Épidémiologie des maladies contagieuses Cours de santé publique
Principes de l’épidémiologie
des maladies infectieuses
:
Nous abordons l’épidémiologie des maladies transmissibles,
terminologie moderne englobant les maladies
dites infectieuses, c’est-à-dire l’ensemble des maladies
provoquées par un micro-organisme.
Le terme de maladies contagieuses, moins utilisé actuellement, renvoie essentiellement
aux maladies infectieuses à transmission
directe inter-humaine (notion de « contage ») et à fort
potentiel de diffusion épidémique dans une collectivité.
Certaines maladies infectieuses à transmission vectorielle
par exemple (paludisme) ou dont le réservoir est
dans l’environnement (légionellose) ou encore dues à la
flore commensale de l’organisme (infections opportunistes)
ne sont pas considérées comme contagieuses
habituellement, bien qu’elles fassent partie des maladies
transmissibles.
L’épidémiologie des maladies transmissibles est l’étude
de la fréquence, des modes de transmission et des facteurs
de risque des maladies infectieuses dans une population.
Pour qu’il y ait transmission, il faut 3 facteurs :
un réservoir, un hôte réceptif et un vecteur.
Le réservoir
est le lieu écologique où le micro-organisme vit et se
multiplie de façon habituelle.
Le vecteur est l’objet ou
l’individu qui transportent le micro-organisme du réservoir
jusqu’à l’hôte récepteur. Il peut être animé (animal,
insectes, acariens) ou inanimé (eau, aliments, matériels
de soins…).
On peut classer les maladies transmissibles
en fonction de leur mode prédominant de transmission.
On distingue ainsi 2 groupes de maladies
infectieuses : celles à transmission inter-humaine stricte
(le réservoir est donc l’homme lui-même), et celles
transmises à partir d’un réservoir situé dans l’environnement.
Pour qu’une maladie infectieuse se développe, il faut
qu’un hôte ait été exposé ou en contact avec un microorganisme
transmissible, et que cet hôte soit réceptif,
c’est-à-dire que ses défenses locales ou générales soient
insuffisantes pour maîtriser le développement du microorganisme,
soit du fait d’une fragilisation temporaire ou
définitive (immunodépression pathologique ou thérapeutique,
rupture des barrières naturelles) ou par la nature
particulière du micro-organisme transmis (inoculum
important, virulence, etc.).
Ainsi, un hôte peut être
simplement colonisé par un micro-organisme transmis
sans développer d’infection cliniquement patente.
La colonisation par un micro-organisme pathogène est
cependant souvent le prélude à une authentique infection.
Surveillance et déclaration
:
A - Principes généraux de la surveillance
des maladies :
Les systèmes de surveillance font partie des moyens que
les institutions sanitaires sont chargées de mettre en
place pour obtenir une évaluation de la nature et de l’importance
des risques pour la santé des populations.
Si la
surveillance est aujourd’hui une activité de santé
publique à part entière, son origine a tout d’abord été la
détection et l’isolement des sujets-contacts suspects de
maladies contagieuses (la « quarantaine » pour les
passagers des bateaux).
C’est avec Langmuir au début
des années 1960 que le sens moderne a été donné à la
surveillance des maladies en la distinguant des activités
de contrôle.
La surveillance est alors définie comme
l’observation continue de la distribution et des tendances
de la fréquence des maladies grâce à la collecte,
la validation et l’évaluation des statistiques de morbidité
et de mortalité.
Ainsi, les 2 principaux objectifs de la
surveillance sont :
– fournir un dispositif d’alerte permettant de détecter
rapidement les phénomènes épidémiques ;
– analyser les tendances évolutives temporelles ou spatiales
des données de morbidité ou de mortalité.
Il est essentiel que le système de surveillance mis en
place restitue de l’information utile, en particulier aux
praticiens généralistes ou spécialistes.
Ainsi, l’information
obtenue peut-elle contribuer à améliorer la qualité
des soins en fournissant aux praticiens des statistiques
de santé utiles à la décision médicale pour des actions de
prévention communautaire.
Par exemple, la détection de
cas groupés de méningococcie par l’analyse des données
de déclaration obligatoire peut conduire le praticien à
proposer en urgence un traitement antibiotique prophylactique
ou une vaccination chez les sujets exposés.
B - Systèmes de surveillance des maladies
transmissibles en France
:
Bien que d’autres maladies bénéficient depuis quelques
années d’un système de surveillance spécifique (cancers,
santé et environnement, etc.), la surveillance des maladies
transmissibles représente le système prédominant en
France.
Les données sont issues essentiellement du signalement
obligatoire réglementaire, des statistiques de mortalité,
des réseaux sentinelles, des centres nationaux de référence
(CNR) et des systèmes d’information hospitaliers.
D’autres réseaux contribuent également à fournir des
données de surveillance au niveau national.
Citons le
réseau de surveillance de la maladie de CreutzfeldtJakob (INSERM U360), l’Observatoire national de
l’épidémiologie de la résistance bactérienne aux antibiotiques
(ONERBA), la Fédération nationale des observatoires
régionaux de la santé ou le service commun SC8
de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale
(INSERM) qui fournit des statistiques de
mortalité.
1- Maladies à signalement obligatoire
:
Selon le Code de la santé publique, « la liste des maladies
mentionnées à l’article L11 doit faire l’objet d’une
transmission de données individuelles aux autorités
sanitaires » du département (Direction départementale
des affaires sanitaires et sociales) où le cas est survenu.
Autrement dit, tout médecin ayant diagnostiqué l’une
des maladies figurant sur la liste des maladies à déclaration
obligatoire doit en informer les autorités sanitaires.
Les objectifs et le contenu de cette déclaration ont été
actualisés à plusieurs reprises depuis le décret du 10 juin
1986.
La liste de ces maladies concerne essentiellement
les infections graves conduisant en général à une hospitalisation
(la déclaration est alors faite par le médecin
hospitalier) ou les infections à fort pouvoir de diffusion
épidémique avec danger pour la collectivité ou pour
lesquelles existe un mode de prévention permettant
d’envisager une éradication (vaccination).
En 1987, ont
été ajoutés la légionellose et le paludisme autochtone ou
d’importation dans les départements d’outre-mer, et en
1996, la maladie de Creutzfeldt-Jakob.
Cette liste a à
nouveau été modifiée en mai 1999 par un décret en Conseil d’État, avec en particulier la nécessité de déclarer
toute séropositivité au virus de l’immunodéficience
humaine, les infections aiguës symptomatiques par le
virus de l’hépatite B et la listériose.
En revanche, la syphilis et la gonococcie ont
été retirées de la liste.
Les déclarations sont faites à l’aide de questionnaires
spécifiques pour chaque maladie incluant des données
démographiques, cliniques et sur l’origine supposée de
la contamination.
Ces questionnaires, une fois transmis
au médecin de la Direction départementale des affaires
sanitaires et sociales (DDASS), sont validés et transmis
chaque semaine à l’Institut de veille sanitaire (IVS).
Il les analyse et publie
les nouveaux cas dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH)
et sur l’Internet.
L’objectif principal de ce système est d’alerter
à moindre coût sur l’émergence ou la recrudescence de maladies
transmissibles importantes.
Son inconvénient principal est d’être un
système passif dont la représentativité et l’exhaustivité sont
imparfaites, en particulier pour certaines maladies comme la
tuberculose ou la légionellose pour lesquelles l’exhaustivité est
inférieure à 50 %.
Cependant, pour
une maladie donnée, il fournit des informations à l’échelon national
qui peuvent être confrontées avec d’autres systèmes de déclaration
(centres de référence, réseaux sentinelles, etc.).
Par exemple, en
comparant les statistiques de l’année 1997 des maladies déclarées,
on constate que la tuberculose est la maladie infectieuse la plus
fréquemment déclarée devant le sida et le paludisme autochtone.
2- Statistiques de mortalité
:
Les données de mortalité en France sont issues des
données administratives des certificats de décès.
Depuis
1968, l’INSERM (Sc8) est chargé, en collaboration avec
l’Institut national de la statistique et des études économiques
(INSEE), de gérer annuellement les données
concernant les causes médicales de décès. Ces statistiques
sont obtenues par les certificats de décès.
Tout
décès doit obligatoirement faire l’objet d’un certificat
établi par le médecin praticien l’ayant constaté, et mentionnant
ses causes primaire et secondaire ainsi que les
éventuelles pathologies associées dont était atteint le
patient.
La partie inférieure de ces certificats contenant
le diagnostic est envoyée sous pli cacheté confidentiel et
anonyme à la mairie avec les parties destinées à l’état
civil.
Les services de la mairie transmettent la partie
cachetée au médecin de santé publique de la DDASS où
a été constaté le décès, accompagné du bulletin de décès
contenant les renseignements socio-démographiques
anonymes.
Le médecin de la DDASS valide et prend
connaissance de l’information puis la transmet à
l’INSERM qui est chargé de produire les statistiques
nationales.
Les causes de décès font l’objet d’une codification
complexe selon les règles de la classification
internationale des maladies.
En 1997, un nouveau
certificat de décès a été créé pour les causes de décès
de la mère et de l’enfant.
À côté des statistiques de mortalité et morbidité des cancers
et de la pathologie cardiovasculaire, ce système est
la principale source d’information sur la mortalité par
maladies infectieuses.
Par exemple, ces données montrent
que la mortalité par tuberculose a considérablement
diminué en France en 20 ans, et que la tendance est
plus nette chez les hommes que chez les femmes, même
si elle reste l’une des maladies infectieuses les plus préoccupantes.
3- Réseaux « sentinelle »
:
Depuis le début des années 1980, des réseaux « sentinelles
» ont été créés afin de perfectionner le système
d’alerte mis en place pour les maladies transmissibles.
Ces réseaux sont basés sur une surveillance active par
des médecins cliniciens ou biologistes, ciblée sur certaines
maladies transmissibles non soumises à déclaration
obligatoire.
Le réseau national des médecins « sentinelles » repose
sur un réseau d’environ 500 médecins généralistes bénévoles
représentatifs des praticiens français en termes de
structure démographique et de répartition géographique.
Ce réseau surveille actuellement différentes maladies
transmissibles diagnostiquées fréquemment en médecine
ambulatoire de ville dont la rougeole, les oreillons, la
varicelle, les syndromes grippaux, les syndromes diarrhéiques,
les hépatites présumées virales, et les urétrites
ainsi que les modalités de prescription des tests de
dépistage du virus de l’immunodéficience humaine et
du virus de l’hépatite C.
Les praticiens transmettent par
réseau télématique les informations chaque semaine à
l’INSERM U444 à Paris qui est chargé de les analyser et
de les restituer aux praticiens en temps réel.
Ce réseau
« sentinelle » constitue un véritable réseau d’alerte pour
les maladies épidémiques virales courantes en France,
en particulier pour les maladies saisonnières telles que
la grippe.
Créé depuis 1984, il permet aussi
d’analyser leurs tendances évolutives et l’impact des
programmes de vaccinations (rougeole, oreillons, grippe).
Les réseaux de laboratoires de biologie regroupent plus
de 1 000 laboratoires de biologie médicale publics et
privés qui sont chargés de surveiller certains microorganismes
dont ceux impliqués dans les maladies
sexuellement transmissibles telles que Chlamydia, gonocoques,
syphilis, virus de l’immunodéficience humaine
(réseaux RENACHLA, RENAGO, RENAVI), les infections bactériennes invasives
– méningocoques, coqueluche
(RENACOQ)
– ou les infections rubéoleuses en cours
de grossesse (RENARUB).
L’Institut de veille sanitaire
valide et analyse ces données en collaboration avec les
biologistes.
4- Centres nationaux de référence
:
Depuis 1972, ont été institués par les pouvoirs publics
les centres nationaux de référence (CNR), dispositifs
s’ajoutant à la déclaration obligatoire des maladies
transmissibles.
Actuellement, on dénombre 37 centres
dont 19 à l’Institut Pasteur.
Ils sont renouvelés tous les 3 ans et les laboratoires qui
les accueillent sont choisis en fonction de leur expertise
microbiologique.
Au-delà de leur fonction d’expertise
qui consiste surtout au typage des souches et à la détermination
des résistances aux antibiotiques, ils renforcent,
auprès des systèmes de déclaration obligatoire et
des réseaux « sentinelles », le dispositif d’alerte pour un
grand nombre d’infections en permettant l’identification
des souches clonales épidémiques.
Ils participent aussi à
la surveillance des résistances aux antibiotiques de certains
germes préoccupants (pneumocoques, staphylocoques).
5- Systèmes d’information hospitaliers
:
Le programme de médicalisation du système d’information
(PMSI) est un outil à visée essentiellement médicoéconomique,
destiné à mieux gérer l’activité de l’hôpital.
Il fournit des données d’épidémiologie descriptive par
l’enregistrement systématique des pathologies et des
actes pratiqués lors du séjour hospitalier des patients.
Il
est géré par le département d’information médicale de
l’hôpital (DIM).
Il peut constituer un système « sentinelle »
pour certaines pathologies (exemple : identification de
patients porteurs de bactéries multirésistantes aux antibiotiques)
et être enrichi par d’autres systèmes de surveillance
à l’hôpital.
Son utilisation à des fins épidémiologiques
reste cependant discutée.
Depuis la création par les pouvoirs publics des comités
de lutte contre l’infection nosocomiale (CLIN) en 1988
puis du Comité technique national (CTIN) et des centres
de coordination interrégionaux (C-CLIN) en 1992, les
infections nosocomiales font l’objet en France d’une
surveillance attentive tant au niveau de chaque hôpital
qu’aux niveaux régional et national.
En 1996, une
enquête nationale des infections nosocomiales a été
réalisée dans 830 hôpitaux publics et privés et a permis
de faire un état des lieux exhaustif de l’infection nosocomiale
en France.
Différents réseaux de surveillance
coordonnés par les centres interrégionaux ont également
été mis en place sur des thèmes prioritaires tels que les
infections en chirurgie ou en réanimation, les bactéries multirésistantes, et les accidents exposant au sang chez
le personnel de santé.
La loi de sécurité sanitaire du 1er
juillet 1998 mentionne que les infections nosocomiales
doivent faire désormais l’objet d’un signalement obligatoire
aux autorités sanitaires.
Un décret d’application
précisera prochainement quelles infections feront l’objet
de cette procédure.
Enfin, certaines informations sur les infections nosocomiales peuvent être fournies par les
différents comités de vigilance mis en place dans l’hôpital
concernant les effets iatrogéniques liés aux transfusions
de sang et produits dérivés (hémovigilance), aux médicaments
(pharmacovigilance), aux greffes de tissus (biovigilance),
et aux dispositifs médicaux (matériovigilance).
La surveillance des sujets séropositifs pour le virus de
l’immunodéficience humaine est effectuée dans le cadre
hospitalier à partir de la base clinico-épidémiologique
du logiciel DMI2 mise en place dans les centres d’information
et de soins de l’immunodéficience humaine
(CISIH) de chaque hôpital par la « division sida » du
ministére de la Santé.
Cette base est gérée par le service
commun SC4 de l’INSERM en coordination avec la
division sida.
Ces données constituent une source
importante de surveillance du sida en France qui rejoint
et valide les informations obtenues par le système des
déclarations obligatoires des maladies transmissibles et
les réseaux de laboratoires.
Ce système permet de dégager
les tendances évolutives de l’épidémie de sida au niveau
national (caractéristiques cliniques, létalité, groupes à
risque et prise en charge).
Investigation d’une épidémie
dans une collectivité
:
A - Définition d’une épidémie
:
Une épidémie se caractérise par toute augmentation
significative de la fréquence d’une maladie au-delà de
ce qui est observé habituellement.
Elle se définit comme
l’apparition d’un nombre inhabituel ou inattendu de cas
d’une maladie dans une population, circonscrit dans une méme unité de temps et d’espace. De par son caractère
ponctuel, l’événement épidémique se rapporte aux
maladies infectieuses aiguës.
On parle de pandémie en
cas d’épidémie mondiale (exemple : sida, grippe).
La définition d’une épidémie se distingue de celle
d’endémie qui est l’existence permanente d’un nombre
de cas d’une maladie dans un lieu défini.
La fréquence
d’une maladie endémique peut varier au cours du temps
par rapport à son niveau de base.
On parle alors de maladie hypo-endémique si la fréquence est inférieure à son
niveau habituel ou hyperendémique si elle est supérieure.
Une hyperendémie peut être difficile à distinguer d’une
épidémie, surtout si l’on ne dispose pas de la fréquence
habituelle de la maladie mesurée par un système de
surveillance.
B - Étapes de l’investigation épidémiologique
:
Comme nous l’avons mentionné précédemment, l’identification
d’une épidémie est conditionnée à l’existence
d’un système d’alerte, c’est-à-dire d’un système de surveillance
capable de détecter les premiers cas de l’infection.
Le seuil de détection des cas épidémiques sera fonction
des performances et de la fiabilité du système en place
(sensibilité, spécificité du système).
L’investigation d’une épidémie suppose non seulement
de connaître l’épidémiologie spécifique des microorganismes
les plus souvent responsables, mais également
de suivre une méthode épidémiologique rigoureuse.
Cette démarche comprend différentes étapes qui s’enchaînent
de façon logique pour aboutir à une présomption
sur la source et (ou) le mode de transmission de l’épidémie.
La source d’une épidémie correspond à un réservoir
dont la localisation ou le caractère inhabituel a provoqué
la dissémination des micro-organismes dans la collectivité.
On peut définir les étapes suivantes.
1- Étape 1 :
Pour affirmer qu’il s’agit bien d’une épidémie, c’est-àdire
d’une augmentation inhabituelle de cas similaires
groupés dans le temps et dans l’espace, plusieurs paramètres
sont nécessaires.
• Confirmer le diagnostic de l’infection : les éléments
cliniques du diagnostic associés aux renseignements
administratifs (nom, âge, sexe) et à l’heure de début et
de fin des symptômes sont consignés sur un questionnaire
pour chaque malade.
Il est également important
d’évaluer la gravité de l’infection et l’existence d’éventuels
décès.
• Compter le nombre de cas : on peut distinguer les cas
certains des cas probables ou possibles en fonction des
renseignements cliniques dont on dispose en cours
d’investigation.
On calcule la fréquence (taux d’attaque
ou taux d’incidence) et on la compare à la fréquence
habituelle de l’infection.
• Représenter les cas sur une courbe épidémique :
la forme de la courbe permet d’évoquer des hypothèses
de transmission :
– un grand nombre de cas survenant sur une période
courte (« bouffée épidémique ») oriente vers une source
unique et brève (exemple : toxi-infection alimentaire
collective) ;
– des cas survenant par vagues successives avec des
intervalles libres évoquent une source intermittente
[exemple : épidémie liée à un germe de l’environnement
(légionelloses, aspergillose)] ;
– des cas étalés dans le temps avec une augmentation
lente du nombre évoquent plutôt un mécanisme de transmission croisée de sujet à sujet (exemple : méningococcie,
infection nosocomiale à staphylocoque).
Dans ce cas, il peut être intéressant de représenter la
chaîne épidémique qui montre le chevauchement des
périodes d’exposition des cas pendant lesquelles des
contacts entre les sujets ont pu survenir.
2- Étape 2 :
Mettre en place le plus rapidement possible des mesures
préventives afin d’enrayer le phénomène épidémique.
Cette étape est l’objectif
principal de l’investigation et ne doit pas être retardée
par l’étude analytique visant à déterminer l’origine de
l’épidémie.
Selon les hypothèses formulées à la 1re
étape, la prévention repose d’une part sur un isolement
ou une éviction des cas et éventuellement une prophylaxie
des sujets-contacts et d’autre part, sur des mesures
de contrôle ou d’éradication d’une source environnementale.
3- Étape 3 :
Compléter l’investigation si nécessaire, surtout si le phénomène
épidémique n’est pas enrayé par les premières
mesures prises.
En particulier, on peut effectuer :
– une étude épidémiologique approfondie à la recherche
de facteurs de risque de l’infection (enquête castémoins)
;
– une étude microbiologique des souches du patient par
typage moléculaire peut être effectuée afin d’affirmer
ou non le caractère clonal de l’épidémie.
Une étude
des souches de l’environnement peut également être
effectuée afin de localiser la source de l’épidémie, en
particulier pour les infections alimentaires (prélèvements
des repas) ou les infections provenant d’un réservoir
hydrique (légionnelles, mycobactéries), aérien
(aspergillose) ou animal (brucellose, trichinose, etc.) ;
– la recherche de cas additionnels dans d’autres
collectivités (intérêt des données issues des réseaux
de surveillance).
4- Étape 4
:
Mettre en place ou renforcer le dispositif de surveillance
afin de vérifier que l’épidémie est bien contrôlée.