Colopathies

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Les diverticuloses du colon :

A – ÉPIDÉMIOLOGIE :

ColopathiesMaladie fréquente : touche 16% de la population après 35 ans. En France : 2,5 millions de personnes.

Peut provoquer des maladies diverticulaires.

Pic de la maladie après 60 ans.

Risques de complication.

Apparition avec la modification des habitudes alimentaires.

Pratiquement absente en Afrique subsaharienne.

B – PHYSIOPATHOLOGIE :

Plusieurs formes :

a) Diverticulose :

Simple apparition au niveau de la séreuse du côlon d’une sorte de hernie.

Touche surtout le côlon sigmoïde.

Stade latent de la maladie 1 malade sur 5 évolue vers la diverticulite.

b) Diverticulite :

Troubles hémorragiques ou infectieux.

Apparition de rectorragies.

c) Sigmoïdite :

Diverticulite infectée.

Donne des sigmoidites fécales.

C – ÉTIOLOGIE :

Ce serait le déficit en fibres alimentaires qui serait à l’origine de la maladie.

Les fibres alimentaires :

  • Augmentent le bol fécal
  • Hydratent les selles
  • Facilitent le transit et le régularisent
  • Diminuent la pression à l’intérieur du côlon Leur excès, par contre, peut provoquer des diarrhées et des irritations.

La formation de diverticules serait due à la perte progressive d’élasticité de la musculeuse.

La musculeuse est une fine membrane qui enveloppe le côlon.

Se fait surtout dans le sigmoïde : partie du côlon soumise aux plus fortes pressions. Les diverticules sont des hernies de la muqueuse à travers la couche musculeuse.

D – DIAGNOSTIC :

1) SELON LES STADES :

a) 1er stade : diverticulose

Elle est asymptomatique : on la découvre fortuitement, à l’occasion d’un ASP ou d’un lavement baryté.

b) 2ème stade : diverticulite

Phase inflammatoire.

Coliques dans la fosse iliaque gauche : douleurs abdominales siégeant dans l’hypochondre gauche.

Apparition d’une diarrhée rebelle (débâcle), en phases avec des intervalles de constipation.

Peu de signes infectieux :

  • Fébricule
  • Légère hyperleucocytose
  • VS légèrement augmentée

c) 3ème phase : sigmoïdite

Apparition d’un syndrome infectieux net :

  • AEG
  • Asthénie
  • Fièvre Tableau d’une appendicite qui siégerait à gauche, avec défense abdominale.

On peut palper une masse et un empâtement dans la région sigmoïdienne.

Souvent une occlusion intestinale associée.

Également des signes urinaires :

  • Pollakiurie : urines fréquentes
  • Dysurie : difficulté à uriner

2) BIOLOGIE :

Syndrome infectieux net :

  • NFS
  • VS très accélérée
  • Fibrinogène
  • CRP

3) EXAMENS COMPLEMENTAIRES :

a) ASP :

Distension colique au dessus du sigmoïde.

Signes de péritonite.

Niveaux hydro-aériques.

b) Échographie :

Détection les complications associées :

  • Abcès
  • Tumeur

Évaluation de l’épaississement de la paroi.

c) TDM abdominal :

Peut être demandé en complément.

Il va préciser la topographie des éventuelles complications.

d) Lavement baryté ou aux hydrosolubles :

Meilleur examen au stade de la diverticulose.

Contre-indiqué au stade de la sigmoïdite, à cause de l’augmentation de pression.

Éliminer un cancer associé.

E – ÉVOLUTION :

SOUS TRAITEMENT MEDICAL :

a) Guérison sans séquelles 50% des cas.

b) Abcédation

c) Entraîne souvent une péritonite

d) Fistulisation

* Au niveau de la vessie :

  • Hématurie
  • Fécalurie
  • Infections urinaires à répétition

* Au niveau du vagin

* Métastases septiques

  • Hépatiques
  • Cardiaques

e) Hémorragies

* Rectorragies : en général minimes : épisodes de diverticulites

* Hémorragies digestives franches et basses : personnes âgées

Pas de sang si on pose une sonde gastrique.

Nécessite le plus souvent une hémostase chirurgicale et une transfusion.

Meilleur examen : la coloscopie (après stabilisation du patient).

On fait éventuellement une artériographie.

F – TRAITEMENT :

1) MEDICAMENTEUX :

a) ATB :

  • AUGMENTIN
  • FLAGYL

b) Mise au repos de l’intestin :

2) CHIRURGICAL :

a) La diverticulose :

N’est pas une indication chirurgicale.

Modification des habitudes alimentaires.

Surveillance régulière des complications

b) Diverticulite :

Traitement ATB.

Généralement pas de chirurgie.

c) Sigmoïdite :

* ATB

  • CIFLOX (Quinolone)

ou

  • AUGMENTIN plus
  • FLAGYL

* Traitement de l’occlusion

* Surveillance infirmière

  • Fièvre
  • État général
  • Surveillance des complications

Le pronostic sous traitement est favorable dans 2 cas su 3.

On passe à la chirurgie pour le 3ème tiers.

On ne fait l’intervention qu’à froid : risque sévère de complication.

Côlon vide et propre. Patient stabilisé :

  • Pouls
  • Tension
  • Fièvre diminuée On opère :
  • Les péritonites : lavement péritonéal (15 litres d’eau + HIBITANE)
  • Fistules
  • Abcès
  • Les récidives
  • Les sténoses du sigmoïde

On enlève éventuellement la totalité du segment qui est malade.

Colostomie provisoire pour la mise au repos.

On peut faire une anastomose.

Souvent, on enlève toute la partie touchée.

La colostomie est heureusement exceptionnelle.

Les maladies inflammatoires du colon :

A – LA RECTOCOLITE HEMORRAGIQUE :

1) DÉFINITION :

Inflammation chronique de la muqueuse du côlon et du rectum.

Origine inconnue : on pense à une maladie auto-immune.

Évolution par poussées.

Touche en priorité les personnes de 20 à 35 ans.

Des 2 sexes.

Prédisposition familiale.

2) DIAGNOSTIC :

a) Signes digestifs :

  • Rectorragie
  • Diarrhées glairo-sanglantes ; parfois avec pus
  • Douleurs coliques
  • Douleurs rectales : ténesmes

b) AEG :

  • Amaigrissement
  • Fièvre

c) Signes extra-digestifs :

*Rhumatismaux : arthrite des genoux et des chevilles

*Oculaires

  • Conjonctivite
  • Kératite

*Cutanés : érythème noueux

Le diagnostic se fait sur :

  • Le terrain
  • Les signes extra-digestifs
  • La notion de poussées
  • Les données des examens complémentaires

3) EXAMENS COMPLEMENTAIRES :

a) Coloscopie :

  • Anus
  • Rectum
  • Côlon On voit :
  • Une congestion de la muqueuse
  • Hémorragie diffuse de la muqueuse : saignement au contact de l’endoscope : on dit que la muqueuse « pleure le sang »
  • Ulcérations
  • Enduits purulents

b) ASP associé :

Colectasie : dilatation du côlon et disparition des anses coliques (ostrations).

Mauvais pronostic.

4 ) BIOLOGIE :

Syndrome infectieux net pendant les poussées.

NFS : hyperleucocytose.

Anémie inflammatoire par carence martiale.

Examen cyto-bactériologique des selles :

  • Diagnostic différentiel avec les diarrhées infectieuses
  • Recueil de selles fraîches

Recherche d’anticorps sériques anti-polynucléaires neutrophiles (PANCA).

Augmentation de 45 à 85%.

5) DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :

  • Maladie de Crohn
  • Diarrhées infectieuses
  • Rectocolites du SIDA
  • Maladie des laxatifs : abus de laxatifs

6) COMPLICATIONS :

  • Perforations : signes de péritonite
  • Hémorragies : transfusion et chirurgie d’urgence
  • Mégacôlon toxique : extension des ulcérations à la musculeuse et au plexus mésentérique (forme grave)
  • Sténose due à la fibrose
  • Cancérisation après 20 ans d’évolution de la maladie : 5 à 12% des malades (colectomie)

7) TRAITEMENT :

Médical :

*Traitement des poussées

  • Lavements quotidiens avec PENTASA ® (5 ASA)
  • Plus corticoïdes :
  • BETNESOL
  • RECTOVALONE
  • On applique une mousse rectale : PROCTOCORT ® (Hydrocortisone)

*Traitement par voie générale

  • SALAZOPYRINE (Sulfasalazine) : 4 à 6 g/j en cp (8 à 12/j)
  • PENTASA ® : 3 g/j (3 fois 2 cp)
  • Corticoïdes : 1 mg/kg/j en IV (SOLU-MÉDROL)

*Antibiotiques

  • AUGMENTIN

ou

  • CIFLOX +
  • FLAGYL

*Réhydratation

*Régime sans fibres alimentaires

Traitement de 4 à 5 jours pour guérir une poussée sévère.

Évaluation au 5ème jour de la nécessité d’une chirurgie.

Colectomie subtotale avec iléostomie de 6 à 8 semaines.

Puis rétablissement de la continuité si elle est possible.

Traitement d’entretien : PENTASA per os.

B – MALADIE DE CROHN :

Même chose.

Mais ne touche que le côlon ; pas le rectum.

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