Dégénérescence maculaire liée à l'âge (Suite)
Cours d'Ophtalmologie
Dégénérescence maculaire exsudative
liée à l’âge
:
La prolifération de NVC constitue une étape évolutive déterminante dans
l’évolution de la DMLA, en provoquant des lésions sévères et irréversibles
secondaires aux diffusions de sang ou de sérum, ou des deux, dans ou sous
la rétine maculaire.
En effet, le risque de perte d’acuité visuelle centrale est
alors majeur du fait de ces proliférations fibreuses et vasculaires entraînant la
constitution d’une lésion disciforme maculaire.
A - Symptômes cliniques
:
Les symptômes liés à la prolifération des NVC maculaires sont secondaires
au soulèvement de la rétine sensorielle qui conditionne ainsi l’apparition du
syndrome maculaire classique : baisse d’acuité visuelle centrale de loin et
surtout de près, métamorphopsies et micropsies.
La baisse de l’acuité visuelle est fonction du siège des néovaisseaux par
rapport à la fovéola, de l’étendue du soulèvement rétinien et du degré de
dégénérescence secondaire de la rétine interne.
La lésion initiale est
habituellement paracentrale et peut provoquer une xanthopsie, puis un
scotome positif, près du point de fixation, d’abord relatif puis de plus en plus
dense.
Ce dernier peut être évalué plus précisément par scotométrie et étude
du point de fixation à l’ophtalmoscope laser à balayage.
Les métamorphopsies constituent un des symptômes les plus précoces, les
plus fidèles et les plus évocateurs de dégénérescence maculaire exsudative.
Bien qu’elles soient vite gênantes pour l’écriture et la lecture, elles sont
souvent mal analysées par le patient (tout au moins lors de l’atteinte du
premier oeil).
Il faut les rechercher par un interrogatoire précis, par l’examen
à l’aide de la grille d’Amsler et leur accorder toute leur valeur évocatrice de
néovascularisation choroïdienne.
Mais c’est surtout la baisse d’acuité visuelle centrale de près qui est perçue
par les malades.
Son degré est variable au début, mais la plupart des patients
perdent la possibilité de lire moins de 1 an après le début des symptômes.
B - Signes biomicroscopiques :
La présence de NVC se traduit par le décollement séreux rétinien, les
hémorragies, les exsudats lipidiques, l’oedème et la dégénérescence cystoïde
de la rétine interne.
1- Décollement séreux rétinien :
Il est visible au mieux en stéréoscopie avec une lentille de contact, au biomicroscope en fente fine, inclinée de 10 degrés.
On distingue alors un
bombement de la ligne de profil antérieur de la coupe optique dans l’aire du
décollement (dont le liquide est habituellement translucide).
L’importance du
décollement séreux rétinien varie avec le type de NVC : localisé et saillant
dans les NVC visibles, peu soulevé et étendu dans les NVC occultes.
Il peut s’y associer un décollement localisé de l’épithélium
pigmentaire se manifestant par un bombement localisé de la ligne de profil
postérieur.
Cet examen biomicroscopique a une grande importance pour
l’interprétation de l’angiographie, donc pour les décisions thérapeutiques.
2- OEdème maculaire :
Un oedème maculaire est très souvent présent, habituellement localisé en
regard du bouquet de néovaisseaux, donnant un aspect inhomogène à la rétine
sensorielle.
Cet oedème peut s’étendre à toute la région maculaire.
Il est bien
visible au biomicroscope ou sur des clichés en paires stéréoscopiques qui
permettent d’apprécier le soulèvement et l’épaississement de la rétine interne
et les logettes cystoïdes.
3- Hémorragies
:
Liées à la fragilité de la paroi des capillaires néovasculaires, elles attirent
immédiatement l’attention.
Elles peuvent être rétiniennes ou sous-rétiniennes.
Dans la rétine sensorielle, les hémorragies sont rouge vif, petites, ponctuées
ou en flammèches, en périphérie de la lésion néovasculaire.
Une frange
hémorragique sous-rétinienne souligne souvent la périphérie de la membrane
néovasculaire.
Elles sont atténuées en lumière monochromatique
rouge.
Lorsqu’elles sont profondes, sous l’épithélium pigmentaire, elles prennent un
aspect noirâtre ou brun.
Elles peuvent s’étendre sous la rétine sensorielle et
paraître alors rouge sombre.
Les hémorragies sont parfois, plus rarement, plus abondantes et étalées sur
plusieurs diamètres papillaires.
Elles peuvent se collecter en un hématome
avec niveau liquide qui peut même se rompre et donner lieu à une hémorragie intravitréenne dans quelques cas (de 0,6 à 6,7 % selon les publications).
Des hémorragies abondantes, profondes et noirâtres, associées à un
décollement séreux rétinien et à des exsudats lipidiques, peuvent entraîner la
constitution du classique tableau des formes pseudotumorales de Danis et
Coppez ou de Junius-Kuhnt, cause de certaines énucléations avant l’ère de
l’angiographie.
4- Exsudats lipidiques :
Les exsudats apparaissent progressivement à la périphérie du décollement
séreux rétinien et prennent petit à petit une disposition circinée ou annulaire.
L’existence d’exsudats abondants évoque des néovaisseaux occultes.
Des cas d’exsudation massive (associée aux symptômes précédents) ont été décrits
autour de lésions disciformes anciennes et autour des décollements et parfois
des déchirures de l’épithélium pigmentaire.
5- Tissu néovasculaire :
Rarement visible en biomicroscopie, le réseau capillaire néovasculaire luimême
est toujours difficile à distinguer.
On peut en suspecter l’existence
devant des modifications localisées de la rétine qui est épaissie et grisâtre et
devant l’existence d’une frange périlésionnelle d’hémorragies.
Les gros vaisseaux nourriciers de la membrane néovasculaire peuvent devenir
visibles dans les lésions très évoluées.
C - Tomographie à cohérence optique
:
Ce mode d’examen récent, non invasif et facile à réaliser, permet de localiser
avec précision toutes ces anomalies.
Cette tomographie permet de distinguer,
de mesurer et de suivre l’évolution du soulèvement rétinien, de
l’épithélium pigmentaire et de l’oedème rétinien, et surtout permet
d’aider à la localisation en profondeur des néovaisseaux.
Ainsi, le site de la
membrane néovasculaire, sa relation avec les structures avoisinantes et son
étendue sont parfaitement mis en évidence.
D - Examens angiographiques :
L’angiographie à la fluorescéine est l’examen fondamental.
Elle permet de
reconnaître les néovaisseaux et d’en distinguer deux types principaux : les
néovaisseaux visibles (NVV) et les néovaisseaux occultes (NVO).
Cette
distinction diagnostique est fondamentale non seulement pour évaluer le
risque évolutif, mais aussi pour poser les indications thérapeutiques.
L’angiographie en lumière infrarouge avec vert d’indocyanine vient apporter
les informations complémentaires à celles fournies par l’angiographie à la
fluorescéine.
1- Néovaisseaux choroïdiens visibles (NVV)
:
* Angiographie à la fluorescéine
:
L’analyse de ses temps précoces et tardifs, ainsi que des clichés en paires
stéréoscopiques, apporte les éléments diagnostiques permettant d’affirmer
l’existence d’une membrane néovasculaire « visible » ou « bien définie » et,
plus encore, ses limites et sa situation précise par rapport à la fovéola.
Les NVVsont présents dans 15 à 20 %seulement des lésions exsudatives récentes
de la DMLA.
* Signes précoces
:
Au stade de début de leur prolifération, une zone d’hyperfluorescence précoce
très localisée apparaît, s’accentue et s’étale progressivement par diffusion du colorant au cours de la séquence angiographique.
Cette hyperfluorescence peut paraître parfois difficile à distinguer d’emblée des
altérations avoisinantes de l’épithélium pigmentaire ou des drusen, mais c’est
la diffusion du colorant aux temps tardifs qui permet d’affirmer l’existence de
néovaisseaux.
* Néovaisseaux choroïdiens visibles évolués
:
À un stade plus évolué (dû à une croissance moyenne de 10 ím/j), la
membrane néovasculaire est plus étendue et les néovaisseaux forment un
« lacis vasculaire » caractéristique qui s’imprègne par le colorant dès les
temps précoces de l’angiographie.
Des vaisseaux nourriciers
centraux se divisent en rameaux distincts, à disposition radiaire, divergents
par rapport à leur point de pénétration à travers la membrane de Bruch et qui
s’unissent en une arcade néovasculaire anastomotique périphérique.
Cette arcade se remplit rapidement par le colorant et est soulignée par un
anneau sombre hypofluorescent.
La périphérie de la membrane est le siège
des diffusions les plus importantes avec augmentation de surface de la lésion,
objectivées par la disparition de l’anneau hypofluorescent.
Les
hémorragies proviennent initialement de cette arcade anastomotique
périphérique.
Pendant la phase de recirculation de la fluorescéine, la diffusion progressive
du colorant imprègne lentement et tardivement le tissu conjonctif de soutien
et les espaces sous-épithélial et sous-rétinien qui entourent ces NVV.
Cela
donne lieu à une hyperfluorescence tardive et intense.
Dans quelques cas, ces
éléments sont partiellement dissimulés par un liquide sous-rétinien trouble,
par du sang ou par la coloration des logettes d’un oedème maculaire cystoïde
associé.
Néanmoins, la diffusion progressive et intense de fluorescéine à partir des
capillaires du bouquet de néovaisseaux est le symptôme le plus fidèle et
permet leur diagnostic et leur localisation.
* Angiographie au vert d’indocyanine
:
La structure néovasculaire présente la même morphologie que sur les clichés
précoces de l’angiographie à la fluorescéine.
Les phénomènes de
diffusion sont en revanche très limités et très tardifs.
Cette
absence quasi totale de diffusion à travers les parois des NVC semble liée à la
taille des molécules d’indo-cyanine liée aux protéines
circulantes.
Puisque seuls des vaisseaux ayant atteint un calibre de 50 ím
peuvent devenir distinctement visibles sur ces clichés, le lacis néovasculaire
lui-même n’est nettement identifiable que dans 30 % des cas, lorsque les
néovaisseaux sont déjà assez évolués.
* Évolution
:
Au fur et à mesure de l’extension de la membrane néovasculaire, les NVV
continuent à proliférer ; les capillaires se développent vers la périphérie de
la lésion ; les vaisseaux nourriciers centraux peuvent s’oblitérer ou devenir
compétents à la fluorescéine : on peut parfois ainsi identifier, au centre, les
gros troncs de drainage qui ne laissent plus diffuser le colorant.
Ces gros
troncs apparaissent alors, aux temps tardifs de l’angiographie à la
fluorescéine, en négatif, comme des « ombres chinoises ».
Cette absence de
diffusion entraîne une hypofluorescence relative centrale, qui contraste avec
la périphérie très hyperfluorescente, liée aux diffusions intenses au niveau des
touffes néovasculaires.
* Cicatrisation
:
Des phénomènes de cicatrisation spontanée se produisent aux stades ultimes
de l’évolution, soit vers l’atrophie, soit vers la constitution d’un bloc fibroglial
maculaire.
Ainsi, les néovaisseaux peuvent involuer presque complètement, les
hémorragies et les exsudats lipidiques se résorber, et l’ensemble de la lésion
apparaître atrophique, avec atrophie ou fibrose de la rétine maculaire,
s’étendant parfois dans la région périmaculaire.
Le plus souvent, le tissu fibrovasculaire continue à se développer, s’étendant
parfois à distance de l’aire maculaire.
Ce tissu fibrovasculaire est saillant,
occupant l’espace sous-rétinien, associé à une exsudation séreuse ou
sérohémorragique d’importance variable.
Il constitue la lésion disciforme
maculaire caractéristique des formes non traitées.
En angiographie à la
fluorescéine, il existe alors une imprégnation tardive du tissu fibrovasculaire
et la disposition desNVVest difficilement individualisable ; des anastomoses
choriorétiniennes avec un vaisseau rétinien plongeant à l’intérieur de la lésion
disciforme s’observent parfois.
* Pronostic fonctionnel
:
Le pronostic de l’évolution spontanée des NVV est très sévère, et toutes les
études ont montré qu’ils constituaient l’élément le plus dangereux pour la
vision dans la DMLA.
Le risque de baisse d’acuité visuelle sévère (1/20e et
moins) est de 45 % à 1 an et de 70 % à 5 ans d’après les groupes témoins des
études randomisées pour les NVV extra- et juxtafovéaux.
La valeur pronostique des signes cliniques évolutifs (acuité visuelle et durée
des symptômes fonctionnels) pour porter les indications de photocoagulation
desNVVa été précisée dans une étude rétrospective.
Ainsi, 84 %des yeux
s’avèrent accessibles à une photocoagulation lorsque l’acuité visuelle est de
0,6 et plus, mais 4 % seulement lorsqu’elle est de 0,1.
Après moins de
2 semaines de durée des symptômes, 83 % des yeux peuvent encore être
traités, mais, après 6 mois, seulement 10 % des yeux restent accessibles à un
traitement par photocoagulation au laser.
* Néovaisseaux choroïdiens occultes (NVO)
:
L’existence deNVCdits « occultes » a été affirmée sur l’association de signes
cliniques de dégénérescence maculaire exsudative et sur l’existence de
phénomènes de diffusion sur l’angiographie à la fluorescéine lorsque cet
examen ne permet pas d’identifier ni de délimiter et de localiser nettement les
NVC contenus dans la lésion disciforme exsudative : cette forme de
néovascularisation choroïdienne « mal définie » ou « dormante » ou « occulte
» est la forme clinique la plus fréquente.
* Signes fonctionnels et examen biomicroscopique
:
L’existence deNVO(en l’absence d’autres anomalies vasculaires rétiniennes)
peut être affirmée devant un décollement séreux rétinien(souvent
peu surélevé), qui est responsable de métamorphopsies et de baisse d’acuité
visuelle, associé parfois à des hémorragies et plus souvent à des exsudats
profonds.
* Angiographie à la fluorescéine
:
L’examen angiographique à la fluorescéine met en évidence, au temps
précoce de la séquence, des signes variés et peu systématisables : soit une
hyperfluorescence inhomogène et irrégulière, soit une
hyperfluorescence retardée mais atypique dans sa topographie, soit
un aspect de « pseudolacis » vasculaire qui apparaît et se remplit précocement
mais qui disparaît au temps moyen de l’angiographie.
Au temps tardif, on retrouve le signe caractéristique de la néovascularisation
choroïdienne : la diffusion de colorant qui s’étend à distance de la lésion
initialement suspectée.
Cette diffusion reste cependant très modérée,
ne permettant que rarement le remplissage du décollement séreux rétinien
associé.
Des points plus intensément hyperfluorescents (pin points ou stippled
fluorescence) qui ne laissent pas diffuser le colorant apparaissent sur les
bords de la lésion.
Ces points hyperfluorescents sont presque
constants et très évocateurs.
* Angiographie au vert d’indocyanine
:
L’ICG permet, dans 40 à 60 % des cas, d’identifier un lacis vasculaire.
Au temps précoce, il « convertit » ainsi des néovaisseaux occultes en
fluorescéine en néovaisseaux bien définis et visibles en
indocyanine.
Cette membrane néovasculaire est fréquemment très
étendue et rétrofovéale dès le premier examen.
Le lacis est souvent entouré
par une zone annulaire d’hypofluorescence.
L’étude dynamique de la
circulation choroïdienne met, de plus, en évidence une hypofluorescence de
l’aire maculaire au sein de laquelle se détache le lacis.
Au temps tardif, la constitution vasculaire de la lésion n’est plus identifiable
car elle est noyée au sein d’une plaque de coloration.
Cette plage
d’hyperfluorescence tardive, qui est habituellement plus étendue que la
membrane initiale, est plus ou moins évidente en fonction de l’instrument de
prises de vues utilisé.
La signification de la plaque tardive est
encore très discutée puisqu’elle peut s’observer en l’absence de signes
fonctionnels lors de la surveillance du deuxième oeil.
* Évolution spontanée des NVO
:
Elle se fait vers l’extension à toute l’aire maculaire.
Les angiographies de
contrôle mettent parfois en évidence l’extériorisation de touffes néovasculaires visibles.
Le développement d’un décollement de l’épithélium
pigmentaire sus-jacent ou adjacent, qui prend alors les caractéristiques d’un
décollement vascularisé de l’épithélium pigmentaire, n’est pas rare.
Enfin, la
survenue brutale d’un hématome maculaire est presque toujours due à des
néovaisseaux occultes.
Pendant les 2 premières années après l’apparition des symptômes, l’acuité
visuelle reste, dans 80 % des cas, de l’ordre de 3/10e.
Cependant, la fonction
visuelle se dégrade lentement et progressivement.
Ultérieurement, l’acuité
visuelle chutera plus rapidement, due à la fibrose progressive ou à des
complications évolutives pour atteindre le scotome central dans 80 % des
yeux après 5 ans.
Les manifestations cliniques et angiographiques des NVO, différentes des
NVV, ainsi que leur évolution lente, sont mal expliquées.
Leur situation au
sein de la membrane de Bruch et l’importance du tissu glial de soutien peuvent
constituer un élément d’explication.
Une faible densité de néovaisseaux ou
une perfusion minime peuvent être une autre possibilité.
Actuellement, cette forme de néovascularisation est considérée comme
pouvant correspondre aux NVC identifiés en histopathologie, mais ne
s’accompagnant pas toujours de signes exsudatifs et de symptomatologie
clinique.
Il pourrait s’agir aussi de la décompensation lente d’un épithélium
pigmentaire « malade » laissant au fur et à mesure « pénétrer » les néovaisseaux d’origine choroïdienne, ou « stimulant » leur prolifération.
2- Néovaisseaux choroïdiens dans un décollement
de l’épithélium pigmentaire
:
Le décollement de l’épithélium pigmentaire (DEP) fait partie intégrante de la
séquence évolutive présumée de la DMLA.
D’emblée ou lors de son évolution
spontanée, on peut observer l’existence d’une néovascularisation
choroïdienne se développant en son sein.
Ce diagnostic est parfois difficile à
affirmer selon sa localisation dans l’aire du DEP et selon l’importance des
signes exsudatifs associés.
* Décollement séreux de l’épithélium pigmentaire
:
Dans sa forme avasculaire, il est d’un diagnostic clinique aisé devant une
élévation saillante, à bords nets, de forme arrondie, au contenu transparent.
En angiographie à la fluorescéine, l’ensemble de sa surface présente une hyperfluorescence précoce et progressivement croissante avec accumulation
du colorant et persistance tardive sans modification de surface, ni de forme.
En ICG, la fluorescence précoce homogène diminue progressivement pour ne
laisser persister au temps tardif qu’un anneau périphérique hyperfluorescent
(phénomène de wash-out).
L’évolution spontanée de ces décollements séreux de l’épithélium
pigmentaire se fait classiquement soit vers l’atrophie avec une relative
conservation de l’acuité visuelle, soit vers l’apparition d’une néovascularisation choroïdienne.
En fait, les décollements de l’épithélium
sont exceptionnellement avasculaires dans la DMLA lorsque les résultats des
différentes modalités actuelles d’examen sont confrontées.
* Décollement drusénoïde de l’épithélium pigmentaire
:
C’est une éventualité plus fréquente, résultant de la confluence progressive
de drusen séreux, souvent associée à des altérations de
l’épithélium pigmentaire avec des migrations et des figures pigmentaires à sa surface.
En angiographie à la fluorescéine, la coloration est le plus souvent
tardive et à faible contraste.
L’aspect festonné des bords suggère
les limites périphériques des drusen séreux ayant conflué.
En ICG, le
décollement drusénoïde demeure hypofluorescent.
Compatible
pendant plus ou moins longtemps avec une vision encore utile, c’est
néanmoins une lésion à très haut risque de néovascularisation qu’il faut
dépister par des angiographies de surveillance.
* Décollement vascularisé de l’épithélium pigmentaire
:
C’est une des modalités évolutives les plus sévères de la DMLA, encore
aggravée par sa tendance à la bilatéralisation.
La néovascularisation choroïdienne, au sein d’un DEP, peut être suspectée dès
l’examen biomicroscopique mais reste de diagnostic difficile même sur
l’angiographie à la fluorescéine.
+ Signes biomicroscopiques
:
Ils évoquent l’existence de NVC dans un DEP :
– un décollement séreux rétinien sus-jacent ;
– des exsudats profonds souvent fins, périphériques, à disposition radiaire ;
– des hémorragies rétiniennes ponctuées dans l’aire du DEP ou une
hémorragie sous-rétinienne sédimentée dans la partie inférieure du DEP ou
même en large flaque ;
– un oedème maculaire cystoïde.
L’existence de ces manifestations exsudatives constitue autant de signes
d’appel.
+ Angiographie à la fluorescéine
:
Toute modification de l’aspect typique du DEPdoit faire suspecter l’existence
de NVC, qu’il s’agisse d’une irrégularité de la forme ronde du DEP, d’une
fluorescence inhomogène ou retardée aux temps précoces ou d’une
hyperfluorescence irrégulière aux temps tardifs.
La néovascularisation peut se manifester par des aspects très différents :
– des hot spots (points plus hyperfluorescents) peuvent apparaître au sein du
DEP, plus souvent multiples qu’unique.
Aux temps très précoces, leur
imprégnation intense contraste sur le retard de coloration du DEP, alors
qu’aux temps tardifs, ils sont mal aisés à distinguer dans l’hyperfluorescence
intense de la coloration du DEP.
Ces hot spots correspondent à une
extériorisation seulement partielle de touffes néovasculaires de prolifération
plus rapide ;
– les DEP « à encoche » constituent une autre forme clinique de ces DEP
vascularisés.
Sur le bord du DEP, une zone arrondie présente une moindre hyperfluorescence et une coloration irrégulière.
Gass a postulé qu’à ce niveau,
s’étaient développés des NVC occultes responsables des manifestations
hémorragiques et de déchirure de l’épithélium pigmentaire. LesNVCpeuvent
aussi prendre l’aspect d’une véritable protubérance, adjacente au DEP ;
– devant un décollement hémorragique de l’épithélium pigmentaire,
l’existence de NVC est une certitude bien qu’ils ne soient guère visibles.
L’examen angiographique à la fluorescéine ne permet pas en effet de les
identifier précisément en raison du masquage provoqué par la flaque
hémorragique dense.
Cependant, les NVO peuvent se traduire par une plage,
plus ou moins masquée, d’hyperfluorescence irrégulière et une diffusion
modérée, au temps tardif.
+ Angiographie au vert d’indocyanine
:
Elle constitue une aide indispensable au diagnostic.
En effet, l’hypo- ou
l’isofluorescence permanente du DEP, au cours de toute la séquence, est bien
visible, sur laquelle contraste toute hyperfluorescence alors due aux
néovaisseaux.
La morphologie et la topographie des NVC s’avèrent variées.
Les néovaisseaux peuvent se révéler au temps précoce sous forme d’un lacis
vasculaire pouvant envahir toute l’aire du DEP ou d’un ou plusieurs points
hyperfluorescents (ou hot spots), parfois de localisation inattendue.
Au temps
tardif, une plaque de coloration, de même localisation mais plus étendue, peut
les remplacer.
Les néovaisseaux sont situés au sein, sur le bord et/ou à distance
du DEP.
L’enregistrement continu grâce l’ophtalmoscope laser à balayage a
montré que la majorité des hot spots (27 %) situés au sein d’un DEP était le
site d’anastomose avec les vaisseaux rétiniens.
En présence d’un décollement hémorragique de l’épithélium pigmentaire, la
lumière rouge et infrarouge pénètre les hémorragies d’épaisseur minime à
moyenne.
L’ICG peut alors permettre de visualiser les NVC sous-jacents et
d’envisager éventuellement une action thérapeutique.
+ Évolution spontanée des DEP vascularisés
:
Elle est toujours défavorable.
Si la relative conservation d’acuité visuelle est
souvent surprenante en comparaison avec l’aspect du fond d’oeil, l’évolution
vers le scotome central est inéluctable.
L’aspect évolué est celui d’une vaste
lésion disciforme occupant tout le pôle postérieur, extrêmement saillante et
exsudative.
Ainsi, les signes exsudatifs authentifient l’association d’une néovascularisation à un DEP, mais les signes angiographiques en sont très
variés.
L’évolution spontanée de ces formes cliniques est actuellement mieux
connue grâce à la confrontation des aspects en angiographie à la fluorescéine
et en ICG, et plus récemment de l’OCT (optical coherence tomography).
Ces
nouvelles possibilités diagnostiques permettront probablement des approches
thérapeutiques plus efficaces.
* Déchirures de l’épithélium pigmentaire
:
Les déchirures de l’épithélium pigmentaire sont une modalité évolutive
particulière des DEP vascularisés.
La pathogénie de leur survenue est encore
actuellement discutée, bien qu’il semble que la prolifération et la rétraction
des NVC soient, sinon responsables, du moins associées.
Leur survenue
se manifeste par une baisse brutale d’acuité visuelle lorsque la déchirure intéresse l’aire fovéolaire, éventualité la plus fréquente.
L’épithélium
pigmentaire se déchire à la périphérie du DEP et se rétracte.
La déchirure
découvre la membrane de Bruch et la choriocapillaire, qui sont ainsi « mises
à nu » au stade aigu.
+ Examen biomicroscopique
:
À l’examen biomicroscopique, dans les formes récentes, la zone dénudée est
plus claire et prend l’aspect d’une zone d’atrophie de l’épithélium
pigmentaire, avec visibilité de la choriocapillaire ou des
vaisseaux choroïdiens.
Elle est limitée sur l’un de ses bords par un amas
fusiforme oblong, saillant et très pigmenté, bien qu’irrégulièrement,
correspondant à l’épithélium pigmentaire rétracté.
Il persiste un DEPrésiduel
habituellement dans la zone du DEP opposée à celle de la déchirure.
L’ensemble de la lésion est surmonté par un décollement séreux rétinien,
surtout accentué en regard de la déchirure et cerné par une accumulation
d’exsudats lipidiques.
+ Angiographie à la fluorescéine
:
On retrouve les trois zones distinctes analysables en biomicroscopie.
La zone
mise à nu présente une hyperfluorescence précoce et majeure d’emblée par
visibilité de la choriocapillaire, mais qui reste localisée et ne présente pas de
diffusion à distance (ce qui permet d’éviter de la confondre avec une
néovascularisation).
L’épithélium pigmentaire rétracté reste une
zone hypofluorescente et sombre tout au long de l’examen.
Cette plage
sombre délimite la troisième zone correspondant au décollement résiduel et
persistant de l’épithélium pigmentaire dont l’hyperfluorescence est
inhomogène.
Dans de nombreux cas, une zone d’hyperfluorescence plus accentuée et
progressivement croissante, mais mal délimitée, plus ou moins
étendue, parfois multiple, souvent dénommée hot spot, apparaît dans l’aire
du décollement résiduel.
Elle pourrait correspondre aux NVC. Dans de rares
cas, on observe même, aux temps précoces, un aspect de « lacis » de NVC.
+ Angiographie au vert d’indocyanine
:
L’hyperfluorescence de la choriocapillaire, ou plutôt des multiples rameaux
des vaisseaux choroïdiens, est évidente dans la zone dénudée et se
distingue de l’imprégnation de la choriocapillaire adjacente.
Cet
aspect constitue un élément positif très significatif du diagnostic de déchirure.
Les NVC sont plus aisément analysables.
+ Évolution
:
La déchirure de l’épithélium pigmentaire peut survenir spontanément au
cours de l’évolution ; elle peut aussi survenir au décours de la photocoagulation d’une zone de hot spot.
Certains aspects sémiologiques du DEP permettent d’ailleurs de reconnaître un tableau de « prédéchirure », avec
irrégularité des bords et de la forme du DEP, absence d’homogénéité et
hyperfluorescence des bords.
L’évolution spontanée des déchirures de l’épithélium pigmentaire se fait vers
l’atrophie de la choriocapillaire dans l’aire de la déchirure, avec parfois
réapplication mais, beaucoup plus souvent, constitution d’un bloc fibroglial
cicatriciel lié à la prolifération de NVC dans la zone du DEP résiduel.
Dans les formes anciennes, un diagnostic rétrospectif, bien qu’incertain, est
parfois possible grâce au cliché en lumière rouge qui met en évidence l’aire
de la déchirure et de la rétraction de l’épithélium pigmentaire.
De plus,
l’aspect de l’oeil adelphe est parfois évocateur car cette complication
évolutive bien particulière survient habituellement aussi au deuxième oeil.
Les déchirures de l’épithélium pigmentaire ne sont pas justiciables de photocoagulation en l’absence de néovascularisation choroïdienne associée,
et il est donc fondamental de ne pas confondre l’hyperfluorescence d’une
déchirure récente (majeure mais localisée et sans extension en surface) avec
celle d’une membrane néovasculaire.
3- Néovaisseaux choroïdiens visibles au sein d’une plage d’occultes
:
L’association des deux types de NVC est liée à l’extériorisation de NVV au
cours de l’évolution spontanée de NVO.
Cette association a été longtemps
méconnue avant la découverte de l’existence de NVO et classée comme une
forme de néovaisseaux visibles.
En clinique, cette extériorisation d’une touffe
active se manifeste par une poussée évolutive des signes fonctionnels.
* Signes biomicroscopiques
:
Ils conjuguent les caractéristiques des deux types de néovaisseaux :
décollement séreux rétinien relativement peu élevé mais étendu (comme dans
les NVO) ou d’élévation irrégulière, plage d’altération de
l’épithélium pigmentaire d’aspect souvent grisâtre (correspondant aux NVV),
hémorragies rétiniennes en frange soulignant les NVV, exsudats profonds à
distance autour du décollement séreux rétinien (matérialisant l’évolution
lente des NVO).
* Angiographie à la fluorescéine
:
L’examen permet d’identifier clairement le lacis néovasculaire visible et bien
défini mais laisse en outre suspecter les NVO, plus périphériques, se
manifestant par une zone d’hyperfluorescence tardive et modérée, à bords
estompés, et soulignée par des petits points hyperfluorescents
tardifs.
* Angiographie au vert d’indocyanine
:
L’examen permet de mettre en évidence, au temps précoce, un lacis
vasculaire, soit beaucoup plus étendu que sur l’angiographie à la fluorescéine
et atteignant l’ensemble de l’aire d’exsudation, soit une double couronne
néovasculaire.
Aux temps tardifs, la « plaque » d’hyperfluorescence par
coloration concerne l’ensemble des néovaisseaux.
* Évolution
:
L’évolution spontanée de cette association néovasculaire est encore mal
connue.
Quelques éléments, obtenus à partir des premières études
randomisées (dans lesquelles ces lésions ont été incluses avant l’identification
des NVO), suggèrent que leur évolution ne diffère pas de celle des NVV
isolés.
Ainsi, 78 % des yeux avaient une acuité visuelle initiale supérieure à
0,2, dont 19 % la conservaient 3 ans plus tard.
E - Séquence évolutive
:
Dans certains cas cliniques privilégiés, le suivi en angiographie à la
fluorescéine met en évidence une séquence évolutive particulière de
l’affection.
Des anomalies de l’épithélium pigmentaire, associant de fines migrations
pigmentaires ponctuées à de petites zones de transparence épithéliale,
entourent en « fer à cheval » l’aire maculaire.
Insidieusement, une zone de
coloration localisée apparaît et s’étend lentement à leur niveau.
Ultérieurement, les signes fonctionnels et les manifestations biomicroscopiques se complètent et évoquent une néovascularisation
occulte.
Les modalités évolutives sont alors multiples : soit les NVC occultes
continuent à s’étendre, soit ils sont remplacés dans leur totalité par des NVC
visibles, soit un décollement de l’épithélium pigmentaire apparaît et masque
les néovaisseaux initiaux.
Cette séquence évolutive illustre la nécessité d’une surveillance régulière et
d’une analyse clinique soigneuse pour pouvoir poser les indications
thérapeutiques à un stade précoce de l’évolution.
La surveillance par ICG permet probablement de mettre en évidence ces
NVC à une étape précoce.
En effet, la plaque tardive maculaire
hyperfluorescente n’ayant pas encore entraîné des signes fonctionnels et des
phénomènes exsudatifs pourrait correspondre à la mise en évidence des NVC
« dormants » (Guyer, 1996) observés en histopathologie.
Elle semble
constituer un signe annonciateur de la décompensation au deuxième oeil.
Indication thérapeutique de la dégénérescence maculaire liée à l’âge
:
Aucune médication préventive n’a actuellement fait la preuve de son
efficacité pour modifier l’apparition et l’évolution de la DMLA.
La photocoagulation des drusen fait actuellement l’objet d’études cliniques.
Certes, la disparition des drusen et un certain progrès d’acuité ont pu être
observés.
Cependant, il n’est pas encore prouvé que le remplacement des drusen par une plage d’atrophie postlaser, ou même que l’involution des
drusen à distance des impacts, puisse modifier à moyen et à long terme
l’évolution de l’affection et freiner ou éviter l’apparition des néovaisseaux.
Néanmoins, les résultats de la photocoagulation des drusen 1 an après
l’application d’impacts visibles au laser à argon vert, ont mis en évidence
l’apparition d’une néovascularisation choroïdienne au deuxième oeil traité
plus fréquente que dans les cas témoins d’une étude randomisée.
Les patients
avec des drusen bilatéraux dont un oeil a été photocoagulé ont présenté une
évolution plus favorable à court terme, imposant l’obtention de résultats à
long terme.
Pour la dégénérescence maculaire atrophique, aucune médication préventive
ni thérapeutique efficace n’existent actuellement.
Seuls des essais de
réhabilitation visuelle par les aides optiques et une rééducation tentent de
venir en aide aux patients lorsque les lésions cicatricielles ne sont pas trop
étendues.
Des tentatives de greffe d’épithélium pigmentaire chez l’homme
n’ont pas permis de récupération fonctionnelle jusqu’à présent et s’accompagnent de « rejet » en quelques mois des premières greffes
réalisées.
La greffe combinée d’épithélium pigmentaire et de
photorécepteurs constitue un espoir de vraie réhabilitation .
La forme néovasculaire, typique de la DMLA, est actuellement la seule
accessible à une thérapeutique.
La photocoagulation au laser est
effectivement la seule méthode qui ait fait la preuve de son efficacité pour
diminuer le risque de perte sévère de vision en cas de NVV.
Certes, les
premiers essais de photocoagulation de la région maculaire avaient obtenu des
résultats controversés.
C’est une meilleure connaissance de la maladie et du
rôle des NVC qui a permis d’obtenir des résultats satisfaisants, démontrés
comme significatifs, même sur le plan statistique, grâce à des études
contrôlées et randomisées.
A - But et objectif de la photocoagulation :
Le but de la photocoagulation est de détruire les NVV et d’empêcher leur
prolifération, leur extension, ainsi que les reprises évolutives et les récidives.
L’objectif actuel est différent selon la topographie et l’extension des NVC :
– en cas de NVC visibles n’atteignant pas le centre de la fovea, une
coagulation directe des bouquets de néovaisseaux individualisés a pour but
de les détruire ou les occlure complètement, en épargnant toutefois la zone du
point de fixation et le centre de la fovea ;
– en cas de NVC visibles et rétrofovéaux, deux approches ont démontré leur
efficacité.
Elles s’avèrent être pratiquement identiques à long terme : la photocoagulation totale (subfoveal technic) et la photocoagulation
périfovéolaire de Créteil.
B - Photocoagulation des néovaisseaux choroïdiens
visibles
:
Seuls les NVC parfaitement identifiables en angiographie à la fluorescéine
sont des indications démontrées de la photocoagulation directe.
Des éléments
cliniques permettent d’emblée de déterminer la possibilité de cette photocoagulation : ainsi, une acuité visuelle à 1/10e ou moins, ou une durée
d’évolution de 6 mois ou plus, réduisent à environ 10 % le nombre d’yeux
accessibles au traitement.
1- Localisation des néovaisseaux par rapport à la fovéola
:
Elle ne peut s’effectuer que grâce à l’analyse de l’ensemble de l’examen angiographique à la fluorescéine.
En effet, la fovéola est au centre de la zone
du pigment xanthophylle qui est mieux visible sur le cliché en lumière
bleue. De même, la fovéola est au centre de la zone avasculaire centrale,
bien délimitée sur le temps capillaire de la séquence angiographique.
Sur ce
cliché angiographique, la membrane néovasculaire, à son remplissage
maximal, avant l’apparition de la diffusion, est délimitée avec précision.
L’analyse et la comparaison de ces clichés grâce à des calques, manuels ou
automatisés, permettent ainsi d’apprécier la localisation du bouquet de néovaisseaux « à détruire » par rapport à la fovéola « à respecter ».
2- Classification de ces néovaisseaux choroïdiens :
L’efficacité de la photocoagulation a pu être démontrée statistiquement dans
les trois localisations de NVV, mais la méthode de photocoagulation et les
résultats fonctionnels en sont bien entendu différents.
La classification peut ainsi être effectuée en trois groupes :
– les néovaisseaux extrafovéaux, où le bord fovéolaire de la membrane
néovasculaire est à plus de 200 ím de la fovéola et n’atteint pas la zone
avasculaire centrale, ni la zone du pigment xanthophylle ;
– les néovaisseaux juxtafovéaux qui sont localisés entre 1 et 200 ím du
centre de la zone avasculaire centrale et pénètrent dans la zone avasculaire
centrale et dans la zone du pigment xanthophylle ;
– les néovaisseaux rétrofovéaux, qui envahissent la fovéola.
3- Technique de la photocoagulation :
Deux techniques de photocoagulation ont fait la preuve de leur efficacité : la
destruction directe et complète, et la photocoagulation périfovéolaire
réservée aux néovaisseaux rétrofovéaux.
* Technique du traitement direct
:
Elle doit être parfaite pour accroître les chances de succès de cette
thérapeutique. Pour sa réalisation, des repères extrêmement précis doivent
être relevés grâce à la technique du calque.
La membrane néovasculaire est
identifiée à l’aide d’un examen angiographique à la fluorescéine datant de
moins de 48 heures.
L’utilisation de la lampe à fente permet de placer
soigneusement les impacts de laser sur l’ensemble de cette membrane.
Sa
destruction dans sa totalité peut être obtenue en couvrant complètement la
lésion.
L’anneau hypofluorescent périphérique doit être inclus dans la zone
de photocoagulation car des bourgeons prolifératifs y ont été identifiés en
histopathologie.
Les impacts de laser doivent être confluents, placés sur toute la surface de la
membrane, avec des impacts de durée relativement longue (0,50 à 1 seconde).
Habituellement, le traitement est réalisé avec des impacts de 200 ím.
Leur
intensité doit être suffisante pour entraîner une lésion dense et uniformément
blanche, en tenant compte, bien entendu, des circonstances, de la transparence
des milieux et du photocoagulateur utilisé.
Des impacts tests sont placés d’abord sur la partie la plus périphérique de la
membrane néovasculaire, donc loin du centre ; ils sont utiles pour déterminer
le niveau d’énergie nécessaire et apprécier les mouvements du patient.
La partie périphérique est traitée immédiatement après, en commençant par
la berge la plus proche de la fovea, puis par toute la périphérie de la
membrane.
En effet, les hémorragies qui pourraient survenir au cours de la photocoagulation proviennent essentiellement de cette arcade qui devient
turgescente au fur et à mesure de son traitement.
En cas de saignement, la photocoagulation doit être poursuivie sur le même site jusqu’à son
tarissement.
Les impacts sont placés à cheval sur la bordure néovasculaire,
débordant donc légèrement en rétine saine.
La portion centrale est enfin traitée, avec des impacts denses et toujours
parfaitement confluents.
Il est essentiel de traiter toute la surface de la
membrane pour prévenir les hémorragies secondaires, les reprises évolutives
et les récidives.
Le choix de la longueur d’onde laser dépend de la localisation des néovaisseaux.
Lorsque la zone du pigment xanthophylle est épargnée, le laser
à argon bleu-vert est efficace.
Néanmoins, il se produit jusqu’à 70 %
d’absorption de l’énergie incidente de la radiation bleue (488 nm) par le
pigment xanthophylle maculaire.
De plus, les milieux oculaires de ces
sujets âgés peuvent, en raison de leur opalescence, rendre difficile un
traitement adéquat avec le laser à argon conventionnel du fait de phénomènes
de diffusion et de diffraction de la lumière bleue.
Ces difficultés sont
surmontées par les lasers monochromatiques, en particulier le laser à argon
vert (514,5 nm), le laser à colorant et le laser à krypton rouge
(647,1 nm) dont 1 % seulement est absorbé par le pigment
xanthophylle.
Ces lasers monochromatiques sont indiqués lorsque la membrane néovasculaire bien identifiable s’étend soit dans la zone avasculaire centrale,
sans pourtant envahir la fovéola (d’emblée, ou secondairement après une
récidive), soit encore dans la zone interpapillomaculaire.
La radiation verte
du laser à argon ou du laserYAG à fréquence doublée, mais aussi la radiation
jaune du laser à colorant, sont particulièrement indiquées lorsque les NVC
sont superficiels et s’étalent en avant de l’épithélium pigmentaire.
La
radiation rouge du laser à krypton et du laser à colorant, ainsi que la lumière
infrarouge du laser à diode, sont indiquées de façon préférentielle en cas de
trouble des milieux et lorsque la membrane néovasculaire est bordée d’une
frange hémorragique s’étendant dans la zone avasculaire centrale.
* Photocoagulation périfovéale de Créteil
:
Elle consiste en l’application d’impacts de laser monochromatique
confluents, d’énergie élevée et couvrant l’ensemble de la membrane néovasculaire rétrofovéale, mais en épargnant la zone avasculaire centrale.
Une première rangée d’impacts est appliquée à cheval sur la
périphérie de la membrane néovasculaire avec des impacts dont la moitié est
en rétine saine et l’autre moitié en rétine néovascularisée.
Une deuxième
rangée d’impacts, toujours confluents et puissants, délimitera la zone avasculaire centrale.
L’espace entre ces deux limites est couvert par des
impacts parfaitement confluents, en utilisant le plus souvent des impacts de
longue durée (de l’ordre de 1 seconde).
4- Résultats de la photocoagulation des néovaisseaux visibles
:
* Photocoagulation
directe et totale :
+ Néovascularisation choroïdienne extrafovéale
:
Trois études randomisées ont démontré et confirmé que la
photocoagulation au laser à argon est efficace et réduit le
risque de cécité légale de plus de 60 %.
Après 12 mois de surveillance, 75 %
des yeux traités et seulement 40 % des yeux non traités avaient conservé une
vision centrale utilisable.
Dans l’étude française de Coscas et Soubrane,
après 4 ans de surveillance, les chiffres ont été de 61 % et 23 %
respectivement.
Même après une durée de surveillance de 5 ans, 69 % des yeux traités
ont conservé une acuité visuelle centrale utile à comparer avec 30
%des yeux non traités.
+ Néovascularisation choroïdienne juxtafovéale
:
L’obtention d’une cicatrice atrophique est plus difficile, mais le
bénéfice de la photocoagulation de ces NVC visibles et isolés est de même
statistiquement significatif.
En effet, après 3 ans de suivi, 48 % des yeux traités ont présenté
une baisse d’acuité visuelle sévère contre 70 % des yeux non
traités.
+ Néovascularisation choroïdienne rétrofovéale
:
La photocoagulation directe et totale des NVV s’est avérée elle aussi
statistiquement efficace par rapport à l’évolution spontanée dans l’étude
américaine.
Certes, la photocoagulation de la fovea entraîne une baisse
d’acuité visuelle immédiate et irrémédiable dans le groupe traité.
Néanmoins,
18 mois après son application, la différence d’acuité visuelle en faveur du
groupe traité par rapport au groupe non traité est statistiquement significative
et ce pour le reste de l’évolution.
Il existe même des cas particuliers où cette technique de photocoagulation a
un bénéfice plus immédiat.Ainsi, lorsque les NVV sont d’une taille inférieure
à deux surfaces papillaires et que l’acuité visuelle est de 2/10e ou moins, le
traitement demeure bénéfique par rapport à l’évolution spontanée tout au long
de la surveillance.
* Photocoagulation périfovéolaire de Créteil
:
Elle a démontré son efficacité pour des lésions néovasculaires rétrofovéales
plus étendues (de 0,5 à 2,5 DP).
Cette technique évite la destruction
immédiate du centre de la fovea et la baisse immédiate et brutale de l’acuité.
Une conservation d’une acuité visuelle de 1/20e à 2/10e dans 41 % des yeux traités à 1 an (à comparer avec 20 % des yeux nont traités) a été obtenue. Un
équipement par aide optique visuelle permet la lecture d’un P4 dans trois
quarts des yeux traités.
5- Surveillance et récidives
:
La surveillance postphotocoagulation doit être rigoureuse afin d’affirmer tout
d’abord l’efficacité du traitement, puis afin de dépister et de porter le
diagnostic de récidives le plus précocement possible.
Ces récidives
surviennent dans 40 % des cas en moyenne (20 à 54 %) dans la première
année après le traitement.
* Contrôle postlaser immédiat
:
C’est la première étape de cette indispensable surveillance.
En effet, il a
clairement été démontré qu’un traitement initial incomplet (même de façon
minime) entraînait un risque accru et très élevé de récidive.
Un cliché anérythre immédiatement après photocoagulation met en évidence
l’oedème post-traitement et les marques blanches des impacts de laser.
La
superposition du calque de la lésion, effectué avant traitement, sur ce cliché anérythre postlaser, permet de contrôler l’adéquation de la localisation et de
la surface traitée : la surface traitée doit recouvrir entièrement et même
déborder la surface des NVC bien définis et visibles sur l’angiographie à la
fluorescéine.
Une ICG peut de plus être effectuée immédiatement pour contrôler la qualité
de la photocoagulation.
En effet, au sein du foyer de photocoagulation
hypofluorescent, les néovaisseaux, s’ils sont encore fonctionnels, sont
perfusés par le colorant.
Un complément de photocoagulation peut alors être
effectué immédiatement.
* Calendrier
:
Le calendrier des visites de contrôles, clinique et angiographique, après
photocoagulation des NVC juxta- et extrafovéaux est habituellement le
suivant : tous les 10 à 15 jours le premier mois après la photocoagulation, puis
tous les mois pendant le premier trimestre lorsque les contrôles précédents
s’avèrent satisfaisants, enfin tous les trimestres.
Cette surveillance est
indispensable car les récidives apparaissent dans la majorité des cas dans les
3 premiers mois après le traitement.
Après photocoagulation périfovéale, le premier contrôle est effectué
6 semaines après le traitement, puis tous les trimestres.
Quelle que soit la longueur d’onde utilisée, la photocoagulation ne constitue
en aucun cas un traitement de la DMLA, mais une destruction localisée du
symptôme « néovascularisation » dans le but de stopper l’évolution et de
préserver une fraction utile de la vision centrale.
* Récidives
:
Les récidives surviennent le plus souvent sur le bord fovéolaire de la cicatrice
de photocoagulation (60 à 80 % des récidives) selon les études publiées. De
nouveaux foyers de néovaisseaux indépendants du foyer de photocoagulation
(9 à 12 % des cas de reprises évolutives et récidives) soulignent l’évolution
persistante de la dégénérescence maculaire.
En angiographie à la fluorescéine, les récidives peuvent apparaître soit à
proximité du bord de la cicatrice, avec parfois un vaisseau nourricier
émergeant de la cicatrice, soit à distance du bord de la cicatrice de photocoagulation.
Les récidives se présentent soit sous forme d’une
arcade néovasculaire visible, soit sous forme de NVO, plus difficiles à
identifier.
L’ICG permet non seulement de mettre en évidence les récidives de type
occulte, mais aussi les récidives de type visible à un stade très
précoce.
Ces divers types de récidives doivent être traités par photocoagulation, surtout
lorsqu’ils sont extra- ou juxtafovéaux.
Ce traitement entraîne certes une baisse
supplémentaire d’acuité visuelle, mais permet quand même d’en limiter la
sévérité.
Il est donc fondamental d’effectuer le diagnostic des récidives et leur
traitement le plus précocement possible.
Plus encore, il faut tenter d’en
diminuer la fréquence par une photocoagulation initiale aussi parfaite que
possible, contrôlée immédiatement à l’aide d’un calque et, au besoin, d’une
angiographie en ICG.
C - Photocoagulation des néovaisseaux occultes
:
1- Photocoagulation directe des néovaisseaux occultes
:
Basée sur l’angiographie à la fluorescéine, elle s’est avérée décevante
puisqu’un tiers seulement des NVO extrafovéaux ne présentaient plus de
diffusion de colorant.
Seul ce petit nombre de cas a conservé une acuité
visuelle moyenne de 4/10e (1 à 8 ans de suivi).
Des reprises évolutives
et des récidives actives, souvent sévères, ont été observées dans les autres
cas.
Les indications de photocoagulation pourraient être guidées et basées sur
l’ICG : la mise en évidence d’un lacis néovasculaire, donc la conversion de
NVO en NVV, permet de préciser l’étendue exacte des néovaisseaux et
pourrait permettre un traitement plus efficace.
Deux études pilotes ont obtenu
la résolution des manifestations exsudatives dans plus de la moitié des cas.
Avant l’obtention des résultats de l’étude randomisée actuellement
en cours, cette approche est une extrapolation des études basées sur
l’angiographie à la fluorescéine.
2- Photocoagulation indirecte des néovaisseaux occultes :
La photocoagulation indirecte temporomaculaire ou en grille de la région
maculaire, dirigée sur l’épithélium pigmentaire malade, n’a pas démontré
d’efficacité dans les deux études pilotes randomisées.
Il n’existe en fait actuellement aucune approche thérapeutique qui ait
démontré son efficacité pour les NVO, en dehors de la photocoagulation
périfovéolaire de Créteil dont le but est de stopper l’évolution lorsque l’acuité
visuelle est de 2/10e et moins, pour obtenir un scotome central final de
dimension aussi réduite que possible.
D - Photocoagulation des néovaisseaux visibles
dans une plage d’occultes :
Les indications de photocoagulation sont particulièrement délicates dans ces
cas.
En effet, si lesNVVsont extra- ou juxtafovéaux, lesNVOs’étendent dans
la plupart des cas sous la fovea, même sur l’angiographie à la fluorescéine.
Un traitement direct ne sera donc que partiel.
Les seuls résultats dont on dispose actuellement montrent que la photocoagulation limitée aux NVVne modifie pas profondément l’évolution
spontanée de cette forme clinique.
Une diminution transitoire de la réaction
exsudative peut survenir après le traitement, mais ultérieurement l’évolution
se fait vers une cicatrice fibreuse.
Lorsque la photocoagulation ne peut
intéresser l’ensemble de la plage des NVV et des NVO, les récidives restent
presque constantes et entraînent une baisse sévère de l’acuité visuelle.
E - Traitement des décollements vascularisés
de l’épithélium pigmentaire
:
Les résultats de la photocoagulation des décollements vascularisés de
l’épithélium pigmentaire, fondée sur l’angiographie à la fluorescéine, sont
contradictoires et décevants à long terme.
Les meilleurs résultats anatomiques
et fonctionnels sont observés lorsque la plage néovasculaire siège au
voisinage du DEP et semble se développer dans une encoche de ce DEP.
Néanmoins, ces résultats sont le plus souvent transitoires, et une flambée
évolutive survient presque inéluctablement.
L’utilisation de plus en plus courante de l’ICG, en permettant une localisation
plus précise des néovaisseaux, semble améliorer ces résultats.
Les
résultats d’une étude randomisée internationale actuellement en cours
permettront d’obtenir des données indiscutables à long terme.
F - Autres approches thérapeutiques
:
La gravité du pronostic fonctionnel et le nombre limité de cas accessibles à la photocoagulation suscitent d’intenses recherches sur de nouvelles approches
thérapeutiques ainsi que des espoirs nouveaux pour lesquels il faut cependant
attendre des confirmations cliniques et statistiques.
1- Photocoagulation sélective au laser sur l’épithélium pigmentaire
:
Elle pourrait constituer une amélioration nette puisqu’elle n’entraîne pas,
chez l’animal, de destruction des photorécepteurs.
Des études pilotes sont
actuellement en cours.
2- Photothérapie dynamique :
Elle constitue une approche thérapeutique originale et sélective.
Les photosensibilisateurs, parfois encapsulés dans des liposomes, injectés dans la
circulation sanguine, se fixent électivement sur les cellules endothéliales
néoformées.
En effet, les cellules endothéliales expriment au cours de leur
prolifération des récepteurs membranaires qui permettent l’accumulation
extracellulaire des dérivés de la benzoporphyrine.
L’irradiation avec une très
faible énergie par un laser à diode, dont le pic d’émission correspond
exactement au pic d’absorption de la benzoporphyrine, entraîne la mort de
ces cellules endothéliales par libération de radicaux libres.
Cette thérapeutique photodynamique entraîne une thrombose des
néovaisseaux sans dommage de la rétine sus-jacente.
Les premiers essais
cliniques ont permis d’observer une disparition de la diffusion à partir des néovaisseaux avec une conservation fonctionnelle.
La fréquente reperméabilisation ultérieure d’une portion de la membrane néovasculaire
nécessite des traitements itératifs qui ne semblent pas entraîner d’effet délétère.
L’analyse des résultats de l’étude randomisée actuellement en cours
permettra de préciser son efficacité sur la préservation fonctionnelle.
3- Chirurgie
:
L’exérèse chirurgicale des NVC visibles a pour but de minimiser la perte
d’acuité visuelle après photocoagulation directe et complète des néovaisseaux
rétrofovéaux.
Cette exérèse chirurgicale est néanmoins fonctionnellement
actuellement décevante dans la DMLA.
Les progrès de la chirurgie sousmaculaire
permettront probablement de pratiquer une exérèse plus focale en
limitant l’arrachement de l’épithélium pigmentaire, après une sélection
précise des patients.
4- Transplantation d’épithélium pigmentaire :
Des tentatives de transplantation d’épithélium pigmentaire associées ont été
effectuées il y a quelques années avec de l’épithélium pigmentaire adulte et
plus récemment avec de l’épithélium pigmentaire foetal.
Ces tentatives
n’ont pas été couronnées de succès fonctionnel car un oedème maculaire
cystoïde extrêmement marqué est apparu à leur décours.
Une transplantation
de photorécepteurs associée à l’épithélium pigmentaire pourrait
vraisemblablement mieux permettre la restauration d’une certaine acuité
visuelle dans la DMLA où les cônes centraux ont disparu.
5- Microphotodiodes :
Un autre espoir thérapeutique réside dans l’implantation de microphotodiodes
soit en sous-rétinien, soit sur la limitante interne.
Les rares tentatives
effectuées chez l’homme ont donné des résultats transitoires et ponctuels,
mais semblent encourageantes.
6- Médications antiangiogéniques :
Elles sont actuellement en cours d’expérimentation.
L’administration
systémique d’interféron á2a, dont l’efficacité in vitro et in vivo chez l’animal
était pourtant indubitable, n’a pas confirmé nos espoirs.
Son administration
in situ est actuellement en cours.
De même, l’interféron â et le thalidomide
sont actuellement testés pour leurs effects antiangiogéniques.
De nombreuses autres molécules sont en cours d’évaluation dans les
laboratoires de recherche, comme les anticorps dirigés contre les facteurs de
croissance, les oligonucléotides antisens et les inhibiteurs de la migration, de
la prolifération et de la différenciation des cellules endothéliales.
7- Radiothérapie :
Elle a été envisagée pour ses propriétés antiangiogéniques et antiinflammatoires.
Elle a été évaluée dans de nombreuses études pilotes.
Ces études pilotes laissent toutes entrevoir une action positive de la
radiothérapie.
Les résultats sont difficiles à interpréter car ils sont formulés de
façon subjective.
Le recul est habituellement faible, de 3 à 6 mois en
moyenne.
Les techniques de radiothérapie, mais aussi les critères d’inclusion
et d’évaluation clairs, doivent encore être précisés.
Des complications
iatrogènes commencent à être décrites.
De nombreuses études randomisées
sont actuellement en cours.
La DMLA présente un tableau clinique décrit et connu depuis de
nombreuses années. Ses précurseurs (ou considérés comme tels) pourraient n’être qu’un des aspects du vieillissement « normal ».
Il
semble actuellement important de tenter de préciser les modifications
qui interviennent pour transformer ces altérations banales en menaces
pour la vision centrale.
La forme atrophique de la DMLA ne peut actuellement ni être
prévenue, ni être traitée.
Seul un équipement par aides visuelles dans
les cas de baisse majeure d’acuité visuelle peut constituer une aide
efficace pour les malades.
L’espoir réside dans les transplantations
rétiniennes et l’implantation de microphotodiodes.
La forme néovasculaire de la maladie, dans son aspect typique de lacis
néovasculaire visible en angiographie à la fluorescéine, s’est avérée
accessible à la seule thérapeutique actuellement à notre disposition
ayant démontré son efficacité : la photocoagulation.
Seuls un
diagnostic précoce et un traitement immédiat permettent d’obtenir les
résultats les plus favorables.
De nombreuses alternatives thérapeutiques sont actuellement
évaluées.
Les résultats de la photothérapie dynamique seront connus
dans un proche avenir.
De nombreuses formes cliniques de la DMLA existent, pour lesquelles
les résultats de la photocoagulation fondée sur l'ICG ne sont pas
encore connus : NVO, DEP avec ou sans NVC.
Pour ces formes
complexes, les approches s’orientent vers une action focale et
sélective, soit sur l’épithélium pigmentaire par la photocoagulation
sélective, soit sur les cellules endothéliales néoformées par les agents
antiangiogéniques.
La photocoagulation ne constitue pas un traitement étiopathogénique
de la DMLA et ne semble pas influencer la survenue d’autres NVC,
comme en témoigne la fréquence des récidives.
Des traitements
complémentaires doivent donc être recherchés.
En fait, seule une meilleure connaissance de la physiopathogénie de
la DMLA, de son déterminisme génétique et des facteurs aggravants
environnementaux ou autres, pourra permettre d’envisager une
thérapeutique curative moins destructrice, et mieux encore d’obtenir
un traitement préventif.