Blessures par projectiles d’armes a feu

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Les différentes armes à feu : « est une arme tout objet conçu pour tuer ou blesser. Tout autre objet susceptible de présenter un danger pour les personnes est assimilé à une arme dès lors qu’il est utilisé pour tuer, blesser, menacer, ou qu’il est destiné, par celui qui en est porteur, à tuer, blesser ou menacer » (code pénal français du 1 mars 1994)

armes de poing :

Blessures par projectiles d'armes a feuLes revolvers : les cartouches sont placées dans le barillet

les pistolets : possèdent un chargeur amovible de plusieurs cartouches

matériels de guerre :

armes de poing semi-automatiques

fusils, carabines

pistolets automatiques, pistolets mitrailleurs …

mortiers

grenades, bombe, mines

engins explosifs nucléaires.

Les munitions :

La douille ou étui : c’est l’élément qui maintient tous les éléments de la cartouche.

Elle est presque toujours cylindrique et composée de laiton.

Le poinçon qui se trouve sur son culot permet d’identifier son calibrer et sa provenance.

L’amorce : c’est sa percussion qui permet sa combustion puis la mise à feu de la poudre ; les amorces actuelles contiennent du peroxyde ou trinitroesorcinate de plomb, du sulfure d’antimoine ou du nitrate de baryum ; la recherche de ces résidus sur les mains des individus permet d’identifier l’auteur du coup de feu.

La charge propulsive : c’est sa combustion qui va donner l’énergie cinétique au projectile.

Les poudres actuelles sont sous forme de grains sphériques, tubulaires, en bâtonnet ce sont les poudres pyroxylées , il existe aussi des poudres noires.

La quantité de poudre est variable en fonction de la vitesse initiale que l’on veut imprimer au projectile.

L’agent vulnérant : c’est l’élément expulsé par le canon lors du tir.

Il s’agit de balle métalliques, de plombs de chasse, de balle en caoutchouc , en bois ou en carton.

Les balles en plomb contiennent du plomb, de l’étain et de l’antimoine, les balles blindées sont chemisées à l’aide de cuivre ou de zinc.

Les cas particuliers sont les balles expansives qui champignonnent lors du contact avec la cible et lui transmettent une grande part de l’énergie cinétique, provoquant des dégâts considérables, les balles explosives, les balles perforantes ( balles légères avec vitesse initiale très élevée ).

Les cartouches de chasse qui contiennent des grains de plomb, de la poudre, une bourre qui sert de base à la propulsion des grains de plomb.

Détermination du calibre : pour les armes à canon rayé le calibre correspond au diamètre du projectile, il peut également correspondre au diamètre du canon à l’intérieur des rayures ou à l’extérieur.

Ainsi les calibres sont très divers.

Pour les armes à canon lisse, le calibre correspond au nombre de balles sphériques que l’on peut fabriquer avec 406 g de plomb ( ancienne livre française ).

Le calibre 12 correspond à un diamètre de 18 mm, le calibre 16 à 17 mm, le calibre 20 à 16 mm.

Généralité sur les plaies par armes a feu :

Les armes à feu provoquent des dégâts plus ou moins importants en fonction du type de l’arme, des cartouches, mais aussi en fonction de la distance du tir. La première plaie occasionnée est la plaie d’entrée ; le trajet provoque lui aussi des dégâts.

Importants, et enfin le projectile peut ressortir du corps et provoquer ainsi la plaie ou orifice de sortie qu’il importe de différencier des orifices d’entrées.

Plaie d’entrée :

Si elle est habituellement facile à trouver, il ne faut pas méconnaitre certaines localisations atypiques telles que les orifices naturels, les régions axillaires, et sous-mammaires, ainsi que l’angle interne de l’oeil.

La plaie d’entrée peut être composée de plusieurs parties qui sont présentes ou non en fonction de la distance de tir, de l’interposition de vêtements… ( caractères constants, caractères inconstant )

Caractères constants :

L’ORIFICE D’ENTRÉE OU ORIFICE DE PÉNÉTRATION DU TIR :

Il est de forme variable en fonction de l’incidence du tir circulaire en présence d’un tir strictement perpendiculaire oblongue ou ovalaire en cas de tir oblique.

Les bords sont en général nets et réguliers, l’aspect est en général net à l’emporte pièce il peut tire irrégulier lorsque le projectile à un impacte avant le contact lorsqu’ a s’agit de balle explosive ou de balle à très haute vitesse initiale ( THV ).

Le diamètre de cet orifice dépend essentiellement de celui du projectile, mais également de la distance de tir.

Dans les tirs à longue distance, le diamètre est inférieur au calibre du projectile.

En revanche, dans les tirs à bout touchant, il est supérieur au calibre du projectile.

LA COLLERETTES ÉROSIVE :

Piédelièvre l’a également appelée « zone parcheminée » ou « zone contusive » (Piédelièvre & fournier, 1963 ).

Il s’agit d’une abrasion épidermique rougeâtre, aplatie, située au pourtour de l’orifice d’entrée. Initialement, elle doit être examinée à la loupe car l’arrachement épidermique est fin.

Quelques heures après le décès, sous l’action du parcheminement cutané, elle devient plus typique et mieux visible.

Elle est provoquée par le projectile qui percute la peau et la perfore. Cette collerette peut être circulaire et concentrique lorsque le projectile rentre perpendiculairement à la peau.

Elle est plus ou moins oblongue et excentrique dans les autres cas : la zone d’abrasion la plus large correspondra à l’arrivée du projectile et à son premier contact avec la peau.

LA COLLECTE D’ESSUYAGE :

Elle correspond à l’essuyage du projectile sur la peau au niveau de la plaie d’entrée. Le projectile se charge de graisses, de particules de rouille ou de plomb, de lubrifiant…

Lorsqu’il traverse le canon.

Il « s`essuyé » lors de son franchissement de la peau.

L’importance de la collerette d’essuyage dépend de l’entretien du canon et non pas de la poudre utilisée. Elle dépend également de l’interposition fréquente d’un vêtement, avec un essuyage qui aura lieu à ce niveau.

La collerette d’essuyage est située immédiatement sur le pourtour de l’orifice d’entrée, juste en dehors de la collerette érosive.

Elle revêt un aspect foncé, grisâtre ou noirâtre et est pathognomonique de la plaie d’entrée. Lors d’une pénétration oblique par rapport à la peau, elle est en forme de croissant bilatéral.

Il faut se garder de la confondre avec la zone d’estompage lors d’un tir à bout touchant.

UNE ZONE HÉMORRAGIQUE :

Sous dermique circulaire et centrée sur la plaie d’entrée, qui est plus visible à l’autopsie.

Caractères inconstants :

LA ZONE DE TATOUAGE :

Elle intéresse la zone cutanée la plus périphérique de la plaie d’entrée.

Elle est constituée d’une zone de tatouage proprement dite qui est relative aux incrustations ponctiformes de débris de grains de poudre, partiellement ou entièrement brûlés, dans la peau ( épiderme essentiellement ) et d’une fine poussière superficielle provenant de la combustion de la poudre.

Il s’agit d’une impaction des grains de poudre avec dermabrasion cutanée et non pas d’une brûlure. Elle est de douleur brun-rougeâtre ou rouge-orangée.

Cette zone peut être absente si la combustion de la poudre a été totale.

Elle n’est nettement observée qu’en cas de tir de distance intermédiaire. L’interposition de vêtement la diminue mais ne la supprime pas complètement.

La coloration brun-rougeâtre de la zone de tatouage est le signe d’une plaie ante mortem.

Dans le cas de tir post-mortem, les incrustations de poudre revêtent un aspect plus grisâtre ou jaunâtre avec un aspect humide et sont surtout moins nombreuses que lors d’un même tir chez une personne vivante.

Ces lésions cutanées ne peuvent être par le lavage simple et elles cicatrisent en cas de survie de la victime.

LA ZONE D’ESTOMPAGE :

plus périphérique, qui correspond au dépôt pulvérulent grisâtre. Elle prend un aspect de suie que le lavage ou l’essuyage font disparaître. Sa forme est variable en fonction des caractéristiques internes du canon.

LA ZONE D’ENTRÉE ATYPIQUE :

les plaies rasantes :

Le projectile abrase la peau, sans pénétrer dans le corps.

Il se produit une lésion dermo-épidermique avec un aspect le plus souvent oblong, circulaire dans sa partie initiale et pointue dans sa partie terminale.

Cet aspect n’est pas systématique et il est parfois difficile, compte tenu des irrégularités de la peau, d’affirmer la direction du tir.

Les plaies tangentielles :

Le projectile suit le même trajet que dans le cas précédent, ruais il pénètre dans le corps au niveau sous-cutané, provoquant des dilacérations et des déchirures de la peau.

C’est la direction des déchirures qui indique celle du projectile Les plaies perforantes superficielles

Les plaies par ré-entrée :

Le projectile traverse une partie du corps, ressort et pénètre de nouveau dans le corps.

Il s’agit essentiellement des projectiles qui traversent le bras, ( avant-bras ou la main, avant de pénétrer dans le thorax ou la tête ( plaies de parade notamment ).

Il s’agit également de plaies intéressant les deux membres inférieurs.

D’un point de vue général, ces plaies de réentrée ont des collerettes érosives irrégulières et larges, avec un orifice d’entrée à bords irréguliers et déchiquetés. Une mention particulière doit être portée aux plaies du creux axillaire.

Elles peuvent prendre la forme d’une fente ou d’un ovale, parfois sans collerette érosive et davantage ressembler à une plaie de sortie qu’à un orifice d’entrée.

Plaie de sortie :

Les nombres d’orifices de sortie est rarement identique au nombre d’orifices d’entrée.

Il peut être inférieur, identique, voire supérieur. Les caractéristiques générales de ces plaies sont sensiblement équivalentes avec un aspect plus grand et plus irrégulier que les plaies d’entrée.

Les plaies de sortie ne possèdent pas de zone d’essuyage, de collerette érosive ( en principe ), de zone de tatouage ou d’enfumage.

Les aspects les plus fréquents sont les suivants : stellaire ; déchirure ; curviligne ; circulaire ; irrégulière ; bords éclatés.

Les caractéristiques des plaies de sortie dépendent donc des projectiles eux-mêmes, mais également de la région de sortie.

Ainsi une peau tendue comme celle du cuir chevelu, donne une plaie de sortie étendue et irrégulière.

En revanche, une peau flasque est à l’origine de plaie de sortie plus petite, à type de déchirure ou de coupure.

Les plaies de sortie peuvent être difficile à localiser, notamment sur les lieux de découverte du cadavre où l’examen est gêné par la présence de sang ou de souillures.

Le diamètre de sortie n’est pas strictement corrélé avec celui du projectile.

1l est en général plus grand compte tenu des oscillations et des culbutes du projectile lors de son trajet intra-corporel, mais il peut être plus petit du fait de l’élasticité cutanée.

Le projectile peut pas avoir d’énergie suffisante pour ressortir du corps.

Il peut être palpable en sous-cutané.

Enfin, ce projectile peut avoir fragmenté ou avoir provoqué des esquilles osseuses responsables de plusieurs plaies de sortie ( nombre de sorties supérieur au nombre de plaies d’entrée ).

Cette grandeur et cette irrégularité des plaies de sortie tiennent au fait que les projectiles perdent de leur stabilité en pénétrant et en traversant le corps humain.

Ils peuvent ricocher sur des os et ressortir du corps après avoir effectué un ou plusieurs mouvement autour de leur axe.

Ils peuvent aussi être déformés lors de leur trajet intra corporel et perdre de leur régularité circulaire.

Les plaies de sortie occasionnées sont donc plus grandes et plus irrégulières.

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