L’expression du message d’un gène est dépendante de celle des autres gènes et aussi
de l’environnement.
L’expression d’un gène s’inscrit dans un ensemble d’opérations
qui assurent le cycle vital d’un organisme, embryogenèse et croissance, comportement
alimentaire et reproductif…
L’expression de la plupart des gènes est donc régulée afin d’être intégrée dans une
expression concertée de l’ensemble des messages constituant le génome d’un organisme.
Cette régulation est une réponse par activation ou répression de l’expression
du gène, en fonction non seulement de l’expression d’autres gènes mais aussi, dans
certains cas, du milieu puisque des organismes génétiquement identiques peuvent
présenter des phénotypes très différents pour certains de leurs traits ou de leurs
propriétés.
Pour reprendre la métaphore de la symphonie de Beethoven, il serait surprenant
qu’une même partition (un même message) soit traduite de la même façon par des
orchestres différents, voire par le même orchestre, mais à des moments différents.
4- La dominance et la récessivité
:
Lorsque deux souches pures parentales sont croisées entre elles et que le descendant
F1 (appelé hybride chez Mendel) présente un des deux phénotypes parentaux,
on énonce que ce phénotype est dominant (pourpre dans l’exemple) et que l’autre
phénotype (blanc) est récessif.
Un test de dominance consiste à croiser, entre elles,
deux souches pures afin d’observer le phénotype de la F1 hétérozygote pour statuer
sur la dominance d’un des deux phénotype parentaux ou sur leur codominance.
Remarque
:
Il est très important de comprendre que la dominance est une
propriété du phénotype et non de l’allèle.
Le fait de définir des allèles dominants
ou des allèles récessifs est une dérive sémantique que s’autorisent les
généticiens entre eux, mais qui est source d’une confusion conceptuelle quand
on maîtrise encore imparfaitement la génétique.
On peut éventuellement dire qu’un allèle a un effet dominant sur le phénotype
vis-à-vis de l’effet d’un autre allèle du même gène; comme de nombreux
exercices l’illustreront, un allèle A1 peut avoir un effet dominant vis-à-vis
d’un allèle A2 pour un premier phénotype, alors qu’il a un effet récessif vis-àvis
d’un autre allèle A3 pour le même phénotype ou qu’il a un effet récessif
vis-à-vis de l’allèle A2 pour un autre phénotype (voir interprétation en 5.5).
Le
test de la ségrégation 2/2 par test Cross :
La ségrégation 2/2 d’un couple d’allèles à la méiose peut être directement observée
dans la descendance d’un test cross, croisement F1 × parent récessif (tabl. 2.1), alors
qu’elle n’est qu’une déduction indirecte des fréquences phénotypiques de la F2 dans
un croisement F1 × F1 (tabl. 2.2).
En effet, le parent récessif d’un test cross ne donne qu’un seul type de gamètes, ce
qui permet de tester directement le contenu génétique des gamètes issus de la méiose
du F1 par l’observation des phénotypes F2.
Si le phénotype F2 est dominant, c’est
que le gamète F1 apportait un allèle à effet dominant, si le phénotype F2 est de type
récessif, c’est que le gamète F1 apportait un allèle à effet récessif.
Chacun de ces
deux phénotypes, dominant et récessif, sont équifréquents si la méiose implique un
seul couple d’allèles, donnant deux types de gamètes équifréquents.
Tableau 2.1 Ségrégation 2/2 par le
test Cross
Parent pur A//A de
phénotype [A] x Parent pur a//a de phénotype [a]
F1 hétérozygote A//a
croisé avec un parent a//a
La ségrégation 2/2
pour un seul couple d'allèles à la méiose donne deux
types de gamètes chez le seul parent F1, le parent pur
ne donne qu'un seul type de gamètes
A (1/2)
a (1/2)
a (100
%)
A//A
a//a
Fréquences des phénotypes F2
1/2 de [A] + 1/2 de [a]
Tableau 2.2 Ségrégation 2/2 par
croisement entre F1
Parent pur A//A de
phénotype [A] x Parent pur a//a de phénotype [a]
F1 hétérozygotes A//a
croisés entre eux
La ségrégation 2/2 pour un
seul couple d'allèles à la méiose chez F1 donne deux
types de gamètes chez les deux parents