sclérosante
est majeure, doit être manipulé avec précaution.
Les nécroses
tissulaires et les atteintes nerveuses (paralysie faciale) sont à
redouter, surtout dans les malformations veineuses associées à une
atteinte du plan cutané.
L’injection est toujours précédée par un
contrôle phlébographique.
Cette technique doit être réservée aux
praticiens expérimentés.
L’efficacité de l’injection d’Aetoxisclérol
mélangé à du Spongelt ou des spires métalliques n’a jamais été
probante dans ces formes de volume modéré.
D’ailleurs, il faut
absolument proscrire l’emploi de spires ferromagnétiques qui sont
responsables d’importants artefacts à l’IRM, rendant difficile tout
contrôle évolutif de la malformation.
– Le traitement de certaines formes à volume modéré, notamment
en cas d’échec de la sclérothérapie et de malformations veineuses à
petites poches, nécessite l’association d’une embolisation percutanée
à un geste chirurgical.
Quand un geste chirurgical est programmé,
l’embolisation peut se faire indifféremment avec l’Éthibloc ou
l’Histoacryl.
Dans tous les cas, la totalité du produit d’embolisation
doit être enlevée lors de la chirurgie.
La chirurgie d’exérèse ne doit
pas intéresser toute la malformation veineuse si elle devient
mutilante et aggraver la morphologie et la fonction faciales.
La
mobilité musculaire doit toujours être restaurée car elle permet de
contenir le reste de la malformation.
Dans les atteintes palpébrales,
la chirurgie est réalisée souvent sans embolisation.
Si l’embolisation
est indiquée, elle nécessite un contrôle angiographique percutané
avant l’injection du produit sclérosant.
Une modification du flux
sanguin peut toujours se produire durant la sclérose par fermeture
des vaisseaux.
La chirurgie associe généralement une exérèse à une
plastie de glissement-rotation et/ou une greffe de peau totale.
La
dissection microchirurgicale des plans antérieurs (muscles extraoculaires, conjonctive, peau) ne pose pas trop de problème de
saignement, contrairement aux deux tiers postérieurs de l’orbite.
Dans une forme modérée localisée à la joue, l’ablation de la boule
de Bichat peut symétriser le visage.
– Dans les formes volumineuses et étendues, le protocole
thérapeutique associe le plus souvent une ou plusieurs embolisations percutanées à un geste chirurgical de la
malformation.
Son risque est représenté par la décompensation
de la coagulation intravasculaire latente par défaut de libération de
l’activateur endothélial de la fibrinolyse lors de la chirurgie.
Une embolisation artérielle endovasculaire 24 à 48 heures avant l’acte
chirurgical diminue encore le risque de saignement.
– L’envahissement de l’oropharynx et de la langue s’accompagnant
d’une apnée du sommeil nécessite une embolisation à l’Éthibloc
suivie d’une chirurgie d’exérèse et le plus souvent d’une
trachéotomie.
L’atteinte de la langue est responsable d’une béance,
non seulement du fait de son augmentation de volume mais aussi
de la respiration buccale prédominante.
Il faut donc s’abstenir des
résections larges et mutilantes de la langue quand la malformation
veineuse est à grandes poches.
– À part, l’exophtalmie, due au gonflement des poches intraorbitaires extraconiques qui communiquent avec la
malformation de la fosse ptérygomaxillaire par la fente
sphénopalatine lors des efforts et de la position en décubitus, peut
être traitée en partie par la sclérothérapie des poches superficielles.
Généralement, en position debout, il existe une énophtalmie.
– La correction des déformations squelettiques s’intègre dans ces
protocoles thérapeutiques.
Elle nécessite un traitement orthodontique suivi d’une chirurgie orthognathique.
Généralement,
il est préférable de corriger d’abord la malformation squelettique et
d’adapter les tissus mous à cette nouvelle situation.
En fait, le
protocole thérapeutique doit être adapté à chaque cas avec les
moyens disponibles.
Ce protocole est clairement défini lors des
consultations pluridisciplinaires.
* Cas n° 8 :
Cette femme de 37 ans présente une malformation veineuse labiale
inférieure bien limitée de 12-13 mm de diamètre.
La gêne
est essentiellement esthétique.
Le traitement, ne nécessitant aucun
examen complémentaire, consiste, soit en une ou plusieurs injections
d’Aetoxisclérol, soit en une exérèse chirurgicale.
Cette patiente a
opté pour la technique chirurgicale réalisée sous anesthésie locale.
L’exérèse a été suivie d’une reconstruction par un lambeau en « H »
avec résections triangulaires inférieures.
* Cas n° 9
:
Cette femme de 71 ans présente une malformation veineuse de
l’hémilèvre inférieure droite.
La patiente est gênée par le
volume de cette malformation entraînant un « ectropion » de la lèvre
inférieure et une sécheresse buccale. Aucun examen n’est utile pour
le diagnostic et le traitement.
La malformation étant relativement
limitée à la lèvre rouge débordant sur la lèvre blanche, plusieurs
tentatives de sclérose ont été tentées à l’Aetoxisclérol.
En fait,
l’efficacité n’a pas été cliniquement évidente et au contraire la
malformation a continué à augmenter de volume en 2 ans.
La
patiente ne présentant aucune autre pathologie, une résection
chirurgicale a été proposée.
La résection précédée d’une sclérose
percutanée a emporté un tiers de lèvre rouge et blanche.
La
reconstruction par des lambeaux locaux associée à une plastie en «
Z » et surtout une suture fonctionnelle des muscles a permis de
rétablir une morphologie satisfaisante de la lèvre.
La
malformation n’a pas été réséquée en totalité afin de ne pas mutiler
la lèvre puisqu’il s’agit bien d’une pathologie bénigne.
* Cas n° 10
:
Cet homme de 68 ans présente une malformation veineuse de la
totalité de la lèvre inférieure respectant les commissures.
Le patient est gêné par la sécheresse labiale et l’aspect
particulièrement inesthétique de cette lèvre.
Devant l’étendue de la
malformation, plusieurs scléroses à l’Éthibloc par ponction directe
ont été réalisées de nombreuses années auparavant. Une
amélioration partielle a été apportée.
Cependant, le volume de cette
malformation a augmenté avec l’âge ce qui a motivé une nouvelle
consultation.
Une résection de la malformation avec reconstruction
par des lambeaux locaux a été proposée, le patient étant prévenu
d’une probable résection partielle.
La chirurgie a consisté en une
résection transfixiante du tiers médian de la lèvre rouge et blanche
et latéralement de la muqueuse labiale envahie par la malformation,
laissant libre le reste du muscle orbiculaire.
La reconstruction
musculaire a été associée à une vermilloplastie.
Le résultat est
satisfaisant et la fonction labiale normalisée.
* Cas n° 11
:
Cet enfant de 5 ans présente une volumineuse malformation
veineuse de la joue gauche et du tiers inférieur de la face.
Le diagnostic est évident devant cette masse bleutée, augmentant
de volume en position proclive et non battante.
Si l’artériographie
n’apporte rien au diagnostic, l’IRM est indispensable pour faire le
bilan d’extension mais ne doit pas se substituer à un examen
clinique complet avec examen du larynx et de l’hypopharynx.
À cet
âge, une malformation veineuse de ce type va entraîner des troubles
de croissance, notamment squelettiques.
Les dysmorphoses dentosquelettiques avec malocclusion sont très fréquentes.
Il est
donc nécessaire de prendre en charge précocement la malformation.
Une résection chirurgicale large précédée de plusieurs séances de
sclérose à l’Éthibloc sont indiquées et proposées aux parents.
D’autres types de sclérose peuvent être discutés tels que
l’Histoacryl, immédiatement suivis de l’acte chirurgical d’exérèse
ou l’injection percutanée d’alcool absolu dont le risque élevé dans
cette forme de malformation veineuse doit être connu.
Devant cette
importante malformation qui infiltre toutes les masses musculaires
avec de nombreuses grandes poches, la sclérose est complétée par
une embolisation artérielle endovasculaire hypersélective afin de
diminuer le saignement durant le geste chirurgical.
La résection
large a emporté les trois quarts de la malformation par une incision
en « VW ».
La reconstruction musculaire est particulièrement
importante à cet âge afin de normaliser au mieux la croissance
faciale.
Le résultat est spectaculaire.
Il est certain que cet
enfant devra être suivi jusqu’à l’âge adulte.
* Cas n° 12
:
Cette jeune femme de 27 ans présente une malformation veineuse
du tiers inférieur de l’hémiface gauche siégeant à l’hémilèvre
gauche, la région commissurale, le menton, la région cervicale, la
cavité buccale (hémilangue gauche) et la moitié gauche de
l’oropharynx (loge amygdalienne et voile du palais).
Cette
malformation développée au cours de la croissance a subi de
multiples traitements avant que nous l’examinions pour la première
fois.
La malformation a subi une radiothérapie durant l’adolescence
suivie quelques années plus tard d’embolisations endovasculaires et
de chirurgie d’exérèse emportant une partie importante de la lèvre
inférieure et du menton.
De plus, les artères faciale et linguale
gauche ont été ligaturées.
Lors de la première consultation, la
patiente présente une importante malformation veineuse associée à
une dysmorphose dentosquelettique (béance dentaire antérieure de
molaires à molaires sur une face longue).
La
dynamique des lèvres est perturbée par cette face longue et les
résections de la malformation emportant les muscles.
Le ronflement
nocturne et les pauses respiratoires durant le sommeil motivent un
enregistrement polysomnographique confirmant un syndrome
d’apnée du sommeil, secondaire notamment à la localisation
linguale et oropharyngée.
La prise en charge de cette malformation veineuse a comporté dans
un premier temps la correction de la dysmorphose dentosquelettique induite par la pathologie veineuse puis
l’harmonisation des tissus mous et le traitement des apnées du
sommeil.
La dysmorphose a nécessité la combinaison d’un traitement orthodontique et d’une ostéotomie du maxillaire type Le Fort I et
d’une génioplastie.
Ce protocole a été délicat en raison d’une
ouverture de bouche limitée par la résection labiale inférieure et des
muscles de la houppe du menton.
Le saignement a été relativement
important malgré les scléroses percutanées à l’Éthibloc mais sans
nécessité de transfusion sanguine.
L’harmonisation des lèvres a été difficile en raison de la résection
partielle des muscles buccinateur et triangulaire des lèvres.
Le
sourire reste malgré tout asymétrique.
Enfin, la prise
en charge du syndrome d’apnée du sommeil a consisté en une amygdalectomie droite, une uvulopharyngectomie partielle et une
glossectomie latérale partielle après embolisation par ponction
directe d’Histoacryl.
* Cas n° 13
:
Cette jeune fille de 18 ans présente une malformation veineuse intraorbitaire extraconique gauche se prolongeant dans la fosse
ptérygomaxillaire par la fente sphénopalatine élargie.
En position
debout, la patiente a une énophtalmie ; à l’inverse, en
position proclive, une exophtalmie.
La gêne est surtout esthétique et
finalement peu visuelle. L’abord chirurgical de ce type de
malformation est difficile et très hémorragique en raison de sa
localisation.
Un protocole chirurgical associé à plusieurs scléroses a
permis d’améliorer sensiblement la patiente.
Dans un premier
temps, une série d’embolisation à l’Éthibloc de la malformation
veineuse siégeant dans la fosse ptérygomaxillaire a asséché
partiellement la localisation orbitaire.
Puis on a fait un geste
chirurgical corrigeant l’énophtalmie par une greffe de cartilage du
plancher de l’orbite et l’ectropion de la paupière inférieure par une
greffe de cartilage prolongeant le tarse inférieur.
Le résultat est
satisfaisant et stable, bien que la malformation n’ait pas été enlevée.
* Cas n° 14
:
Cet homme de 27 ans présente une malformation veineuse de la
moitié de la paupière inférieure.
Elle infiltre l’orbiculaire prétarsal et préseptal dans sa moitié externe.
La gêne fonctionnelle
et esthétique motive un traitement chirurgical.
La sclérose par ponction directe n’est pas proposée en raison des risques oculaires
et de l’étendue de la pathologie.
La résection de la malformation
veineuse a intéressé une partie de la paupière inférieure avec le
tarse.
La reconstruction a été réalisée à l’aide d’un lambeau de Mustardé.
Malformations capillaires
:
Les malformations capillaires sont des malformations vasculaires à
flux lent intéressant les capillaires.
Il s’agit essentiellement des
angiomes plans ou « tache de vin » mais aussi des télangiectasies.
– L’angiome plan est présent dès la naissance, d’une couleur rouge
ou lie-de-vin, de taille variable et prenant souvent l’aspect d’une
« carte de géographie ».
Le diagnostic ne pose pas de problème et
reste le plus souvent clinique.
Cependant, une augmentation de la
chaleur locale et surtout la palpation de battements doivent faire
craindre une malformation artérioveineuse, c’est-à-dire un faux
angiome plan.
Généralement, l’angiome s’étend au cours de la
croissance.
Dans la région cervicofaciale, l’angiome plan
s’accompagne fréquemment d’une hyperplasie des tissus mous, en
particulier de la gencive, de la fibromuqueuse palatine, du plan
musculocutané, notamment labial, mais aussi des tissus osseux.
La
croissance des maxillaires est souvent augmentée en regard de
l’angiome provoquant des asymétries faciales, des troubles de
l’occlusion dentaire et des incompétences labiales.
Cette absence de
contact bilabial au repos ne fait qu’aggraver l’hypertrophie gingivale
par la respiration buccale prédominante.
– Les télangiectasies correspondent à une forme simple de
malformation capillaire dont l’élément unitaire est l’angiome
stellaire.
Elles peuvent s’associer à une composante hyperkératosique dans les angiokératomes ou correspondre à une
anomalie structurale dans les formes disséminées de la maladie de
Rendu-Osler.
– L’angiome plan peut être l’un des symptômes d’un syndrome
dont le plus connu est le Sturge-Weber.
QUELS SONT LES PRINCIPES DE TRAITEMENT
DES MALFORMATIONS CAPILLAIRES ?
– L’angiome plan banal ne relève plus d’exérèse suivie d’une greffe
cutanée ou d’un lambeau, en dehors de cas particuliers.
En effet,
certains angiomes plans ont subi une irradiation dans le passé,
responsable du développement d’épithéliomas basocellulaires.
L’apparition des traitements au laser, notamment du laser à colorant,
a modifié la prise en charge de ces angiomes. Des progrès sont
encore attendus dans ce domaine.
– L’hypertrophie des tissus mous relève d’une chirurgie d’exérèse
associée à une reconstruction par lambeaux locorégionaux.
Ce
geste thérapeutique ne nécessite pas d’embolisation préalable ni
d’artériographie.
Cette correction chirurgicale intéresse le plus
souvent les lèvres et les joues.
Il est difficile de normaliser l’épaisseur
des lèvres malgré des interventions itératives.
Avec le vieillissement,
il apparaît généralement des nodules qui peuvent être enlevés
chirurgicalement.
– La malocclusion dentaire, associant à des degrés divers une
béance, une classe III par prognathie mandibulaire, une bascule du
plan d’occlusion dans le plan frontal par croissance exagérée d’un
des maxillaires, nécessite dans la grande majorité des cas un
traitement orthodontique et une chirurgie des maxillaires.
Ces
traitements sont rendus difficiles du fait de l’hypertrophie osseuse
et des tissus mous comme la langue.
De même, dans ces cas, il est
inutile, voire nuisible, de vouloir emboliser le territoire des
maxillaires.
Certes, le saignement est plus important que dans une
chirurgie orthognathique classique mais ne nécessite pas une
transfusion sanguine.
– L’hypertrophie gingivale ou de la muqueuse palatine nécessite
une résection généralement au bistouri électrique, une hygiène
buccale parfaite et une remise en compétence des lèvres.
– Nous voudrions insister sur la nécessité de bien différencier le
« faux angiome plan » de la malformation capillaire.
Un geste
chirurgical mal approprié, voire même des séances de laser, peuvent
avoir des conséquences dramatiques pour le patient.
– À part, la maladie de Rendu-Osler, dont la conséquence est
essentiellement l’épistaxis, est de prise en charge difficile.
Il faut
éviter les cautérisations endonasales intempestives.
Les embolisations par ponction directe sont parfois suffisantes.
Le
recours aux embolisations endovasculaires avec ligatures
chirurgicales des artères ethmoïdales est parfois justifié.
Les
résections muqueuses avec greffes cutanées ont été abandonnées.
*
Cas n° 15
:
Cette jeune fille de 16 ans présente une malformation capillaire du
tiers inférieur de la face. Cet angiome plan est
responsable de l’hypertrophie osseuse et des tissus mous de la lèvre
inférieure (plan musculaire et cutané).
La correction a consisté dans
un premier temps en un repositionnement de la symphyse
mentonnière pour rechercher une occlusion labiale.
* Cas n° 16
:
Ce jeune adulte de 17 ans présente une malformation capillaire
(angiome plan) du tiers inférieur de la face intéressant la gencive
inférieure droite.
Cette gencive hypertrophique est secondaire à
l’angiome plan.
Cette hypertrophie est aggravée par
l’absence d’hygiène et l’inocclusion labiale.
Le traitement a consisté
en une résection chirurgicale au bistouri électrique, une meilleure
hygiène et une génioplastie pour retrouver une compétence labiale.
Malformations lymphatiques
:
Les malformations lymphatiques ou lymphangiomes cervicofaciaux
sont de trois types : les lymphangiomes microkystiques, tissulaires,
composés de vaisseaux lymphatiques de type capillaire, les
lymphangiomes macrokystiques ou hygromas et les lymphangiomes
de forme mixte.
Les lymphangiomes microkystiques se présentent
sous forme d’une tuméfaction infiltrant la peau parsemée en surface
de vésicules claires ou hématiques.
Ils se localisent le plus souvent à
la parotide, à la langue, au plancher de la bouche et à l’orbite.
Les
lymphangiomes macrokystiques se développent dans des régions où
le tissu est lâche, c’est-à-dire dans la région cervicale.
La tuméfaction
cervicale est indolore, fluctuante, transilluminable et n’augmente pas
à la toux et à la position déclive.
Les poussées inflammatoires
provoquent une augmentation parfois importante de la
malformation et sont particulièrement gênantes quand elle est
localisée à la langue ou à l’orbite (exophtalmie).
Les localisations
faciales s’accompagnent d’hypertrophie osseuse et donc d’asymétrie
du visage.
La localisation linguale est souvent responsable de
béances dentaires.
Le volume du lymphangiome peut rester stable
en dehors des poussées inflammatoires mais généralement
augmente progressivement durant la croissance.
L’échographie n’a d’intérêt que dans les formes macrokystiques
recherchant une extension supramylohyoïdienne.
Le scanner et
l’IRM définissent les limites des lymphangiomes tout en recherchant
une composante veineuse.
À l’IRM, la malformation apparaît en hypersignal en séquences pondérées T1 et en hyposignal en
séquences T2.
QUELS SONT LES PRINCIPES DE TRAITEMENT
DES LYMPHANGIOMES ?
– Le traitement des formes macrokystiques peut relever d’une
sclérose à l’Éthibloc après évacuation et opacification du kyste.
La réaction inflammatoire est constante et dure quelques jours puis
une régression progressive apparaît. Dans certains cas, le produit
s’extériorise de façon aseptique et nécessite le plus souvent un
drainage.
Cet acte est réalisé sous anesthésie générale et évite donc
la rançon cicatricielle de la chirurgie.
D’autres produits sont
proposés comme la bléomycine, la colle de fibrine, l’OK432
(Streptococcus pyogènes)…
Cependant, certaines formes sont
rebelles à ces traitements. Une chirurgie est alors proposée.
Le geste
chirurgical est facile quand il s’agit d’une forme bien limitée, non
infectée.
– Les formes microkystiques ou mixtes sont beaucoup plus difficiles
à traiter et souvent de traitement chirurgical. Les scléroses n’ont
pas d’efficacité.
La chirurgie d’exérèse est délicate du fait de
l’absence de plan de clivage et les lésions nerveuses sont fréquentes.
Il est préférable de faire une exérèse incomplète plutôt que de
risquer une paralysie faciale, spinale ou linguale.
La glossectomie
partielle peut permettre la fermeture d’une béance dentaire.
Le traitement peut relever de l’application de certains laser Yag de
surface ou Yag interstitiel ou intraluminal ou encore de la
cryothérapie.
Les localisations orbitaires peuvent être responsables
d’amblyopie et de cécité.
Le traitement est chirurgical et cherche
avant tout à éliminer les plus gros kystes.
Cependant, le traitement
est très difficile car la malformation est mal limitée et envahit les
structures environnantes.
* Cas n° 17
:
Cet enfant de 6 ans a consulté pour une importante malformation
lymphatique microkystique de la langue et de son plancher
responsable d’une importante béance dentaire antérieure.
Une glossectomie partielle a été réalisée antérieurement, dans un
autre service, sans modification notable de la béance.
Une
artériographie avec embolisation endovasculaire a été également
pratiquée, sans efficacité durable dans ce type de malformation.
La
consultation a été motivée par les très nombreuses poussées
inflammatoires linguales avec augmentation de volume entraînant
la prise répétée de corticoïdes et d’antibiotiques.
De plus, cette
exposition continue de la langue à l’air favorisait sa dessiccation et
son agression microbienne.
Cette situation très pénalisante pour
l’enfant a motivé la correction de la béance dentaire malgré le jeune
âge du patient, pouvant perturber classiquement la croissance.
La
fermeture de la béance ne pouvait se faire que par une ostéotomie
sagittale « modifiée » de la mandibule.
Cette
intervention a été suivie d’un blocage de 5 semaines devant
l’impossibilité et surtout le risque de modification de la croissance
en mettant des plaques d’ostéosynthèse en titane.
La béance n’a pas
pu être contrôlée totalement en raison de l’endognathie maxillaire.
À 12 ans, la croissance mandibulaire est normale ainsi que l’éruption
dentaire.
La béance s’est cependant discrètement aggravée avec le
temps.
Le volume lingual a spontanément diminué car
les épisodes de poussées inflammatoires se sont raréfiés. En fin de
puberté, un protocole orthodontique et chirurgical est prévu.
* Cas n° 18
:
Cet enfant de 8 ans présente une malformation lymphatique de type
mixte (macro- et microkystique) de la région préparotidienne.
L’augmentation de volume, les poussées inflammatoires
et l’aspect inesthétique ont motivé la prise en charge thérapeutique.
Le traitement a consisté en une sclérose percutanée d’Éthibloc.
Cependant, cette injection a été suivie d’une extériorisation du
produit sclérosant. Une évacuation chirurgicale a permis la
fermeture de la fistule et la disparition de la tuméfaction.
Hémangiomes
:
Ces tumeurs vasculaires sont très fréquentes chez le nourrisson et
l’enfant.
Les filles sont plus touchées que les garçons.
Plus
l’hémangiome est volumineux et étendu, plus le ratio s’élève :
6,6 filles/1 garçon.
En fait, seulement 20 % des cas vont être traités
du fait de la régression spontanée des autres cas.
Ils apparaissent quelques jours ou quelques semaines après la
naissance et leur évolution se fait classiquement en trois phases
successives :
– une phase évolutive durant quelques mois, généralement jusqu’au
6-8e mois ;
– une phase de stabilisation durant jusqu’au 22-24e mois ;
– une phase d’involution progressive qui peut durer jusqu’à 6-8 ans.
Trois grandes formes cliniques sont observées : la forme tubéreuse,
sous-cutanée et mixte.
Les hémangiomes du nourrisson ne nécessitent pas d’examen
complémentaire en dehors de certaines formes sous-cutanées dont
l’extension doit être précisée.
L’IRM et le scanner sont alors prescrits.
D’une façon générale, la prise en charge des hémangiomes est
beaucoup plus facile que celle des malformations vasculaires.
QUELS SONT LES PRINCIPES DE TRAITEMENT
DES HÉMANGIOMES ?
– Les hémangiomes de taille minime ou moyenne régressent
complètement avec restitutio ad integrum dans la moitié des cas.
Il
persiste, dans les autres cas d’évolution spontanée, une cicatrice qui
est corrigée chirurgicalement.
Dans certaines localisations,
notamment nasales et palpébrales, une corticothérapie par voie
générale, à dose de 2 à 3 mg/kg/j de prednisone pendant quelques
semaines ou intralésionnelle de Kenacor retard, est prescrite.
La
chirurgie réparatrice est généralement indiquée en fin de phase
d’involution ou en phase de stabilisation en cas d’atteinte sensorielle
(visuelle ou auditive) ou de l’architecture squelettique et
cartilagineuse (nasale).
– Les hémangiomes volumineux ou d’évolution rapide nécessitent
une corticothérapie par voie générale pendant plusieurs semaines.
Les risques d’une stagnation de la croissance staturopondérale et
des autres effets secondaires de la corticothérapie imposent une
surveillance médicale régulière.
En cas de corticorésistance,
l’interféron alpha 2a ou 2b peut être utilisé afin de stopper la
prolifération cellulaire.
Les effets secondaires peuvent être
importants (paraplégie).
L’interféron ne doit donc être utilisé que
dans les formes graves.
Dans ces cas, le recours à la chirurgie
réparatrice est très fréquent.
L’embolisation n’est utile que dans les
formes très étendues sous-cutanées ou mixtes, afin de diminuer le
saignement.
– Certaines localisations relèvent d’un traitement particulier.
En
effet, les hémangiomes globuleux et saillants, inesthétiques, gênant
l’axe visuel, repliant le pavillon de l’oreille, déformant le nez, les
lèvres ou les structures osseuses sont traités chirurgicalement plus
précocement durant la phase de stagnation.
Dans ces cas, la
résection n’intéresse que l’hémangiome et la cicatrice reste dans la
zone lésionnelle pour tenir compte de l’involution à venir.
L’angiome
« Cyrano » du nez est opéré le plus souvent par voie de Réthi,
permettant l’énucléation de l’hémangiome.
Lorsque le siège de
l’hémangiome nasal est latéralisé, la rançon cicatricielle doit être
placée si possible entre deux unités esthétiques.
La chirurgie de
l’hémangiome orbitopalpébral est indiquée devant l’installation
d’une amblyopie ou la persistance de troubles compressifs.
Les
hémangiomes intraorbitaires compressifs relèvent de la chirurgie
s’ils ne répondent pas aux traitements médicaux.
La réduction
tumorale peut être obtenue par ligature, voire sclérose, des vaisseaux
nourriciers de l’hémangiome et par résection chirurgicale.
Une
bonne connaissance de l’anatomie de l’orbite permet d’éviter les
éléments musculaires et nerveux.
Le recours à l’ophtalmologiste est
souvent préférable.
La perte des cils est fréquente dans ces
localisations palpébrales et est particulièrement inesthétique quand
elle atteint la paupière supérieure.
La résection d’un hémangiome
labial impose une reconstruction musculaire fonctionnelle afin de ne
pas perturber la croissance maxillaire.
En revanche, la jonction lèvre rouge-lèvre blanche est difficile à corriger lorsque la localisation intéresse les deux structures.
L’utilisation du Cavitront est parfois d’un apport intéressant pour préserver les structures « nobles ».
Le laser Yag, en application transcutanée, avec refroidissement continu
par la glace, ou en application interstitielle, semble donner de bons
résultats pour certaines équipes.
Les résultats restent malgré tout
très controversés.
– Le traitement des séquelles tardives des hémangiomes après
involution complète relève des techniques de chirurgie plastique
réparatrice classique et ne pose généralement pas de problème.
Les
formes sous-cutanées avec résidu fibroadipeux, notamment jugales,
nécessitent une résection par levée d’un lambeau cutané ou par
liposuccion dans certains cas.
Dans les formes mixtes, l’excédent
cutané justifie l’utilisation de la technique du lifting.
Les lasers de resurfaçage pour améliorer les peaux parcheminées et ridées
apportent des résultats inconstants.
– À part, le syndrome de Kasabach-Merrit, caractérisé par une
coagulopathie secondaire de consommation, est responsable
d’hémorragie importante mettant en jeu le pronostic vital.
Le
traitement est avant tout médical (corticothérapie, interféron).
En cas
d’échec, l’exérèse chirurgicale est discutée.
– Dans tous les cas, il faut résister à la pression des parents qui
attachent une importance prépondérante à l’esthétique de leur
enfant en demandant un traitement précoce préjudiciable pour leur
avenir.
En revanche, si la chirurgie précoce peut résoudre le
problème esthétique sans aggravation des séquelles ultérieures, il
est logique de ne pas attendre la longue résorption tumorale.
* Cas n° 19
:
Cet enfant de 18 mois présente un hémangiome du nez (angiome
« Cyrano ») localisé à sa pointe.
Cet hémangiome est
apparu durant la première semaine de la vie et a évolué
classiquement.
Aucun traitement, en dehors d’une surveillance, n’a
été réalisé.
Devant le risque de déformation cartilagineuse à cet âge,
une intervention de résection par voie de Réthi a été pratiquée.
Cette
chirurgie doit éviter de disséquer les cartilages alaires en souspérichondral.
Les crus intermédiaires sont rapprochées en fin
d’intervention.
* Cas n° 20
:
Cet enfant de 3 ans présente un hémangiome para-latéro-nasal droit
ayant évolué spontanément. Une exérèse est décidée
devant la déformation nasale.
En période de début d’involution, la
résection se fait en pleine tumeur tout en sachant qu’une chirurgie
d’harmonisation est possible dans plusieurs années.
Ceci
permet de diminuer la rançon cicatricielle.
* Cas n° 21
:
Cet enfant de 6 ans et demi présente un hémangiome de l’hémilèvre
gauche supérieure dont l’évolution a été spontanée.
Devant l’importance de la composante sous-cutanée et la
déformation labiale, il est décidé d’intervenir afin de rééquilibrer la
lèvre.
L’ablation chirurgicale partielle de la tumeur associée à une
résection horizontale cutanée et musculaire a permis de rétablir la
symétrie et la fonction labiales.
Conclusion
:
Les malformations vasculaires et les hémangiomes cervicofaciaux ont
des évolutions très différentes ainsi que leurs thérapeutiques en fonction
de multiples critères.
Les malformations artérioveineuses restent la
forme la plus difficile à prendre en charge en raison de leur évolutivité
brutale et imprévisible.
Quant aux malformations veineuses, la
difficulté réside dans le rétablissement de la fonction et de l’esthétique
du patient.
Certaines formes de malformations lymphatiques microkystiques ou de très volumineux hémangiomes à composante sous-cutanée peuvent avoir des répercussions esthétiques et
psychologiques dramatiques pour l’enfant et l’adolescent.
La prise en
charge de cette pathologie est d’autant meilleure qu’elle utilise les
moyens thérapeutiques de différentes disciplines. Les malformations
vasculaires et les hémangiomes attendent encore beaucoup des progrès,
des moyens thérapeutiques et de la recherche.