Elle n’a pratiquement plus d’indication, sauf pour la recherche de
corps étrangers.
Les aspects du larynx de face et de profil doivent cependant rester
familiers, car ils sont visibles en limite de film lors de l’étude des
structures de voisinage (rachis cervical, thorax), et utilisés en TDM
pour sélectionner et orienter les coupes.
Les clichés sont effectués sur des cassettes monoécran à grain fin
avec film monocouche, sans grille, avec un foyer fin éloigné à 1,50 m.
Un kilovoltage élevé (100 à 120 kV), autorisé par le bon contraste
naturel, permet un temps de pose très bref.
B - ÉCHOGRAPHIE
:
Très utile chez l’enfant, son intérêt est restreint chez l’adulte par la
calcification et l’ossification des cartilages laryngés, réduisant les
fenêtres acoustiques aux membranes thyrohyoïdienne et
cricothyroïdienne.
Elle peut être utilisée pour l’étude des aires
ganglionnaires cervicales superficielles.
Elle est effectuée avec une sonde de haute fréquence.
C - TECHNIQUES PERMETTANT
UNE ÉTUDE DYNAMIQUE DU LARYNX
:
1- Scopie télévisée
:
Les différentes épreuves dynamiques, et notamment la phonation et
la déglutition, sont aisément observées en scopie télévisée.
Elles
peuvent faire l’objet d’un enregistrement magnétoscopique ou radiocinématographique.
2- Laryngographie par soustraction digitalisée
:
Elle a été proposée par Brown et al : 18 à 24 images digitalisées
sont acquises au cours d’une séquence respiration calme-phonationrespiration
calme.
Les images en respiration lente sont utilisées
comme masque de soustraction.
La course des cordes vocales
pendant la phonation apparaît après soustraction en noir ou en
blanc, selon la polarité de l’image.
Cette technique permet de mieux
apprécier l’importance et la symétrie du déplacement des cordes
vocales entre l’abduction et l’adduction, de même que le déplacement concomitant des structures sus-jacentes.
La
soustraction entre deux clichés en phonation souligne le bord des
cordes vocales, témoignant de leur vibration au cours de la
phonation.
3- Rayons X pulsés couplés à une étude électrolaryngographique
:
Cette technique a été proposée par Noscoe pour étudier la
vibration des cordes vocales lors des différentes phases du cycle
phonatoire.
4- Ciné CT
:
Ell étudie la filière aérique extrathoracique au cours du cycle
respiratoire par ciné CT.
Il dispose d’un appareil lui permettant un
temps d’acquisition des données de 50 ms par coupe, avec un
intervalle de 9 ms entre chaque coupe d’une série.
Il obtient ainsi
huit coupes sur un même niveau, lui permettant de couvrir au
moins un cycle respiratoire.
Cette technique est surtout intéressante
pour l’étude des troubles respiratoires sans cause organique
évidente.
5- Scintigraphie au 18fluorodésoxyglucose (FDG)
:
La scintigraphie au 18FDG n’est pas assez précise actuellement pour
l’étude anatomique, mais l’intensité de la fixation serait intéressante
pour distinguer entre séquelles et récidive dans les aspects postthérapeutiques.
Radioanatomie
:
Nous insisterons surtout sur l’utilisation de l’aspect des structures ostéocartilagineuses comme moyen de reconnaissance du niveau de
coupe en TDM.
En IRM, où elles se distinguent plus difficilement, la
répartition des plans graisseux et musculaires, ainsi que la forme de
la lumière laryngée, prennent plus d’importance pour la
reconnaissance du niveau de coupe.
En TDM, l’aspect des cartilages dépend de leur stade d’évolution
vers l’ossification.
Les cartilages hyalins sont fins.
Chez l’adulte, leur
calcification est pratiquement toujours ébauchée et, en fonction de
son degré, leur densité peut être à peine plus élevée que celle des
muscles, jusqu’à aussi élevée que celle des corticales osseuses.
Lorsque l’ossification s’ébauche, les cartilages s’épaississent et
évoluent vers un aspect d’os normal, avec corticale périphérique
dense et médullaire centrale graisseuse.
Cette ossification s’étend à
partir de centres, et progresse selon des directions préférentielles.
À
la jonction entre fronts d’ossification et cartilage, il y a des variations
marquées d’épaisseur et souvent des aspects très hétérogènes.
En IRM, le cartilage hyalin a le même aspect qu’ailleurs, comme
dans les cartilages articulaires et les tumeurs cartilagineuses, avec
un signal élevé en T2 du fait de la richesse en eau, liée aux protéoglycans.
Le signal en T1 est un peu plus faible que celui
de la graisse.
Avec la calcification, le signal des cartilages
s’affaiblit, devenant proche de celui des muscles, ce qui rend leur
délimitation difficile.
Lorsqu’ils s’ossifient, leur corticale externe, de
signal très faible, reste difficile à distinguer des muscles soushyoïdiens,
mais la corticale interne est bien silhouettée par le signal
intense de la graisse de l’espace paralaryngé et de leur médullaire.
Le signal de cette médullaire graisseuse peut être abaissé par des
amas de moelle hématopoïétique et des travées d’os lamellaire.
Dans les parties molles au contraire, le contraste est meilleur en IRM
qu’en TDM, la graisse ayant un signal élevé et les muscles un signal
faible.
La muqueuse ne se distingue qu’après injection en TDM, du fait de
sa prise de contraste, alors qu’en IRM son signal relativement élevé
en T2 permet de l’individualiser spontanément (mais la muqueuse
saine reste le plus souvent difficile à délimiter des tumeurs
développées à ses dépens, aussi bien en TDM qu’en IRM).
En T1,
son signal est intermédiaire entre ceux de la graisse et des
muscles.
A - VUES AXIALES
:
1- Structures ostéocartilagineuses
:
En haut, l’os hyoïde a une forme caractéristique, en fer à cheval à
concavité postérieure.
En avant, une ou deux coupes sont dépourvues de cartilage, en
dessous de l’os hyoïde.
Cette coupe passe par la partie haute de la
loge HTE (dont la limite antérieure ou membrane hyothyroïdienne
ne se distingue pas des muscles sous-hyoïdiens au contact),
l’épiglotte et les plis aryépiglottiques.
Ensuite, les lames thyroïdiennes deviennent visibles. Trois niveaux
sont alors à distinguer.
En haut, la partie antérieure des lames est
séparée par l’incisure.
Ces coupes concernent la loge préépiglottique
et la partie moyenne du vestibule laryngé.
En dessous
de l’incisure, l’angle d’union antérieur est aigu en haut à l’étage
vestibulaire, plus arrondi en bas à l’étage glottique.
À la partie supérieure de la sous-glotte, dans l’intervalle de la
membrane cricothyroïdienne, il n’y a pas de cartilage en avant.
La
limite antérieure est la ligne dense à concavité postérieure du cône
élastique tapissé par la muqueuse.
À la partie inférieure de la sous-glotte, l’arc du cricoïde est visible
entièrement sur une coupe ou deux.
À la partie postérieure du larynx, ce sont les aryténoïdes et la lame cricoïdienne qui servent de référence.
Les aryténoïdes sont prolongés en haut par les cartilages corniculés,
dont ils ne se distinguent pas en TDM.
En haut, ils sont
punctiformes en regard de l’extrémité des plis aryépiglottiques.
En
dessous, ils sont aplatis, formant deux lignes denses transversales
au niveau des fossettes oblongues, donc des plis vestibulaires.
La
base triangulaire marque la limite entre les insertions des plis
vestibulaires et vocaux, souvent intriquées dans cette zone.
En
dehors, les apophyses musculaires doivent être distantes des lames
thyroïdiennes de 1 à 3mmselon Mafee et de 2 mm au maximum
selon Shulman.
En fait, cette mesure n’est valable qu’en
respiration, puisque les aryténoïdes subissent un déplacement
médial physiologique lors de la phonation et de l’apnée type
Valsalva.
Il est surtout important qu’il ne s’interpose pas de
densification tissulaire dans cet espace.
En dessous, les apophyses
vocales sont visibles, à condition d’utiliser une fenêtre adaptée, sous
forme de deux petits triangles à pointe effilée antérieure ou antéromédiale.
Le sommet de la lame cricoïdienne est visible dans le même plan
que la base triangulaire des aryténoïdes, et marque donc également
le début de l’étage glottique.
Sur toute la hauteur de cet étage, la
partie supérieure de la lame cricoïdienne et la partie inférieure des
aryténoïdes coexistent.
La surface cricoïdienne délimitée par cette
partie des aryténoïdes correspond à la commissure postérieure.
En dessous, le reste de la lame cricoïdienne limite en arrière toute la
hauteur de la sous-glotte.
La conjonction des repères antérieurs et postérieurs permet de
vérifier la bonne orientation des coupes selon le plan vocal.
Le bord inférieur de la crête médiane du thyroïde et la fin des
apophyses vocales marquent le passage dans la sous-glotte.
2- Parties molles
:
Les plans graisseux sont abondants à l’étage sus-glottique, réduits à
un fin liseré à l’étage glottique, et absents en sous-glottique.
En
revanche, les muscles intrinsèques sont très fins en sus-glottique,
alors que les muscles vocaux plus épais occupent pratiquement
toute la largeur des plis vocaux.
3- Lumière laryngée
:
Il existe une grande variabilité de l’aspect des structures laryngées,
qui personnalise la voix.
Elle est particulièrement marquée à l’étage
vestibulaire.
Ces variations se voient d’un sujet à l’autre, mais aussi
chez un même sujet d’un moment à l’autre, en fonction de la phase
physiologique.
On ne peut donc décrire que les grandes lignes
imposées par le cadre anatomique.
À l’étage sus-glottique, la forme de la lumière vestibulaire est
conditionnée par ses parois :
– en avant, la lumière laryngée reste séparée du plan musculocartilagineux par la partie inférieure de la loge HTE, le
pétiole de l’épiglotte et le ligament thyroépiglottique, l’épaisseur et
la largeur de cet ensemble diminuant progressivement vers le bas ;
– latéralement, l’ouverture vestibulaire est limitée par les lames
thyroïdiennes, doublées de la graisse paralaryngée qui diminue
aussi d’épaisseur mais s’allonge vers l’arrière ;
– en arrière, la limite est plus souple, formée par les plis aryépiglottiques qui convergent vers les aryténoïdes, puis par la
région aryténoïdienne.
Cette dernière, correspondant aux muscles interaryténoïdiens, s’épaissit lors de leur contraction, synchrone de
l’adduction des apophyses vocales (phonation).
Les aspects de la lumière vestibulaire sont donc, de haut en bas :
– ovalaire à grand axe transversal, parfois presque rectangulaire,
ouverte en arrière sur le pharynx ;
– puis losangique ou piriforme lorsque les angles sont très arrondis ;
– triangulaire au niveau des plis vestibulaires, avec une partie
postérieure plus ou moins arrondie ; la lumière vestibulaire devient
virtuelle lorsque les plis s’affrontent sur la ligne médiane en apnée
type Valsalva.
Les ventricules, zone de passage du vestibule à la glotte, sont
souvent difficiles à identifier en raison du volume partiel entre plis
vestibulaires et vocaux, sauf en phonation.
Leur fond va alors au
contact des lames thyroïdiennes dans leur partie antérieure.
À l’étage glottique, en respiration, la glotte est ogivale à sommet
antérieur ou pratiquement triangulaire (reproduisant l’aspect laryngoscopique).
Les plis vocaux sont écartés.
Aucune zone
tissulaire ne doit s’interposer entre l’air et le cartilage au niveau de
la commissure antérieure (en TDM, la muqueuse, doublée du cône
élastique, se confond avec le cartilage par effet de volume partiel).
En phonation, la fente glottique est étroite et fusiforme dans sa
portion intermembranacée, la plus longue, et arrondie en arrière
dans sa partie intercartilagineuse (qui permet de respirer en parlant).
À la partie supérieure, le contour du bord libre des plis vocaux est
parfois souligné par la clarté ventriculaire visible en volume partiel
. En Valsalva modifié, les plis vocaux ont une position
intermédiaire entre respiration et phonation.
En apnée, de type
Valsalva classique, les plis vocaux viennent s’affronter sur la ligne
médiane, fermant la glotte membraneuse.
La partie intercartilagineuse de la glotte reste plus ou moins perméable.
À la partie inférieure des plis vocaux, seule est encore visible leur
portion proche de leur insertion postérieure, avec l’apophyse vocale
(cette partie du pli vocal est à la fois la plus large et la plus épaisse).
La lumière de la sous-glotte est ovalaire à sa partie supérieure et
s’arrondit vers le bas.
Les seules zones tissulaires visibles à cet étage
sont les muscles cricoaryténoïdiens latéraux, à la partie supérieure
de la sous-glotte, juste au-dessus des parties latérales de l’arc
cricoïdien, ne déformant pas le contour ovalaire.
Toute
autre zone tissulaire à cet étage est anormale.
En résumé, pour dissocier les étages des plis vestibulaires et des plis
vocaux dont les lumières sont triangulaires, les repères sont :
– à l’étage vestibulaire, les lames thyroïdiennes forment un angle
aigu, les aryténoïdes sont punctiformes ou plats, le cricoïde n’est
pas visible, les plans graisseux sont plus abondants que les muscles ;
– à l’étage glottique, les lames thyroïdiennes forment un angle
arrondi en avant, les aryténoïdes sont triangulaires, la partie
supérieure de la lame cricoïdienne est visible, et les muscles sont
nettement prépondérants sur la graisse.
B - VUES SAGITTALES
:
1- Vues d’ensemble (clichés de profil et topogramme
en TDM)
:
* Structures ostéocartilagineuses
:
L’os hyoïde, structure mobile, est visible en moyenne 2 cm en
dessous du bord inférieur de la mandibule, en général en avant
de C3.
La visibilité des cartilages laryngés varie selon l’importance de leur
calcification ou ossification, qui peut leur conférer un aspect
hétérogène.
La crête médiane est le plus souvent visible à la partie antérieure du
cartilage thyroïde, au moins dans sa partie inférieure.
Elle a la forme d’un 8 dont la partie amincie correspond au point d’attache du pied
de l’épiglotte, à la convergence des cavités ventriculaires, et à
l’extrémité supérieure de la commissure antérieure.
En arrière,
les cornes thyroïdiennes supérieures se projettent au contact du bord
antérieur du rachis ou un peu en avant, alors que les cornes
inférieures en sont distantes de 8 à 10mm.
La visibilité du cricoïde peut être restreinte à sa lame, dont la face
postérieure reste distante de 5 à 7mm du rachis. Son bord inférieur
marque la limite inférieure du larynx, en regard de C6.
Quand il
n’est pas visible, il peut être localisé grâce à l’empreinte de l’anneau cricoïdien sur la filière aérique.
Les aryténoïdes sont parfois visibles sous forme d’une calcification
triangulaire juchée sur la partie antérosupérieure de la lame
cricoïdienne.
Leur bord antérieur est souvent concave en avant du
fait de la visibilité, sur cette incidence, du processus vocal.
L’épiglotte, non calcifiée, n’est visible que parce qu’elle est
silhouettée par l’air sur sa face laryngée et dans sa partie sushyoïdienne.
La face laryngée de l’épiglotte a une forme de S allongé,
avec une convexité moyenne plus ou moins marquée.
Parties molles
Les parties molles laryngées sont surmontées par l’opacité de la base
de la langue et la clarté valléculaire, appartenant à l’oropharynx.
+ Parties molles antérieures, de haut en bas
:
La loge pré-épiglottique, de faible tonalité, se projette sous l’os
hyoïde en avant de l’épiglotte.
Elle est triangulaire à base supérieure
et à sommet inférieur.
En dessous, la commissure antérieure est
plaquée contre la face postérieure de la partie inférieure de la crête
médiane thyroïdienne.
Les parties molles, à ce niveau, sont réduites
à une ligne opaque (muqueuse doublée du cône élastique) qui se
poursuit à la face antérieure de la sous-glotte, en descendant
verticalement jusqu’au bord inférieur de l’arc cricoïdien.
La
transition se fait en arrière du bord inférieur de la crête médiane
(région sous-commissurale antérieure).
Le pied de l’épiglotte et la commissure antérieure sont visibles au
mieux sur les clichés en inspiration, où l’air, en quantité maximale,
vient les silhouetter.
+ Parties molles postérieures
:
Les replis aryépiglottiques forment la limite postérosupérieure du
vestibule laryngé.
Du bord latéral de l’épiglotte, dans le plan de l’os
hyoïde, ils se dirigent en bas et en arrière vers la région
aryténoïdienne qui, la lumière pharyngée étant collabée, se confond
avec les parties molles prérachidiennes qu’elle vient épaissir.
Cette
opacité répond aux aryténoïdes et aux muscles aryténoïdiens.
Sa
face antérieure convexe est souvent soulignée, au moins dans sa partie inférieure, par la calcification triangulaire en virgule des
aryténoïdes.
Cette opacité se termine au bord supérieur de la lame cricoïdienne, par une légère encoche marquant le sommet de la
commissure postérieure.
La commissure postérieure correspond à la
muqueuse tapissant la face antérieure de la lame cricoïdienne, dans
l’intervalle des processus vocaux aryténoïdiens.
Elle se poursuit vers
le bas par la partie postérieure de la sous-glotte, également plaquée
contre la face antérieure de la lame cricoïdienne.
En Valsalva, l’opacité du bloc arycricoïdien s’écarte de la paroi
pharyngée postérieure et en devient distincte. Seule la partie
inférieure de la lame cricoïdienne reste le plus souvent maintenue
au contact de cette paroi par la sangle du muscle cricopharyngien.
+ Lumière laryngée
:
La lumière vestibulaire est triangulaire à sommet supérieur.
Elle est
limitée en avant par la face laryngée de l’épiglotte, en arrière par les
replis aryépiglottiques.
En bas, sa limite inférieure est renforcée par
la clarté ventriculaire.
Le vestibule est bien ouvert lors de
l’inspiration.
La partie supérieure de la clarté vestibulaire est séparée
verticalement par une ligne correspondant à l’angle antérieur des
sinus piriformes.
Elle est visible plus bas et avec une convexité antéro-inférieure plus marquée en phonation, et surtout en Valsalva.
La clarté ventriculaire s’étend en avant jusqu’au pied de l’épiglotte.
En arrière, elle est limitée par les aryténoïdes et reste à distance de
la commissure postérieure.
Elle s’individualise en phonation et en
Valsalva, elle s’efface lors de la respiration.
Cette clarté souligne le contour inférieur des plis vestibulaires en
haut et le bord supérieur des cordes vocales en bas.
L’opacité en
bande des cordes vocales est également plus nette en phonation.
La sous-glotte forme une clarté rectangulaire.
Cette clarté est plus
marquée à sa partie antérosupérieure, dans l’intervalle triangulaire
entre les cartilages thyroïde et cricoïde.
2- Vues en coupes (reconstructions TDM et coupes IRM)
:
Les coupes sagittales médianes et paramédianes en respiration sont
les plus utiles. Elles permettent une bonne étude des structures
médianes : commissures antérieure et postérieure, loge HTE et
épiglotte, ainsi que leurs rapports avec les vallécules et la base de
langue au-dessus.
L’IRM contraste mieux l’épiglotte que la TDM au contact de la face
postérieure de la loge HTE, du fait de son signal un peu plus faible
que celui de la graisse en T1.
Elle permet aussi parfois, sur des
coupes en haute résolution, de distinguer la membrane hyoépiglottique séparant la loge HTE des vallécules.
Seul le liseré muqueux doit tapisser le cartilage en regard des
commissures.
Plus latéralement, les articulations cricoaryténoïdiennes sont
généralement bien visibles.
Les reconstructions multiplanaires en éventail d’une lame
thyroïdienne à l’autre, en phonation, peuvent être complémentaires
pour étudier le ventricule sur toute sa longueur, ainsi que l’angle
antérieur des sinus piriformes.
C - VUES FRONTALES
:
Sur une vue d’ensemble de face de la région cervicale, il faut savoir
repérer la clarté tubulée de la filière laryngée, rétrécie par les reliefs
latéraux des plis vestibulaires et vocaux, séparés par la clarté plus
ou moins virtuelle des ventricules.
Cette filière doit être relativement
symétrique.
La clarté de l’hypopharynx se superpose et la déborde
latéralement, elle-même limitée par la bande verticale plus ou moins
dense et hétérogène des lames thyroïdiennes. Mais l’analyse du larynx de face est gênée par les superpositions.
Son étude dans le
plan frontal est donc habituellement réalisée, soit par des
reconstructions frontales en TDM, soit par des coupes directes en
IRM.
Les lames thyroïdiennes forment deux bandes latérales, avec une
petite obliquité médiale vers le bas.
Elles s’écartent progressivement
d’avant en arrière.
En dessous, le cricoïde coupé verticalement illustre souvent le mode
d’ossification de ce cartilage.
Elle commence au sommet de la lame
et s’étend en nappe sur ses deux faces, vers le bas et l’avant.
Il en
résulte une corticale arciforme à concavité inférieure, doublée d’une
médullaire graisseuse plus ou moins épaisse.
Le tout encapuchonne
une bande verticale de cartilage plus ou moins calcifié.
Sur les coupes postérieures, les aryténoïdes se distinguent
généralement bien sur le sommet de la lame cricoïdienne.
Le contraste entre l’abondance en graisse de l’étage sus-glottique et
la prédominance en muscles de l’étage glottique est particulièrement
utile en IRM, où il permet de situer le plan des ventricules,
généralement collabés.
La graisse est particulièrement abondante sur
les coupes antérieures, à la fois latéralement dans
les espaces paralaryngés et en haut.
En effet, la graisse préépiglottique
est visible au-dessus de l’épiglotte coupée obliquement.
En progressant vers l’arrière, la graisse devient moins abondante, et
l’épiglotte s’élargit jusqu’à sa partie la plus haute.
Latéralement, le relief des plis vestibulaires augmente
progressivement vers le bas.
Leur face inférieure, correspondant au
toit des ventricules, est pratiquement plate.
En dessous, le relief des plis vocaux se prolonge un peu plus vers la
ligne médiane.
Leur bord libre est généralement un peu plus haut
que leur face supérieure et le plancher des ventricules en continuité.
La face inférieure des plis vocaux forme un angle marqué avec la sous-glotte.
L’intersection des lignes de tangence à ces structures
sert de limite conventionnelle entre les étages glottique et sous-glottique.
Sur la coupe passant par le plan médioglottique, la filière aérique
est rétrécie transversalement.
En phonation, elle se prolonge
latéralement entre plis vestibulaires et vocaux par les clartés
ventriculaires.
Sur les coupes plus antérieures, la glotte est plus étroite et les clartés
ventriculaires sont moins hautes.
On voit parfois leur prolongement supéroexterne : l’appendice ventriculaire ou saccule dans la graisse
paralaryngée.
Sur les coupes postérieures, la filière laryngée et l’air contenu dans
les sinus piriformes silhouettent le mur pharyngolaryngé, en arrière
de la graisse paralaryngée.
D - VARIANTES
:
1- Variations de calcification
:
Nous avons déjà évoqué les différents stades d’évolution de la
calcification des cartilages laryngés vers
l’ossification et leur
asynchronisme selon les différentes portions cartilagineuses. Ces
différents stades coexistant sur un même cartilage, en particulier sur
le thyroïde, il est important de les repérer, avant d’interpréter toute
pathologie cartilagineuse éventuelle.
L’évolution se fait de façon
relativement symétrique, surtout pour le cricoïde et les aryténoïdes,
bien que pour ces derniers, il y ait parfois asynchronisme.
En revanche, pour les lames thyroïdiennes, si l’apparition des fronts
de calcification se fait parallèlement, le développement de chacun
d’entre eux est souvent légèrement asymétrique.
Cette asymétrie,
bien mise en évidence par Yaeger, se produit surtout dans les
stades précoces de l’ossification.
2- Asymétrie de forme des lames thyroïdiennes
:
Une discrète asymétrie de forme et de longueur est très fréquente
entre les deux lames. Parfois, cette asymétrie est très marquée, avec
inversion de la courbure de la lame gauche, dont la partie antérieure
a une concavité antérolatérale.
Celle-ci est responsable, en
laryngoscopie, d’un bombement pseudotumoral du pli vestibulaire.
La TDM permet alors de redresser le diagnostic, et de vérifier
l’absence de processus tumoral à l’origine de cette déformation.
Le
sinus piriforme gauche est généralement collabé, ce qui explique
peut-être la gêne pharyngée qui motive souvent la découverte de
cette asymétrie. Honjo a noté aussi l’association d’une fermeture
plus marquée de l’angle des lames.
La nature constitutionnelle ou
acquise, ou aggravée avec le vieillissement, et la physiopathologie
de cette déformation ne sont pas connues, de même que la raison de
sa prédilection pour le côté gauche.
3- Appendice ventriculaire ou saccule
:
La muqueuse collabée de ce prolongement ventriculaire est parfois
visible sur plusieurs coupes, sous forme d’une densité linéaire dont on suit le trajet oblique en haut et en arrière dans la graisse de l’espace
paralyngé, à la limite avec la loge HTE, en regard des plis vestibulaires
puis des plis aryépiglottiques. Parfois, ils se remplissent
d’air, surtout en phonation et en Valsalva.
La limite entre saccule
normal et laryngocèle varie selon les auteurs. Pour Micheau et al,
elle est pour une profondeur supérieure à 10 mm.
4- Variations d’épaisseur des muscles et de la muqueuse
:
En fonction de leur degré de contraction ou d’étirement,
les variations sont surtout marquées pour la région aryténoïdienne
et la commissure postérieure.
Conclusion
:
Le larynx est un ensemble anatomique et fonctionnel qui nécessite donc
une étude à la fois morphologique (statique) et dynamique.
L’exploration classique par clichés de profil et tomographies frontales a
été abandonnée au profit de l’imagerie en coupes.
La TDM a, la première, permis l’étude dans le plan axial.
Elle a surtout
permis un grand progrès dans l’exploration des régions profondes du
larynx, notamment les espaces graisseux et les cartilages.
Pour ces
derniers, il est important de bien tenir compte des variantes possibles de
leur aspect pour affirmer leur caractère pathologique éventuel.
Les
progrès des acquisitions hélicoïdales permettent aussi des
reconstructions de qualité dans les autres plans et une étude dynamique
plus facile qu’en mode séquentiel.
L’IRM permet l’exploration directe dans tous les plans de l’espace.
Elle
donne un meilleur contraste au niveau des parties molles.
Mais elle ne
peut pas être réalisée chez tous les patients et l’équipement en France
est encore limité.
Le choix entre ces deux techniques est donc surtout fonction des
disponibilités locales, car leurs performances sont équivalentes, sous
réserve de la compétence des utilisateurs.