Introduction :
Affection fréquente qui atteint 10% de la population.
En période postprandiale et pendant une brève période, c’est physiologique.
En particulier chez le nourrisson.
Il devient pathologique :
- S’il est répétitif
- S’accompagne d’œsophagite.
Physiologie du RGO et de l’Œsophagite de reflux :
1) ETIOLOGIE :
a) Problème anatomique au niveau du cardia :
Il s’agirait d’une incontinence du cardia.
b) Association à une hernie hiatale :
Concerne 2 malades sur 3.
c) Problème au niveau du sphincter inférieur de l’œsophage (SIO) :
Ce sphincter est l’élément physiologique le plus important contre le reflux.
Son incontinence donne des RGO très sévères.
Il est constitué de fibres musculaires lisses.
Il est innervé par le nerf X (nerf vague).
Il peut s’agir d’une atteinte de ces muscles lisses.
Baisse aussi pendant la grossesse : œstroprogestatifs.
Les lésions sont dues au RGO pour 3 raisons :
- Reflux des ions acides (H+) dans l’œsophage
- Reflux de pepsine associée à l’acidité du suc gastrique
- Reflux de sécrétions bilio-pancréatiques associées aux ions H+ Pour qu’il y ait lésion, il faut un certain temps de contact.
Il faut qu’il y ait également baisse de résistance du tissu épithélial de l’œsophage.
2) CONSEQUENCES SUR LA MUQUEUSE :
a) Érosion de la muqueuse :
b) Ulcère :
Ulcération de la muqueuse.
c) Sténose de la paroi œsophagienne :
On classe ces lésions en fonction de leur gravité.
Diagnostic :
1) SIGNES FONCTIONNELS :
a) Pyrosis :
Douleurs rétro-xiphoïdiennes à type de brûlures acides.
Elles irradient de manière ascendante vers la bouche.
Typiquement postprandiales, lors de l’antéflexion ou du décubitus.
S’associe à des régurgitations liquides ou alimentaires.
b) Dysphagie :
Associée au pyrosis.
c) Douleur pseudo-angineuse :
Mime la douleur d’angor : cause d’hospitalisation.
d) Manifestations ORL :
- Fausse angine
- Laryngite
- Aphonie
e) Association fréquente avec l’asthme :
L’un aggrave l’autre : inhalation du reflux.
Voie réflexe entre le RGO et les bronches.
f) Pneumopathies :
g) Apnées du sommeil :
2) EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
a) Endoscopie gastro-duodénale :
Elle fait le diagnostic à 100%.
Elle permet de déceler les lésions associées :
- Ulcère
- Sténose
- Cancer
b) pH-métrie :
En particulier chez les nourrissons.
Mais on peut aussi la faire chez un adulte.
Analyse le pH œsophagien. Elle se fait en ambulatoire.
c) Manométrie :
Permet de mesurer la pression œsophagienne.
Utilise le péristaltisme de l’œsophage.
Evolution et pronostic :
Les symptômes sont intermittents.
Ils vont rétrocéder avec ou sans traitement.
L’évolution des œsophagites est mal connue.
Elle provoque à elle seule peu de cancers.
La proportion est beaucoup plus grandes chez les personnes ayant des facteurs associés :
- Tabac
- Boissons trop chaudes 5 à 10% des patients ont des complications sévères :
- Ulcère
- Sténose
- Hémorragie
Grave en cas d’association avec un brady-œsophage.
10% des patients qui en sont atteints développent un cancer de l’œsophage.
Traitement :
A – MESURES HYGIENO-DIETETIQUES :
*Surélévation de la tête du lit de 20 cm.
*Éviter la sieste
*Éviter les efforts violents en postprandial
*Éviter la position penchée en avant
*Diminuer l’alimentation riche en graisse
*Éviter les aliments qui diminuent la pression du sphincter :
- Chocolat
- Café
- Alcool
- Tabac
*Éviter la surcharge pondérale
B – CONTRE-INDICATIONS MEDICAMENTEUSES :
Tous les médicaments agressifs pour la muqueuse :
- Aspirine
- AINS
- Anticholinergiques : inhibent la cholinergie
- Inhibiteurs calciques
- Bêtabloquants
- Dérivés nitrés
- Œstroprogestatifs
C – TRAITEMENT :
a) Prokinétiques :
Renforcent l’activité des fibres musculaires lisses.
* PRIMPÉRAN ® (Métoclopramide) : attention aux dyskinésies (antidote : LEPTICUR) 10 mg/j, ½ heure avant les 3 repas
* MOTILIUM ® (Dompéridone) 10 à 20 mg/j.
* PRÉPULSID ® (Cisapride) 5 à 10 mg/j.
Effet cicatrisant sur la muqueuse
b) Antiacides :
Diminuent l’agressivité du liquide de reflux.
Ils tamponnent les ions H+ : neutralisent l’activité acide du reflux.
Ils ne cicatrisent pas la muqueuse :
- GAVISCON
- MAALOX
Se donnent après les repas.
L’acidité est maxi une heure après les repas.
c) Traitement des lésions d’œsophagite :
Médicaments qui adhèrent aux zones lésées.
Sucralfates :
- ULCAR
- KÉAL
d) Antisécrétoires :
*Anti-H2
Diminuent l’acidité du suc gastrique : ions H+.
Réduisent le flux sécrétoire d’acidité.
- TAGAMET (Cimétidine)
*Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP)
- MOPRAL ® (Oméprazole)
- OGAST
- LANZOR
- ZOLTUM
Très longue durée d’action.
Cicatrisent les lésions œsophagiennes en 12 semaines.