Prise en charge du patient alcoolique

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Généralités :

Quelques chiffres en France :

  • 40 000 boulangeries
  • 18 000 librairies
  • 225 000 débits de boisson
  • 3,5 millions d’emplois touchent de près ou de loin à l’alcool 3ème cause de mortalité après les cancers et les maladies cardio-vasculaires.

Prise en charge du patient alcoolique4 millions de consommateurs à risques, dont 1 million de femmes.

40% du budget d’hospitalisation. 25 à 30% des admissions à l’hôpital liées directement ou indirectement à l’alcool.

Multiplie par 4 les accidents et les arrêts de travail.

Le terme alcoolisme apparaît au 19ème siècle, utilisé pour la première fois par Magnus Huss. « Alcool » vient d’un mot arabe, issu du grec, désignant un fard féminin et signifiant « trompeur ».

Formule chimique : C2H5OH.

Maladie alcoolique :

A – L’ALCOOLISATION :

C’est le fait d’ingérer de l’alcool, quelle que soit la quantité.

Sur 92 français :

*70% sont des buveurs normaux : capables d’utiliser l’alcool pour le plaisir, en contrôlant leur consommation.

*20% sont des gros buveurs : buveurs à risque

*1 à 2% sont des abstinents :

  • Physiologiques
  • Idéologiques
  • Anciens buveurs ayant décidé d’arrêter

Les 8 à 10% qui restent sont des malades alcooliques.

B – TROIS MOTS CLES :

1) LA VOLONTE :

L’idée qu’on se sort de l’alcoolisme par la volonté est à la fois la plus répandue et la plus fausse.

Qui dit drogue dit dépendance.

2) LA DEPENDANCE :

C’est la perte de la liberté de s’abstenir de la consommation d’un produit.

Ce n’est pas la quantité d’alcool bu qui fait l’alcoolique.

Deux formes :

  • Dépendance physique
  • Dépendance psychologique

a) La dépendance physique :

C’est la perte de capacité du corps de se passer du produit.

Elle se traduit par des tremblements.

Processus chimique :

*Au niveau du foie, l’alcool se transforme en acétaldéhyde par l’action d’enzymes :

  • ADH
  • NADH

Métabolisé sous forme d’acétate.

Passe dans les cellules sous forme de cholestérol et d’acides gras.

*Au niveau du cerveau

Les cellules cérébrales sont mises en contact avec l’alcool par le sang.

Elles s’adaptent à cette « ambiance ».

Les doses à la fois tolérées et nécessaires sont de plus en plus fortes.

Le corps va s’habituer et ne plus « fonctionner qu’en présence d’alcool ».

Théorie opioïde :

Elle essaie d’expliquer la dépendance physique.

Avec la consommation d’alcool, le taux d’acétaldéhyde augmente dans le cerveau.

L’acétaldéhyde se combine à la dopamine pour sécréter des endorphines like.

La production d’endorphines naturelles va être bloquée.

Les endorphines sont sécrétées par les mammifères pour les protéger contre la douleur.

Elles sont le support chimique du plaisir.

L’arrêt de l’alcool va engendrer une insuffisance en endorphines.

Cela entraîne la sensation de manque que décrivent les toxicomanes.

Toute l’activité du patient va être tournée vers la recherche du produit.

b) La dépendance psychologique :

Elle précède souvent la dépendance physique.

Elle tient à la capacité du produit de transformer le comportement des individus.

L’alcool anesthésie :

  • La douleur
  • La fatigue

Il lève les inhibitions.

Il libère les pulsions.

L’alcool, c’est la caresse intime qu’on peut s’offrir en public.

C’est un anxiolytique.

C’est le médicament du soulagement immédiat.

C’est un antidépresseur paradoxal : à la levée de l’alcoolisation, il replonge la personne dans la dépression.

L’alcool provoque une vasodilatation cutanée.

Cela peut donner une sensation de chaleur momentanée.

Mais en fait, ça contribue à refroidir le corps.

c) La phase toxicomaniaque :

Désintérêt pour l’entourage.

Dépression.

Spirale de l’alcoolisation et de la désocialisation.

3) LE DENI :

Le malade va utiliser une stratégie pour prouver aux autres et à lui-même qu’il n’est pas alcoolique.

Sevrage alcoolique :

À l’hôpital, les gens arrêtent de boire ; ils n’arrêtent pas de fumer.

Il faut donner à l’alcoolique l’envie d’arrêter de boire.

On lui parle des bienfaits de l’abstinence :

  • Appétit
  • Aspect extérieur : peau
  • Relations sociales

Il faut mettre en parallèle les méfaits de l’alcool et les effets positifs de l’arrêt.

On établit avec le malade un contrat thérapeutique sur un an.

Il faut dédramatiser les réalcoolisations.

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