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Endocrinologie
Alcoolisme
Cours d'endocrinologie
 


 

Teneur moyenne en alcool :

Le degré alcoolique (DA) d’une boisson correspond au volume en alcool (va) contenu dans l’ensemble du volume (V).

Il permet de calculer la quantité d’alcool pur en prenant en compte sa densité qui est de 0,8. À titre d’exemple, 1 L de vin à 13° contient 130 mL et 104 g d’alcool pur :

DA = va x 100 soit 13° = va      x 100
        V                      100 mL
soit va = 13 x 1 000 mL = 130 mL x 0,8 = 104 g.
                     100

La présentation traditionnelle des différentes boissons apporte approximativement la même quantité d’alcool pur : le type de verre est adapté à la boisson de telle sorte qu’il contient environ 10 g d’alcool pur.

Valeur énergétique du vin et de la bière :

L’apport énergétique des boissons alcoolisées dépend de leur teneur en alcool et de leur concentration en glucides : 1 g d’alcool (éthanol) = 7 kcal ; 1 g de glucides = 4 kcal.

Après oxydation, l’éthanol est utilisé à des fins énergétiques (thermogenèse en particulier) et de stockage.

Seule une faible partie est éliminée dans les urines et l’air expiré.

La valeur calorique réelle in vivo n’est pas connue mais est sûrement inférieure aux 7 kcal/g mesurées in vitro.

En France, l’apport énergétique des boissons alcoolisées représente en moyenne 9 % de la ration totale chez l’homme et 3 % chez la femme.

Cinétique de l’alcool :

L’alcool ingéré est absorbé sans modification et en totalité dans le tube digestif : 30 % dans l’estomac et 70 % dans la partie supérieure de l’intestin.

Il en résulte une augmentation rapide de la concentration d’alcool dans le sang atteignant son maximum en 60 à 90 min.

Le pic maximal d’alcoolémie (Cmax) et le délai de survenue (Tmax) dépendent de la teneur en alcool de la boisson et des modalités d’ingestion (vitesse, à jeun ou non, environnement alimentaire).

La cinétique de l’alcool est caractérisée par le pic maximal d’alcoolémie qui est le rapport entre la quantité d’alcool ingérée et l’espace de dilution qui, en l’occurrence, est presque identique au compartiment hydrique.

La diffusion dépend du flux sanguin.

Elle est rapide dans le poumon, le cerveau, le rein et plus lente dans les muscles.

La décroissance de l’alcoolémie est d’environ 0,1 g/L/h. Ainsi, un homme de 70 kg peut éliminer environ 100 g d’alcool par 24 h.

Le pic maximal d’alcoolémie est alors plus faible mais la présence d’alcool dans le sang plus prolongée.

Les boissons à faible teneur en alcool ont une absorption ralentie lorsqu’elles sont associées à un repas dans la mesure où la vitesse du passage de l’alcool vers le sang dépend de la vitesse d’évacuation gastrique.

La consommation de certains glucides

– notamment le fructose qui régénère plus rapidement la nicotinamide-adéninedinucléotide (NAD) nécessaire à l’action de l’alcool deshydrogénase

– réduit le pic maximal d’alcoolémie par une modification du métabolisme de l’alcool.

Métabolisme :

La cinétique de l’alcool dépend, pour une bonne part, de son métabolisme.

En effet, l’alcool ne peut être stocké.

Le site principal du métabolisme de l’alcool est hépatique (90 à 95 %).

La voie principale est l’oxydation de l’alcool en acétaldéhyde par l’alcool deshydrogénase.

Cette enzyme dont le cofacteur est le nicotinamide-adéninedinucléotide (NAD+) est surtout présente dans le foie.

Cette oxydation libère de l’énergie qui peut être stockée sous forme d’adénosine triphosphate (ATP) et entraîne la production de NADH+H+ qui limite la poursuite de la dégradation par inhibition enzymatique.

La voie du système microsomal d’oxydation de l’alcool (MEOS) située dans le réticulum endoplasmique lisse intervient pour une alcoolémie supérieure à 0,3 g/L.

L’énergie produite ne peut être stockée sous forme d’ATP et est dissipée sous forme de chaleur.

L’oxydation de l’alcool par la voie catalasique est une 3e solution très accessoire.

Cette enzyme ubiquitaire est une aldéhyde oxydase dont l’action nécessite la présence d’H2O2 (peroxyde d’hydrogène).

L’acétaldéhyde est le produit final de ces réactions, quelle que soit la voix d’oxydation de l’alcool.

Ce composé très toxique pour l’organisme est rapidement métabolisé en acétate par une acétylaldéhyde deshydrogénase en présence de NAD.

L’inhibition de cette enzyme par diverses molécules, dont le disulfirame (Espéral) administré dans le cadre des cures de désintoxication alcoolique, est à l’origine d’un effet antabuse.

L’acétate est catabolysé en acétyl-CoA (coenzyme A) sous l’influence d’une acétate thiokinase en présence d’ATP.

Il entre dans le cycle de Krebs pour former de l’acéto-acétate ou est utilisé pour la synthèse des lipides.

La vitesse de l’oxydation de l’alcool est peu accrue en cas de consommation chronique de boissons alcoolisées.

La cinétique de l’alcool dépend donc principalement de son métabolisme ; l’élimination par les urines, la respiration ou la sudation ne représentant que 5 à 10 % de l’alcool ingéré.

Le pic maximal d’alcoolémie étant atteint, l’alcoolémie décroît en peu de temps.

La première phase de décroissance rapide est fonction du niveau de l’alcoolémie maximale qui correspond à l’action de l’alcool deshydrogénase lorsqu’il est saturé.

La concentration sanguine d’alcool décroît d’environ 0,15 g/L/h avec élimination de 7 g d’alcool/h.

Cette décroissance rapide est suivie d’une décroissance exponentielle lorsque l’alcoolémie est inférieure à 0,30g/L ce qui correspond au fonctionnement de l’alcool deshydrogénase au-dessous de son seuil de saturation.

Le système microsomial d’oxydation de l’alcool et le système catalase n’interviennent plus à ce stade.

Épidémiologie :

• En France, la consommation d’alcool pur par an et par habitant décroît rapidement depuis 1970. Estimée à 11,1 L/an, elle place la France au troisième rang européen (la tendance est inverse dans la plupart des autres pays européens).

Il existe d’importantes disparités de consommation régionales et individuelles.

Le vin est largement dominant (54 % de l’alcool consommé contre 27 % pour la bière et 19 % pour les alcools forts).

La bière est surtout consommée dans le Nord et l’Est de la France.

La consommation n’est pas figée.

Ainsi, les vins de table sont peu à peu délaissés au profit de vins de qualité d’appellation d’origine contrôlée (AOC) ou de qualité supérieure.

• Les modes de consommation sont variables.

Les abstinents totaux constituent une petite minorité chez les hommes.

La consommation coutumière est dominante.

Les hommes consomment en moyenne 1,9 verre d’une boisson alcoolisée par jour et les femmes 0,7 verre mais 30 % des hommes et 6 % des femmes boivent 2 verres de vin ou plus par jour.

Le pic de consommation se situe vers la cinquantaine.

Chez les adolescents, la consommation est de plus en plus précoce et s’effectue sur un mode discontinu par accès, avec excès : 20 % des garçons et 5 % des filles de 18 ans ont présenté des ivresses multiples dans l’année. Les frontières entre la consommation culturelle et conviviale, sans danger, et la consommation excessive ou inadaptée, posant d’importants problèmes de santé publique, sont difficiles à tracer.

L’usage inadapté de l’alcool concerne 4 millions de personnes en France : 2,5 millions sont à risque ou « menacées » bien qu’elles soient à même de contrôler leur consommation alors que 1,5 million ont perdu cette liberté parce qu’elles sont alcoolodépendantes.

Une enquête récente situe à 20 % la prévalence de la consommation excessive d’alcool parmi les consultants de médecine générale et à 15-25 % en milieu hospitalier.

En 1994, les décès imputables à une consommation excessive étaient de plus de 30 000 dont 23 400 pour « alcoolisme chronique ».

Maladies liées à la consommation excessive d’alcool : données épidémiologiques

L’alcoolisme est considéré comme une maladie dont la prise en charge thérapeutique, indispensable, a pour objectif de prévenir les problèmes sociaux (familiaux et professionnels) et les complications pathologiques à l’origine d’une mortalité notable estimée à 20 % chez les hommes de 35 à 64 ans.

Les conséquences économiques sont considérables (incapacité, traitement des complications, réparation des conséquences, mortalité) et nettement supérieures au coût de la prise en charge (ratio coût-avantages très favorable).

L’expression pathologique est contrastée.

Il convient de distinguer les conséquences d’une alcoolisation aiguë à l’origine de troubles du comportement, avec dangerosité immédiate mais transitoire, et celles d’une imprégnation chronique responsable de complications d’installation progressive et insidieuse souvent irréversibles évoluant, parfois, pour leur propre compte.

Le seuil de la consommation acceptable préservant de tout trouble est difficile à définir en dehors du cadre légal qui vise surtout à prévenir toutes les conséquences aiguës.

Il existe une grande variabilité individuelle de la tolérance vis-à-vis des répercussions pathologiques chroniques.

On estime qu’une consommation quotidienne régulière supérieure à 35 g d’alcool chez l’homme et 25 g chez la femme expose au risque de cirrhose.

Paradoxalement, les résultats des grandes études de population ont mis en évidence un effet bénéfique de la consommation régulière mais très modérée de boissons alcoolisées (1 à 2 verres/j).

Ces résultats, favorables, longtemps controversés mais confirmés par plusieurs études épidémiologiques, mettent en exergue la diminution du risque relatif de la morbi-mortalité cardiovasculaire chez les consommateurs par rapport aux abstinents, selon une courbe en J.

Toutefois, ce bénéfice est limité en-deça de la consommation quotidienne de 3 verres d’une boisson alcoolisée ; au-delà la mortalité globale s’élève en raison d’une forte élévation de la mortalité par cancer, par accident, meurtre et suicide.

La protection cardiovasculaire observée avec le vin et la bière semble due à un effet de l’éthanol qui s’exerce par l’augmentation de la concentration du cholestérol HDL et par un effet antithrombotique.

L’effet antioxydant des polyphénols, contenus en grande quantité dans le vin rouge, accentue le potentiel de protection cardiovasculaire.

Contrairement à ce qui a été avancé, la faible mortalité coronaire observée en France

– à consommation de graisse saturée et à cholestérolémie égales

– n’est pas seulement le fait d’une consommation régulière de vin rouge.

Celle-ci ne fait que contribuer au fameux French paradox.

Mortalité liée à la consommation excessive de boissons alcoolisées :

Cirrhose :

La part de la cirrhose dans la mortalité générale atteint un maximum à 45-55 ans, quel que soit le sexe.

Elle est alors responsable de 6 % des décès masculins et de 7 % des décès féminins.

La fréquence maximale de décès est atteinte à 70 ans chez l’homme (75/100 000) et à 60 ans chez la femme (26/100 000).

Les courbes de la cirrhose en fonction de l’âge ressemblent à celles de l’alcoolisme.

Cancers des voies aérodigestives supérieures :

Chez l’homme, ces cancers sont la 3e cause de mortalité prématurée avant 65 ans, après le cancer du poumon et le suicide.

La surmortalité est maximale entre 35 et 75 ans et l’incidence dépasse 120/100 000 après 55 ans.

Chez les femmes, ces cancers sont beaucoup plus rares (10 à 20/100 000).

Ils sont clairement liés à la consommation conjointe de tabac et d’alcool avec un risque relatif de 120 par rapport aux abstinents « tabac-alcool ».

Dépendance et psychose alcooliques :

Les décès par alcoolisme sont maximaux vers 60 ans (20/100 000 chez les hommes et 4/100 000 chez les femmes).

Mortalité par alcool :

La mortalité liée à la consommation excessive d’alcool dépend du sexe, du statut matrimonial et du statut socioprofessionnel.

Au cours des dernières années, on a pu observer une nette diminution du taux de mortalité liée à l’imprégnation éthylique chronique.

Mais il persiste d’importantes disparités régionales de la mortalité.

Il existe un croissant géographique de surmortalité allant de l’Ouest (Bretagne) à l’Est (Alsace) en passant par le Nord (Pas-de-Calais) qui contraste avec une zone de sous-mortalité dans la moitié Sud de la France (à l’exception de l’Auvergne).

Chez les hommes, le rapport entre le Nord et le Sud de la France est de 3 et chez les femmes, il est de 4.

Hospitalisation pour alcoolisme :

La proportion de patients hospitalisés présentant un risque alcoolique est estimée à 12,6 %.

Il s’agit d’une population aux trois quarts masculine, âgée pour moitié de 40 à 64 ans.

Le coût annuel de leur hospitalisation est de 6,4 milliards de francs (1992).

La moitié des hospitalisations se fait en court séjour.

Le secteur psychiatrique regroupe 22 % des patients.

L’hospitalisation est due à des troubles mentaux (29 %, + 5 % par rapport aux patients non alcooliques), à des cancers ( 12 %, + 5 %), des maladies cardiovasculaires (12 %), des traumatismes (8 %) alors que les affections hépato-digestives ne représentent plus que 5 %.

Dépistage :

Le dépistage a pour objectif de repérer les malades de l’alcool le plus tôt possible

– avant l’installation d’une dépendance sévère et de complications

– afin de leur faire prendre conscience de leur problème, de les informer des risques d’une consommation excessive et de les aider à modifier leur comportement.

Le dépistage doit être effectué par le médecin généraliste, en médecine du travail ou lors d’un examen de santé.

Interrogatoire et examen :

La consultation est le moment privilégié du dépistage.

L’entretien, capital, vise à quantifier la consommation alcoolique dans le cadre d’un interrogatoire alimentaire.

Il permet de distinguer les buveurs occasionnels des buveurs réguliers.

En cas de doute, l’interrogatoire s’attache à mettre en évidence des troubles fonctionnels compatibles avec une consommation excessive.

Certains symptômes mettent en alerte : modification du caractère avec irritabilité et agressivité, difficulté de concentration, troubles du sommeil, troubles sexuels, perte d’appétit plus ou moins élective, crampes nocturnes, épigastralgie, pituite, diarrhée motrice matinale, fréquence des accidents et difficultés relationnelles.

Examen physique :

Il est souvent probant au stade de l’inspection : varicosité faciale, injection conjonctivale, trémulation des extrémités et de la langue, langue saburrale, hypersudation, haleine évocatrice, parotidomégalie, tachycardie, hypertension systolique et, parfois, hépatomégalie.

L’intégration de ces signes, dont aucun n’est vraiment spécifique d’une consommation excessive chronique, conforte le bien-fondé d’une démarche ciblée sur la problématique de l’alcool avec recherche de marqueurs biologiques.

Des questionnaires standardisés aident le repérage (exemple CAGE/DETA).

Ils doivent être intégrés dans l’entretien clinique et peuvent contribuer à distinguer les consommateurs excessifs des patients alcoolodépendants.

Biologie :

Les marqueurs biologiques de base sont : le volume globulaire moyen (VGM) et la gamma-glutamyl transpeptidase (γGT).

Ils permettent de confirmer une alcoolisation chronique excessive mais ne peuvent prétendre au diagnostic d’alcoolodépendance.

L’augmentation de la gamma-glutamyl transpeptidase est la conséquence d’une induction enzymatique par l’alcool qui survient après plus d’une semaine de consommation excessive.

Sa sensibilité n’est que de 50 à 70 % et sa spécificité de 60 %.

L’arrêt de la prise d’alcool entraîne une diminution rapide et probante de moitié tous les 15 jours.

L’augmentation du volume globulaire moyen au-delà de 95 μm3 survient après 2 mois.

Sa spécificité est élevée (90 %) mais sa sensibilité est médiocre (50%).

Sa décroissance après l’arrêt de l’alcool est lente.

Au total, plus de 85 % des consommateurs excessifs chroniques peuvent révéler l’un ou l’autre de ces 2 marqueurs qui gagnent à être prescrits ensemble.

L’élévation de l’acide urique, des triglycérides et des transaminases (en cas de stéatose) sont d’autres marqueurs biologiques quelque peu discrédités par leur faible valeur prédictive.

La transferrine déficiente en carbo-hydrate a une sensibilité de l’ordre de 80 % et une spécificité de 70 %.

Il s’agit d’un marqueur de référence à réserver aux cas litigieux ; son élévation permet de rattacher une élévation de la gammaglutamyl transpeptidase inexpliquée à une consommation excessive.

Ce dosage est coûteux et encore peu disponible.

Ces marqueurs permettant de confirmer une suspicion de consommation excessive d’alcool ne doivent en aucun cas se substituer à l’entretien qu’ils complètent.

Ils permettent d’amorcer un dialogue, d’assurer un suivi de sevrage et de repérer les consommateurs à risque.

Il reste alors à établir les signes de dépendance et à rechercher les complications somatiques psychologiques et sociales liées à cette consommation excessive.

Aspects médico-légaux :

Les mesures relatives à la lutte contre l’alcoolisme sont très nombreuses.

Seules seront indiquées les principales dispositions.

Seuils :

Le rôle joué par l’imprégnation alcoolique des conducteurs dans la mortalité routière a inspiré des dispositions réglementaires strictes visant à réprimer la conduite sous l’influence de l’alcool. Des contrôles préventifs en l’absence d’accident ou d’infraction ont été institués en 1978 dans un but de dissuasion.

Les contrôles se font dans l’air expiré (éthylotest) et sont confirmés par une mesure de l’alcoolémie en cas de positivité.

La loi du 29 août 1995 stipule que « la conduite de tout véhicule même en l’absence de tout signe d’ivresse manifeste » est un délit lorsque l’alcoolémie est supérieure ou égale à 0,50 g/L ou lorsque la concentration d’alcool pur dans l’air expiré est supérieure ou égale à 0,25 g/L.

Circonstances :

La lutte contre l’alcool au volant inspire le dispositif réglementaire national mais les circonstances de contrôle de l’imprégnation éthylique ne se limitent pas aux situations d’accident de la circulation ou d’infraction au code de la route.

Elle est obligatoire en cas de crime, délit ou accident ayant entraîné un décès et peut être effectuée à l’initiative des agents de police administratifs ou judiciaires sur le responsable et la victime.

Le refus du contrôle est passible d’emprisonnement (1 an) et d’une amende de 25 000 F.

Modalités du contrôle :

• Alcootest : effectué à la demande d’un représentant de l’autorité publique, il a pour but de dépister une imprégnation éthylique.

Négatif, il dispense de la mesure quantitative de l’alcool dans l’air expiré ou dans le sang mais ne constitue pas un préalable à ces mesures.

• Éthylotest : il permet la mesure de la concentration d’alcool dans l’air expiré à l’aide d’un appareil homologué.

Le seuil légal est inférieur à 0,25 g/L.

Une confirmation par mesure de l’alcoolémie est souhaitable.

• Alcoolémie : la prise de sang (et l’examen médical préalable) pour la mesure de l’alcoolémie est effectuée par un médecin requis à cet effet au maximum dans les 6 h suivant une infraction ou un accident.

Les résultats sont consignés sur une fiche médicale ad hoc remise à l’autorité requérante.

Le nécessaire de prise de sang est mis à la disposition du médecin par l’autorité

– officier ou agent de police administratif ou judiciaire

– qui assiste au prélèvement sanguin.

Le sang est réparti en 2 flacons étiquetés et scellés.

Le 1er échantillon est adressé pour dosage à un biologiste expert.

Le 2e échantillon permet une éventuelle analyse de contrôle pratiquée par un autre biologiste expert.

Des formulaires comportant 3 fiches (A, B et C) encadrent ce contrôle.

La fiche A, remplie par l’autorité requérante, permet une description du comportement ; la fiche B, remplie par le médecin, concerne l’examen clinique médical.

Le résultat du dosage d’alcoolémie est consigné sur la fiche C.

Il appartient au médecin expert d’établir un rapport final sur la base des fiches A, B et C et d’adresser ses conclusions au procureur.

Une analyse de contrôle peut être effectuée dans les 5 j à la demande des magistrats.

Conséquences de la mise en évidence d’une imprégnation alcoolique documentée :

Si l’on constate une conduite en état d’imprégnation, le véhicule est immobilisé en l’absence d’un autre conducteur.

Un retrait de 3 points du permis de conduire ainsi qu’une amende pouvant aller jusqu’à 5 000 F sont infligés.

Principales dispositions législatives :

• Comportement dangereux : une mise sous contrôle de l’autorité sanitaire (DDAS) est prévue par la loi du 15 avril 1954 qui considère l’alcoolique comme un malade.

La loi du 27 juin 1990 régit les hospitalisations sans le consentement du malade.

L’hospitalisation d’office ordonnée par les autorités est applicable aux personnes « dont les troubles mentaux compromettent l’ordre public ou la sûreté des personnes ».

L’arrêté d’hospitalisation d’office doit être motivé et circonstancié par l’existence de troubles mentaux attestés par un certificat médical rédigé par un psychiatre.

L’hospitalisation sur demande d’un tiers est faite à la demande de l’entourage moyennant 2 certificats médicaux attestant que « l’état de santé rend impossible le consentement et impose des soins immédiats assortis d’une surveillance constante en milieu hospitalier ».

• Répression de l’ivresse : l’ivresse publique constitue une infraction passible de peines d’emprisonnement et d’amendes.

Les mesures réglementaires imposent de présenter l’impétrant à un médecin aux fins d’examen médical. Un certificat de non-hospitalisation est délivré si l’hospitalisation n’est pas jugée nécessaire.

La personne est alors maintenue en chambre de sûreté jusqu’à complète récupération d’un état normal.

• Protection des mineurs : plusieurs textes législatifs protègent les mineurs contre l’alcool tels que : entrée des mineurs dans les débits de boisson, nature des consommations, zones protégées autour des établissements scolaires, interdiction de publicité dirigée vers les jeunes.

• Publicité : la loi du 10 janvier 1991 dite loi Évin fixe les conditions de la publicité pour les boissons alcoolisées selon le principe que le message publicitaire doit se limiter à quelques indications sur le degré alcoolique, l’origine et la dénomination, assortis d’une mention avertissant du danger d’abuser de l’alcool.

Plus récemment, dans les mesures définissant un cadre légal à l’évolution de la politique de lutte contre les drogues, des mesures concernant l’alcool ont été incluses.

• Alcoolisme et travail : le code du travail interdit l’introduction de boissons alcoolisées fortes sur le lieu de travail et l’employeur a l’obligation de mettre à disposition des boissons non alcoolisées et de fournir gratuitement de l’eau.

En cas de suspicion d’imprégnation alcoolique sur le lieu de travail, le médecin du travail (ou éventuellement un médecin libéral) pratique un examen médical, propose la réalisation d’un alcootest dont le résultat ne doit pas être divulgué et préconise des mesures visant à supprimer le risque immédiat (repos à l’infirmerie, retour à domicile avec accompagnement, hospitalisation) ou différé (cure de sevrage, suivi médical, changement de poste de travail).

Structures de prise en charge :

Le sevrage thérapeutique s’impose chaque fois qu’il y a alcoolodépendance.

Il s’intègre dans une stratégie globale de soins visant à traiter les symptômes de dépendance physique et à prévenir les complications induites par l’arrêt brutal de la consommation d’alcool.

Un suivi thérapeutique prolongé est nécessaire en ambulatoire ou en institution.

Tout doit être mis en oeuvre pour transformer la démarche de la prise de conscience de l’imprégnation alcoolique et du sevrage en une expérience positive et valorisante sur le plan personnel, familial et professionnel.

Diverses structures de prise en charge peuvent aider à la réalisation de ces objectifs.

Médecin généraliste :

Son action est déterminante pour le repérage et le diagnostic de l’alcoolisme.

Il lui est possible d’initier et de suivre le sevrage si sa disponibilité est suffisante.

Il peut aussi orienter le patient vers d’autres structures.

Centre de cure ambulatoire en alcoologie (CCAA) :

Anciennement dénommée centre d’hygiène alimentaire, cette structure a un rôle d’accueil, de dépistage, de prévention et de traitement et d’aide aux buveurs excessifs ou alcoolodépendants.

Son accès est gratuit.

Elle comporte une équipe médicale, paramédicale et sociale. Son recrutement est assuré par les médecins généralistes et du travail, les centres hospitaliers et les services de la DDAS en cas d’alcoolémie contrôlée supérieure à 0,5 g/L.

Hospitalisation :

Elle permet de soustraire le patient à son environnement et garantit la réalité du sevrage tout en permettant le bilan et le traitement d’une affection associée.

Elle s’impose en cas de syndrome de sevrage sévère.

Limitée dans le temps, cette hospitalisation qui correspond à la traditionnelle « cure de désintoxication » n’a de sens que s’il existe un suivi post-hospitalisation par le médecin traitant, le centre de cure ambulatoire en alcoologie, un mouvement d’anciens buveurs ou un centre de post-cure.

Centres de cure :

Les établissements spécialisés dans la prise en charge de la dépendance alcoolique réalisent un sevrage en une semaine suivi d’une préparation à une vie sans alcool pendant 3 semaines et sont destinés aux malades fragiles.

Centres de post-cure (long séjour) :

Ils interviennent après la phase de sevrage pour la consolider par un suivi de 1 à 3 mois.

L’admission ne devrait s’y faire que sur la base du volontariat assortie d’une prescription médicale pour permettre la prise en charge du séjour par l’assurance médicale.

Un suivi médical et psychologique et des activités de réhabilitation y sont proposés.

Associations d’anciens malades alcooliques :

Elles ont pour but de faciliter des relations amicales sans risque de consommation d’alcool, de fournir un lieu où l’on peut parler du problème d’alcool avec des personnes qui le comprennent et présenter des exemples de vie sans alcool.

Elle se rapprochent d’une thérapie de groupe, permettent de mieux prendre conscience de la problématique de l’alcool et de conforter l’abstinence selon qu’elle s’adresse à des buveurs dépendants ou à des buveurs sevrés.

Les plus connues sont les Alcooliques anonymes (AA), la Croix Bleue, Santé et Famille, la Croix d’Or.

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